Fordor’32 Roy Brizio
Le Hot Rodding s’éloigne de plus en plus du seul plaisir de rouler différent des masses circulant en automobiles d’usine et dont les formes changent chaque année pour forcer au consumérisme de posséder la dernière ou avant-dernière nouveauté. Les récupérations de pièces, soit acquises pour quasi rien dans des casses automobiles, soit volées, font place à une industrie du Hot Rodding avec ses marques et carrossiers attitrés qui exposent leurs créations dans un salon ou l’on cause de Hot Rodding sur un même pied que les Supercars d’au moins un demi million si pas bien au de la du million et demi et plus encore.
C’est venu de Boydd Coddingtopn attirant les Hot Rodders très fortunés mais en marge, cela a continué avec Chip Foose, maintenant il y a une cinquantaine de garages au Top niveau qui débitent des Hot Rods presque “à-la-chaine” avec des équipes de 50 artisans et plus. Tous visent le Sema Show et le prix ultime qui va classifier le vainqueur au Nirvana des Hot Rods trois fois plus chers que des Lamborghini, Ferrari, Aston Martin, Pagani et autres Bugatti… Maintenant un Hot Rod d’occazz à 80.000 dollars est commun. Ils circulent dans des remorques fermées ou il ne manque que l’air-conditionné, quoique pas toujours…
Cela pour éviter les craquelures dues aux variations du temps… Ce qui fait le bonheur des magazines tels que ChromesFlammes numérique. Cela me permet tant que je peux (encore), de publier un reportage/jour, si pas 2 ou 3 certains jours et nuits… Je vous avoue que c’est presque trop car j’en suis arrivé à deux mois d’intervalle de publier un nouvel article d’une même voiture avec es photos différentes en ne m’en rendant compte qu’après publication… L’avantage qui est aussi simultanément un inconvénient, c’est que les basiques “du coin” sont ignorés, d’autant plus qu’ils ne sont porteurs d’aucune envie d’en rêver.
Comparez cela à mettre en vedette une brave fille de ferme ou caissière, sympa comme tout et belle d’elle même, mais qui ne “porte” rien de renversant pour concurrencer les “canons” qui dégoulinent de sexualité et sont payés pour une séance plus que la caissière pour une année… Pareil que les footballeurs qui encaissent chacun plus que le Boss d’AXA, de Stellantis et/ou d’Airbus… C’est aussi détraqué que certaines vedettes d’Hollywood qui demandent aux gens du peuple de leur envoyer en dollars de quoi reconstruire leurs maisons de minimum 50 millions de dollars sur Pacific Palissades à LosAngeles/Californie.
Dans la ville des Stars, tout brûle… Il n’y a plus de limites. J’ai toutefois déniché un Hot Rod Fordor Sedan 4 portes classique labellisé 1932 qui a été construit de A à Z avec des pièces neuves entre 2020 et 2024… Les USA fonctionnent du business, le Hot Rodding en est un, qui tourne avec une certaine attitude menaçante, donc est protégé. L’inverse de l’Europe ou tout le monde vote pour faire barrage à ceusses désignés par la presse aux mains de milliardaires, sans chercher a réellement voter utile. La règle dans le Street Rodding est de la même eau saumâtre et toxique, il n’y a pas de règles dans ce monde…
Que ce soit vrai, est démontré par le fait de quelques principes généraux (pas du tout généreux) qui ont été prouvés au fil du temps. Les règles techniques permettent d’éviter les pannes mécaniques et les règles de conception permettent d’éviter les vitrines de trophées vides dans le mur de fond du garage. Une règle à laquelle obéissent la plupart des Hot-Rodder’s, des amateurs de nains de jardins aux constructeurs professionnels. Cela implique le travail d’équipe car les projets les plus réussis sont presque toujours le résultat d’un travail d’équipe ou chacun est grassement payé…
Le fabricant, le mécanicien, le peintre, le tapissier, le chasseur de pièces, l’ami qui se présente avec une pizza à minuit, tous travaillant ensemble vers le même objectif de se faire un max de dollars. Nick Testa et Roy Brizio ont travaillé ensemble sur plusieurs voitures de Testa. Cette superbe Fordor berline 1932 brun/noir chocolat est l’une des plus récentes. Nick, comme beaucoup de Hot Rodders, avait une voiture cool au lycée, ce celles réalisée avec vols et récups, il a fait une pause dans ce passe-temps étudiant pour démarrer une entreprise et créer une famille, et s’est remis au Hot Rodding dès qu’il le pouvait.
C’est à dire lorsqu’il pouvait aligner 400.000 dollars en banque. Et il a collectionné ainsi quelques voitures au cours des dernières années, chacune étant destinée à être revendue le double au moment opportun. Il y a environ trois ans, il a commencé à rêver d’avoir un Rod Berline Ford 1932 en souvenir de son Grand-Père. Les Tudors sont le choix de beaucoup de passionnés à cause du même détail de “l’ancètre familial”. La Fordor l’attirait davantage que les coupés. “J’aime l’aspect trois fenêtres et portes suicide. Il y a plus de choses qui se passent. Ils sont plus menaçants, comme une voiture de gangster en fuite”…
Il a trouvé la matière première parfaite en Californie centrale : un “Driver” à moteur Flathead. C’était exactement ce qu’il cherchait, ou ce qu’il serait une fois qu’il serait terminé par Roy Brizio avec les modifications qu’il voulait. Nick a dit que la construction n’a pas commencé avec un concept prédéterminé en tête. Au lieu de cela, le projet a évolué à travers une série de conversations et de décisions au cours de la construction. Il savait qu’il voulait une coupe saine du toit en acier Ford d’origine. Quatre pouces, c’est ambitieux, mais ça a l’air bien et trois rangées de petites persiennes dans le capot en aluminium en trois parties.
