Hot Rod’s Ford Roadster’32 Matt & Jim Bates
Nous revoilà enfin en communion sexotomobile, classification Hot Rods qui, de plus en plus, dérive de ma part car je vous impose une dimension didactique alors que je sais que vous ne lisez pas toute l’entièreté de mes élucubrations. C’est dommage pour vous et votre inculture. Je m’efforce parfois à y incorporer une visée pédagogique axiologique cachant un ensemble de marqueurs de valeurs, permettant à mon lectorat (donc vous), de découvrir une certaine position identitaire des figures de l’autorité et de la transmission des valeurs que nos gouvernements veulent nous imposer dans une temporalité univoque qui contribue à une illisibilité axiologique. Mon lectorat (là aussi c’est toujours vous) est pris dans un tourbillon qui abat tous les points de repères connus (les moins connus suivent), il doit s’affronter à mes questionnements pour parvenir à se raccrocher quand même et ne pas sombrer complètement…
Mon lectorat s’interroge : “Qu’est-ce que cachent plutôt que dévoilent les textes de ce Patrice De Bruyne, Big Boss de ChromesFlammes et GatsbyOnline et SecretsInterdits ? Comment se définir par rapport à eux ?”… La réponse est qu’ils déclenchent en vous, par ce biais, une activité herméneutique vous engageant dans la recherche active de différentes valorisations possibles pour que mes textes continuent à faire sens… Le grotesque visuel de certaines automobiles sciemment choisies, organise en cela de manière privilégiée la confrontation avec le non-sens incluant un potentiel savoir en construction à déconstruire. Mon lectorat (dont vous êtes les éléments), se sent alors comme abandonné en pleine lecture comme d’autres en pleine forêt… La désidentification liée à l’étrangeté et à une réification progressive et aux variations de focalisation, vous oblige alors, cher lectorat (avide) à vous repositionner individuellement.
L’organisation chaotique de certain(e)s favorise donc la passivité des autres lecteurs/lectrices devenant enseignés guidés par d’autres valeurs, à se projeter dans une activité in-fine créative solitaire, puisqu’il s’agit pour chaque internaute/lecteur/lectrice de se créer ses valeurs et donc d’être un “soi-même” face à mes textes… Ainsi le coté grotesque de divers Hot-Rods et autres engins, qui prennent pour support une métamorphose, finissent par altérer le sens de la vie dans une métamorphose éthique… La non-identification générique, l’identité en attente d’un hybride et l’enfermement dans un espace plus où moins intenable, fonctionnent en fin de compte, comme un piège narratif… Vous vous retrouvez embarqué puis comme abandonné en chemin : il vous faut alors, sous peine de vous abîmer dans l’hébétude, réinventer le sens, les valeurs, ou plutôt la possibilité même des valeurs, auxquelles vous raccrocher.
C’est donc bien que mes textes, qu’on ne saurait réduire à une dimension destructrice et/ou à la production d’un sens flottant, orientent le dégagement des internautes incompétent(e)s… La collusion du sexuel et du grotesque se découvre en finale dans la section SecretsInterdits se trouvant en finale du site, par le fait que les corps en général sont un relais essentiel de l’expression grotesque, comme l’a montré clairement Mikhail Bakhtine dans son étude sur Rabelais… Affaire de tumescences et de détumescences, d’ouvertures et d’orifices, qui sont des lieux de passage et d’échange, le sexe et la sexualité constituent par nature des moteurs privilégiés de ces métamorphoses et débordements que j’identifie comme des ressorts majeurs de l’art du n’importe quoi en raison de son ancrage corporel et de sa propension à entrer en contact avec le dehors, en abolissant les limites et brouillant les frontières du corps…
En s’épanchant sur l’extérieur (jusque sur le futur avec la procréation et la naissance), le sexe participe en effet activement à la subversion grotesque. Surtout que le champ du sexuel se prête parfaitement à l’expression du double aspect esthétique et psychologique qui caractérise le grotesque. Au plan esthétique, l’instinct sexuel est, par exemple, à l’origine d’une foule de constructions mentales, les fantasmes, qui se développent à partir de la réalité, en prolongeant certains aspects, jusqu’à sortir parfois des limites de celles-ci et de celles du possible : mélanges insolites de corps, multiplication irréelle de ceux-ci, et disparitions, troncations et autres grossissements. De sorte que le bizarre y est souvent associé. Or le grotesque qu’on retrouve dans le Hot Rodding et les Kustom-cars, se retrouve également dans les SuperCars qui ne sont que des exagérations et des déformations de la réalité…
