Hi-boy 1931 Ford Modèle A Coupé
Natif du sud de la Californie, Terry Cramer était l’archétype du poisson vivant hors de l’eau lorsqu’il a été appelé à Boston pour le service de la Garde côtière à l’automne 1963. Habitué à la chaleur ensoleillée de SoCal toute l’année, Terry a rapidement été surpris par le temps froid et le court été que la Nouvelle-Angleterre avait à offrir. Mais curieusement, bien que la ville ait présenté à la fois un climat et une culture très différents de sa maison de toujours dans le Golden State, Terry, Hot-Rodder dans l’âme, s’est vite rendu compte que peu importe où on se trouve, les Hot-Rodders restent des Hot-Rodders, une constante qui l’a aidé à faciliter la transition de ses racines de plages californiennes à sa nouvelle maison située sur la côte de la Nouvelle-Angleterre.
J’écris“maison” parce que la vision de Terry sur le fait de rester dans l’Est a radicalement changé lorsqu’il a rencontré Kathy Johnson, enseignante résidente et passionnée par les Muscle-cars alors en plein essor, une fille locale de Concord, New-Hampshire, que Terry a rencontré et directement violé avec un amour bestial réciproque, une nuit au bord d’un point d’eau local. Tout d’un coup, le fait de spermater abondamment dans une jouissance partagée à grands renforts fellationnesques et de gratouillis des coucougnettes, le New Hampshire ne lui est plus apparu comme une contrée où s’épanouissaient branleurs et branleuses tout en ayant foi en la patrie américaine et en Jésus ainsi qu’aux Hot-Rods…
Une terre ainsi fécondée par la semence provenant des couilles de jésus n’était donc pas, vue sous l’angle religieux, si mauvaise pour ce gamin Californien. Le jeune Terry était donc pour le moins séduit. De plus en plus, les jours passant au rythme des mêmes agissements sexuels, il lui a semblé qu’il était sur le point de s’enraciner le long des côtes rocheuses de la côte de l’Atlantique Nord. Pendant son séjour à Portsmouth, une ville située juste au nord de la région métropolitaine de Boston, Terry a eu envie de construire un Hot-Rod de style californien avec des touches de style local. Les tendances en matière de construction de Hot-Rods sur la côte Est étaient toutefois différentes de celles de son SoCal natal.
Terry voulait réaliser un Hi-Boy-Coupé, et il était prêt à faire ce qu’il avait à faire pour aller jusqu’au bout. Il a donc pris un congé temporaire du service en 1970 et est retourné à Manhattan Beach, en Californie, pour rechercher une voiture appropriée. Il savait exactement quel genre : une carrosserie de Ford modèle A Coupé qu’il monterait ensuite sur un châssis de 1932. Le classique A / V-8 avait vraiment frappé un coup de survoltage-circuit avec le jeune Hot-Rodder. Terry a décidé qu’il optait pour un look de la fin des années 1940, mais avec un V8 à soupapes en tête plus puissant du milieu des années 1950 sous le capot pour un peu plus de puissance !
Terry a trouvé ce qu’il cherchait dans un Coupé déjà modifié de 1931 qui avait été transformé en Hot-Rod façon sud de la Californie d’une ancienne époque. Il a payé et reçu le Hot-Rod comme si c’était un gadget de manège de foire (ailes pleines, essieu “tombé” à l’avant et arborant un ensemble de “Louvers” sur les flancs des panneaux avant). Le Rod avait également subi plusieurs autres modifications typiques de l’époque, y compris des freins “à jus” de 1940 et une calandre de 1932 coupée en biais pour s’adapter. La voiture n’avait ni moteur ni transmission, ce qui était très bien pour Terry qui, de retour dans l’Est, a commencé sa recherche des pièces nécessaires pour faire avancer cette construction.
