Hot-Rod-T V12 27.000cc Twin-Blowers 2.000cv
Dans ma liste des choses encore à faire avant de mourir, ce dimanche 6 avril 2022, j’ai ajouté : “Ne plus rien en avoir à faire !”... C’est qu’en me réveillant ce matin (vers 9h), je me suis dit à moi-même, en personne, intimement parlant, dans le vide abyssal dans lequel la terre se meut : “Les d’jeunes de maintennant (2022) n’en ont strictement plus rien à foutre des Hot-Rod’s et Kustom-car’s, ni des Kit-Cars, ni de quoi qui roule ou pas, ni de qui que ce soit !”… Une révélation très réfléchie, longuement pensée (toute ma putain de nuit) que j’ai nommée : “Mysti-Con-Perso”, qui a pu se décanter grâââââve en tapotant hier un article sur les Beach’Boys et leur consumérisme vicelard qui était en réalité : “Une Nième Enculerie-à-l’Américaine” ! [allez lire l’article, abonnez-vous, bande de rat(din)s].
Ces mecs, pour se faire des couilles en or massif (plusieurs milliards de dollars) ont surfé non pas sur les eaux bleues du Pacifique, mais sur les rêves des d’jeunes mecs de 15/20 ans des années ’60 aux USA de se “faire une caisse” pour “cruiser” et embarquer des d’jeunettes de 12/18 ans en chaussettes, baskets et jupes à plis, pour se tripoter mutuellement “tout ce qui dépasse” en gémissant l’amour éternel ! Pfffffff ! Cette époque où les Beach’Boys chantonnaient des conneries guimauves et mièvres à la gloire des Hot-Rod’s, Corvette’s, Thunderbird’s et même du V8 409ci (gag !) en grattant leurs guitares, et surtout leurs couilles (en or) obtenues en percevant des com’s grandioses des constructeurs, et des ventes par millions de leurs mugissements, cris et bruits divers, c’est terminé. Tout ce qui reste sont des films-navets, des “remastered’s Youtubesques”, des magazines déglingués et des mots en phrases formant des livres que plus personne ne lit, sauf en résumés gratuits sur Amazon. Un monde de merde ! Ouaissss ! Un univers de putes…
A bientôt 73 printemps (c’est en mai 2022, utilisez l’emplacement “Faire un Don” pour m’envoyer chacun 100 euros avec l’indication “Bon anniversaire Patrice. On t’aime”)… A bientôôôôt, 73 printemps, donc, je me dis que je vais devoir maintenant compter en hivers les années qui me restent ! C’est comme monter un escalier, premier palier, 25 marches, c’est cool, second palier, 50 marches, c’est limite, purée de merde, troisième palier j’approche des 75 marches et l’essoufflement apparait ! Il reste un autre palier pour un total de 100 marches (toute une vie en résumé) et c’est le plus embouteillé de cadavres ! Merde !
Mais je ne peut pas m’empêcher de tout décortiquer, disséquer, triturer et déshabiller mes souvenirs d’histoires de même que ceux des autres, jetés en pâture aux vautours d’affaires, jusqu’à ce qu’ils se livrent, complètement nus et parfois dénués de sens. Ouaissss ! Je suis un obsédé textuel, détourneur de verbes, bien connu des “ceusses” lecteurs (et lectrices) de mes texticules couillus éjaculant mes passions mécaniques dans mes mag’s Chromes&Flammes. Maintenant aussi dans GatsbyOnline [Abonnez-vous, bande de rat(din)s]…
Ouaissss ! Je ne pense qu’aux texticules couillus (confondez pas avec testicules, faites gaffe à l’orthographe). J’en rêve les nuits. je déshabille les phrases, dégrafant les virgules, déboutonnant les points, épiant les moindres guillemets, pour les faire gicler ensuite d’une chiquenaude. Dans mon sommeil, je traque les conjonctions en syllabes courtes, je me retourne sur des locutions bien troussées, osant même m’attaquer parfois à une proposition fort charpentée !
