Street Rod LOKAR : “Das Unbehagen in der Kultur”…
Une horde de Hot Rod’s, une dizaine au total, passaient et repassaient devant la terrasse ou je m’étais installé, ils ne semblaient jamais aller bien loin d’autre endroit que tourner en rond en créant une forte ambiance du public… Midi en folie… Les dix Rod’s ne quittaient les environs du Mc-Do que pour y revenir cinq minutes plus tard, effectuant sans cesse le même périple. Ils semblaient pouvoir agir de même pendant des heures et des heures et des heures d’ennuis, les uns derrière les autres, jusqu’au moment où plus personne ne les regardaient tellement le public était fatigué de les voir et supporter “guignoler” de la sorte, de concert avec le Hot Rod noir de tête, dénommé Street Rod Lokar’34, et son clone bleu avec des Strip’Race Shelby blanches…
L’idée de construire un Hot Rod qui serait un Street Rod et de le conduire en tournant en rond, n’est pas vraiment radical, c’est repris d’American Graffiti’s, le film qui conte sans le montrer vraiment, l’envoutement de tourner en rond dans un quartier de ville, en invitant une ou deux jeunes nanana’s, les plus gamines possibles, avec chaussettes blanches, jupes plissée, chemisier blanc à boutons et cheveux en nattes, qui sucent une glace et leurs doigts… mimant avec des étincelles dans les yeux, l’action de sucer la verge et les couilles d’un Hot Rodder… L’avantage du Coupé sur le Roadster sans capote (double sens) est qu’avec les minuscules fenêtres d’un Top-Chop, les Cop’s ne voient pas l’acte sexuel “dans toute son horreur” selon les normes bien-pensantes des USA…
Quoiqu’un Street Roadster avec la capote en place (double sens encore) ne laisse que deviner les “turpitudes libidineuses” des teenagers… C’est tout l’intérêt du Street Rodding depuis les premiers jours. C’est le fond des films américains des années ’50 et’60 qui tournent leurs histoires en rond et en noir et blanc autour d’un Mc-Do… et c’est également une scène incontournable qui doit comporter un vol de jantes, d’essence, d’un moteur ainsi qu’une course sur routes désertes avec poursuites des Cop’s et une scène de rappel à l’ordre qui se termine par une bluette avec guitare… C’est assez cu-cul, mais, c’est à quoi servaient les Hot Rod’s de ces époques. C’est pareille ambiance que la rangée du fond juste sous la cabine de projection des cinémas de quartier des Fiftie’s.
Lorsqu’il existait encore des “Concentres” en Franchouille, c’étaient durant les Eighties, le coté sexuel ne ressortait alors pas du climat “familial”… C’était façon concentration-concentrationnaire de tentes de camping avec Van’s, ceux-ci servant de baisodromes folkloriques… C’était un peu le pourquoi des nananas sexy’s en couverture des magazines C&F, ainsi que des “pisseuses” des pages intérieures que la morale réprouvait… Finalement ce coté “Funny” n’a pas été suffisamment mis en avant en Franchouille, si ce n’est Chromes&Flammes qui osait placer un poster double face plein centre au niveau des agrafes… Pour en revenir aux Hot Rod’s en photos de cet article, c’est le magazine Street Rodder de mon ami Tom McMullen qui avait commandé ce Hot Rod…
Il devait être entièrement construit à partir de pièces de rechange neuves obtenues chez les nombreuses sociétés dont il était fait référence dans les articles… C’était un moyen d’obliger les commerçants vendeurs de pièces à payer de la pub faute de quoi ‘Street Rodder’ ne causerait plus d’eux. C’était l’ambiance USA des magazines des années d’avant 2000. Le Groupe Michel Hommel agissait de même : “Si vous faites de la pub dans Chromes&Flammes vous serez banni à vie de nos magazines”… Idem avec la course de Dragster du Mans début des années ’80 : “Si vous refaites une autre course de Dragster avec C&F, vous serez banni de toutes les publications du Groupe Hommel”... Puis ils y ont ajouté de la délation fiscale… Mais ça s’est retourné contre eux, tout s’est écroulé…
