Hot Rod T’27 “Old School” Flat Head
Il vient de loin, d’une autre dimension du temps qui ne fait que passer, on nomme ça “Old School”. Son créateur Tim McMaster est connu dans les trucs “piègeux” comme le gars du bloc Y, façon prison, dauf que ce n’est pas l’appellation d’un bloc style prison, mais celle du fameux bloc moteur Ford Flathead des années ’30. Il faut d’ailleurs du courage et de l’inconscience pour trouver son antre situé dans une ancienne friche industrielle abandonnée renommée “Outlaw City”. Bien évidement c’est un bloc Y Flathead qui motorise son Hot Rod Roadster’T, tueur d’illusions de toutes façons presques perdues…
Tim McMaster est un de ces héros de l’inutile sévissant dans les courses des lacs asséchés (salés) dont Bonneville, au fil des ans, sous le nom de “mctim64, le gars du bloc Y”… Ouaihhhh ! Si vous n’avez pas encore entendu parler de Tim, vous êtes sur le point d’en apprendre beaucoup, de quoi passer 10 minutes de votre vie à vous gratter la tête en vous demandant pourquoi vous en arrivez là ?… Et pourquoi vous acceptez ça ?… Car en réalité, vous vous en foutez totalement des origines du fétichisme du bloc Y de Tim McMaster et de son entreprise crado assez barge et dans laquelle il travaille depuis 33 ans…
Hanford Auto Supply and machine… C’est son port d’attache en Californie… Handford est une ville ferroviaire et bon nombre des usines de conditionnement et des industries qui ont vu le jour au tournant du siècle précédant notre siècle (qui est un nouveau millénaire “Années 2.000”) c’est à dire les années 1900 avec les débuts de l’automobile… existent encore aujourd’hui et sont toujours utilisées. Pas là de quoi faire fortune, mais survivre. L’un de ces bâtiments, construit dans les années 1920, est le point de départ de notre histoire. “Hanford Auto Supply and Machine” n’était officiellement qu’un atelier d’usinage.
Les anciens propriétaires se transmettaient l’affaire de père en fils. Au début des années 80, il n’y avait plus de fils pour continuer la transmission de l’affaire et, Tim McMaster qui était venu y travailler en tant qu’apprenti pour le vieux bourru grincheux propriétaire de l’endroit était loin de se douter que quelques décennies plus tard, il finirait par en être propriétaire… Faites quelques pas dans Hanford Auto Supply and Machine, via Google-map, pas besoin d’acheter des tickets de voyage première classe pour y aller voir… et vous aurez l’impression que le temps s’est arrêté.
C’est un changement “old Era” par rapport aux ateliers ultra-modernes climatisés, quoique généralement les ateliers d’anciennes sont crades… Je ne sais si c’est volontaire pour accentuer le coté “vieilles bagnoles” qu’on y vien faire “retaper”... Sans doute car lorsqu’il s’agit de vraies restaurations, les ateliers sont “nickels étincelants, ultra-modernes et chers”… L’atelier d’usinage est l’endroit où Tim McMaster passe la majorité de son temps. Des décennies de collecte de blocs moteurs, de pistons, de bielles, etc… sont toutes stockées sur des étagères industrielles.
La majorité des machines destinées aux refabrications ont entre 90 et plus de 40 ans vieux et fonctionnent miraculeusement toujours avec précision. Tim McMaster n’est pas seulement un machiniste qualifié qui se concentre sur les moteurs d’époque, c’est aussi un Hot Rodder “Old’School”... Il pilote un “T” qu’il emmène parfois à Eagle Field et parfois à l’Auto Club Famoso Raceway. Il possède également des dragsters et un Ford F-100 1962 à moteur Y-Block, qui est était son “Daily-Driver” et est devenu actuellement un véhicule de course de vitesse terrestre.
Il avait acheté le camion pour 300 $ dans un champ de tomates fin du siècle passé (années’90). L’ancien camion cueilleur de tomates a atteint 147mph sur les salines de Bonneville pour fêter sa nouvelle vie. De l’autre côté de l’atelier d’usinage se trouvent ses autres bolides, un coupé Ford 1930 et le T-Roadster’27 en star de cet article… tous équipés de moteurs Ford Flathead. Tim McMaster est un homme de Ford pur jus, bien qu’à l’occasion, il ait été connu pour construire des moteurs de course GM pour d’autres Hot Rodders de Bonneville.
