Hot Rod Pick-up Ford Roadster 1929 : Penser le monstrueux ?
Le prodigieux, l’incroyable sont les substantifs du monstrueux. Insupportable mais aussi sacré, le monstrueux est ce que l’on fuit et qui fascine en même temps. Il plonge évidemment ses racines dans ce mélange de proximité et de distance qui fait tout le paradoxe de “l’étrangement inquiétant” à la fois connu de tout temps, élément familier du plus secret, ou du plus ancien de la psyché, et instaurant un décalage, voire une frayeur, pire un effroi.
De glissement en glissement, l’on passe de l’inquiétude vis-à-vis du double, de l’angoisse mortifère du même à l’effraction d’une altérité absolue. Le monstrueux prend racine dans l’inquiétant, mais déchire tout cadre possible. On peut ainsi le porter à l’intime de soi-même, comme un fantasme d’Alien. Le monstrueux, on s’en nourrit en ces lectures de faits divers où le meurtre en série, l’inceste, le viol mettent en scène les figures de la perversion.
Jouissance du monstrueux, économie de la perversion : dans quelle mesure l’exhibition incessante du monstrueux au sein du monde postmoderne permet-il un travail de pensée ? Quel jeu avec les limites s’institue ainsi dans la jouissance de mise en scène du monstrueux ? Le monstrueux a une histoire, et le tropisme vers le monstrueux se révèle dès la période que nous nommons “la renaissance”, qui fut en fait marquée par un versant inquiétant en partie oublié.
En ce début de XXI e siècle, la pensée du monstrueux, le refus du monstrueux font partie du travail de culture, comme si le siècle où fut inventée et développée la psychanalyse avait aussi accouché de l’innommable : horreurs de la négation de la pensée, instrumentalisation de l’autre dans ce qu’on pourrait qualifier de crimes contre “l’humanité du sujet”.
Les figures du monstrueux hantent la filmographie, non plus seulement dans l’émergence en partie reconnue de fantasmes familiers, mais dans l’interrogation vertigineuse sur l’existence même du sujet. Ne sommes-nous pas passés d’un régime de l’imaginaire collectif œuvrant dans l’exploration secondarisée de l’étranger inquiétant à une toute autre économie de la psychologie collective…
Là où où se déploie la frayeur insurmontable d’une pensée apophatique de la mort entraînant vers le vide ? Le monstrueux, tel qu’il est cultivé dans la production des fictions collectives de la modernité tardive ne constitue-t-il pas ainsi la limite et la fin de l’imaginaire ? Vous pensiez peut-être que vous saviez exactement ce qu’est ce Roadster et le pensiez construit en usine avec quelques modifications ?
La vérité est toute autre, quoique sans importance : “Pour une raison folle, j’ai construit plusieurs Hot Rod’s à partir de berlines Ford modèle A à quatre portes. Peut-être parce qu’elles étaient bon marché par rapport aux Roadster 32/34 dont les propriétaires exigent d’en être payé en pièces d’or”… Ou peut-être est-ce parce qu’il voulait prouver que des voitures cool pouvaient être construites à partir de voitures à quatre portes…
“J’ai construit une belle berline entièrement indépendante à partir d’une seule au milieu des années ’70. Peu de temps après, j’ai acheté une autre berline à carrosserie Ford Murray 1929 pour en réaliser un pick-up à cabine allongée. À l’envers dans une décharge, j’ai découvert une Berline 34 très rouillée , pour seulement 5$ avec le “Title” nécessaire pour immatriculer. Mais la seule bonne tôle était la nervure de la carrosserie, alors j’ai réfléchi et j’ai construit d’autres voitures”…
Il restait attentif à ce qu’ils pouvaient être construits à partir de cette carrosserie à quatre portes… “Ma femme et moi étions sur une plage de Sanibel en 1981, et j’ai dessiné quelques croquis de Hot Rod’s”…J’ai dessiné un pick-up à cabine allongée un hi-boy berline et un Roadster “chic” aves les roues arrières comme carénées sous un cache. Mais les photos sont restées pendant plus de dix ans avant que je commence à construire le pick-up Hiboy à cabine allongée”…
Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il change d’avis et se tourne vers une carrosserie de pick-up roadster… “J’ai passé les dix années suivantes à construire ma version. Mais je suis revenu à l’idée d’un Roadster chic et classe avec les roues arrières sous cache, et en 2 portes, donc la carrosserie est unique mais on dirait toujours qu’elle aurait pu être une carrosserie originale . En quelque sorte”…
Une fois la carrosserie terminée, il a créé un châssis incurvé assorti et construit le châssis… “J’ai ajouté 32 points forts aux rails latéraux. Au cours des dix années suivantes, j’ai construit la plupart des pièces de cette voiture. Pour la puissance, j’ai choisi un vrai Boss Cleveland 351 de 1971, j’ai fabriqué mon propre collecteur d’admission, j’y ai couplé une boite Tremec 5 vitesses et j’ai utilisé un pont arrière Halibrand QC avec pinions de 4,11″…
La partie la plus difficile d’une construction sur dix ans est probablement de la maintenir à jour, car les choses deviennent très rapidement obsolètes. Son Hot Rod a été achevé en 2004… “Je l’aime toujours en 2024, donc je suis vraiment content du résultat. La fiche détaillée explique la plupart des éléments sur lesquels les gens font des questions. Et maintenant, j’en suis à la 15e année d’un autre projet de construction, l’autre dessin réalisé sur la plage en 1981″…
Il faudra probablement un an avant qu’il soit terminé, mais il est également très enthousiasmé d’avance. Alors voilà… Quand vous êtes fou et que vous croyez comme lui que “là où il y a une volonté, il y a un chemin !”, les rêves peuvent devenir réalité… “Ahhhh, j’oubliais, c’était important, la peinture est un Lamborghini Orange pearl avec finition “Mica… La carrosserie a été créée à partir d’une berline de ville, rouillée et abandonnée, achetée dans une décharge pour 5 $ avec”….
Intarissable bonhomme, c’était sans fin… “Le châssis à empattement de 104 pouces a été construit de toutes pièces. Les roues Boyd sont de conception “Sprint Deco”, ce sont de véritables contrefaçons en 18×10 et 16×7. Le moteur Ford Boss 351C 1971 était préparé pour la course, doté d’une admission 2×4 à profil bas en alu fait maison, une transmission WC T-5 à cinq vitesses et un Halibrand V-8 Quick Change en 4,11. et il faut aussi que…”…