Pour commencer, un boîtier de direction F-1 a été localisé, suivi d’un Halibrand Culver Citymodel issu d’une vieille voiture de course Midget locale découverte dans la ville voisine de Manchester. Une paire de traverses de Ford model A et un tableau de bord de camion de 1933 complétaient certains des incontournables du Hot-Rod. Pour couronner le tout, Terry a négocié à vil prix un ensemble de compteurs Duplex (chéries pour les Rod’s 1931). Enfin, une paire de sièges Glide ont été découverts, ainsi que plusieurs styles de phares différents, dans un Swap-Meet de Boston. Le moteur de ce projet s’est ensuite avéré être un facteur de rupture…
Son premier choix était un V8 283ci Chevy soutenu par une boite Muncie à quatre vitesses. Mais Terry s’est rendu compte qu’il devrait modifier le pare-feu pour accueillir le groupe motopropulseur de Chevrolet. Étant un gars de taille normale, cela empiéterait sur l’espace pour les jambes dont Terry avait besoin pour s’adapter confortablement dans la voiture. Il savait que cela n’allait tout simplement pas aller à partir du moment où il se serait assis derrière le volant. Il a donc commandé et pré-payé un châssis Vintage TCI, espérant qu’il l’aiderait à espacer le moteur plus loin de la cloison pare-feu, laissant de la sorte plus de place pour les jambes. Malheureusement, ce châssis n’est jamais arrivé. Découragé, Terry a décidé d’arrêter la construction et d’y revenir plus tard !
Ce moment arrivera dans un “plus tard” ayant duré près de 25 ans! Quatre choses se sont produites qui ont ravivé la soif de Terry de construire son Hot-Rod. Tout d’abord, premièrement, le New Hampshire a annulé ses exigences en matière d’ailes devant envelopper les roues et autorisé l’immatriculation des voitures “Hi-Boy” à roues non couvertes dans l’État. C’était plus le style que Terry voulait pour son Hot-Rod et il ne pouvait pas être plus heureux avec le changement de règlement. Deuxièmement, il a perdu la foi en Jésus. Troisièmement il a réalisé une bonne affaire financière en héritant de ses parents ! Quatrièmement il a reçu le châssis Vintage TCI qu’il avait commandé 25 ans plus tôt mais jamais reçu !
C’était son voisin qui le possédait depuis 25 ans et n’en avait rien dit. A sa mort, sa femme sous les conseils du Pasteur local lui a rendu afin de gagner le paradis. Ce qui s’est miraculeusement déroulé lorsqu’elle a été écrasée par un semi-remorque alors qu’elle se rendait à l’Eglise du Christ-Roi… Ces quatre évènements ont permis à son projet d’aller de nouveau dans la bonne direction. Terry depuis qu’il ne croyait plus en Jésus avait beaucoup plus de chance ! En 2003, Terry, toujours à la recherche d’un V8 Chevrolet des années 1950, a trouvé un petit bloc V8 265ci dans un Swap-Meet local, un participant avait acheté le moteur en pensant qu’il s’agissait d’un 283ci. Mais s’apercevant qu’il s’agissait d’un 265ci, il l’avait laissé dans un coin de son garage !
C’était une bonne nouvelle pour Terry, car il était heureux d’avoir enfin le 265ci complet pour l’utiliser dans son roadster. En 2005, le projet est ainsi sorti comme d’une boite de boules à mites, mais en raison de quelques revers de santé le projet a encore mis cinq ans de plus pour arriver au bout du tunnel ! Ce que Terry envisageait était un Hot-Rod Coupé Hi-Boy d’époque’48, mais le temps passé pour le fabriquer l’avait rendu vieux… Grace à l’héritage conservé, en 2010, Terry a demandé à Jim Lowery, gourou local des Hot-Rods et propriétaire de Lowery’s Auto Restoration à proximité de Tilton, New Hampshire de lui construire le Hot-Rod qu’il n’arrivait pas à concrétiser. Les deux hommes se sont assis et ont haché les détails qui deviendraient ce beau Hot-Rod Coupé Hi-Boy “d’époque”…
Terry savait qu’il avait enfin l’homme qu’il fallait pour le poste. Jim avait déjà construit un Hot-Rod similaire de 1931 sur un châssis Deuce pour un autre client. Ce 1931 particulier serait une grande inspiration pour le processus de construction, car il solidifiait de nombreux concepts que Terry voulait sur son Hot-Rod. Terry a donc transporté sa réserve de pièces chez Lowery et la construction finale a commencé. Tout d’abord, comme la carrosserie du Hot-Rod Coupé était en excellent état, après quelques modifications à l’avant au niveau du capot, la caisse a été montée sur le châssis Vintage TCI. L’extrémité arrière du châssis a été “bobée”, et un arceau de sécurité a été conçu et fabriqué pour la construction.
