Hot-Rod Ford “A” Roadster 1929 by Boyd Coddington : V8 Pfaff/Donovan/Brodix 406ci 800cv
Un Hot-Rod réalisé par Boyd Coddington vient d’être vendu 73.000 US$… Quelque part c’est dérisoire, d’autre part c’est déraisonnable… Quelle que soit la part que chaque cerveau choisit, c’est une petite part du grand mythe de “l’American Dream” qui. avec cette vente. survit encore un peu dans un monde qui semble totalement s’écrouler ! Interdiction des moteurs thermiques programmée dans un futur proche, inflation et pénuries suite aux sanctions inutilement stupides envers la Russie en rétorsion de la guerre en Ukraine, famines en perspective, gaz et pétrole en augmentations constantes…
Et, ce n’est pas tout, c’est loin d’être terminé, il y a aussi le Covid19, ses mutations dérivées et autres gags, les faux vaccins obligatoires, les confinements, la baisse drastique du pouvoir d’achat, la crise du système de santé, l’inflation, la déflation, le choléra, le botulisme, la malaria, le réchauffement climatique… et la prolifération de canqrelats-péroreurs/péroreuses sur les chaines TV de fausses infos manipulatrices en continu ! Ajoutez-y Macron et McKinsey, Bidden et les armes déversées partouze, Johnson et ses délires… Et Von Leylen de mèche avec Volodymyr Zelensky pour les dons rétrocommissionnés ! L’enfer !
Si vous êtes un des anciens et premiers lecteurs des premiers Chromes&Flammes (début des années’80), vous vous souvenez que Boyd Coddington (né le 28 août 1944) a été “LE” visionnaire créatif qui a amené le Hot-Rodding à une forme d’art-mobile. Coddington, qui était diabétique de longue date, est décédé à 63 ans le 27 février 2008 à la suite de complications de santé qu’une intervention chirurgicale tentait de soigner/réparer. Sa vision “rétro-futuriste” du Hot-Rodding et son obsession inconditionnelle de ne créer que des Hot-Rods de la plus haute qualité sont devenues le “Boyd Look”…
Au décès de Boyd Coddington (fin février 2008), alors qu’il ne travaillait plus pour Boyd Coddington depuis 1998 (10 ans !), Chip’s Foose en bon opportuniste s’est emparé du concept “Boyd Look” et de manière hyper-consumériste l’a exploité : “à l’Amériaine”... En 1986, Chip avait travaillé comme apprenti chez Clénet sur la Séries III-Asha à Santa Barbara, en Californie, qui fit faillite peu après. En novembre 1990, Chip trouva un job basique chez Hot Rods by Boyd, où il devint employé à temps plein en 1993. En 1998, congédié, il retomba sur ses pieds en créant Foose Design avec sa femme, Lynne. 10 ans plus tard fin février 2008, Boyd était encore tiède pas encore dans son cercueil, que Chip Foose se revendiquait (faussement) son successeur créatif !
Boyd Coddington qui a grandi dans une région rurale de l’Idaho, était un passionné de voitures dès son plus jeune âge. À 12 ans, le jeune Boyd a échangé un des précieux fusils de chasse de son père contre un modèle A Ford qu’il a transformé en Hot-Rod sur le principe que l’innovation et la mise en œuvre étaient plus nécessaires que le luxe ! C’était l’époque où le Hot-Rodding faisait partie du boom américain d’après-guerre.
Toujours du genre à fixer ses normes élevées, il a déménagé à 18 ans, à la fin des années 1960 avec des rêves dans les yeux, des machines-outils dans les mains et sa capacité naturelle pour l’artisanat afin de poursuivre ses rêves de Chromes et Flammes (sic !) et de personnalisations. Il est rapidement passé d’un emploi de machiniste d’atelier chez Western Gear (un atelier d’usinage) à un même poste à Disneyland.
