Hot Rod Marmon V16 491ci LowBoyRoadster 1931
En accroissant les définitions, les contours et les frontières du concept de “Luxe Automobile”, ces adjonctions quasi-systématiques d’adjectifs rappellent que le luxe à l’aube de 2023 est devenu imprécis et surtout qu’il se vide progressivement de son sens. Les fondamentaux du luxe s’étiolent ! La floraison de nouveaux concepts ayant trait au luxe est caractéristique de notre époque baignée de multiples ambiguïtés et confusions reflétant une lente dérive des marques qui s’accrochent au luxe comme le fisc à l’argent des contribuables qui sont ainsi poussés dans une course en avant ne menant qu’à un vide abyssal.
Tous cherchent à élargir leur clientèle afin d’encore réaliser des profits qui pourtant s’étiolent au fur et à mesure que naissent de nouveaux moyens destinés à ruiner les masses, créant simultanément les germes des révolutions en cause de ces ponctions ! En dérivatif des pensées issues d’un monde en perpétuelle dégénérescence, s’auto-cultive une illusion de survie, qu’existerait quelque part une sorte d’échelle menant au Nirvana ultime du bonheur éternel et des richesses infinies… Or cela est absurde, subjectif, car rien ne fait éternellement autorité.
Les extrapolations ne sont qu’inventions qui droguent d’infinies acceptances en l’accroissement des contraintes dans l’accumulation des genres, les catégorisations antagonistes, les concepts surannés, les redimensionnements structurels sclérosants et leur subjectives compréhensions de ce que nos dictatucraties estiment fondateurs d’appartenances ! Le consensus lasse. La beauté frise l’ennui. Lassé, on pourrait tout autant l’être quant aux redondances de la production bibliographique célébrant unanimement “Les plus belles Porsche” et/ou “Les plus belles Ferrari” (qui sont parfois fort laides !)…
Alors, pourquoi ne pas célébrer plutôt le moche, le lourdingue, le kitsch, le baroque ? Le sujet, immense, mobilise les cultures automobiles les plus fournies et nourrit depuis longtemps les classements du pire. Chez Gatsby par exemple, les approches décalées abondent. Et sur l’auto-blogosphère “Facebookiène-Gatsbyiènne”, les commentaires accompagnant mes propos impertinents, rappellent que “la bagnole” demeure un sujet aussi léger que la religion ou la politique. L’humour au pays de Descartes… Mais, les choses, lentement, évoluent, l’atypique tend à copuler le génialement moche moins chic et classieux.
C’est tellement plus drôle et de longue haleine de s’intéresser aux cas les plus controversés de l’inesthétique automobile, cela apporte de surcroit la rare substantifique moelle d’un fond documentaire patiemment archivé pour vous spermettre de jouir et vivre une approche thématique et transversale qui fait tout l’intérêt des travaux (remarquables, reconnaissez-le en me remerciant en vous abonnant à GatsbyOnline) que mes dossiers et articles. A la lecture de mes divers développements les internautes saisissent en effet toute la complexité et la richesse de mes sujets.
Si la laideur automobile naît souvent de restrictions budgétaires, techniques ou sécuritaires imposées par des cahiers des charges trop contraignants, elle s’explique aussi plus simplement par de flagrantes maladresses dont l’histoire se charge d’oublier les auteurs. Protéiforme au possible, la laideur ne saurait être bêtement moche ou insipide, mais anachronique, kitsch, baroque, prétentieuse, clinquante, voire décadente. Surtout que sa valeur, éminemment subjective, évolue en fonction des modes et du temps, ce qui complique d’autant plus le jugement à postériori.
Comment apprécier aujourd’hui l’esthétique de telle automobile considérée jadis avec dédain, mais depuis promue au rang d’icône ? Comment pouvoir s’interroger sur l’inverse tendance d’icônes du temps passé sur-considérées et sur-valorisées actuellement, alors qu’elles n’ont pas changé de look et de comportement ! Autant d’absurdités, d’intrigants mystères et de comportements étranges mêlés d’insoupçonnées problématiques passionnantes que je vous invite à suivre de manière évolutive, au fil des pages !
Les discussions sur les grandes entreprises automobiles américaines incluent les mentions de Packard, Duesenberg et Cadillac, tandis que les entreprises ayant une histoire illustre comme Marmon sont souvent laissées dans l’ombre, malgré leurs énormes contributions à l’histoire de l’automobile. Des voitures telles que la Type’34 ont été les pionnières de l’utilisation de l’aluminium comme économiseur de poids dans les blocs moteurs, les carrosseries et les châssis. Le modèle 34 a contribué à consolider la réputation de Marmon dans le sport, où cette firme a réalisé des exploits célèbres.
