Le Hot Rod’32 Ford Coupe de Lisa Matranga
Attention, la lecture de cet article peut vous plonger dans un grave problème psychologique suite aux rituels de la vie quotidienne la plus élémentaire (la poignée de main, le fait de vous appeler par votre nom [justement le nom], le fait de savoir, même si d’autres l’ignorent, que vous avez un nom propre qui vous fait reconnaître comme sujet unique, etc.)…
Cette reconnaissance donne seulement la conscience de cette pratique incessante (éternelle) de la reconnaissance idéologique, mais elle ne donne nullement la connaissance du mécanisme de cette reconnaissance. Or c’est à cette connaissance qu’il faut en venir, si on veut, tout en parlant dans l’idéologie et du sein de l’idéologie, tenter de rompre avec l’idéologie pour risquer d’être le commencement d’une discussion idéologique qui ne cesse d’interpeller.
Celle-ci faisant croire constamment que nous sommes les auteurs responsables de nos idées et actes. Ainsi, selon Louis Althusser toute idéologie interpelle les individus concrets en sujets concrets, par le fonctionnement de la catégorie de sujet. Comme le montre bien Ricœur dans L’idéologie et l’utopie, ici l’interpellation se pose comme une allusion au concept théologique d’appel.
L’idéologie fonctionne de telle sorte qu’elle recrute des sujets parmi les individus, ou transforme les individus en sujets par cette opération que le philosophe appelle : l’interpellation… qui peut se représenter sous le type même de la plus banale interpellation policière de tous les jours : “Eh, vous, là-bas !”… En effet, un trauma singulier travaille inconsciemment la pensée.
Pour tout philosophe, même investi dans le Hot Rodding, les choix méthodologiques, les adhésions parfois unilatérales émanent, d’un étrange mélange entre des choix mûrement réfléchis et une effraction du réel dans l’univers psychique. A ce niveau, l’on serait tenté de se demander si le ravissement qui accompagne l’acquisition de la connaissance, pour parler en termes nietzschéens, ne serait pas, au fond, la volupté de la sécurité retrouvée.
Cette dynamique d’appropriation du monde par la pensée constitue de toute manière l’une des plus fortes caractéristiques de la dignité humaine. Nous avons tous entendu des histoires d’horreur sur l’achat d’un Hot Rod fini qui s’avère diffétent que prévu. Heureusement, l’histoire du Hot Rod Coupé Ford’32 de Lisa Matranga n’en fait pas partie. Acheté aux enchères Sotheby’s, c’était un Hot Rod noir exceptionnel.
La principale chose dont il avait besoin était un ajustement d’attitude : “La voiture avait déjà un look des années 1950”, dit Lisa, “mais du point de vue des années 2020 (phares King Bee, rétroviseurs, pneus radiaux, intérieur beige) je voulais une version plus dure des années 1950, une veste en cuir noir au lieu d’une jupe caniche… Le résultat est un dormeur d’avant-guerre…
C’est subtil à l’extérieur, mais il a beaucoup de punch sous le capot et un intérieur qui offre des surprises. Lisa a hérité du garage de son père Bob ont une collection enviable de véhicules et de Hot Rods d’époque, avec leur propre équipe (Matranga Hot Rods) pour les construire et les mettre à jour. Chris Brown de Brown Auto Design fait partie de cette équipe, et Lisa a travaillé avec lui pour donner à ce coupé Ford de 1932 un nouveau look avec un style classique.
Construit à l’origine chez Dave Crouse’s Custom Auto dans le Colorado, le coupé avait une base solide avec un châssis d’origine, un essieu abaissé de 4 pouces et des barres d’échelle Pete&Jakes avec des ressorts hélicoïdaux suspendus à l’arrière de 9 pouces. Un style plus robuste a été obtenu en utilisant des jantes en acier peint avec des enjoliveurs Ford Standard 40 et des pneus Diamondback 5.60-15 et 8.20-15 pour un râteau approprié.
