Hot-Rod Roadster Ford ’32 Chromes&Flammes
Le test du canard (en anglais “Duck-Test”) est un type d’inférence qui, dans sa forme la plus fréquente, s’énonce ainsi : “Si ça ressemble à un canard, si ça nage comme un canard et si ça cancane comme un canard, c’est un canard”... Ce raisonnement analogique implique qu’un sujet peut être catégorisé d’après certaines de ses caractéristiques apparentes. Par conséquent, pour la plupart des gens qui ne sont que légèrement familiers avec le Hot-Rodding, l’œuvre d’art automobile étincelante illustrée dans cet article, est de toute évidence un Hot-Rod Roadster Ford’32. qui ici, remplace (enfin) avantageusement, mon Hi-Boy Citroën Traction jaune qui défraya toutes les chroniques, papotages et historiettes depuis sa disparition à St-Laurent du Var fin des années ’80, alors qu’il était l’incarnation de mes magazines Chromes&Flammes… Volé, emprunté, détourné, on l’a vu ici, puis là-bas, en pièces et remonté comme une vraie fausse…
https://www.gatsbyonline.com/automobile/a-la-recherche-du-hot-rod-hi-boy-citroen-traction-avant-le-st-graal-est-detruit-349617/ Pffffffff ! Pitreries et misérabilisme, elle est devenue semblable à “La Marque Jaune” d’Olrik, Blacke et Mortimer… Oui, mais, pas si vite mon Canard, mon Popu que j’aime tant, car le Pékin moyen, le Boer, le Gnou, c’est-à-dire toi, qui sonne plus fort à Pâques qu’à mon anniversaire, à la vue d’un Hot-Rod, tu ne sais pas ce que c’est, et “la chose” de cet article ne t’apparait pas comme étant un Hot-Rod que tu ne “connasses” pas, ni des lèvres, ni des dents, tant qu’on ne prenne pas la peine de te démontrer, preuves à l’appui, que s’en est un ! C’est pis que mathématique, c’est l’évidence absolue et totale !
L’expression désignant cette inférence par association de traits vient des USA, dans le sens ou elle a d’abord été employée aux États-Unis durant la guerre froide, dans le contexte du Maccarthysme, car elle était censée faciliter l’identification de sympathisants communistes supposés ! Je sais que cela apparait totalement crétin ! Toutefois, sur le plan linguistique, cette analogie s’analyse comme une imbrication de métonymies et de métaphores sur le plan cognitif, comme un prototypage. Si l’inférence semble relever plutôt de la classification populaire que de l’ornithologie savante, le développement de l’éthologie et les réflexions contemporaines sur la notion d’espèce tendent à accréditer une approche à partir des traits communs, y compris comportementaux. Le “test du canard” (qui peut se transférer en un test du “Hot-Rod”, pose cependant des problèmes épistémiques, notamment sur l’existence des espèces et la nature de l’inférence mise en jeu : s’agit-il d’une induction, d’une abduction, d’un sentiment épistémique ? Il est par ailleurs sujet à certains biais cognitifs !
L’origine de cet authentique proverbe américain est souvent attribuée au poète américain James Whitcomb Riley (1849-1916) sous la forme suivante : “Quand je vois un oiseau marcher comme un canard, nager comme un canard et cancaner comme un canard, j’appelle cet oiseau un canard”… Cela ne nous avance pas, mon Popu… “Quand je vois une auto rouler comme un Hot-Rod, fonctionner comme un Hot-Rod et faire le bruit d’échappement d’un Hot-Rod, j’appelle cette auto un Hot-Rod”... Encore une fois, si on ne sait pas ce qu’est un Hot-Rod, on ne peut savoir si une autre auto en est un ou une… Plusieurs auteurs font par ailleurs remonter (sans autre précision) le test aux exhibitions du canard de Vaucanson, au XXVIIIe siècle. Il s’agirait en ce sens d’une sorte de test de Turing ! “Le test du canard” est, en tant qu’abduction, analysable comme un sentiment épistémique, un sentiment procurant des informations qu’il eût été difficile, voire impossible d’acquérir par d’autres moyens épistémiques. Il nous pousse à croire que nous savons bel et bien quelque chose, avant même de pouvoir nous remémorer ce que nous savons. J’ai perso vécu ce genre de folie avec des informateurs me contant l’affaire de ma Citroën Hi-Boy jaune et son devenir !
