Ford B’32 Hot Woody Wagon
Avouons-le nous, vous et moi, les breaks woodie (ou woody, les opinions divergent) ont l’air cool, mais lorsqu’ils sont fabriqués sur mesure et attachés aux imposantes carrosseries grandeur nature des années 1930, ils sont à peu près le dernier mot de la sophistication des banlieues. Il est en effet difficile d’imaginer ces déclarations artistiques de concours, souvent mais pas toujours étincelantes, sur les parkings des supermarchés (ou à la plage avec une planche de surf fixée sur le toit façon Beach-Boys), mais elles étaient autrefois auparavant, un moyen de transport quotidien. Allez voir et lire ICI…
Ce phénomène grotesque mais alléchant si précédé d’un buzz hyper favorable de l’autre côté du Gulf Stream, amenait la presse américaine à se pâmer de plaisirs… Cette période dite du “Bellflower” avait pourtant tout du vrai (faux) cool qui fait pourtant très vite débander car au bout de dix minutes à peine, lorsqu’on visionnait les films-navets des fifties et sixties pour teenagers lubriques, assis au fond de la salle contre le mur derrière lequel était le projecteur, on sentait la lose pointer ses gros naseaux au fur et à mesure que les garces refermaient leurs gambettes en chaussettes en réclamant un “Frisco-glacé” …
Oui, mais en contrepartie de leur avoir massé le clito bien caché dans leur foufoune… Donc à l’écran ET au dernier rang, ça ne décollait pas pendant plus d’une heure. De par et d’autres les dialogues étaient nazes, inconsistants au possible, et on s’ennuyait ferme en comptant le nombre de filtres colorés et/ou floutés pour passer le temps (beaucoup trop long, le temps)…. Les bluettes gentillettes mignonnettes cacahuètes étaient creuses, jamais incandescentes, jamais poignantes (du poignet). Du coup, avant la séparation les mecs le faisaient eux-mêmes…, c’était l’impasse sentimentale et sexuelle…
Pourtant sujets principaux, ça passait au-dessus de nos têtes. En clair, on s’en foutait pas mal des états d’âme dignes d’un mauvais soap. La dernière demi-heure ravivait parfois l’intérêt qu’on avait si rapidement envoyé rouler-bouler : les séquences, les temporalités se télescopaient et s’entrecroisaient, formant un patchwork électrique plutôt intrigant. Le désordre mental des belles sottes qui n’arrivaient pas à jouir, leurs cris étant de douleurs, pas à se remettre à masser les chairs flasques… Décidément incontournable, les ruptures amoureuses mal vécues ressemblaient aux navets hollywoodiens de pacotille.
C’étaient les mêmes flashs syncopés, les mêmes délires, les mêmes sucettes et suçons, le même état altéré du héros et la scène d’amour qui vire au very bad trip… L’apocalypse, le lance-flammes et les beuglements de la bande-son… c’étaient de la glande pour glandeurs et suceuses, des bisous et de la romance pré-post-clash à deux centimes de francs… A cette époque, je n’étais pas “Hells Angels” mais “blouson noir” à cause de mon ciré noir et mon Harley Davidson était un vélomoteur 49cc avec guidon rabattu… Voyez vous même ICI…
Jamais je n’aurais imaginé pouvoir me payer un vrai Hot-Rod quelques années pluche tard… Est-ce que dépenser 45 000 euros dans un Hot Rod sans concession pouvait s’imaginer raisonnable au milieu des fifties à pas 20 ans vieux… Putain, combien d’années ont passé depuis 1965 ????? 59 ans ont passé… Purée… La question est quasiment philosophique, car tout dépend ce qu’on entend par raisonnable. En automobile, si pour vous, faire preuve de raison signifie acheter une sportive polyvalente, sérieuse et efficace, alors vous devrez passer votre tour.
