Hot Rod’28 Ford A’28 Not for looser !
A vendre, sauf si déjà vendu (sic !)… Obtenez ce Hot Rod pour 149.900 $ Ca$h, demandé$, exigé$, sans discu$$ion et $an$ remi$e po$$ible, sinon, accompte de 29.800 $ $uivi$ de 1.347 $/moi$ durant 120 moi$ $i garantie valable et non fabriquée. Cela fait donc 29.800 $ ca$h d’acompte, plus 120 mensualité$ de 1.347 $ ($oit 161.640 $) le total e$t donc de 191.440 $… Ajoutez quelques frais d’usage, les belles plantes vénéneuses et carnivores qui viendront d’elles-mêmes, mais aussi les risques dûs aux jalousies (voisinage) ainsi que l’arrivée du Fisc pour un contrôle approfondi, sans compter les soucis d’entretien et d’usage et autres folies à l’infini…
En plus et pour faire bref, si vous n’avez pas les moyens financiers ni la stature du parfait Hot Rodder déjanté et fortuné capable de se contorsionner pour entrer, conduire et sortir de ce Hot Rod et si vous n’êtes pas politiquement incorrect, déjanté, fortuné, j’en foutre, amateur d’interdits surtout sexuels, et également internaute épicurien déjanté et abonné à ChromesFlammes / GatsbyOnline / SecretsInterdits… et que vous êtes donc un looser fauché, au point de bander devant l’Aronde Omlet Baveuzzz et collectionner les mag’s Nitrocéphales et autres sous catégories, tout en aimant vous branler vous même par économie et vous fondre dans la masse, il vous serait préférable de continuer à faire défiler l’écran que vous regardez, tant que c’est gratuit.
Ensuite, lorsque ce ne sera plus gratuit, vous pouvez foncer regarder les Fake-news de BDSM Tivi, car ce Hot Rod n’est pas pour vous… Mais si vous roulez pour votre plaisir, quoique aimant attirer l’attention pour voler la vedette aux Cannonbaleurs qui se la pètent à Monaco… et si vous habitez les Parcs de Saint-Tropez, les hautes cimes de Saint-Barth et avez une villa de rêve près de chez Trump en Floride, alors ce Hot Rod non-traditionnel construit par des vrais professionnels, pourrait s’avérer être votre ticket pour une fanfaronnade à indice d’octane élevé… Construit par les spécialistes renommés de “Hot Rods by Ricky Bobby’s Rod Shop” à Manchester, dans le Tennessee, USA, ce Ford Model A Tudor’28 a été magistralement transformé en un Super Hot Rod.
Oui, il est “saisissant”, bâti de mains de Maîtres sur un châssis en acier fabriqué sur mesure par le même “Ricky Bobby’s Rod Shop”, cité deux lignes plus avant… Cette construction hors norme intègre un essieu avant surbaissé Ford de 1946 avec ressorts hélicoïdaux et une suspension arrière à quatre bras avec combinés filetés pour obtenir une position basse et agressive. La carrosserie entièrement en acier a été largement modifiée, avec un clapot de 9,5 pouces (un clapot est un ajustement du toit qu’on nommait “Top-Chop”, ici, un raccourcissement de 3po et un arasement général permettant d’obtenir un profil élégant. Les lignes d’égouttement (l’équivalent des gouttières en maisons individuelles) ont été retirées et une finition “miroir” a été obtenue pour un aspect lisse.
Ensuite tout a été recouvert d’une peinture noire multi-couches profondément noire (sic !). Les touches de finition classiques et habituelles maintenant pour les Hot Rods classieux haut de gamme dans les plus de 140.000$, incluent d’authentiques phares Ford 1932 et un accès au réservoir de carburant astucieusement intégré dans le montant C du côté conducteur. Une “couverture” de toit, souple et amovible, soutenue par des renforts en bois “à l’ancienne”, apporte à l’ensemble un ajout de plaisir d’utilisation en plein air. Esthétiquement, ce Hot Rod roule sur des jantes à rayons personnalisées de chez “Rally America”, de taille 18″x4 à l’avant et 20″x5,5 à l’arrière, toutes peintes en noir et ornées d’enjoliveurs centraux lumineux avec un logo “V8”.
La puissance de freinage provient des freins à disque avant Wilwood, dissimulés par des des faux freins à tambours avec ailettes “racing” de refroidissement, tandis que les freins arrière sont réellement “à tambours” qui arborent des couvercles Buick pour un obtenir un look de performances dites “Vintage”... Ce Hot Rod a été motorisé d’un V8 Flathead (tête plate) Mercury 301ci de 1949, qui était à l’origine un 239ci, mais a été refait à 500% et réalésé de 125po ainsi qu’équipé d’un vilebrequin de 4,25po. Les autres améliorations de performances comprennent un arbre à cames Isky 400Jr, des culasses Offenhauser bien “réordonnées” et polies, un collecteur d’admission Offenhauser et deux carburateurs Stromberg’97.