C’est dire qu’écrire c’est aussi lire ! Il faut vous avouer sans détours que la nuit dernière dont je cause, un songe m’a surprit à retourner prestement un palindrome ronflant ! Ce dernier était semble-t-il un pneu bi-textuel sur les bords. Le jour il s’adonnait à son vice de formes, épluchant les journaux, ne retenant d’eux que beauté de style et particularismes syntaxiques. Fautes et barbarismes ne le dérangeant pas, l’imperfection faisant la gloire d’un texticule couillu ! Voyez/lisez comment je brocarde à grands coups de gueule. Je suis à l’affût des calembours, glanant avec frissons les équivoques en m’excitant sur les contrepèteries. Et plus les jouteurs clabaudent, au plus les mots enflent, jusqu’à éjaculer enfin en un orgasme cacophonique, mes désirs assouvis…
Lorsque je disparaitrai un jour, une nuit, on retrouvera, incrustés dans une phrase de mes mémoires, quelques perles noyées dans une proposition insubordonnée. Maux et jeux de mots, pour vous démontrer par A + B que je suis un maniaque du dictionnaire, un affolé du vocabulaire, un accro de la langue, bref, un malade verbal, drôle, parfois émouvant, d’autant que certaines pirouettes méritent réflexion, mais mieux vaut ne pas trop s’attarder sous peine de perdre le fil d’Ariane que déroule l’exégète qui se cache au fond de mon moi-même. L’humour est contagieux : prenez garde en sortant de votre ordinateur, vous pourriez bien vous prendre, à votre tour, au jeu des mots.
Depuis que le cinéma a troqué les bombes sexuelles pour les bombes tout court, depuis que les garces désertent les trottoirs sur les boulevards de crépuscules, il faut bien redénicher un domaine où le cul, la connerie et le dérisoire resplendissent de façon spectaculaire, toute en faconde, pataquès et salmigondis ! Leur intensité va de pair avec la rareté d’un auteur allumé. Une belle qui m’appelle pour une virgule mal placée ne sait pas qu’elle va mettre en branle une relation perverse dont l’enjeu est un formidable déshabillage mental.
Il y a quelques jours, alors que le monde est toujours en pleine et totale folie “Covid”, Neil Morris, un agriculteur Australien passionné de Hot-Rods, après avoir lu quelques articles de mon web-site www.GatsbyOnline.com m’a envoyé un mail du bout du bout de son monde (l’Australie) pour papoter de sa création qu’il m’a certifié être exactement le “trans-genre” de GatsbyOnline ! Le terme “transgenre” semblant soigneusement choisi compte-tenu qu’il était surtout attiré par les articles “chaud-bouillants” de la SEXtion SecretsInterdits et que ce n’était pas un lapsus involontaire, pour lui montrer que je n’étais dupe de rien et pas sensibles aux “enculeries”…
j’ai répondu (doctement) que je n’étais pas adepte du “CCT” (Coït-Custom-Téléphoné) ce à quoi il a répondu par mail, toujours, pas de contacts physiques [c’est plus sain, surtout que la pandémie de conneries générée par le Covid et ses prétendus vaccins continue de générer des abruti(e)s]… Bref ! Il m’a informé (photos en pièces jointes) être le propriétaire et constructeur de cette remarquable bête à moteur V12 Rolls-Royce Meteor de 27.000cc présentée en première mondiale lors du Show “David-Hack-Memorial-2019” du Queensland (Australie). Il m’a proposé de venir en Australie pour nous rencontrer dans son hangar pour que j’effectue une enquête plus approfondie (sic !) mêlant les mœurs locales (re-sic !)…
Je précise que les frontières de l’île-continent ont été hermétiquement fermées à la plupart des non-ressortissants en 2019, provoquant ainsi une pénurie de main-d’œuvre et une mise à mal d’un secteur vital : le tourisme. Plus pire encore, le 20 mars 2020, l’île-Australie a instauré l’une des fermetures des frontières les plus strictes au monde afin de se protéger de la (fausse) pandémie de Covid-19. Les ressortissants ont également été bloqués. Des dizaines de milliers d’Australiens vivant à l’étranger ne pouvant plus rentrer dans leur pays natal ! Tout ce barnum dantesque dure depuis 23 mois ! L’Australie est un pays de dingues et dingos !
