Ford Roadster’32 Lakes-Style
La route a offert la promesse d’une expérience exaltante, celle d’une échappée motorisée passant par de grandioses paysages, que la vitesse et l’oubli du monde galvanisait. Le cinéma et la littérature, qui ont traité durant les trente glorieuses comme jamais le thème de l’automobile, ont marqué la culture d’une dimension héroïque façonnant tout un pan de l’imaginaire occidental. Quoi de plus différent que de rouler en 2CV ou en Mercedes 600 Limo quand ce choix départageait les originaux des autres conducteurs. La richesse de ce système s’exprimait par le contraste engendré entre la banalité des infrastructures
routières avec la diversité des véhicules qui les parcouraient. Ce temps semble être désormais bien fini.
Aujourd’hui en effet, comme par un renversement de situation, un nombre toujours plus élevé de véhicules similaires circulent sur un réseau routier hétérogène, saturé par des logiques concurrentes. C’est que la route et ses aménagements doivent de plus en plus intégrer des pistes cyclables, des marquages pour aveugles, des ralentisseurs, selon un nouvel idéal qui veut que toutes les franges de la population soient représentées, cette fois non plus par des véhicules à l’image de chacun, mais par un domaine public les représentant avec d’autant de dispositifs régulateurs qu’il est de vulnérabilités. L’émiettement qui en résulte vient remplacer la simplicité et la clarté du découpage spatial qui était assuré avant par un nombre restreint d’équipements..
Et de plus, ce doit être régulé par une signalétique minimale, le tout déployé au nom du principe hégémonique de vitesse. Désormais, chaque jour, le rêve de liberté et de plaisir assumé par la voiture se trouve contesté par l’augmentation de toutes ces contraintes. Sans compter que l’automobile, qui a produit tant de méfaits, que ce soit en termes de décès, de déprédations causées à l’environnement, de diminution de la qualité de vie en ville, de contrôles policiers, devient l’icône d’un désenchantement propice à tous les dérapages, ce qui n’empêche pas qu’elle focalise toujours aussi fortement les rêves, comme le prouve la nouvelle fréquentation de nouveaux salons de l’auto, généralement électrique. Que faire alors de ce décalage entre la réalité et la publicité ?
Décalage qui en montre constamment une image séduisante alors que l’expérience quotidienne la contredit le plus souvent ! D’autre part, comment concevoir des aménagements qui prennent acte des changements de paradigmes en cours sans renoncer à l’idée d’un imaginaire… Mais à quel imaginaire peut-on alors encore se rattacher ? La voiture en tant qu’élément de médiation, circule et fait circuler, en mettant en relation des significations, des êtres et des situations à priori étrangers. Et c’est en ceci que l’imaginaire de l’automobile est comme tous les systèmes symboliques, une tension entre des dynamismes organisateurs. La tension qui fonde le processus initiatique de métamorphose d’un individu réussit même à le faire dépasser un conflit…
Voire aussi une incohérence initiale, et à donner du sens à des énergies isolées, simplement en reliant des symboles dans un processus cohérent et organisé, en les insérant dans l’épaisseur du temps. Toute publicité pour un véhicule, agit selon un entrelacement entre l’imaginaire d’une époque avec ses problématiques. Le face à face avec le réel et ses obstacles, placé sous la lumière du symbole (quand il n’est pas neutre), est libérateur ou mortifère. Ce dernier cas survient quand le message publicitaire emploie un imaginaire dont les symboles sont sans liaisons ni tensions avec le réel. Le symbole s’intègre alors dans une structure bloquée qui débouche sur une lecture stéréotypée de la réalité. Ce qui est le propre de n’importe quelle idéologie.
L’exemple le plus typique d’un tel imaginaire est reflété par des “Pubs-réclames” montrant un bolide solitaire traversant une nature sauvage et indomptée. C’est tragique, que la dynamique d’un tel imaginaire, car à moins d’aller au bout du monde, ce rêve de solitude grandiose ne peut désormais plus se sublimer dans la réalité. En ayant pris acte que les situations trouvées sur la route ne rentraient plus si parfaitement en tension avec les imaginaires automobiles dominants que je viens de décrire, certains créateurs ont optés, plutôt que de s’opposer à la réalité selon un imaginaire héroïque, d’accompagner le mouvement… C’est la démarche Stellantis : “Surfer avec les pouvoirs établis pour ajouter de nouvelles connotations aux situations”... C’est pute…
Mais ça aide à adopter une stratégie influencée par le marketing, où toutes les parties semblent sortir gagnantes surtout lorsque la journée de discussion se termine… De cette façon, dans un projet désormais fameux, on proposerait de distribuer des jouets à des conducteurs bloqués dans des embouteillages, afin de transformer la situation de crise du bouchon en une expérience ludique de communication entre voisins d’infortune. Une situation chronique, qui, sauf à augmenter la surface allouée aux routes, semble devoir perdurer. Il s’agirait de développer une nouvelle pratique sociale qui s’attaque à la raison profonde de la crise engendrée par tout embouteillage… Notez que le Boss de Stellantis perçoit ses millions d’euros de salaire au Portugal, paradis fiscal… Crapuleux !