Un design personnalisé en “ruche d’abeille” » orne le filtre à air, le serpentin et le couvercle du filtre à huile, tandis que les collecteurs dits “ouverts” permettent à cette machine de respirer librement. Le nouveau système électrique en 12 volts assure une meilleure fiabilité que l’antique 6 volts. Couplé à une transmission manuelle Tremec à 5 vitesses, la puissance relative de 350cv est transmise à un pnt/différentiel Ford 9po avec un co 3,73 permettant une maniabilité optimale. À l’intérieur, l’habitacle est doté d’une sellerie en cuir noir matelassé en diamant (des losanges cousus), de compteurs à faces noires So-Cal et d’un volant et une colonne de direction LimeWorks.
Un boîtier de direction d’époque (à levier) gère les fonctions de maniabilité/conduite, tandis que les pédales Kugel Komponents, les tapis noirs, un rétroviseur et des interrupteurs camouflés complètent l’intérieur épuré. Le plancher et les panneaux intérieurs ont été particulièrement finis et détaillés et un levier de vitesses à poignée noire complète le look. Ce Hot Rod conçu par des experts est un mélange de charme à l’ancienne et de fonctionnalité moderne, ce qui en fait un exemple qualifié de remarquable par le vendeur qui ne tarit pas d’éloges concernant de Hot Rod berline Ford Model A Tudor de 1928 construite sur mesure…
Il affirme en bonimenteur aguerri aux pires turpitudes que ce Hot Rod est plus qu’une pièce maîtresse, mais une machine exceptionnelle qui fait tourner les têtes et qui s’avère être une machine à remonter le temps pouvant fonctionner sans soucis à plein régime et est prête à déchirer l’asphalte des rues, qu’il s’agisse de rouler façon chasseur de nananas sur Main Street ou de taureau d’Hacienda désireux d’encorner les crétins, les imbéciles et les ceusses qui n’ont pas la bonne couleur ni la bonne tête… Il se fait que “taper” sur l’accélérateur “à donf” sur une route ouverte, offre une jouissance masturbatrice de premier choix aux mauvais garçons politiquement incorrects tout en offrant aux candidats suicidaires une expérience non filtrée et à indice d’octane élevé.
Seul (ou presque) ce véritable Hot Rod sous le seuil des 200.000 US$ peut offrir… Les faits saillants répertoriés par le vendeur sont : Construction de fond en comble par Ricky Bobby’s Rod Shop / V8 Mercury Flathead 301ci / Culasses Offenhauser polies / Deux carburateurs Stromberg 97 / Transmission manuelle Tremec à 5 vitesses / Différentiel Ford 9 en 3,73 / Carrosserie entièrement en acier avec Top Chop de 9,5 et raccourcissement de 3po / Freins à disque Wilwood à avant façon look tambours / Châssis 100% construit à la main / Intérieur matelassé en forme diamant /Capote amovible sur lattis en bois / Suspension arrière à 4 bras / Essieu avant surbaissé… Je vais profiter de profite de cet article pour aller plus loin et plus profondément…
C’est que la proximité du soleil de printemps va bientôt ramollir la cire parfumée qui servait à lier les plumes… “La cire avait fondu… Icare secoua ses bras dépouillés et, privé de ses ailes pour ramer, il n’eut plus prise sur l’air, puis sa bouche se mit à crier le nom de son père et il fut englouti dans la mer azurée, qui tira de lui son nom”... Waouwwww !… C’est d’Ovide, extrait de Métamorphoses, Livre VIII, écrit vers 225-230… Pourquoi je vous écris cela ? Parce que le 6 février dernier, alors que les salariés de sa société faisait décoller de Floride la fusée Falcon Heavy, l’entrepreneur américain Elon Musk rappelait son ambition d’envoyer les premiers touristes spatiaux contourner la Lune avant la fin de l’année 2025.
C’est la première étape avant une colonisation de Mars annoncée déjà annoncée en 2024 et re-prévue pour “pluche tard”... Cet exploit technologique fut au moins tout autant, sinon davantage, une opération de communication rondement menée qui permettait au patron de Space X et de Tesla d’entretenir sa réputation de “visionnaire” et de s’inscrire du même élan dans la lignée des utopies futuristes. Depuis qu’au milieu du XVIIIè siècle Julien Offray de la Mettrie comparait le corps humain à une machine alors que les prémisses de l’industrialisation encourageait le progrès technique et l’invention de nouvelles machines, jusqu’à la floraison actuelle d’écrits sur l’homme augmenté et le transhumanisme (qui ne seront pas abordés ici ).