McMaster m’a dit : “J’ai toujours pensé que les Y-Blocks étaient plutôt intéressants. Il y a un nombre incroyable de gens qui ne savent pas ce qu’est un Y-Block, et ceux qui le savent, s’amusent à jouer avec les mythes qu’ils ont entendus sur les problèmes d’huilage et d’entretien. Je les aime beaucoup, les Flatheads, les Y-Blocks, les FE Motors, etc. J’ai construit des Cadillac’s, des Oldsmobile’s, des Pontiac’s et beaucoup de Dodge’s, tous en Flathead, la plupart d’entre eux sont toujours utilisés dans l’agriculture par ici. Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent réparer des Y-Block’s et je suis l’un d’entre eux et je suis le seul qui sait en refabriquer de A à Z”…
De fait, Tim McMaster a construit de nombreux moteurs Y-Block pour divers Hot Rodders partout aux États-Unis, et même à l’étranger. Il est dévoué et fier de son souci du détail sur les moteurs Ford d’époque. S’il vous arrive d’être de passage, arrêtez-vous, sa place est une explosion du passé. Mieux encore, il peut construire votre moteur vintage pour votre prochain projet de Hot Rod ! Quoique… En Franchouille c’est la Bérézina… De l’oppidum d’Alésia à la citadelle de Belfort, des champs de bataille aux terrains de football, la France est passée maître dans l’art de changer les défaites en gloires éternelles.
Cette surprenante faculté se retrouve dans nos réalisations techniques. Villas d’avant-garde vaincues par les contingences pratiques, supersoniques de rêve rattrapés par la crise pétrolière, aérotrains du futur sacrifiés pour de sombres intérêts corporatistes, automobiles d’exception incomprises ou méconnues : notre histoire regorge de flops légendaires et de succès qui ne sont que d’estime. Et le Hot Rodding franchouille est aussi passé à la trappe… A l’opposé du pragmatisme anglo-saxon, le goût de l’éclat de nos plus talentueux créateurs ne s’accommode pas des compromis imposés par la compétition commerciale.
Se vendre ? Quelle bassesse ! L’hominidé, ce soi-disant prodige de la création, est le seul animal à s’abaisser devant une machine. Il va même, suprême ironie du “progrès”, jusqu’à s’assujettir aux esclaves mécaniques qu’il a créé pour le servir. Lorsqu’il n’est point en quête de nourriture ou de femelles, il s’adonne au fétichisme de la bagnole au lieu de roupiller à l’ombre comme le ferait n’importe quel mammifère supérieur. Et pour sa bagnole, il est capable de tous les abaissements : bouffer du cambouis des heures durant à la recherche d’une improbable fuite et perdre le sommeil à trop penser à son faisceau électrique…
Il ose même brimer femme et enfants pour une nouvelle ligne d’échappement et aller au bout du monde dégoter une paire de jantes pourries. Son auto, pourtant, s’en fout comme de ses premières plaquettes. Parmi les tenants de cette étrange pathologie figure en bonne place le Hot Rodder franchouillard. Du temps de Chromes&Flammes “papier” le franchouillard Hot Rodder se précipitait chaque début de mois pour acheter ou voler le dernier mag’C&F… Mais le masochisme de l’authentique prôné par les lecteurs de Bellu n’avait d’égal que sa mauvaise foi à pousser les gens à acheter du vrai Français.
Non content de subir les caprices de bêtes à chagrins réunissant à peu près tout ce qui peut rouiller, fuir, rompre, de préférence prématurément, ils clamaient une passion à toute épreuve. La seconde craque ? Normal, c’est une marque de fabrique maison ! Le tableau de bord tombe en ruine ? Et alors, au volant, je ne regarde que la route ! La radio ne capte plus rien ? Qu’importait, tant le cocorico subjuguait les foules… Une fois encore, nous touchions le cœur de la pathologie… Le Groupe Michel Hommel a fini par faire faillite et les fouteurs de merde se sont liquéfiés…
Pour en terminer, voici quelques infos sur le Hot Rod vedette de cet article : Moteur : Ford V8 Flathead 276ci de 1948 dénommé Ford-59AB / Carburateur : Twin Big 97s / Culasses : Offenhauser 425 / Radiateur : Walker / Échappement et collecteur : Speedway modifiés / Allumage : Distributeur Stromberg E-Fire / Shift’Box : Ford 1939 avec engrenages / Différentiel : Mercury 1941 avec Qwick Change Mike Moore / Amortisseurs : Pete & Jake’s / Direction : Vega cross-steer / Freins : MT Car Products Lincoln drums / Jantes : Ford 1940 ; 16×4 f, 16×4.5 r / Pneus : Cokéfaction 4.50-16 (f), 7.00-16 (r)
Le mot de la fin (de la faim) de Tim : “Merci à Derrek Boling de Boling Brothers Early Iron, pour toute l’aide apportée pour le travail de fabrication du châssis et de la carrosserie… Merci à Eric Hibbs pour m’avoir trouvé et livré un authentique Ford T ; Merci à Mark Skipper pour avoir été mon mentor, s’il ne m’avait pas laissé conduire son coupé 32 survivant il y a longtemps, je n’aurais peut-être pas eu le virus ou l’encouragement d’aller de l’avant avec le rêve de toute une vie de posséder un vrai hot rod. Peut-être devrais-je aussi remercier Ken et Keith des Rolling Bones de m’avoir permis de passer du temps avec eux”…