Il a été choisi dans le catalogue de Jack Hagemann, préféré aux persiennes plus grandes qui auraient eu l’air trop Street Rod des années passées, plus que la voiture n’en avait besoin. Et des phares de style guide OTB Gear 682-J ont été choisis parce qu’ils ont des boîtiers plus longs qui conviennent mieux à la voiture à ailes pleines. Les autres éléments extérieurs comprennent les feux arrière Ford 1932 de Johnson’s Hot Rod Shop, les pare-chocs Bob Drake Reproductions, l’insert de calandre Dan Fink et les poignées de porte Vintique repro. Tout est donc neuf…
Conformément à l’idée du travail d’équipe, Roy Brizio qui ne travaille que pour des projets d’au moins 500.000 dollars, s’associe fréquemment à Darryl Hollenbeck de Vintage Color Studio pour la tôlerie finale et la peinture. Nick voulait une couleur unie et non métallique pour son Fordor et était déterminé à éviter le noir, le jaune ou le rouge. Il avait vu une Ferrari peinte d’une belle nuance de brun riche qui l’avait impressionné. Le propriétaire de la Ferrari l’a repoussé quand Nick lui a demandé à ce sujet, mais la couleur est restée dans sa mémoire. Hollenbeck a donc préparé des échantillons de panneaux.
Et le résultat est un mélange personnalisé appelé Rosa Maroon. Le chrome a été manipulé par Sherm’s Custom Plating à Sacramento, un autre contributeur régulier aux projets Brizio. Le Fordor roule sur des longerons de châssis en caisson de Total Cost Involved Engineering, avec une suspension avant indépendante de TCI Engineering et une direction à crémaillère. Les combinés filetés RideTech adoucissent la conduite dans tous les coins et les barres antiroulis avant et arrière de TCI Engineering ainsi qu’un Panhard arrière améliorent la maniabilité.
Le quatre bras arrière localise un pont Currie 9 pouces en 3,70:1 avec un glissement limité, faisant tourner des essieux Currie à 31 cannelures. La pédale de TCI Engineering actionne des freins à disque avant Wilwood de 11 pouces et des tambours Currie de 11 pouces, raccordés à un maître-cylindre Wilwood et à une soupape de dosage. Des pneus Michelin Premier A/S, de 205/55R16 et 255/65R18, remplissent les passages des roues. Combiné à des roues Indy 16×5,5 et 18×7 et à des capuchons de contrefaçon de E-T Wheels, le choix est un indice instantané de la personnalité de performance de la Fordor.
Nous sommes sûrs que le Flathead qui accompagnait le Fordor a trouvé une bonne maison, mais les plans de Nick prévoyaient quelque chose d’un peu plus agressif. Il voulait un LS3, pare-balles, étanche et à carburateur : “Il est de plus en plus difficile de trouver des gars capables de construire des moteurs à carburateurs”, dit-il, mais il n’avait aucun doute sur Don Hardy Race Engines à Floydada, au Texas, un autre atelier avec lequel Brizio a travaillé dans le passé. Don Hardy, le fondateur de l’atelier, construisait des moteurs et des dragsters depuis le début des années’60. Aujourd’hui, son fils Don, continue les choses.
Le V8 Chevrolet de 376ci équilibré et redessiné a été construit avec une came à rouleaux Don Hardy et des composants de soupape Lunati. Le carburateur Holley Street Avenger 770 cfm est pris en sandwich entre une admission Edelbrock et un purificateur d’air poli Billet Specialties. Un allumage MSD allume le feu. L’échappement est acheminé à travers des collecteurs Sanderson, des tuyaux d’échappement recouverts de céramique et des silencieux Stainless Specialties. Les composants de refroidissement comprennent le radiateur en laiton Walker, le ventilateur Vintage Air et la pompe à eau Edelbrock.
Le TremecTKO à cinq vitesses, avec un embrayage Modern Driveline, un volant d’inertie et un disque en Kevlar, fournit du couple à l’arrière. “Le LS3 à carburateur produit beaucoup de puissance et de couple et ne roule jamais en sortant de l’arrêt”, m’ dit Nick durant un repas à ses frais dans un chic hêtel restaurant super étoilé. Le tapissier Sid Chavers à Sacramento est un autre collaborateur régulier de Roy Brizio. Chavers a fini la banquette avant d’origine de la berline, les sièges arrière personnalisés et les panneaux de porte personnalisés en cuir plissé brun.
Du daim assorti a été utilisé sur la garniture de toit et le sol a été recouvert d’une moquette en laine Mercedes. Un volant Sprint à quatre branches en cuir de LimeWorks surmonte une colonne de direction Mullins. Un ensemble de jauges/compteurs de la série Classic Instruments est le choix parfait pour remplir le tableau de bord. La climatisation et les commandes Vintage Air sont montées en dessous. Nick nous a dit que l’une des raisons pour lesquelles il a travaillé avec Roy Brizio sur cette voiture, et sur d’autres voitures qu’il possède, est la réputation de Brizio de former des pilotes.
Dans le peu de temps qu’elle a fait, la berline a parcouru plus de 2.500 miles. Que vous regardiez la Deuce Fordor à ailes pleines de Nick et que vous voyiez un classique élégant, un Hot Rod agressif, un Street Cruiser digne des rues, une voiture de gangster menaçante des années’30, ou tout ce qui précède, il semble prêt à s’échapper rapidement. Voilà… Pour 850.000 dollars c’est à vous… Ahhhhhh ! Bien sur que c’est un paquet de dollars, aux States, rien n’est pour rien, pas même les illusions, qui a vrai dire coûtent très cher…