Le Groupe Hommel a été déclaré en faillite… ChromesFlammes/GatsbyOnline avait par contre évolué en numérique “WordWide” dans le monde entier avec traduction automatique… et est devenu leader avec 10.000 Internautes/jour… Aux USA, Tom McMullen et sa femme Deana sont décédé dans le crash de leur bimoteur Beechcraft et peu après l’ensemble de la presse-papier “Hot-Rod’s” a stoppé : 24 magazines US enterrés en un click/jour… Mais la création des 2 Hot Rods de cet article était déjà bien entamée… Restait à fignoler la retape générale en réalisant l’exploit de mettre les 2 Hot Rod’s ur les routes pour un périple de 27.000 miles en 82 jours. Le récupérateur profitant du décès de Mc Mullen s’est ainsi offert les 2 Rod’s avec la Pub créée et les pièces offertes…
Il a tout “planqué” le temps que plus personne ne puisse les revendiquer… Les Hot Rod’s sont revenus 20 ans plus tard aux mains de l’astucieux ayant réussi ce détournement de première main… Ce sera pareil après ma mort lorsque ressurgira ma LéaFrancis volée par les organisateurs d’un show.. Mais pour ce qui est de recréer l’ambiance, avec les 2 Hot Rod’s, ce n’était plus aussi folklorique, c’était plutôt bon chic bon genre soft… Dommage… Quoique ce “renouveau déjà-vu” nommé “Street Rodder Road Tour” en souvenir hommage à Mc Mullen, volé “in mortem”, était assez coolesque, un rien baba-cool dépassé… Ce fut annoncé comme un évènement, à l’échelon des USA, mais tout a tourné à rien… Pas que ça n’eut pas payé…mais pas suffisement de profits…
Le premier des deux, le Coupé Ford Three Windows’33 à carrosserie en fibre de verre Redneck, re-construit à neuf au Hot Rod Shop de Lobeck à Cleveland, Ohio était le Hot Rod de Tom McMullen (Street Rodder magazine) avec une peinture accrocheuse, bleu PPG Bonneville et bandes Shelby Racing. Ce Hot Rod coupé aurait été un succès retentissant sur le circuit des salons automobiles, remorqué d’un lieu à l’autre pour des apparitions de célébrités choyées, mais cela n’a jamais été le plan. Au lieu de cela, Jerry Dixey, le gars derrière l’idée de toute la tournée routière (et auteur de la récupération), a conduit ce Rod à divers show’s spectacles, parcourant effectivement 27.000 miles en 82 jours. Mais, après sa saison de croisière à travers le pays sans escale, ce fut le FLOP…
Le Rod soi-disant historique a été vendu à Debbie Walls de Lokar Performance à Knoxville, Tennessee, qui le conduit depuis lors. Jerry Dixey s’est fait ensuite construire le clone du même Hot Rod d’AVANT sa repeinure en bleu, qui était noir…J’espère que vous parvenez à suivre, car le but était justement de complexifier… Pour un miteux, il n’est jamais bien commode de débarquer nulle part mais pour un Hot Roddeur copieur/récupérateur du Hot Rod d’un mort, c’est encore bien pire, surtout que les gens d’Amérique n’aiment pas du tout ce style d’enroules. “Ce sont tous des anarchistes” qu’ils disent. Ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon, parce que tous les connards, c’est des fils de putes qui détruisent le business…
J’aurais peut-être pu essayer comme d’autres l’avaient déjà réussi, de me mettre à crier : “J’ai des Dollars ! Vive les Dollars !” pour acheter ce Rod avec une remise importante… C’est un truc. Y a bien des gens qui ont démarré un business louche de cette façon-là et qui après ça ont fait des fortunes. Il en arrive dans les rêves des bien pires encore. Moi, j’avais une autre combinaison en tête ayant appris à bien compter les additions et des soustractions, en somme les statistiques, un passe-temps délicat qui n’a l’air de rien, mais qui constitue bel et bien une technique, je voulais m’en servir… Les dénommés Brunkala et Tesar ont travaillé avec l’illustrateur Micheal Casti Castiglione pour établir les bandes blanches Shelby du Three Windows bleu… Pitrerie !
Ce design “miséreux” inadapté, n’est toutefois pas une réplique de la voiture originale, maintenant célèbre sous le nom de “Blue Skunk”… La saveur est similaire, mais de nombreux détails sont différents. La carrosserie du coupé Redneck est fabriquée avec le toit pré-surbaissé. La coque et l’insert de calandre Ford Alumicraft 1933 sur cette voiture, combinés au capot de 1933 (persiennes incurvées contrairement aux persiennes droites d’une 34), sont susceptibles de déclencher quelques débats sur l’année revendiquée de la réplique du roadster, mais c’est un ’34 qui n’a rien de 1934… United Pacific Industries a fourni les ailes avant et arrière en acier estampé de calibre 20, les lentilles de phares à LED et les baquets Dietz, ainsi que les feux arrière à LED.