C’étaient des jours heureux qu’il va par la suite raconter avec tendresse, d’autant que l’expérience qu’il a acquise à Disneyland en sus de son désir de perfection, sont devenus ses marques, qu’il inculquait à tous ceux qui plus tard vont œuvrer dans son entreprise de Hot-Rod’s. La première opportunité majeure de Boyd Coddington dans le développement du “Boyd Look” a été lorsque Vern Luce lui a commandé la réalisation d’un Hot-Rod avant-gardiste.
Le “Rétro-Futurisme” est ainsi né, Vern Luce a financé son rêve de la création d’un Hot-Rod ultime. Le “Vern Luce Coupé’33” était la vision de Boyd de ce qui devait être fait pour que le Hot-Rodding ait un avenir en y attirant une nouvelle clientèle très fortunée. Business, business ! Avec les montagnes de US$ de Vern Luce, Boyd Coddington a créé un “Hot-Rod référentiel” débarrassé de tout ce qui était inutile afin d’obtenir un “nouveau design” !
Il était convaincu qu’il était capable d’affronter celui des “belles Italiennes sportives” permettant ainsi d’accéder à la clientèle des Hot-Rodders fauchés des débuts devenus riches, une manière de faire que personne n’avait jamais imaginé. Pour rendre le coupé Vern Luce plus dynamique et “plus riche d’aspect”, il a utilisé des “billettes” d’aluminium pour créer des pièces uniques : jantes, calandres, tableaux de bord, pièces mécaniques.
Le résultat de cette première création a été couronné d’un trophée, le prestigieux “Sloanaker Award”, le premier d’une longue série. Au cours de son règne de trente ans en tant que “Roi des Hot-Rods”, Boyd Coddington en a créé quelques centaines, toutes construites “à la main” et vendues entre 100.000 et 1.500.000 US$. Coddington a ainsi amassé une petite fortune et de nombreux prix.
Il a également été le premier constructeur à remporter le prix “America’s Most Beautiful Roadster” (A.M.B.R.) à six reprises. Collectivement, Boyd a créé du respect envers les Hot-Rods, ce que pas grand monde ne croyait possible, ses Hot-Rods ont d’ailleurs figuré dans des expositions prestigieuses et des musées tout en faisant les couvertures de magazines automobiles dans le monde entier, dont mes magazines Chromes&Flammes, Autorama, AutoFolie !
Les innovations de Boyd Coddington sont devenues non seulement “des pierres de touche” (des jalons), mais aussi des influences qui ont aidé l’ensemble de l’industrie des pièces de rechange à prospérer. Construire des voitures qui résistent à l’épreuve du temps et qui ont des noms créatifs tels que CadZZilla, CheZoom, Aluma-Coupe, Smoothster, Boydster I et Boydster II le distingue des autres. Sa liste de clients comprenait également ZZ Top, The Beach Boys, Van Halen’s- Michael Anthony, Brad Penny des Dodgers de Los Angeles, Budweiser, White Cap, Sobe, Old Milwaukee Beer, O’Reilly Auto Parts et Hershey.
Aux USA le Hot-Rodding est toujours prospère, correctement enraciné dans les mœurs, alors qu’en Franchouille “c’est la merde”... Pourtant avec Chromes&Flammes j’ai oeuvré dans les années ’80 pour que le Hot-Rodding en Europe atteigne des niveaux semblables, mais l’incompétence de personnages médiocres et falots tel Jacky’Touch Morel et Fufu dans Nitro à anéanti le Kustom et le Hot-Rodding en “Franchouille”…
En faisant l’apothéose de bricolages immondes sur des Pigeots 203 et Simca Aronde peinturlurées ainsi que de concentrations de tentes de camping façon quart-monde, ce magazine et ces deux loustics ont à jamais fait fuir les personnes mieux loties financièrement capables de financer la construction de Hot-Rods façon Boyd Coddington…
Pire, l’éditeur caractériel borné qui publiait Nitro s’est engagé dans une guerre “des mag’s Kustom” avec délation fiscale basée sur des menteries crapuleuses, alors qu’il aurait fallu unir nos forces pour créer une véritable fédération Européenne établissant des règles homogènes… Le résultat est que tout s’est ainsi cassé la gueule, même les quelques magazines suiveurs tels Power-Glide ont fait faillite…
Fufu s’est enfui aux States vendre des grenouilles (sic !) et JackyTouch est parti aux States où il s’est retrouvé exclu, interdit de séjour dans une affaire de trafic d’armes, puis il est parti en Thaïlande en quéquête de très jeunes chairs fraîches et s’est retrouvé à l’ombre… Par contre mes bons-vieux C&F diffusés en Allemagne, Hollande et dans les pays dits “de l’Est” ainsi qu’en Russie y font toujours des heureux…
J’en reviens à Boyd Coddington… Dans les années 1980, Boyd a littéralement réinventé la roue en créant “les jantes Billet” pour les Hot-Rods. Coddington et son ami de longue date Lil’John Buttera ont découvert qu’ils pouvaient usiner pratiquement tout ce dont ils avaient besoin à partir de blocs d’aluminium. Coddington a rendu cette innovation commercialement très viable.