Et c’est d’évidence pour moi que de mêler l’hétérogène, d’imbriquer ce qui est séparé, de développer l’hybridation et de rapprocher les différences… Mon imagination me semble ainsi être correctement à l’œuvre pour produire des compositions scriptographiques à l’appui de photographies “pré-léchées” proches du rêve ou du délire…“Sogni dei pittori” disait-on des fresques découvertes dans la villa de Néron, où corps et pensée coopèrent. C’est cette rencontre entre divagation érotique et grotesque qu’illustre d’une certaine manière le début de “Tropic of Capricorn” d’Henry Miller, qui aide à comprendre pourquoi Marilyn Monroe l’avait épousé… C’était un génie… Dans un chapitre éblouissant, le narrateur vient de jouer avec la Nounou de sa fille, à détruire une “flotte de guerre” constituée de dominos, il gagne en tirant d’un geste brusque la nappe de la table. Après, il fait l’amour avec la Nounou adolescente sur cette même table…
Il se voit plongé dans une rêverie bizarre, pastiche truculent de réminiscence Proustienne qui est dans la même ligne que suit Gérard Depardieu : “Lorsque je la renversai sur la table, ses jambes se nouèrent autour de moi. Je sentais que mon pied était posé sur un domino épave de cette flotte que nous avions anéantie plus d’une douzaine de fois. Je pensais à mon grand-père, sur son banc, à la façon dont il avait un jour prévenu ma mère que je lisais trop pour mon âge, à son regard pensif, je pensais à l’attaque de San Juan Hill, aux Rough Riders et à l’image montrant Teddy Roosevelt chargeant à la tête de ses volontaires, dans le grand livre que je lisais souvent, assis non loin du banc ; je pensais au cuirassé Maine qui voguait au-dessus de mon lit dans la petite chambre à fenêtre grillagée, et à l’amiral Dewey, à Schley, à Sampson, à la visite des Docks de la flotte que je n’avais jamais faite parce qu’en route mon père s’était brusquement rappelé que nous devions aller chez le docteur cet après-midi-là et lorsque nous avions quitté le cabinet du docteur, j’avais perdu mes amygdales avec ma confiance dans les hommes”…
Waouwwww !!! Le mélange insolite des pensées et des sensations tourne ici au comique. En effet, l’évocation nostalgique de son enfance est rendue particulièrement cocasse par le fait qu’elle est largement inattendue dans ce contexte de rapport sexuel avec la jeune femme… Le contraste violent entre un lyrisme touchant et l’assouvissement sexuel, entre l’évocation de l’enfance et la transgression adultère avec une adolescente, entre la perte de la naïveté et l’accomplissement de l’acte, soutenu par le réseau de métaphores incongrues du sexe masculin (le cuirassé Maine) et de l’activité sexuelle (la charge militaire de Roosevelt), inscrit bien la scène dans le champ du grotesque à partir de la réalité sexuelle initiale… Voilà chers Tousses, comment j’éjacule mes textes, mes texticules, je ne les différencie pas avec ce que sont les humains : Grotesques…
Merde… Je réalise ici soudain que je viens de me laisser-aller à dévoiler mes secrets de création de textes dérangeants, politiquement-incorrects… Revenez vite échanger nos texticules… Mais je n’en ai pas (encore) terminé… Cette page/chronique concerne Matt Bates et son ’32 Roadster… Matt et moi nous ne nous connaissons pas. Nous n’avons pas été élevés de la même manière. Son père adorait les Hot Rod’s, s’en était construit un et allait “faire la fête” chaque “Saterday Night Fever”. Le Sunday étant réservé à des balades sans fins avec d’autres Hot Rodder’s pour causer de Hot Rod’s à chaque arrêt, pipi, bouffe et essence… Hot Rod’s, Hot Rod’s et Hot Rods… Sans oublier les Cuising’s et Show’s… Finalement, l’heure de Matt Bates est venue et il a construit SON Hot Rod avec l’aide de son père. La suite est simplissime, Matt Bates et son père font la paire pour des balades de Hot Rodder’s….
Toujours côte à côte, en shows, réunions et en file indienne sur les routes. C’est sans cesse Hot Rod en accord de participer à des reportages, ils se sont surpassés ici pour ChromesFlammes de créer l’ambiance d’un Shot-photos de leurs Hot Rod’s… Matt Bates doit toutefois pouvoir grandir avec sa femme et sa fille… de temps à autre sans le Papy envahissant. Quoique ce fut la fête à l’occasion de la séance photo qui illustre mon papier… “Papa et moi avons pu à nouveau faire un tour ensemble avec nos roadsters. Cela m’a rappelé de précieux souvenirs des temps anciens et de la simple croisière sur les routes. Pour moi, il s’agit et il s’agit toujours de petites choses. Sortir, discuter un moment et faire une croisière avec mon père sont des moments dont beaucoup rêvent. Même si ce n’est à l’échelle du monde et de la vie de chacun, que pour un instant, ou nous sommes à nouveau comme des gamins rêvant de Hot Rod’s”... Voilà, c’est fini, @pluche…