Le Gouvernement Autralien est particulièrement dingue car ce confinement gigantesque et hermétique lié à une obligation de vaccination entraine des recours judiciaires avec des demandes d’indemnités colossales ! Les frontières (l’Australie est une ile, donc les frontières sont le pourtour de l’ile-continent) demeurent fermées à ce stade aux touristes étrangers et aux personnes voyageant pour motif familial ou professionnel, à l’exception des conjoints et familles directes (ascendants ou enfants mineurs), des citoyens australiens et des résidents permanents. La Therapeutic goods administration (TGA), l’organisme de réglementation médicale australienne, a recensé près de 79.000 cas d’effets secondaires pour 36,8 millions de doses de vaccin.
“Les effets indésirables, ont un effet dévastateur sur les personnes concernées”, a déclaré au journal Miss Clare Eves, cheffe de la division négligence médicale du cabinet d’avocats Shine Lawyers, précisant que ces troubles cérébraux ou cardiaques pourraient être compensés à hauteur de centaine de millions de dollars (des dizaines de milliers d’inflammations cardiaques liées au vaccin de Pfizer, ainsi qu’un même nombre de thromboses avec syndromes de thrombocytopénie, un trouble rare de la coagulation, liés au vaccin d’AstraZeneca ! Donc, pas question et impossible d’aller en Australie voir le bestiau de l’agriculteur transgenre !
Dommage question tourisme, car de part son étendue (on pourrait quasiment faire tenir l’Europe entière dans l’Australie) ce pays offre des paysages fantastiques et variés. Les plaines désertiques et la terre rouge du célèbre Uluru, le rocher mythique, symbole de l’Australie. Les immenses plages désertes le long des côtes, la splendide Great-Ocean-Road, la Grande barrière de Corail, la jungle tropicale de Cap Tribulation. Mais l’Australie c’est aussi et surtout une faune remarquable réputée comme étant la plus dangereuse au monde (mygales géantes et serpents au fond des toilettes) mais aussi des animaux adorables comme les koalas, les wombats, les kangourous et les Hot-Roddeurs “Australobipèdes” (sic !)…
J’ai donc imaginé un voyage en Australie avec visite à Neil Morris et son Hot-Rod V12 27.000cc… Je mets cela en GRAS pour que vous vous en souveniez ! La nuit s’était installée lorsque j’ai quitté l’aéroport. L’air brûlant et moite a direct pénétré mes poumons, j’ai été pris d’un frisson d’excitation. Dire que 25h auparavant j’étais en France à me les geler ! Ce changement brutal de climat, je l’avais sous-estimé. Rien à signaler, GO ! Seul détail d’importance : le volant se trouve à droite, car en Australie on roule “à l’Anglaise”... Ce n’était pas une surprise, mais au moment de me risquer à conduire une bagnole de location à cette heure et vu mon état de fatigue, ça comptait grâve ! Direction Melbourne ! La campagne à l’extérieur était remarquablement calme. Il y avait un cri d’oiseau occasionnel et une légère brise murmurant à travers les arbres voisins, mais dans l’ensemble, juste du silence. Jusqu’à ce que j’arrive 7 heures plus tard chez Neil Morris, l’homme du Hot-Rod V12 27.000cc…
J’ai consulté l’horloge de mon ordinateur, ça faisait une éternité que mes neurones chauffaient sans que la moindre phrase ne soit rédigée sur ma page numérique, hormis mes idées, annotées en vrac. Que raconter d’un voyage de nuit sur une autoroute Australienne ? Rien… Donc rien n’a été écrit, d’autant plus, je le rappelle, que ce voyage est 100% virtuel ! Neil Morris a soudain déboulé/débarqué, nu sous sa salopette de fermier, une part de cake à la banane à la main :
– Tu fais quoi beau gosse ? Qu’il m’a demandé en visant mon entre-jambes !