Tout ça est du genre où les artefacts produits par les concepteurs ne cherchent pas à s’inscrire dans l’Histoire, mais bien dans la recherche d’une médiation momentanée, souple et légère, au risque, certes, de ne pas dépasser l’anecdotique. L’ouverture, et la confusion qui dominent notre époque ont pour corollaire la disparition de limites longtemps tenues pour définitives, au profit de nouvelles relations, mais aussi de promiscuités… En témoigne la multiplication de territoires mixtes, comme les “Zones de rencontres”, ou encore les trottoirs soumis à une large bande passante, mélangeant les usages et brassant les vitesses, entre piétons, bicyclettes et trottinettes, sans offrir de véritable arbitrage. D’ores et déjà, un retour de balancier se profile…
Il appelle à plus d’ordre et de définition. Cependant, c’est toujours au travers de médiations qu’on réussira à faire circuler un flux entre ordre et désordre pour favoriser l’invention. Et l’on peut même se demander si, arrivé au terme de son évolution, l’homo sapiens n’était pas à un carrefour anthropologique où resteraient à être explorées essentiellement des formes hybrides… Pfffffff ! Ces penseurs nullissimes grassement rétribués de nos moyens pour produire du vide n’amène strictement rien d’évolutif… Je reste “autre”, ces histoires de masses m’indiffèrent, moi qui voyage en liberté comme en apesanteur, je vous conseille donc de vous mettre en mémoire, voire de vous rappeler si vous avez de l’érudition, que c’est de la révolte qu’est issu le Hot Rodding…
Ouaissss… C’est la conséquence de la plupart des courses sur les lacs salés d’Amérique en suite de la Grande Dépression financière qui a créé le Hot Rodding qui était un enfant de la Dépression. Ce qui était bien, c’est qu’il y avait toutes sortes de “déchets” disponibles. En tant que tel, il était facile de construire n’importe quoi si vous poursuiviez l’objectif insaisissable de vitesses plus rapides. Les voitures “de courses de lacs” étaient de toutes tailles et de toutes formes, pas seulement des Hot Roadsters Ford dépouillés. Mais il est indéniable que le Roadster Ford était le point central … Il convient de souligner que la construction du Hot Roadster “à la manière des lacs” a été faite à l’origine pour atteindre des vitesses plus élevées.
Ces roadsters ont été dépouillés d’ailes, de phares, de pare-brise, etc… Plus pour l’aérodynamisme que pour la perte de poids. Le poids n’était pas le problème aux lacs asséchés (et plus tard à Bonneville)… C’était l’aérodynamisme. Élégant, c’est bien… Aller plus vite était, est et sera toujours l’objectif…Le style des lacs a été obtenu principalement pour obtenir de l’efficacité pour de plus grandes vitesses et moins de résistance au vent. Cela nous amène à l’inspiration de Dale Grau pour son Hot Rod lakester pick-up roadster Ford Brookville’32 hautement modifié. Le capot en acier Rootlieb est étiré de 5 pouces avec toute la carrosserie nécessaire à Ben Neu pour obtenir une surface de peinture adéquate, en vert armée, j’aime à le considérer comme étant “Olive Drab brillant”…
C’est sur base d’un graphique devant aider tout au long de la construction, qui a été fourni par Cliff Anderson Design. Mais je doute que ce Hot Roadster de style Ford Lakes’32 verra un jour le limon des lacs asséchés, mais plutôt beaucoup d’asphalte sous ses caoutchoucs Excelsior… Dale n’est pas étranger aux Hot Rods Deuce de tous les modèles, mais il aime ses Hot Rods au look Vintage. Il a basé sa dernière construction sur une carrosserie de pick-up roadster Ford Brookville de 1932 modifiée et ornée d’un coffre Steel Craft qu’il a acheté sur eBay… Le projet a commencé chez “Cornhusker Rod & Custom” où le châssis a été construit sur la base de longerons de châssis “American Stamping Deuce” qui étaient “caissonnés”, pincés à l’avant et étagés et bobinés à l’arrière….
