Hot Rod Ford Coupe’34
Objet automobile atypique issu de la post-modernité, à la fois prétentieux et naïf, casse-gueule et audacieux (la beauté du geste, en tout cas, est bien là), ce Hot-Rod brasse un lot de références assez inouï, des plus évidentes, aux plus surprenantes tout en gardant un max de chevaux sous le capot et en s’offrant généreusement au public hébété, comme étant un objet contemplatif et réflectif, se débarrassant de toute forme de fioritures pour aboutir à une méditation suivie d’une extase sensorielle… Pur produit d’une Amérique totalement décomplexée, ce Hot-Rod provient d’une époque où le pétrole bon-marché coulait à flots continus, où les assurances étaient très attractives, où la sécurité routière n’était qu’un vague concept et surtout où il fallait être le plus rapide dans les courses de rue lorqu’un feu de trafic passait au vert…
Flash-back avec cet article trash sur un dévoreur de bitume, d’asphalte, de pavés (et d’essence, de pneus, d’embrayage, etc.)… Ce Hot-Rod atteint esthétiquement une sorte d’épure, tout rempli soit-il, paradoxalement, de ses mille chevaux. Foule vs individu, chronique de la domination et de la déshumanisation ordinaire du Outlaw qui le possède, constat de la désertion pure et simple de nos existences… Reste-t-il quelque chose une fois admis (et évacué) tout barda philosophique parfois pesant ? Non… Rien à foutre… Fondé sur l’esthétique ce Hot-Rod se prête en fait à toutes les expériences. Proche de l’art contemporain, c’est un objet inclassable, aussi bien appréciable dans sa totalité que dans la somme de ses parties. Il n’est même pas interdit de le saucissonner en morceaux indépendants les uns des autres…
Presque chacun se suffisant à lui-même, constitue en soi un trip visuel hypnotique, une “expérience” aussi fascinante que folle (les idiots ont aussi le droit de trouver l’engin parfaitement grotesque, vain, creux et emmerdant avant de se faire casser la gueule au marteau). Il a pourtant bien trop d’ampleur, de cohérence et d’ambition pour rester confiné à la case du “Machin de luxe” selon les dires des bien-pensants politiquement-corrects. Non, il s’affirme, mieux, il brouille les frontières entre les styles… Tt puis il y a une chose qui ressort, difficilement identifiable au premier abord, qui le sublime et le fait échapper aux délires “Arty et foireux”... Quelque chose comme une profonde mélancolie qui émeut et finit même par bouleverser comme une brûlure, qui revient comme un cauchemar latent (un trauma), figurant une angoisse plus profonde que prévue…
Stylistiquement, on ne peut qu’apprécier le fabuleux travail effectué, c’est une magnifique automobile décalée et déjantée, dont le style fait l’unanimité. S’il y avait un classement des 20 plus belles voitures de tous les temps, j’obligerais à ce qu’elle y figure en très bonne position. Mais pas que pour son look extérieur… A l’intérieur, le nécessaire est là sans superflu. Les matériaux sont de qualité, il y a des chromes partout où c’est possible et plein de manomètres ! Sous le capot, c’est l’extase assurée, on y découvre avec receuillement un moteur V8 d’une capacité “suffisante”, comme le disent les gens de Rolls-Royce. Comprenez un V8 de 500 pouces-cubes, soit 8 litres de cylindrée ! La puissance ? 1.000 chevaux déclarés pour l’épate et l’esbrouffe qui semblent destinés aux haltérophiles ! La réalité est de 600 mais comme un Blower GMC est en commande, les 1.000cv seront là bientôt…
Muscleuse, caractérielle, explosive, agressive, magnifique, les qualificatifs ne manquent pas pour définir ce Hot-Rod exceptionnel, politiquement-incorrect qui procure un bien fou à conduire ! Toutefois, il comporte quelques lacunes et n’est pas exempt de défauts, mineurs, certes, mais agaçants, ce qui n’empêche pas d’en tomber définitivement amoureux. Oui, il cultive les paradoxes, et j’aime ça. Je mets toute cette mécanique en branle pour que vous fassiez connaissance avec ce mythe. Et s’il n’était, au fond, que la conséquence de la fiction aberrante que je vous débite ? Il vous suffit de tendre l’oreille vers le vacarme des échappements, pour n’entendre que cela : une redécouverte de la mécanique des sentiments dans un monde ou les gnous (b=vous) sont dressés à obéir aux diktats, un monde répressif où les esprits libres n’ont plus droit de cité et dans lequel survivre est complexe.