Les rapports de l’homme à la machine (en ce cas ici aux Hot Rod’s) ont suscité bien des commentaires. Ils ont nourri bien des peurs et des espoirs. Le futur fantasmé en paradis technologique par les uns et en enfer par les autres a ainsi donné naissance à son lot d’utopies et de dystopies, mais aussi de contre-utopies chez ceux qui ont voulu opposer à cet avenir annoncé de désordre et de servitudes un passé idéalisé et mythifié de sociétés sans machine… et sans Hot Rod’s… Ces horizons possibles ont abondamment inspiré la littérature et le cinéma, notamment – mais non exclusivement – le genre naissant au XXè siècle de la science-fiction.
A cet égard, l’univers dystopique des romans de Philip K. Dick a de nombreuses fois été repris par des réalisateurs, ceux de Blade runner ou Total Recall par exemple. Economistes, ingénieurs, hommes politiques ou religieux se sont également emparés du sujet et de ses enjeux. Car, en effet, bien qu’elles se parent volontiers des habits de la neutralité, les narrations sur les révolutions – industrielles au XIXè siècle, et du numérique aujourd’hui – sont bien des discours politiques. Elles portent des conceptions de la société autour desquelles libéraux, socialistes, conservateurs ou réactionnaires se sont affrontés. La portée essentielle (ou existentielle, c’est selon), du débat n’a pas échappé à tout ceux pour qui sont loin d’être neutre.
Pour eux, la technique questionne la place de l’homme dans le monde. L’ambition de cette brève synthèse est de remettre en perspective historique les discours et commentaires technophiles et technophobes autour de l’homme et la machine incluant les Hot Rod’s . Comme il ne saurait être question d’en réaliser un panorama exhaustif dans cet article qui risque d’être trop long (mais il n’apparait à lire que pour les abonnés, ce qui diminuera drastiquement les critiques d’incultes) Mes quelques lignes privilégieront quelques auteurs… L’homme et la machine sont une conjonction de rêves d’ingénieurs, simultanément des cauchemars d’ouvriers.
Avec l’industrialisation de l’économie européenne au XIXè siècle, la confiance dans les machines et la critique du machinisme se développent en parallèles, se croisent, s’entremêlent et se répondent. La figure nouvelle de “l’ouvrier-machine” par exemple, suscite des usages contradictoires parmi les économistes comme parmi les artisans et les ouvriers . Pour les uns, cet “ouvrier-machine” est l’expression de l’abrutissement des ouvriers assignés au service des machines et dépossédés de leur travail, mais pour d’autres il est au contraire une quintessence du travail dont la machine est devenue le prolongement, voire le perfectionnement, du corps ouvrier à l’ouvrage.
Cette perception idéalisée trouve une suite, dans le courant du XIXè siècle, parmi ces ingénieurs qui rêvent d’optimiser le rendement du travail ouvrier par une organisation scientifique du travail. Avant Taylor et Ford, l’ouvrier comparé à une machine à vapeur devient un “moteur-humain” dont le rendement énergétique doit pouvoir être étudié selon les principes de la thermodynamique. Si cette thermodynamique humaine, étudiée par exemple par Gustave-Adolphe Hirn au milieu du XIXè siècle, reste purement théorique, au début du XXè siècle les travaux de physiologie du travail sur la “machine humaine” débouchent sur des recommandations concrètes à propos de l’organisation du travail comme les systèmes Amar (France) et Taylor (outre-atlantique).
Pour les ouvriers, tels ceux de Renault qui se mettent en grève en 1913 contre l’introduction dans leur usine de la “fameuse méthode Taylor”, ces rêves d’ingénieur pour domestiquer leur travail ont tout d’un cauchemar, d’une dystopie. Ces ouvriers mécaniciens de Renault accusent le chronométrage de réduire l’ouvrier à “l’état de brute” jusqu’à ce qu’une usure prématurée ne les conduisent au cimetière. Cet abrutissement de l’homme asservi par la machine est également la critique adressée au fordisme par Chaplin dans la désormais célèbre scène des Temps moderne où Charlot est littéralement happé par la chaîne de production.