J’ai baissé à la hâte l’écran de mon ordinateur-portable pour ne pas le laisser à sa vue…
– Heu… rien de spécial. Comme vous le l’avez proposé, je suis venu voir votre Hot-Rod V12 27.000cc pour un reportage dans www.GatsbyOnline.com
– Il est hors de question qu’une personne en dehors de la direction de GatsbyOnline soit mise dans la confidence de l’existence de mon Hot-Rod V12 ! Je dois le maintenir secret coûte que coûte, quitte à mentir au quotidien. Je ne suis pas écrivain comme vous et je ne veux répondre à aucune question à propos de cette activité automobile qui doit rester pour l’heure un loisir, une passion, que j’entretiens seul et sereinement. Donc vous devez retourner en France !
– OK ! Mais, le Boss de www.GatsbyOnline.com c’est moi !
– C’est vraiment vous ?
– Oui, en personne !
– En ce cas bienvenue, mais je n’ai pas beaucoup de temps à vous consacrer. 20 minutes et hop, terminé, bonne nuit !…
Sans même me demander une pièce d’identité ni ma carte de presse, il m’a emmené vers sa grange, a ouvert la porte, fait 10 mètres, est grimpé à bord de son monstre et tourné la clé de contact. Les pompes à carburant électriques ont direct fait savoir que tout allait au mieux ! Puis un énorme “clunk”, suivi d’un “clonk” se sont fait entendre car le démarreur avait reçu environ 1000 ampères ! En conséquence il a attrapé le volant d’inertie à pleines dents et mis tout le bazar du machin en branle !
Tout l’enfer s’est alors déchaîné. C’était plus que bruyant à l’intérieur du hangar en tôle dans lequel Neil gardait son Hot-Rod au secret . Vingt-sept litres de V12 à indice d’octane élevé tournaient au ralenti dans une cacophonie orchestrale “maison” ! Cela était toutefois beaucoup plus lisse que ce à quoi je m’attendais. Qui sait à quelle vitesse cela pouvait aller ? Qui diable s’en soucierait ?
Je ne m’étais jamais assis derrière un V12 de 27.000cc. J’avais envie d’entendre Neil crier “Hop-in !”...
– Neil, ai-je crié, pouvons-nous juste faire un petit voyage ?
– Ca va souffler les toiles d’araignées ! un jour, j’ai fait chauffer ce dinosaure, la grange a failli prendre feu… J’ai pas envie d’aller trop loin d’ici, ça bouffe trop ! De plus on recevrait beaucoup trop d’attentions indésirables sur la route. Des jaloux ! Non, on va faire le tour du corps de ferme.
C’est ainsi que nous nous sommes lancés dans un voyage autour du poivrier à l’avant du corps de ferme et c’est ainsi (bis !) que le véritable esprit de ce merveilleux moteur a émergé ! Les dimensions de cet engin d’apocalypse ont été simplement être répertoriées en unités impériales australiennes, car les nombres métriques ne lui rendraient tout simplement pas justice. Digérez-les si vous voulez : 27 litres c’est 1.648 cubic-inches. L’alésage est de 5,4 pouces, la course de six pouces et il y a 12 gamelles à remplir avec un indice d’octane élevé. Y a pas plus à en connaître, contentez-vous de regarder les photos ! Lorsque les moteurs V12 Rolls-Royce Meteor ont été utilisés dans les Tanks Centurion, ils transportaient environ 120 gallons (545 litres) de carburant à bord et passaient par 1,4 pinte d’huile par heure. Mais pour garder l’esprit aéronautique de ce V12, Neil voulait utiliser de l’Avgas, alors il a refait un vieux réservoir de GPL pour pouvoir transporter environ 80 litres d’indice d’octane élevé et la grande quantité d’huile dont ce moteur a besoin.