De plus, il n’est donc question ici que des “amoures perdues”, des liens rompus, d’un univers qui peu à peu disparait, de proches disparus qui vous manquent pour pouvoir affronter le monde et ses douleurs… Car quand la solitude arrive in fine, elle est synonyme de mort… Des sensations, des vertiges et des frissons… Puis encore des sensations, encore des vertiges quand la réalité resurgit d’un coup. Présent indistinct, lumières qui aveuglent, désordres et confusions de ce que l’on doit affronter… Comment raconter plus sans trop en dire, sans trop en révéler les instants sidérants ? Comment évoquer sa singularité sans trahir ses intentions, ses nombreux saisissements clairement sous diverses influences qui parviennent pourtant à réinventer un autre univers (moins sombre), tout comme avec mes écritures j’élaborre ma propre grammaire et ma propre énergie…
Vous regrettez parfois quelques baisses de rythme en fin de parcours) mais serez subjugugués par ma résurection et mon propre style atypique. Si je semble me ruer dans de multiples directions, je pense que mon équilibre stylistique et scénaristique d’écriture reste soutenu jusqu’à s’enclencher parfois dans des chroniques sociales, puis dérape en un thriller à l’humour noir éradiquant les fumiers et les ordures dans une sorte de croisade purificatrice qui de par ses mystères et ses tourments (détails bizarres, anxiogènes), assure ainsi une tension ouvragée, distillée en quasi-permanence. Les glissements progressifs des genres entre eux, loin de ne constituer qu’un parti-pris ostentatoire, occasionnent alors une angoisse lente, épaisse, qui tiraille vos nerfs et vos attentes me concernant : où va-t-il ce con ? Quelle sera l’issue de sa frénésie hyper réaliste et ses défoulements gore.
Toutefois, de temps à autre, un défonçage de crâne au marteau dans une histoire de SecretsInterdits juste impossible à lire, qui de plus triture sans cesse vos esprits logiques et attise vos possibles terreurs… Wouaaaah : Irrationalités, climax vénéneux, ambiances inquiétantes et forces occultes qui guettent alentour… Prescience de ce qui semble se préparer, inexorablement (un danger à deviner, un piège que l’on sent venir, mais difficile à déterminer. Des cauchemars d’où jaillissent des violences primaires, la puissance intacte d’un gouffre de ténèbres où la folie s’érige soudain en une cérémonie d’un autre temps, un sacrement de feu, de paille et de sang, intrigant au possible, vous laissant tous abasourdis, sans réponses et sans voix, vous posant des questions, abyssales, sur ce que j’évoque… Toutes choses plus passionnantes encore que les exégèses que vous pourriez en déduire. Incroyable et renversant…
Mais revenons à bord du Hot-Rod avant de partir dans une explosion finale… A force de s’habituer aux raffinements comme la direction assistée, on oublie qu’à une époque, conduire un Hot-Rod était un vrai exercice physique. Une fois que l’on avait fait preuve de finesse dans ce monde de brutes, il était temps d’y aller…. Où ? Là ! On comprend ? Oubliez toutes les électriques surpuissantes de l’univers, aucune ne procure une once de la poussée procurée par ce V8 à peine civilisé ! La sensation est peut-être décuplée par le fait que l’on n’a pas de ceinture de sécurité, j’en conviens, et que l’on a l’impression d’être assis sur un pouf ! Je confirme… Quoi qu’il en soit, ça envoie du très, très, très gros ! Absolument tous les sens sont mis en émoi, on tire la langue, on rétrograde, on en redemande, c’est une drogue ! Faire le trajet Saint-Tropez/Monaco et retour à son volant équivaut à perdre 3 litres de sueur…
Il est difficile d’imaginer en 2024 qu’on a pu construire ce genre de missile il y a 20 ans… C’est pourtant vrai… En ville, l’engin chauffe, s’encrasse, n’y est pas du tout à son aise. Les petites départementales ne sont pas non plus sa tasse de thé, car le freinage est sous dimensionné. Le châssis, pourtant une référence à sa construction, ne peut pas se targuer d’être suffisamment sérieux pour permettre d’exploiter toute la puissance en courbe. Que nenni… Ce qu’il aime, ce Hot-Rod, c’est la ballade, le cruising. Imaginez-le sans peine traverser les USA par la route 66… ou la Franchouille par la Nationale 7… On y roulerait sur un filet de gaz à 1500 tours/minute, et, quand une indésirable chicane mobile se présenterait, il suffiraitt alors d’écraser la pédale de droite pour éliminer définitivement le parasite… A chaque fois, la manœuvre provoquerait une montée d’adrénaline et un sourire béat chez les autres conducteurs ébahis !