Le châssis est doté d’un essieu en I abaissé et percé SO-CAL Speed Shop de 5 pouces avec un ressort à lames monté transversalement utilisant les premiers axes Ford et la reproduction des premiers amortisseurs à levier Ford. La console de direction est une boîte Ford Vega avec une colonne de direction à dégagement rapide Speedway Motors et un volant à quatre rayons “LimeWorks”. Attaché à la colonne Speedway se trouve un mécanisme de clignotant Vintage Yankee 960 recâblé pour fonctionner dans le climat d’aujourd’hui. La suspension arrière est basée sur une Winters Champ à changement rapide 3,78, avec des ressorts quart d’ellipse modifiés par Cornhusker et une paire d’amortisseurs de style “tubesque”.
Le freinage est assuré par des tambours Lincoln’39 aux 4 coins, tous actionnés par un ensemble de pédales swing RJays Speed Shop et un maître-cylindre Chevy’60. Cornhusker fut également responsable du placement du réservoir d’essence de 16 gallons dans le coffre. Les pneus radiaux Excelsior Stahl, de Coker, toujours fiables, mesurent 5.00R16 à l’avant et 7.00R18 à l’arrière, tous montés sur des jantes fils Ford en 16 po AV et 18po AR… Lenksters Custom Garage a poursuivi le Job jusqu’à son achèvement. Lenksters est également responsable du pare-brise “décontracté” Rodwell, des phares EJ fabriqués à partir de pièces moulées avec des feux tout-terrain HIG de 5 pouces adaptés, du pont arrière maintenant occupé par le coffre et des trous de matrices…
Pas n’importe lesquels, mais à fossettes avec écran noir positionné dans le support arrière, qui est la base du coffre. Le groupe motopropulseur de ce Hot Rod d’apparence ancienne est un V8 Chevy petit bloc en fer de 355ci. Il fonctionne avec une admission simple Edelbrock Performer EPS avec un adaptateur, ce qui permet à la configuration Vintage Speed Rochester Tri-power d’alimenter en carburant. L’allumage de la pile à combustible est un PerTronix et la bobine qui reçoit son jus de la batterie Delco. Les collecteurs Chevrolet en klaxon de bélier sortent de la charge de combustible usé, tandis que le tube d’échappement personnalisé de 2-1/2 pouces retourne vers et à travers les silencieux en verre jusqu’aux six tuyaux d’échappement distinctifs.
Tous ont été fabriqués par Fat Joe Racing. Le changement mécanique de la boîte de vitesses Camaro T5 est un autre article d’eBay modifié pour s’adapter au travail à accomplir. À l’intérieur, c’est résolument inspiré des voitures de course, doté d’un tableau de bord en acier avec des trous alvéolés (roulés doux). Il y a aussi des trous pour les accessoires avec un écran et un support en cuir rouge assorti au matériau des sièges positionnés par Sauk Rapids Upholstery sur une paire de baquets en aluminium de style bombardier Paul Wright… La “moquette” est positionnée avec des tapis en caoutchouc, ce qui facilite le nettoyage. Pas de vide… Sortez le tuyau d’arrosage….
Les trous individuels des instruments sont remplis de compteurs Auto Meter, y compris un tachymètre et un compteur de vitesse. Il y a aussi un cadran de montre analogique monté sur le tableau de bord juste au-dessus de la jauge de température de l’eau au-dessus du volant pour indiquer le moment du jour ou de la nuit où Dale passe un moment agréable à conduire. Tout le câblage nécessaire provient d’un Wiremaster Power Panel II et d’un kit de câblage de luxe d’Affordable Street Rods qui a été câblé en place par Dale qui a réussi à mettre ce Hot Roadster sur la route et à faire le tour du L.A. Roadsters Father’s Day Show, de plusieurs événements Goodguys et du Gathering at the Roc, entre autres…
Voilà, l’article arrive à sa fin et moi je commence par avoir faim, il est 18h24, reste à positionner les photos, relire, corriger et envoyer… J’ajoute que ce Hot Roadster a été présenté sur le t-shirt de l’événement Des Moines, car c’était le choix du Midwest Duces. Bien que l’intention ne soit peut-être pas qu’il s’agisse d’un vrai Hot Roadster de course de style lacs, les résultats parlent d’eux-mêmes. Ce Hot Rod sera un excellent créateur de souvenirs… La preuve en est qu’il a été choisi pour un article un peu déjanté, style de nuit dans le glauque d’une ambiance western des temps actuels… Ca change du clean à 3 millions de dollars de l’article de cet après-midi… So long Folks…