L’empattement étant légèrement étiré, au bénéfice d’un “plus de place pour les jambes” de sorte qu’un nouveau capot devait être fabriqué, Jim a fabriqué un gabarit en aluminium et l’a envoyé à Rootlieb Hood Company, qui a terminé la pièce personnalisée en quelques tours de mains. Rootlieb a utilisé des Louvers c’est-à-dire des persiennes plus ouvertes de style camion 1933. Un tableau de bord de camion de 1933 a été adapté sur mesure au roadster avec les rares compteurs Duplex que Terry avait obtenus. Le Quick-Change, les phares et les sièges ont tous été ajoutés au mélange, avec un parfait ajustement des panneaux. Une fois les deux hommes satisfaits, le Hot-Rod a été préparé pour la peinture.
Tous les travaux de carrosserie et la nouvelle peinture Washington Blue ont été réalisés en interne par l’équipe de Lowery. Terry a également décidé de ne pas utiliser les panneaux latéraux du capot ainsi que celui-ci et finir tous les composants frontaux en argent argenté pour un véritable look d’époque. Le V8 Chevrolet 265ci a été refait à neuf par Ted et Randall Wingate chez Precision Balancing à Hudson, New Hampshire. Une fois terminé, il l’a remis à Jim pour l’ajustement final et la configuration. Les garnitures, le câblage en tissu personnalisé et l’installation des pneus et des jantes ont été effectués par l’équipe compétente de Lowery’s. Et l’intérieur en faux cuir bleu et blanc Ford original de 1941 façon vintage a été exécuté par Stephen Pierce de chez One-Off Technologies à proximité de Gilford.
Une fois le tout terminé, tout ce qui restait nécessaire étaient des ajustements typiques et, bien sûr, divers essais et un shakedown. Une fois terminé, le Hot-Rod Coupé Hi-Boy1931 était enfin prêt à être livré à Terry. Après 45 ans d’essais et d’erreurs, il était enfin là pour que Terry puisse en profiter le peu de temps qu’il lui restait à vivre. Terry est en effet décédé deux jours plus tard d’une crise cardiaque au volant de son Rod. Il venait de réaliser une photo de lui devant son Hot-Rod qu’il comptait dupliquer pour envoyer en remerciements/souvenirs à ceux qui de près ou de loin avaient contribué à sa création, tout particulièrement Richie Willette pour son aide spirituelle et Billy de Belmont’s Rod and Custom pour avoir trouvé des pièces nécessaires.
Sans leur aide, ce projet n’aurait pas vu le jour. Le chemin a été long entre l’initiation et l’achèvement, mais Terry s’est toutefois retrouvé deux jours et deux nuits avec le Hot-Rod Coupé Hi-Boy dont il avait toujours rêvé, une courte balade qui lui ont ramené en tête divers moments de sa jeunesse sur la côte gauche des USA, avec lesquels laquelle il a pu aller de l’avant vers le néant éternel après sa nouvelle vie sur la côte droite des USA. Quoi qu’il en soit, cette voiture est maintenant une beauté à voir, exposée dans l’annexe de la chapelle “Christ-Roi” en vertu d’un document que Terry avait signé à l’époque où il croyait encore en Jésus… Un sacré tour de passe-passe à prendre en compte…
4 commentaires
Et ce, pour le plus grand plaisir de vos lecteurs ! Aurait-on l’idée de reprocher à Karajan plus que son passé nazi ses libertés avec certaines partitions d’orchestre ?
Il se fait que…
En réalité…
Du moins ma mienne de moi à moi, pour moi, en personne…
Que j’écris car tel est mon bon plaisir, avant tout par réaction aux évènements qui m’impactent de près ou de loin, ensuite par besoin d’utiliser le temps qui passe.