La société Precision a enlevé les cloques du bac d’éclaboussures arrière en acier United Pacific et a découpé des encoches pour les embouts d’échappement en acier inoxydable Flowmaster. En plus de la traverse, Pete & Jake’s a fourni les axes de style 1937 à 1941 avec des bras de direction boulonnés, un essieu Super Bell abaissé de 4 pouces et les amortisseurs avant. Flaming River a fourni des composants de direction, notamment la boîte de style Vega et le bras Pitman, conçus pour les applications de street rod’s. À l’arrière, un John’s Industries 9 pouces en 3,50 :1 est guidé par une suspension triangulée à quatre barres, également de P&J, plus une barre antiroulis et une paire de combinés filetés QA1. Les freins à disque avant et arrière sont de chez Wilwood.
Le maître-cylindre à distance réveille les freins et les étriers à quatre pistons font la saisie. Voilà, j’arrive au bout… Ca commence à me peser grâââve… Il y a des soupapes de pression résiduelle en ligne dans les conduites de frein avant et arrière, et l’arrière comprend également une soupape de dosage. Le réservoir de carburant Ford 1933/1934 en acier inoxydable de Tanks Inc. contient 16 gallons d’essence… J’ai tenté un dialogue “constructif” de parler au “Maître d’oeuvre”, à l’oreille, il a grogné comme un cochon en réponse à ma demande d’être payé… et par des gestes précis il m’a signifié la très simple manœuvre que je devais accomplir désormais pour toujours : “Lui foutre la paix et ne pas remuer la merde”... Mes minutes, mes heures, étaient définis…
Tout ça n’existait plus qu’entre hébétude et délire. Rien n’importait que la continuité fracassante des mille et mille saloperies qui commandent les hommes. Quand tout s’arrête on emporte le bruit dans sa tête. Alors, peu à peu, je suis devenu comme un autre… La personnalité, comme la beauté, est dans l’œil du spectateur, et l’image extérieure du Lokar/Street Rodder Road Tour pourrait être perçue de différentes manières. Le Hot Rod noir est porté par les gentlemen comme par les hors-la-loi, et là où certains verront classe et sophistication, d’autres verront sauvagerie et provocation. Comme leS 2 Coupé’s pouvaient aller dans les deux sens, la sélection des pneus et des roues devait pouvoir suivre la direction qu’il prenait. J’ai décidé d’en faire cet article…
C’est pour éclairer l’envers du décor… Les jantes Crossover de Billet Specialties de la série Vintage sont disponibles en quelques finitions différentes, mais le revêtement en poudre grise vaudou est parfait pour la personnalité, quelle que soit la façon dont vous le voyez. Les jantes avant sont de 18×7 pouces et les arrière mesurent 20×10. Ils roulent sur des pneus Continental ExtremeContact mesurant 215/40ZR18 et 295/45ZR20. Le coupé Cloné “Blue Skunk’33” de 1996 a été construit avec un moteur Chevy 350 à quatre carbus avec le système d’auto-réglage Sniper EFI de Holley. Gil Vigil de Speed & Design a recouvert les sièges à dossier bas de la série Procar By Scat Rally avec du cuir Moore et Giles, ajoutant des doubles coutures cool au fond et au dossier.
Cela aurait été un plaisir de m’élancer sur l’autoroute dans ce Hot Rod cette année, il rugit en pompant et en refoulant des gaz je ne sais d’où, je ne sais quoi, par des tuyaux luisants, intriqués et vicieux comme des lianes. Le plan était de passer six mois sur sept “Road Tour Legs”, avec Jerry Dixey au volant du coupé et des centaines de Hot Rodders… C’est ainsi que cela se faisait chaque année depuis 1996 – jusqu’à ce que 2020 dresse un obstacle légal de propriété…Pour l’instant, le coupé Ford 1934 Lokar/Street Rodder Road Tour est à Knoxville, traînant dans un hangar avec son frère bleu et blanc en attendant 2025 un procès et de meilleurs jours. La civilité négociée et contrôlée par un contrat fabriqué, c’est la permanence latente de la violence dans les rapports humains…
En reconnaissant l’actualisation d’une destructivité archaïque, originaire, qu’aucun processus de civilisation ne cultive, ni n’éradique, on se rapproche de Freud. Rousseau partage d’ailleurs avec Freud l’intuition de la permanence latente de la violence, le risque de la régression, ils redoutaient les conséquences de ces pulsions de mort propices aux conservatismes : “La théorie des pulsions de mort, de la volonté biologique d’auto-destruction conduit vers une philosophie de la civilisation”… C’est ce que Freud a défini dans son ouvrage “Das Unbehagen in der Kultur”, philosophie tendant à prouver que la souffrance humaine est inévitable, puisque les tendances auto-destructrices de l’individu sont indéracinables… (L’analyse caractérielle). Ses craintes se sont avérées justifiées…