Il y a beaucoup de puissance grâce à un V8 427ci Ford à petit bloc construit avec des têtes Dart, d’une admission et d’un carburateur Edelbrock, d’accessoires en aluminium à ailettes et d’un système d’entraînement d’accessoires personnalisé construit par Chris Cooper et Brown Auto Design. Les collecteurs blancs mènent à un échappement personnalisé avec des silencieux Dynomax.
Un Tremec TKO à cinq vitesses aide quant à lui, à créer une expérience de conduite fougueuse. Lisa Matranga a pu laisser la carrosserie du coupé Ford de 1932 presque tranquille. Il avait déjà une coupe supérieure de 3 pouces, un tablier d’éclaboussures et des cornes de cadre raccourcis ainsi qu’une belle peinture noire en PPG. Les phares Deuce d’origine et les rétroviseurs latéraux personnalisés de Ryan Rivers contribuaient à offrir le look d’époque souhaité.
À l’intérieur, Bill Brakman a travaillé à la main un insert de tableau de bord en cuir entourant les compteurs Classic Instruments, tandis que Gabe’s Custom Interiors a cousu une sellerie en cuir noir avec des inserts en brocart Chevrolet’57. Des détails bien pensés aident à compléter le look, tandis qu’un Air-Conditionné Vintage Air garde les choses cool.
Terminé ce printemps 2024, ce Hot rod coupé revitalisé avait non seulement l’air à l’aise dans la compétition Hot Rod de l’année, mais il s’est également avéré exceptionnellement amusant lors de la course de fiabilité. Mais Lisa a démontré une obsession pour son Hot Rod ? C’est la question qu’on pose souvent aux “Rodsgeeks”, ces passionné(e)s du Hot Rodding.
Pour certain(e)s, tout commence au volant aux alentours de 5.000t/m avec des flammes sortant des échappements, juste pour le plaisir de vivre cette mécanique en mouvement. Mais la passion ne s’arrête pas là. Pour les “Rodsgeeks”, les pieds restent sur les pédales, mais la tête, elle, est toujours dans le vrombissement du moteur. En un clin d’œil, les “Rodsgeeks” identifient un moteur… et si un doute subsiste, il lui suffit de dégainer une application.
Les Shows sont de véritables temples pour les passionné(e)s. Lisa a même confessé être attirée sexuellement par ce Hot Rod. Ce qui l’attire ? C’est la puissance brute du V8 et ses détails qu’elle admire avec une intensité particulière. Après presque plusieurs années dans une relation pour le moins insolite, Lisa a admis être “objectophile”, une personne attirée par un ou des objets.
Ces femmes et hommes peuvent ressentir des émotions profondes d’amour et d’engagement envers des objets ou des structures qui captivent leur attention. Bien que cette forme d’attirance soit considérée par les psychologues comme une paraphilie, un trouble sexuel, la majorité des “objectophiles” ne nécessite pas de traitement. En effet, cette fascination ne cause généralement pas de détresse ou de préjudice.
Lorsqu’elle a acheté ce Hot Rod elle décrit cet instant comme le plus beau de sa vie qui a été immortalisé lorsqu’elle a vue embrassant le Hot Rod : “Nous avons savouré chaque instant ensemble. Nous nous sommes embrassés, je l’ai caressé. Le garage c’est notre maison à tous les deux, un lieu où nous pouvons profiter de notre amour sans être dérangés” m’a confié Lisa…
Toujours portée par son rêve, elle s’est même installée et vit avec son Hot Rod. Lisa dans son désir de rester connecté à sa machine, a acheté plusieurs pièces détachées qu’elle conserve précieusement. Elle possède également un modèle réduit, mesurant 1m avec lequel elle s’endort après moults plaisirs tactiles que la décence la plus élémentaire m’interdit de vous narrer en détails…