Dans les années 1990, son atelier de fabrication de Hot-Rod’s et son entreprise de Jantes aluminium avaient grandi et connu un tel succès que la société Boyd Coddington est entrée dans un I.P.O. sur le NASDAQ. Boyd Coddington était moins connu comme étant père de cinq garçons et un mari fidèle qui avait un rire contagieux ! Pour beaucoup, il était “la star”, “King American Hot-Rodder”, un personnage de légende, certains croyaient qu’il avait “la grosse tête”.
En fait, Boyd Coddington était une personne humble et un peu timide qui aimait les enfants et était un véritable philanthrope. Coddington a continuellement employé des personnes handicapées où atteintes de déficience mentale et leur a donné un environnement bienvenu pour apprendre et travailler. Par l’entremise de sa “Fondation”, Boyd et son épouse Jo, ont donné énormément de US$ à la communauté et à un éventail d’organismes de bienfaisance.
Boyd Coddington a été honoré au cours de sa vie en tant que “Homme de l’année” du magazine Hot-Rod, il a également été intronisé dans de nombreux “Hall of Fame”. Son émission de télévision à succès “American Hot-Rod” lui a apporté une notoriété mondiale et énormément d’entreprises ont recherché ses talents. Le “Boyd Look” vit toujours et son esprit restera pour longtemps une inspiration pour les Hot-Rodders.
Il a laissé dans le deuil son épouse, Jo Coddington et ses cinq fils Boyd Coddington Jr, Christopher Coddington, Thomas McGee Coddington, Gregory Coddington et Robert Coddington. La famille avait demandé qu’au lieu de fleurs, des dons soient faits à la Fondation au profit de “Coddington Foundation, 811 E. Lambert Rd., La Habra, Californie, 90631″…
Parmi les voitures les plus connues de sa prolifique carrière, on peut citer la Cadzilla, réalisée à la demande de Billy Gibbons meneur du group ZZ Top et grand connaisseur de Hot-Rods, la série des Boydsters, la Whatthehaye, le triptyque des Aluma (réalisés en aluminium), la Lead Zephyr et l’Impala 59 (pour Johnny Hallyday).
Avant que Boyd Coddington ne fasse irruption sur la scène avec son désormais historique et innovant “Vern Luce Coupe”, les Hot-Rods étaient de vieilles carrosseries larguées sur des châssis de modèles récents ou simplement des tacots. Le “Boyd Look” était différent et innovant, à tel point que même aujourd’hui, plus de trente ans plus tard, il est copié et utilisé comme référence, il est lisse, épuré et fluide.
Ces voitures sont si spéciales qu’elles ont été honorées d’être incluses dans des musées et dans des rétrospectives de l’industrie. Elles ont également été bien pensées et conçues, plus besoin d’amalgamer des pièces de diverses voitures de banlieue, Boyd a fabriqué ses propres pièces à partir d’aluminium usiné. Un Hot-Rod Boyd Coddington est souvent un chef-d’œuvre original avec de nombreuses pièces créées spécifiquement pour ce véhicule particulier.