Cette approche permet de comprendre que “le test du canard” n’est pas une simple “implicature conversationnelle” obéissant aux maximes régissant la conversation, dont l’une d’entre-elles prescrit au locuteur de ne pas en dire plus que nécessaire pour atteindre ses objectifs, se limitant par exemple à convertir de manière logiquement malsaine mais empiriquement naturelle, l’affirmation “Tout canard cancane” en “Tout cancaneur est un canard”, mais comme l’expression d’un savoir ne reposant pas sur une preuve, au sens où Hercule Poirot affirme qu’il est très différent de savoir qu’un homme est coupable et de prouver qu’il l’est. À cet égard, il n’est pas seulement question d’un examen logique de l’inférence, en termes par exemple d’affirmation du conséquent, mais aussi de celui de la personne qui croit ou qui sait, en termes de “garantie épistémique”, dans le cadre d’une épistémologie des vertus examinant la personne en tant qu’agent épistémique. “Le test du canard” (adapté en ce cas par “le test du Hot-Rod Citroën Hi-Boy Jaune” peut ainsi s’analyser en termes de vertus épistémiques cardinales, telles que l’attention, la curiosité ou le discernement… Où en termes de vices épistémiques, tels que la malhonnêteté, le dogmatisme ou la bêtise.
Voilà, tu n’es pas plus avancé mon Popu… Pire, je sens que ça t’énerve ! Dans le domaine de la psychologie, il est souvent fait référence au test du canard sur le plan des vices, pour souligner le renoncement à la pensée critique qu’implique cette analogie. Le test du canard est fréquemment considéré comme un cas classique de biais cognitif… Donc, je vais continuer mon œuvre savante en causant sans détour du Hot-Rod (mais lequel ?) pour en affirmer l’existence ! Pour preuve, ce Hot-Rod a une coque de calandre distinctive, une pièce de design qui est souvent décrite comme un exemple de style Art déco dont le profil épuré le définit comme un “Hot-Rod -Art-Déco” ! Celui de cet article est donc un Hot-Rod Ford’B’32 équipé d’un V8 392ci Hemi-powered de 1.000chevaux. Mais tout n’est pas comme il semble. En fait, toute la voiture a été construite “à la main” à partir de zéro par Steve Moal et son équipe nommée Moal Coachbuilders (il s’agit de sa femme Theresa et de ses fils Michael et David). Le client était d’ailleurs, vivant dans un port de pêcheurs provençaux, économisant les 200.000 US$ demandés. Le “Power for Sedeuced” est (j’allais oublier de l’écrire) surmonté d’un compresseur Whipple et d’une paire de Mighty Demons de 750cfm.
Quand j’écris “construit à la main”, je l’ai vu naître, ce Hot-Rod n’est pas seulement issu de vissages et boulonnages d’un tas de pièces achetées en magasin, cette voiture a été sculptée et façonnée “à la main” à partir d’acier brut et d’alliages divers. Par exemple, les jantes ont un design personnalisé unique de Steve Moal, taillé à partir de blocs d’alu “Billet” par Li’l John Buttera. Vous n’êtes pas impressionné ? John a également fait d’autres choses dont les couvertures des magazines “Rocker” qui comportaientuchroniquement le nom de la voiture “Sedeuced”, comme logo… Tu bailles encore mon Popu ? D’accord, je patiente, tu liras la suite à partir d’ici… Et si cela ne t’impressionne toujours pas, je t’informe avec amour et patience qu’il a également sculpté le puisard du monstre. C’est niveau Élite. Tout a été poli finition miroir pour enlever le “fraîchement fraisé” si populaire dans les années ’80. Même le châssis n’est pas ce qu’il semble. Il ressemble au monde entier comme un ensemble de rails’32, mais l’ensemble du châssis est une structure tubulaire assemblée par Moal en personne.