C’est lui encore qui est pointé dans la formule “métro, boulot, dodo” inspiré d’un poème de 1951 de Pierre Béarn où celui-ci dépeint le morne jour des couleurs d’usine où le travailleur pointe pour gagner ainsi son salaire. Dès le début du XIXè siècle, chartistes, luddistes et premiers socialistes se sont inquiétés des excès d’un développement mal maîtrisé du machinisme. Imprégné de la lecture de ces prédécesseurs, tout en prétendant les dépasser dans la mise au point d’un socialisme scientifique, l’allemand Karl Marx décrivant l’exploitation des travailleurs, hommes, femmes et enfants , par le capital investi dans les machines. La machine dévalorise le travail qualifié des ouvriers et artisans qui tombent dans le prolétariat et les familles ouvrières.
Celles-ci sont en effet réduites à placer les enfants au travail sont détruites par cette logique aliénante. La lutte des ouvriers de Renault contre la diffusion de l’organisation scientifique de leur travail se situe dans le contexte d’une Troisième République, économiquement libérale, faiblement à l’écoute de leurs revendications et à la politique sociale modeste, mais acquise aux bienfaits de la science et du progrès technique, autrement dit au scientisme. Les manuels scolaires de cette période inscrivent scientifiques et inventeurs dans le panthéon du roman national et glorifient un progrès scientifique et technique libérateur. Les jeunes enfants doivent apprendre à aimer leur patrie et la République qui diffuse le progrès jusque dans les campagnes.
Mais c’est au seul profit de ses citoyens… Français, mais aussi Anglais, Belges, Allemands et Néerlandais, sûrs de la supériorité de leur culture se proposent d’apporter leurs machines et le progrès technique aux mondes extra-européens, ou plutôt l’impose dans la colonisation. Le colonisateur justifiait l’appropriation des terres en apportant l’électricité et le chemin de fer aux peuples réputés mineurs d’Asie et d’Afrique. Ailleurs en Europe, notamment en Italie, les artistes futuristes comme Filippo Marinetti exaltent la vitesse et les machines jusqu’à assumer leur potentiel de violence au risque de passer a posteriori pour des prophètes de malheur.
En effet, quelques années plus tard seulement, la Première Guerre mondiale ne tarde pas à démontrer la puissance destructrice et meurtrière des machines de guerre des sociétés industrielles. En se découvrant mortelles, comme l’affirma Paul Valéry en 1936, les civilisations devaient brutalement renoncer à l’utopie scientiste d’un progrès technique conduisant l’humanité vers le bonheur. Machines et robots : grande et petite peur des conservateurs… L’imprimeur hollandais de La Mettrie avait semble-t-il bien mesuré la charge morale, religieuse et politique du sujet. Sans doute pour se prémunir des foudres de la censure et de l’Eglise, il fait précéder le texte de “L’Homme-Machine” d’un avertissement dans lequel il évoque toutes les tentatives pour renverser la religion.
Et, dérision, il se demande ensuite : “Pourquoi être si attentif, et si alerte à supprimer les Arguments contraires aux Idées de la Divinité et de la Religion?”… Puis, prenant prudemment ses distances avec eux, il compare les Athées à des Géants qui voulurent escalader les cieux et auront toujours le même sort… Quoique pour des raisons différentes des ouvriers briseurs de machine, de certains socialistes utopistes ou a fortiori des marxistes, les milieux chrétiens, qu’ils soient catholiques ou protestants en Europe de l’Ouest, s’inquiètent aussi des développements du machinisme. C’est parmi eux que se construit une critique antimoderne de la machine, romantique ou conservatrice, voire franchement réactionnaire.
L’écrivain et critique d’art anglais John Ruskin propose une critique, plus morale qu’économique, du capitalisme industriel libéral qui s’éloigne de l’éthique du travail qu’il attribue aux anciennes corporations de métiers médiévales. Son compatriote Samuel Butler invente un univers dystopique où les machines finiront fatalement par prendre le dessus sur les hommes, sauf à les détruire avant . Ces regards amers et nostalgiques portés sur ce nouvel ordre industriel qui se déploie sous leurs yeux conduit une partie de ces auteurs vers des contre-utopies qui opposent à un futur mécanisé le passé idéalisé d’un travail manuel. Ces utopies peuvent être ainsi qualifiées de réactionnaires…
En effet, elles proposent de réagir à un présent qu’elles rejettent et à un avenir qu’elles redoutent par un retour à la tradition héritée du passé. Elles inspirent la propagande, parfois plus que la réalité des politiques économiques, des régimes autoritaires traditionalistes du XXè siècle : le régime de Vichy en France, l’Espagne de Franco, l’Estado novo du Portugal de Salazar . L’artisan devient la figure idéale du travailleur manuel mais c’est un artisan qui n’existe plus guère que dans l’imaginaire des traditionalistes qui négligent la réalité de l’évolution d’un artisanat qui s’est adapté et a adopté les machines. Au milieu du XXè siècle, l’écrivain catholique Georges Bernanos va alors déplorer vigoureusement le “moderne Messianisme” de l’homme des machines.