Le “donk” à lui seul pèse environ 750 kg et fournit environ “600 nellies”. Comment diable Neil l’a-t-il mis dans un T’Rod ? Mais il l’a fait ! Les premiers Rods-T australiens avaient leur châssis fabriqués en ancien acier impérial de calibre 3/16 pouce, mais le moteur V12 27L étant un peu plus grand qu’un V8, Neil a pensé qu’il ferait mieux d’obtenir de l’acier métrique moderne.
– Une livraison de 100x50x4 est arrivée et le projet a vraiment commencé pour moi. Une carrosserie de Hot-Rod-T en fibre de verre a ensuite été achetée. Avoir la carrosserie dans le hangar m’a aidé à verrouiller l’empattement et à affiner l’aspect général de l’impressionnante machine. Le plus dur était de monter une boîte de vitesses adéquate, car le moteur m’a été fourni sans boîtier de cloche.
Neil en a donc fait un.
– Le choix de la boîte de vitesses fut la C6 fiable et facile à trouver. Ce n’était pas le plus compliqué, mais pour l’utilisation envisagée ça ferait l’affaire.
Il a utilisé en récup sur un Ford F100, une paire d’essieux à 31 cannelures et un différentiel de neuf pouces avec des vitesses de 2,5: 1. Après avoir placé le moteur Meteor et le boîtier de la boîte de vitesses/cloche au milieu du hangar, il s’agissait simplement de jouer pour voir ce qui semblait juste.
En plus du châssis et du boîtier de cloche, Neil a également fabriqué les tuyaux, qui sont simplement des œuvres d’art.
Une Ford’48 a fourni l’essieu avant. Le radiateur est une unité neuve de Aussie-Desert-Cooler, bien qu’il arbore maintenant un badge Ford. Les essieux et les freins à disque proviennent d’une Ford Mustang.
-Rien d’autre que du Ford n’existe dans ce hangar, n’est-ce pas ? Que j’ai demandé. Le sourire rayonnant de Neil disait tout en finale.
Il semble dommage que cette machine n’arpentera probablement jamais nos routes européennes. Neil pense que cela pourrait être légèrement en dehors de certains critères requis par nos contrôleurs de la Drire. Mais sans des gens comme Neil Morris faisant des choses extraordinaires sur un coup de tête, l’humanité jetterait encore des pierres et mettrait des chevilles carrées dans des espaces circulaires.
Après avoir fini de prendre quelques clichés, bien après l’heure du dîner d’un agriculteur tel que Neil, il m’a parlé d’un dicton utilisé par son père et m’a dit :
– “Je vais me coucher maintenant pour que tu puisses rentrer à ta maison. Éteint les lumières en partant. Je suis fatigué. Je suis content que tu es venu de France jusqu’en Australie pour me parler et faire le tour de mon bled. Ca me touche beaucoup ! Merci ! Bon retour en France…
C’était terminé, cette affaire, en “local” avait duré une heure, 8 minutes et 32 secondes ! 7 heures de route (encore) pour revenir à l’aéroport, un temps d’attente indéfini en sus d’une quinzaine “de quarantaine”, puis 25 heures d’avion pour rejoindre la France et Saint-Tropez… Coût de l’ensemble ? Très cher, trop cher. Est-ce que tout cela valait le coup, la peine et la chandelle ? Non, je ne l’ai d’ailleurs pas fait, j’ai imaginé le voyage et publié les photos de Neil !
Quelques photos “volées” dans l’album de Neil Morris de son Hot-Rod avant sa transformation avec le V12… Comme vous le constatez, c’était un simple V8 tout sympa et “conduisible”...