Les tubes du châssis principal ont un diamètre de 15/8 pouces et sont soudés ensemble avec des tubes de 11/4. En effet, les rails ne sont en réalité que des panneaux-masques pour cacher le châssis. L’avantage de concevoir le châssis de cette façon est qu’il est beaucoup plus léger qu’il semble lourd ! L’astuce de Ouf ! Il a été rendu légèrement plus long dans l’empattement à 110 pouces, quatre pouces de plus qu’un châssis standard de ’32. Cela a également permis de composer un équilibre de poids 50:50 hautement souhaitable pour une bonne maniabilité, mais rare dans les Hot-Rod’s qui dans beaucoup de cas sont similaires en comportement routier à des machines à laver sur roulettes. Toujours à la recherche de complexités ahurissantes, plutôt que d’utiliser la suspension avant à double bras “A” plus courante avec un emplacement d’essieu à quatre tirants réglables (que personne ne règle jamais), le concepteur a opté pour un essieu avant traditionnel percé de trous-trous, qui semble fixé au châssis avec des épingles à cheveux effilées et suspendues sur des barres de torsion au lieu du ressort transversal bien macho, de style usine d’hommes muscleux et huilés…
Au lieu d’une tige Panhard, l’essieu a un contrôleur latéral intégré relié à un point de pivot situé au centre. C’est le pivot de non-retour ! Wouafff, wouafff fait mon Cocker Blacky qui me lit avec l’assiduité canine qui est sienne ! Il est de notoriété publique qu’il y a probablement plus de Roadsters’32 sur les routes maintenant que jamais produits par Henry Ford. Avec la popularité des carrosseries en fibre de verre au cours des 20 dernières années, ainsi que l’ajout plus récent de carrosseries de reproduction en acier, on pourrait penser que la solution la plus simple serait d’en obtenir une et de la modifier à son goût. Comme je l’ai dit, ce serait la solution de facilité. Beeeerkkk ! Un vrai Hot-Rodder n’a pas peur de réaliser une carrosserie entière à partir de rien d’autre que des feuilles de métal plates et une “roue anglaise” qui sert de mise en forme. C’est ce qu’ils ont fait. Et bien que la voiture soit très certainement un Roadster’32 (relis le châpô de cet article, mon Popu), il existe de nombreuses différences subtiles.
Le capot a été étiré et la calandre élargie et raccourcie. Les portes sont également plus longues ainsi que la carrosserie dont un examen attentif révèle qu’elle a été légèrement allongée. Le tout a ensuite été recouvert d’une couche impeccable de PPG Sedeuced Red Pearl par le célèbre peintre (aux USA) Darrel Hollenbeck. Les feux arrière peuvent faire ou défaire un Hot-Rod, c’est pourquoi l’équipe Moal a créé un ensemble personnalisé similaire aux larmes Ford’39 souvent utilisées. Ils ont été légèrement francisés et habillés avec un tour chromé sur mesure. Ils sont un clin d’œil très “IN” au style classique de la Ford ’39, mais sont suffisamment différents pour que les gens s’en rendent compte, du moins les “ceusses” qui prennent le temps de regarder les détails ! Un autre nom que tu vois souvent mentionné dans les histoires de Hot-Rod’s américains, mon Popu, est celui de Sid Chavers. Ses intérieurs sont parmi les plus étonnants et comptent les plus riches clochards assis dessus ! En utilisant du cuir danois teint sur mesure d’une couleur beige foncé, Sid a cousu un intérieur simple mais élégant qui contraste magnifiquement avec le rouge-burgundy profond de l’extérieur.
Le futur propriétaire n’aimant plus les persiennes (“louvers”) habituelles, alors l’équipe a mis au point des “ampoules de vitesse” à grillage métallique comme méthode alternative pour extraire la chaleur du compartiment moteur. Steve Moal s’est inspiré de points similaires utilisés par Duesenberg, Cord et Bugatti. Rien de moins ! Le génie à l’état pur ! Le cockpit arbore également un volant personnalisé suivant le même design Moal que les jantes, des pédales sur mesure et un superbe panneau qui abrite un ensemble d’instruments spécialement conçus par Classic-Instruments. Alors finalement, nous arrivons à la meilleure partie, le Donk ! Très souvent, les gens construisent des Hot-Rods avec les signes externes faisant allusion à une puissance massive, mais débitent ensuite l’excuse : “Je voulais quelque chose de fiable” et fourrent un moteur de tondeuse à gazon de tourbière sous le capot. Bien sûr, il sera détaillé jusqu’au bout et aura l’air d’avoir couté un million de dollars, mais c’est toujours une merde chromée sous tout ce chrome et cette peinture.