Je m’en étonne moi-même souvent, mais certains sujets m’indiffèrent tellement qu’il m’est impossible d’en causer et le résultat obtenu dépasse parfois le seuil de toute compréhension, pareil que des gens égarés dans un musée qui fait partie d’un “Trip” intégré dans un “Pack” figurant dans le sous-ensemble d’un ensemble destiné à meubler l’espace pourtant infini dans une généralité qui échappe à la possibilité d’une vision globale, mais fait chic et provoque un choc qui échappe au contrôle neuronal… C’est “l’instant” ou dans une conversation l’interlocuteur/interlocutrice déclare tout de go avoir soudain “l’envie de pisser”, chier ou d’une glace à la pulpe d’araignée sauce venin de crapaud… C’est aussi faux que la vérité en boite… J’ai connu ce genre de choc en variation transgression en me rendant compte que la beauté suave d’une plante vénéneuse était membrée entre ses cuisses ce qui, sauf être totalement alcoolisé, cause un choc septique qui vous scepticisme immédiatement quant aux limites de l’acceptabilité issue de votre éducation… La réaction d’une érection imprévue qui ne figure pas au dictionnaire vous donne alors envie de ne pas être à l’endroit où vous êtes quoique c’est un instant qui vous fait douter de l’existence de l’inexistant… Son audace pourtant ne cessait de me faire chavirer, elle quoique il, s’était accroché une boule à thé au lobe et me fixait d’un air de camomille comme si j’étais le clone de Karim Benzema, elle était en total look Adèle Blanc-Sec, accessoirisé d’un somptueux chapeau écologiste. Elle/il me disait tirer ses inspirations sexuelles de Charles Fréger dans une l’histoire d’animaux astronautes ! Elle/il portait une charentaise au pied gauche et un Louboutin au pied droit, mais c’était son bonnet de nuit caché en dessous de son chapeau écolo qui était envoutant et démontrait sa vraie nature. Son audace ne cessait de me faire chavirer. Il m’est arrivé d’ailleurs et par ailleurs de subir un même choc en conduisant une bête hors de prix au-delà des limites imposées au vulgum pecus lorsqu’une panne surgit me plongeant dans le noir absolu à 300km/h sur une autoroute non éclairée, c’était comme me retrouver dans le noir absolu de l’infini de l’espace alors que j’avais soudain la prémonition que j’allais en faire partie sans espoir de pouvoir en causer avec mon lectorat comme je le fais dans GatsbyOnline… A ce sujet, figurez-vous qu’en Inde, pays laïc de plus d’1,3 milliard d’habitants, les dieux se comptent en millions, 338 millions, on n’en est pas à un zéro près, que les divinités indiennes et leurs avatars, modernes et pragmatiques ! Elles se renouvellent en fonction des fléaux et des besoins de la population, mais leur origine, très ancienne, se situe dans les récits mythologiques de l’hindouisme : le Mahabharata et le Ramayana, deux épopées nées entre le IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle de notre ère. Sabre et godemichés vous retournent les sens… Encore aujourd’hui, ces divinités pètent la forme. Krishna, avatar de Vishnu, Kali, déesse de la destruction, ou Hanuman, dieu-singe patron des lutteurs et de la méditation, pimentent les danses traditionnelles, les pièces de théâtre, les processions et les fêtes religieuses. Partout en Inde, il est aussi de bon ton d’inviter quelques divinités aux mariages et aux fêtes familiales. Va me falloir en réaliser un texticule bien couillu… Toujours à destination de gens tourmentés qui ne savent quoi faire de leur peau. Toujours en errances, comme si celles-ci se construisaient et se déconstruisaient au contact de leurs semelles avides, comme s’ils en étaient les anges gardiens invisibles ! La palpitation nécessaire me manque soudain pour vous en écrire pluche de ce romantisme urbain irrigué des éternels thèmes de la chute et de la rédemption ! Je tente en effet de toucher la matrice réaliste et immorale. Je vieillis mais n’ai pas raté tous les coches. Je suisse un dealer pour yuppies éventés qui me sonnent sur beeper à toute heure du jour et de la nuit, tandis que j’arpente le web qui n’est plus que la métaphore d’un désert spirituel et affectif. Je deviens insomniaque, je somnambule en fixant d’un œil torve un passé mal défini. Que s’est-il passé ? Qu’avons-nous vécu ? Que pouvons-nous espérer ? Et mes coprotagonistes ne font que se défoncer, il leur est difficile de répondre ici de leur inexistence… Voilà… Que vais-je écouter ? Brahms, Wagner, Richard Strauss, Furtwängler, Klemperer, Jhonny Halliday, où Solti qui est loin de vivre dans le passé. Je m’en étais rendu-compte rendu compte en 2014 lors de la création d’une pièce d’Esa-Pekka Salonen sous la baguette de Lionel Bringuier… Rien d’étonnant qu’un peintre m’a dit un jour que tout grand art n’était qu’une forme supérieure de l’amabilité… L’art moderne et contemporain est pourtant rarement aimable !
Mon cher Gatsby,
Au lieu de coller strictement à l’automobile, rien que l’automobile, ou l’histoire, rien que l’histoire vous produisez une œuvre originale en combinant les matériaux avec talent pour un résultat original !
La couleur de ce Hot Rod m’évoque furieusement le “Blue Bayou” de Charles Spencer du Charley’s Garage… encore plus de sensations, cheveux au vent ?
J’agis de la sorte parce qu’écrire une bête histoire m’ennuie au premier chef… Donc il me faut partir dans de nouvelles aventures, même pour dormir !
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