C’est à la vue de l’engin de records de vitesses de Jimmy Lyle, équipé de 4 moteurs V12 de 27.000cc soit 88.000cc et 8.000chevaux qu’il s’est mis en tête de modifier son p’tit-T en Super Hot-Rod Australien… Voilà… Me reste à vous commenter l’histoire du moteur V12 Rolls-Royce 27.000cc et j’en ai terminé !
La lignée des Rolls-Royce Merlin est une famille de moteurs d’avion, et tanks mis au point lors des années 1930 par la firme britannique Rolls Royce . C’était pour combler un manque dans sa gamme entre les Rolls-Royce Kestrel de 22 litres de cylindrée et les fameux Rolls-Royce R de 36 litres qui équipaient les hydravions de compétition de la firme Supermarine. Grâce à leur puissance massique importante, ils furent considérés par certains comme faisant partie des meilleurs moteurs de la Seconde Guerre mondiale. Ils furent produits à 168.040 exemplaires, dont 55.873 par Packard aux États-Unis. Le nom de ce moteur vient du nom du faucon émerillon en anglais. Le développement fut entrepris sous la forme d’une initiative privée sur fonds propres d’Henry Royce, en 1932, sous le nom de PV-12 (PV pour private venture).
En octobre 1933, l’Air Ministry accepte de financer le développement et donne le nom de Merlin au moteur. Une première version apparaît en juillet 1934 : le Merlin A, capable de fournir 790 chevaux à 2 700 tours par minute. Mais le moteur souffre de nombreux problèmes, principalement au niveau des engrenages du réducteur, des chemises, et du système de refroidissement par évaporation. Le Merlin B qui suit est pourvu de quatre soupapes par cylindre, faisant un angle de 45° comme sur les moteurs d’automobile de la marque. Essayé en février 1935, ce moteur fournit une puissance de 950 chevaux. Le Merlin C voit la fabrication changée par le coulage du carter en trois parties et des deux blocs de cylindres, les soupapes sont toujours à 45°.
La version E (qui dérive du C) est assez fiable pour passer le test des cinquante heures, fournissant 955 chevaux avec des pointes à 1 045. Le F est en préparation quand est proposé le Merlin G, qui présente des soupapes verticales parallèles aux cylindres. Ce moteur se révèle meilleur et passe le test un mois avant le modèle F. La production de série est lancée, le Merlin F devient Merlin I, mais la production est rapidement arrêtée après 172 exemplaires, le modèle G (Merlin II) étant produit en grandes quantités. Le moteur est essayé pour la première fois en vol en 1935 sur un Hawker Hart.
Le liquide de refroidissement retenu est l’éthylène glycol produit par la société Prestone aux États-Unis.
À la suite de la demande de l’Air Ministry en 1936 de fournir des chasseurs modernes pour la RAF, les deux seuls avions à l’étude capables de satisfaire les demandes sont le Hawker Hurricane et le Supermarine Spitfire. Tous les deux utilisant le Merlin, ce moteur devient essentiel à l’effort de guerre britannique.
Les premières séries de moteurs souffrant d’une fiabilité douteuse, Rolls-Royce lance alors un superbe programme de contrôle de la qualité qui allait faire la renommée de ses moteurs.
Certains moteurs étaient prélevés à la sortie des chaînes de montage et on les faisait tourner sur un banc, à pleine puissance jusqu’à la panne. Ils étaient alors démontés pour trouver la pièce qui avait cédé, la pièce était alors retravaillée pour être rendue plus résistante. Après deux ans de cette procédure, les Merlins étaient devenus des moteurs extrêmement fiables capables de tourner pendant huit heures à plein régime, sans aucun problème.
Le Merlin est un moteur V12 à essence dont les deux bancs de cylindres sont à 60° ; l’allumage se fait selon la séquence : 1A, 6B, 4A, 3B, 2A, 5B, 6A, 1B, 3A, 4B, 5A, 2B (le cylindre 1A étant le plus éloigné à droite par rapport au pilote).