Par contre l’intérieur est tout simplement magnifique. Comme déjà écrit (mais je ne m’en lasse pas) la garniture est en cuir danois et le tableau de bord, une unité construite sur mesure, est rempli d’instruments classiques spécialement fabriqués ! Les panneaux des portes font écho aux grilles de ventilation surnommées pour en rire “ampoules de vitesse” et au thème de l’écran vus à l’extérieur, tout comme le motoculteur personnalisé fait écho aux besoins de la route ! Vérifiez la façon dont le travail métallique de la porte intérieure s’écoule dans le tableau de bord. Même les boucles de ceinture sont de l’art! Le plan initial était de construire un “highboy badass” avec un gros moteur, il n’est donc pas surprenant qu’il y ait un Jumbo sérieux à l’avant dont j’ai déjà écrit tout le bien que j’en pense vraiment. Après avoir lu tout cela, mon Popu, tu dois te demander probablement quel est l’intérêt d’avoir passé tout un temps si rare et précieux et dépensé une fortune de bon argent sur et dans un Hot-Rod qui ne verra jamais la route car destiné à être une pièce inestimable de décoration tout comme mon fameux bureau rouge ! https://www.gatsbyonline.com/automobile/loft-c-est-miraculeux-334042/
Je t’explique mon Popu… Aux États-Unis, il existe quelques trophées récompensant les clowns du spectacle des Hot-Rods qui sont recherchés par tous les constructeurs automobiles ainsi que par les milliers de fabricants de pièces diverses. Le “Ridler Award”, remis à l’Autorama de Detroit à la meilleure voiture jamais montrée auparavant… et le rocambolesque “America’s Most Beautiful Roadster” (AMBR), le légendaire trophée décerné lors du “Grand National Roadster Show” (GNRS) en Californie. Non, “Sedeuced” n’a pas gagné les deux mais il s’en est fallu de très peu ! Après avoir manqué “le Ridler” en 2004, la voiture s’est rendue à l’Autorama de Fresno où elle a remporté une série de sous-trophées. Le Hot-Rod a ensuite été rangé jusqu’en janvier de l’année passée (2021) où il a été exposé au GNRS. Et comme tu t’en souviens surement, mon Popu, l’histoire a une fin heureuse. Face à une concurrence très rude, le Hot-Rod de cet article a finalement remporté l’AMBR. Le non-avenir était pour le constructeur de ce Hot-Rod de faire quelques autres spectacles au cours de la prochaine année 2022, puis de commencer à le conduire avant de le démonter pour le transformer en plus beau et mieux ! C’est sans fin, avec un coté triste, mais ne t’inquiète pas, mon Popu, cette voiture étant une belle combinaison de beauté et de bravoure, je suis intervenu pour le faire migrer en sud-France ! Chaque panneau de ce Hot-Rod a été formé à la main à partir d’acier et d’aluminium. Il ressemble à un roadster’32 mais a une tonne de différences subtiles… Lesquelles ? Bof ! On aura bien le temps de tout détailler avec la mer en arrière plan…
Couleur: PPG Sedeuced Red Pearl
Moteur: Chev 383ci
Boîte: Tremec cinq vitesses
Embrayage: McLeod
Suspension: Essieu en aluminium sur mesure, barres de torsion, amortisseurs de billettes sur mesure quatre barres, barres de torsion, amortisseurs billets
Freins: disques percés croisés Wilwood 11in, étriers Wilwood à quatre pistons
Direction: Boîte de direction assistée NASCAR 14:1
Jantes: Billets sur mesure, 16×6 (f), 17x10in
Caoutchoucs : Goodyear Eagle F1, 195/50 (f), 295/45
Photo souvenir de l’intermédiaire qui a sillonné le sud d’avant Covid et Vaccin… Grande aventure avec mon Blacky en Star de cinéma !
Toujours au poste depuis les années’80, le C’Cab Novel’T est devenu un objet décoratif de mon bureau ! (cliquez pour agrandir)