Il souligne que cet homme des machines place le progrès dans la technique plutôt que dans l’homme . Le monarchiste, qui a rompu avec les milieux maurassiens dès avant la publication des Grands cimetières sous la lune et refuse l’étiquette de conservateur, dénonce le cupidité des imbéciles asservis à l’efficacité de ce que les machines peuvent produire et appelle à une révolte de l’Esprit contre la fascination pour la technique du capitalisme anglo-saxon. Ce n’est guère avant la fin du XXè siècle que Bernanos commença à être considéré comme un précurseur de la décroissance ou de l’écologie, notamment par quelques auteurs catholiques.
Dans le contexte de l’après-guerre puis de la croissance retrouvée, son livre fut largement ignoré par les tenants du productivisme qui, comme Jean Fourastié, place de nouveau dans le progrès technique “le Grand espoir du XXè siècle”. De plus, tous les intellectuels catholiques ne partagent pas l’analyse de Bernanos. Emmanuel Mounier notamment ironise sur “la petite peur” de ceux que leur siècle affole… Du productivisme aux idéologies du numérique, le productivisme fut l’utopie technicienne des “Trente glorieuses”. Les grand commis de l’Etat, dont Jean Fourastié, sont les très actifs promoteurs d’un nouveau paradigme technique qui doit moderniser la France et fonder l’expansion de son économie.
Ils multiplient les publications pour diffuser leur vision du futur de la nation. Ils s’emploient aussi à désarmer les critiques et les alternatives . Refuser la modernité techno-industrielle qu’ils construisent et préférer le passé à l’avenir, vouloir renvoyer le pays à l’âge des bougies ou des cavernes, au Moyen-âge voire à la préhistoire. A cet égard, le passéisme rétrograde de Vichy fut une référence commode pour déconsidérer les oppositions en renvoyant celles-ci au souvenir douloureux du régime honni. Les critiques du mouvement écologique naissant contre les grands projets d’aménagement des rivières, des montagnes ou des littoraux ou contre le développement du nucléaire.
Mais aussi celles des prémisses de l’agriculture biologique contre le productivisme agricole eurent ainsi bien du mal à se faire entendre . Tous passèrent ou pour de doux rêveurs déconnectés de la réalité ou pour de dangereux rétrogrades. Cette imposture fut elle aussi critiquée. Dans les années 1960, dans de vifs échanges à propos de la cybernétique par exemple, les situationnistes Henri Lefebvre et Raoul Vaneigem taxèrent les élites technocratiques du moment, Jean Fourastié et Louis Armand notamment, de “canailles cybernéticiennes” et surtout de “chiens de garde du futur au service de l’exploitation de l’homme par le capitalisme” . Les espoirs suscités par les premiers développements de l’informatique trouvent un écho dans ceux alimentés aujourd’hui par le numérique.
Depuis la fin du XXè siècle le numérique est devenu la nouvelle formule magique à la mode, le mantra du nouveau monde, la solution technique miraculeuse à tous nos problèmes . Il est le nouvel horizon d’attente de la “start-up nation” et ceux qui ne s’inscrivent pas dans cette révolution forcément incontournable se trouvent ringardisés, comme l’étaient les voies divergentes des Trente glorieuses. Il ne s’agit pas ici de mesurer les potentialités, réelles ou surévaluées, attribuées aux outils informatiques mais de ne pas être dupe de ce que les discours enthousiastes sur le numérique sont aussi prométhéennes, accolées au numérique et masquent la réalité des tensions et des conflits que ces nouvelles technologies peuvent engendrer.
La liste est longue, tels les problèmes qu’ils créent, par exemple sur l’environnement, les inégalités économiques, spatiales et sociales qui les accompagnent, la mise sous surveillance des individus et de nos libertés… A cet égard, le numérique aussi est une utopie mais qui pourrait tout aussi bien être une dystopie, selon ce que nous en ferons… Voilà pourquoi du haut de mes 76 ans ce 16 mai 2025, je reste amoureux des Hot Rods, en écrivant trop de mots, de lignes, paragraphes, chapitres et plus encore… Une détente souvent folie dans un monde d’encore plus grandes folies… J’en arrête ici, c’est déjà trop long… Vous devez relire si vous n’avez pas tout compris, c’est l’avantage de l’écrit sur les discours…
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