Chaque cylindre est pourvu de deux soupapes d’admission et de deux d’échappement, ces dernières sont refroidies au sodium, et actionnées par un arbre à cames en tête.
L’alimentation du moteur est réalisée par un carburateur doté d’un contrôle automatique de la richesse. L’air est fourni par un compresseur de deux étages à deux vitesses, le flux d’air étant refroidi entre les deux étages par un échangeur de chaleur. Le liquide de refroidissement est un mélange de 70 % d’eau et 30 % d’éthylène glycol pressurisé. La lubrification est assurée par un circuit d’huile qui comporte une pompe de pression et deux pompes de vidange.
Masse à sec du Hot-Rod’T : 745 kg
Course : 152,4 mm
Alésage : 137,2 mm
Cylindrée : 27 litres
Taux de compression : 6:1
Puissance spécifique : 43,3 kW par litre
Rapport puissance/masse : 1,57 kW par kg
2.000 chevaux (1.850 KW) à 3.000 tours par minute à 0.050 mètres d’altitude
1.565 chevaux (1 170 kW) à 3.000 tours par minute à 3.740 mètres d’altitude.
1.390 chevaux (1 035 kW) à 3.000 tours par minute à 7.170 mètres d’altitude.
L’augmentation de la puissance du moteur se fit de deux façons, en utilisant des carburants à indice d’octane de plus en plus élevé et en perfectionnant le compresseur. Ces modifications permettaient d’augmenter la pression d’admission dans les cylindres et donc finalement la puissance du moteur, sans augmenter la cylindrée. Cette possibilité existait grâce, entre autres, à la puissante industrie pétrolière américaine, capable de fournir en quantité ces nouveaux carburants onéreux, au contraire des Allemands qui, n’ayant pas cette possibilité, furent obligés d’augmenter la taille de leurs moteurs qui se révélaient donc moins intéressants en termes de rapport puissance/masse.
La première grande évolution apparaît avec le Merlin X qui utilise un compresseur à deux vitesses, dont la licence a été acquise auprès de Farman en 1935. Cette innovation permet de diminuer la puissance absorbée par le compresseur mécanique à basse altitude, lorsqu’il n’y pas besoin de suralimentation mais par contre la longueur du moteur augmente. En 1939, la décision de se focaliser sur des carburants à indice d’octane 100 est prise, la pression d’admission limitée auparavant à 3 kg/cm2 est alors portée à 6.
La phase suivante est l’œuvre de Stanley Hooker, qui améliore grandement l’efficacité du compresseur, grâce à un travail aérodynamique sur le flux d’air interne à celui-ci. Le carburateur est déplacé pour éviter d’avoir encore à augmenter la longueur du groupe. Ces modifications donnent naissance au Merlin XX qui est plus puissant en altitude, il fournit en effet 1 175 chevaux à plus de 6 000 mètres contre 1 060 à 4 500 mètres pour le Merlin II. Certaines variantes du moteur, cependant, sont optimisées pour la basse altitude, avec des pales d’hélice de compresseur raccourcies.
Un de ces nouveaux Merlins est le Merlin 45 qui équipe le Spitfire MkV. Hooker décide aussi de passer au compresseur à deux étages. Pour les bombardiers, il monte un compresseur de Rolls-Royce Vulture en amont du compresseur normal du Merlin 46, donnant naissance au Merlin 60. Cependant, l’élévation de température et de pression du mélange nécessite maintenant de le refroidir avant de le faire entrer dans les cylindres où il pourrait détoner prématurément. Le nouveau moteur peut alors fournir sa puissance maximale à près de 10 000 mètres.
Sous différentes versions, ce moteur aura équipé un grand nombre d’avions de tous types, du chasseur au bombardier lourd : Supermarine Spitfire, Hawker Hurricane, Boulton Paul Defiant, Avro Lancaster, de Havilland Mosquito, Handley Page Halifax, Fairey Fulmar, Armstrong-Whitworth Whitley, Curtiss P-40, P-51 Mustang…