Voilà à quoi sert, un Hot-Rod ! Ce Hot-Rod est un classique, alimenté par un Big-bloc ! Construction de très haute qualité, détaillée comme une voiture d’exposition qui a été construite hier. Pourtant, elle a 1/4 de siècle et 6.700 miles depuis sa construction. Sa carrosserie Coupé Three Windows avec portes suicides. est une perfection Les découpés sont au laser. La peinture Sikkens est de qualité supérieure, comme du verre rouge, lisse, sans fissures, sans soulèvements ni même d’entailles. Des flammes fantômes ont été peintes avec goût. Les jantes sont des Torque Thrust en aluminium poli, considérablement plus grandes à l’arrière. L’intérieur est très classe avec une combinaison professionnelle de tweed et de cuir? Les sièges sport sont inclinables et disposent de ceintures de sécurité. Les instruments (compteurs) sont des Pro Comp.
Sous le tableau de bord se trouve une chaîne stéréo avec télécommande et 4 prises (courant 12 volts et USB). La colonne de direction est inclinable avec un volant personnalisé. Les vitres sont électriques. Le Big Bloc V8 cube 500ci, est prétendu de 1.000cv mais en développe réellement 600 avec des quads doubles et bientot un Blower GMC qui permettra d’atteindre les 1.000cv… ! N’ayez pas peur, c’est un moteur fiable qui fonctionne très bien, démarre facilement, et ralentit en douceur. Il développe plus de 400 ch, dispose de 454 cames améliorées, d’une prise d’air de vérin de tunnel Weiand avec deux quads Edelbrock. L’admission était revêtue de céramique. Il dispose d’un filtre à air à prise d’air inversée. Le moteur est habillé de couvercles de soupapes, d’alternateur et de pompe à eau chromés tandis que les poulies sont en billettes.
Il dispose d’un ensemble cool de collecteurs revêtus de céramique Sanderson avec des décharges. Le radiateur en aluminium poli avec un grand ventilateur électrique le maintient au frais. Il dispose également d’une bouteille de trop-plein polie. Il dispose d’un régulateur de carburant et de tuyaux en acier inoxydable tressé. Le coffre est entièrement caissonné et rembourré aussi bien que l’intérieur. Il dispose d’un éclairage de coffre. C’est également là que se trouvent le carburant et la batterie. Le châssis est en tube carré et peint en rouge brillant. L’essieu tubulaire et les bras tirés ainsi que les amortisseurs chromés sont de chez Pete et Jake. À l’arrière, un système “maison” à 4 bras avec bobines réglables Alden sur amortisseurs à gaz et barre Panhard chromée.
Le bas du moteur est doté d’un carter d’huile rouge brillant. La boîte automatique Turbo 400 a été reconstruite avec un kit de décrochage et l’illusion d’un levier de changement de vitesse…. Il dispose également d’un carter chromé et d’un refroidisseur d’huile. L’arbre de transmission mène à pont Currie 9 pouces avec un rapport de 3,73. Le système de freinage vient de chez Wilwood avec disques aux 4 roues. L’échappement de 3 pouces est doté de silencieux Flowmaster et de gros embouts chromés. La conduite de carburant est un tuyau tressé en acier inoxydable. Sous la voiture se trouvent une poignée de déverrouillage pour ouvrir les portes, un interrupteur de déconnexion de la batterie et un klaxon à l’ancienne… Plus on le regarde de près, plus on l’aime, car les détails sont impressionnants. On dirait qu’il n’a pas été conduit ! Voilà… Branlez-vous, il n’est pas à vendre…