Les collectionneurs du monde entier chérissent ses Hot-Rods pour leur individualité unique. Même un terme peut être attribué à l’homme qui a aidé à établir l’industrie du marché secondaire : “Billet”. Coddington et son ami de longue date et assistant d’usinage Lil’John Buttera ont commencé à fabriquer les pièces qu’ils ne pouvaient pas acheter ou qu’ils voulaient définir dans leurs créations.
Cela a peut-être commencé par l’usinage d’un simple rétroviseur à partir d’un morceau d’aluminium communément appelé “une Billette” en aluminium. Les rétroviseurs n’étaient que le début et bientôt les deux amis ont expérimenté presque toutes les parties imaginables. Le tournant a peut-être été réalisé lorsque Boyd Coddington s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas trouver les jantes qu’il aimait pour les chefs-d’œuvre que lui et son équipe construisaient.
Lui et John ont fabriqué ce qui a peut-être été la première “Jante Billet”. Au fil du temps, Boyd s’est rendu compte que les jantes en aluminium usiné étaient ce que tout Hot-Rodder désirait. Il n’a pas fallu très longtemps pour que l’engouement pour les “jantes Billet” se propage à travers l’Amérique et bientôt le nom de Boyd Coddington était devenu un nom familier. Les machines CNC ont commencé à produire des jantes et l’atelier des machines de rêves primées…
À une époque où les articles jetables étaient encore la norme, Boyd Coddington était resté fidèle à ses rêves d’origine. Il avait un œil de designer, bien qu’il n’ait aucune capacité à esquisser ou à dessiner ! Son talent était d’avoir des idées et la capacité de les traduire à son équipe. C’est cet homme, qui a conçu et construit des voitures pour des célébrités, des musiciens, des stars et des capitaines d’industrie, qui a également conçu et fabriqué ce Roadster.
Il vient d’être restauré par la carrosserie Kustom-Covington à Woodward, oklahoma. Le V8 406ci équipé de quatre carburateurs Weber et jumelé à une transmission manuelle à cinq vitesses délivre 800cv n’est ni Ford, ni Chevy, ni Dodge, c’est un moteur 100% “fait-main”, un V8 Pfaff/Donovan/Brodix. La carrosserie comporte un capot en aluminium en trois pièces et un pont arrière de 9 pouces.
Il y a aussi des suspensions indépendantes avant et arrière avec “coilovers” réglables, des freins à disque aux quatre roues avec rotors intérieurs, et des jantes à verrouillage central made in Boyd Coddington, ainsi qu’une sellerie en cuir, une colonne de direction “titubante” (sic !), et une instrumentation VDO.
Le compteur kilométrique à cinq chiffres indique un réel de seulement 283 miles !
Le V8 406ci a été intégralement conçu/fabriqué/par Pfaff Engines de Huntington Beach, en Californie, sur base d’un bloc en aluminium Donovan équipé de culasses Brodix. Le moteur respire (fort) grâce à quatre carburateurs Weber de 48 mm montés sur des embases tubulaires fabriquées sur mesure. La puissance est envoyée aux roues arrière par l’intermédiaire d’une transmission manuelle à cinq vitesses Richmond-Gear reliée à un pont arrière de 9 pouces.
4 commentaires
J’ai plus qu’apprécié l’article ! Et j’ai cru deviner d’après le Hot-Rod Hi-Boy B’32 et vos nombreux sujets que vous faites plus qu’apprécier le travail de Boyd Coddington ?
C’est effectivement un magnifique Hot-Rod aux finitions irréprochables. J’ai connu Boyd à l’époque des “vrais-premiers” Chromes&Flammes lorsque je m’étais lié d’amitié avec Tom McMullen éditeur de divers magazines de Hot-Rods et Choppers.
73k pour toucher la légende… très bel article, j’en ai pris plein les yeux !
Pas trop cher pour la qualité de fabrication et le haut degré de finition. De plus la motorisation est exceptionnelle et c’est un Boyd Coddington… J’ai tenté de réaliser un article le plus complet possible, merci d’avoir apprécié !
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