Maintenant, comme je suppose que vous n’avez pas vécu ni les fifties ni les eighties, que vous n’avez pas encore l’âge de la retraite (je l’ai depuis longtemps), si vous avez un diesel pour faire le daily-commun, voire une électrique en plus d’un vélo (comme la pub) et que comme beaucoup vous passez 2 heures par jour dans les bouchons, que vous n’entendez même plus le vacarme des bruits, mais que vous conservez la passion dévorante pour les vraies et totales conneries automobiles que je vous ai inoculé avec mes mag’s Chromes&Flammes… Alors c’est bon…
En faits, vous n’attendez que chaque week-end pour vous vider la tête avec autre chose tel que ce site web par lequel vous lisez ce texte, alors, oui, je dirais même 1000 fois oui, vous êtes certain de ne jamais être lassé par mes conneries manuscrites. Et vous n’êtes même pas obligé de me l’écrire pour apprécier mes articles… Par exemple ce Hot-Rod Woody, c’est-y-pas cool ? Esthétiquement réussi, très grindhouse et cultivant un côté artisanal qui a de la cuisse, il affiche fièrement un look arty et cheap qui rappelle quelques œuvres du même acabit.
C’est pas vraiment le genre Mad Max mais plutôt American Graffiti, façon années des Beach-Boys et du surf en Californie ainsi que les conneries revendiquées haut et fort par Evan Glodell, Easy rider ou le nullissime film (y a-t-il d’autres mots ?) “Boulevard de la mort”. Vraiment dommage que le scénario manque de panache, dommage pour ce joyeux bordel au montage chiadé ; dommage aussi pour ces êtres paumés et attachants… Trop de dommages finalement pour des films et une époque qui ne fait, et ne sait, que se crasher en beauté.
Des bribes d’émotions brutes, qui surprennent en quelques secondes, viennent pourtant nous arracher à une sorte de torpeur, de ronronnement organisé (à un moment, il faudra bien parler de style, de mécanique à l’arraché)… Objet typique de la post-modernité des sixties et seventies ce Hot-Rod Woody est à la fois prétentieux et naïf, casse-gueule et audacieux (la beauté du geste, en tout cas, est bien là), il brasse un lot de références assez inouï des plus évidentes. Il s’offre généreusement comme une bagnole typée contemplative et réflexive.
Mais il se débarrassant de toute forme de fioritures pour aboutir à la méditation et à l’extase sensorielle. Pour la consignation, c’était à l’origine une berline 4 portes Ford B’32 pas originalement boisée… C’est maintenant une création vraiment cool. L’acier est associé à des ailes avant en fibre de verre (les ailes arrière sont en acier), le tout baigné d’une teinte de vert joliment appliquée. Un capot pare-feu en acier mène aux marchepieds, créant un terrain d’entente pour les ailes incurvées qui s’arquent gracieusement sur des jantes de 15 pouces.
Le reste de la cabine est entièrement réalisé à la main avec un cadre en érable piqué et un insert en bouleau dans l’habitacle. Il est en excellent état, sans aucun signe de pourriture ou d’écaillage de finition. Entre les ailes AV se cache un moteur V8 GMPP étincelant de 350 ci. Celui-ci est surmonté d’un carburateur de 4 bbl, d’un collecteur d’admission en aluminium et d’un ensemble de filtre à air chromé. À l’arrière se trouve une boîte automatique TH350 à 3 vitesses et un essieu arrière Ford de 9 pouces.
Une très belle présentation pour le moteur. Tout est bien fait et facile à admirer et à travaille. Un châssis en acier caissonné couvre tous les aspects structurels et le parquet en acier et chêne s’occupe du reste. Pas de rouille, juste un échappement de silencieux double en acier inoxydable alimenté par des en-têtes de bloc-câlins…. À l’avant se trouve une suspension Mustang II avec des combinés filetés et à l’arrière, notez une suspension à barre d’échelle avec combinés filetés.
Les freins à disque sont assistés. Le moteur se déclenchée dans un rugissement puissant. Ici, il a tendance à faire patiner les pneus arrière. Mais la balade s’est bien déroulée, une belle croisière en douceur. Toutes les fonctions fonctionnaient pendant le trajet et ma complice a même pris le temps d’appliquer une bonne dose de Pledge sur la latte du toit. C’est donc un véritable Woody construit à la main a vendre 40.000$… Voilà… Quoi vous allez faire après m’avoir lu… La est LA question, la la la… A pluche les Popu’s…