Le record “Cannonball” d’un océan à l’autre est la victoire la plus célèbre de Marmon en sport automobile, une autre victoire est venue des mains de l’ingénieur de l’entreprise et pilote à la retraite Ray Harroun qui, au volant de la célèbre Marmon Wasp, a remporté la toute première course des 500 miles d’Indianapolis en 1911. À la fin des années 1920 et au début des années 1930, Marmon était encore mieux connu pour la construction de voitures de luxe et de haute performance pour affronter les Packard et Cadillac. Le développement de leur moteur V16 révolutionnaire a commencé dès 1927.
Mais la production n’a vraiment commencé qu’en 1931. Cadillac avait battu Marmon sur le marché avec son propre moteur V16, et Peerless travaillait sur l’un des leurs, qui n’étaient pas conçus par hasard par d’anciens ingénieurs de Marmon. Quoi qu’il en soit, le Marmon Sixteen était un moteur magnifique, une unité en aluminium de 8,0 litres (491ci) qui produisait une puissance complète de 200 chevaux, surpassant facilement la puissance des seize cylindres de Cadillac. La puissante et belle Marmon Sixteen a été produite pendant seulement trois ans et, avec seulement 390 exemplaires construits !
Cette incroyable Marmon Sixteen Low Boy Roadster de 1931 est l’une des machines les plus époustouflantes que j’ai le plaisir de présenter. Il s’agit d’une œuvre d’art construite selon les normes de finitions les plus élevées, tout en utilisant des pièces Marmon authentiques tout au long de la construction. L’histoire de cette voiture remarquable a commencé comme beaucoup de projets similaires, avec une conversation informelle entre le père et le fils qui a commencé par ; “Ne serait-ce pas cool si on construisait un Hot-Rod Marmon Sixteen qui serait le TOP ultime à cause de son moteur V16 magnifique” ?…
En tant que propriétaires de deux Marmon Sixteen, il leur était toutefois impensable de couper une voiture existante, mais un ami de la famille, qui était également un expert Marmon et propriétaire d’un grand nombre de pièces d’origines, leur a proposé son propre projet : un châssis roulant Marmon Sixteen de 1931 sans carrosserie. Sans aucune histoire réelle connue sur la voiture, et avec 90% de la carrosserie manquante, c’était la base parfaite pour se lancer dans leur projet dans risquer les critiques des puristes fanatiques Marmon, capables de les lyncher pour hérésie blasphématoire envers le dieu Marmon !…
Bien qu’il s’agisse d’un châssis abandonné avec seulement le moteur, le radiateur, un capot et deux portes, la Marmon a été transportée sous bâche sur une remorque. Une fois dans leur grange, a commencé sa transformation entre les mains du père et du fils. Le Saint-d’esprit étant “Hot Rod Garage” de Sand Springs, Oklahoma, USA. Les composants du moteur, de la chaîne cinématique et de la suspension ont tous été reconstruits et restaurés avec une attention particulière portée à chaque écrou et boulon pour assurer des finitions de classe mondiale, de niveau compétition “concours”.
Un soin particulier a été apporté à la préservation du plus grand nombre possible de composants Marmon d’origine, avec un certain nombre de nouvelles pièces achetées auprès d’experts de la marque. Au fur et à mesure de l’assemblage du châssis, les composants ont été soigneusement améliorés avec une approche traditionnelle façon Hot-Rodder. En conséquence, le moteur, le châssis, la boîte de vitesses, les freins et l’essieu arrière sont exclusivement des pièces d’origine Marmon, restaurées à la perfection et superbement présentées.
En utilisant la partie inférieure d’un véritable coupé Marmon comme modèle, une nouvelle carrosserie en acier a été fabriquée à partir de zéro pour s’asseoir sur le châssis. La peinture brun/noir “Root Beer” est hallucinante, encore une fois finie aux standards “Concours-Condition” par “Hot Rod Garage”. Les détails étonnants incluent les sangles à ressort en cuir et en acier inoxydable qui maintiennent le capot en place, le placage de qualité sur les lattes de la calandre et les purificateurs d’air pour les triples “glucides” (sic !) brisant subtilement la surface du capot.
Les poignées de porte d’origine ont été utilisées, tandis que les sièges ont été “érasés” et se manœuvrent avec des solénoïdes électriques. La voiture repose “bas et long” sur son châssis de 145 pouces, sur des roues Billet Boydd Coddington polies d’une seule pièce, fabriquées spécialement pour la voiture par EVOD à Los Angeles en utilisant les roues d’artillerie Marmon originales comme modèles. Le moteur V16 491ci est sans aucun doute la vedette du spectacle. Il est extrêmement détaillé, avec des collecteurs d’échappement sur mesure, des cache- soupapes polis et un trio de carburateurs Stromberg DDR2.
Ce chef-d’œuvre mécanique est montré au monde tétanisé… via le capot sans panneaux latéraux pour que tous puissent voir l’artisanat époustouflant. Tout le travail effectué est tout simplement magnifique, et pourtant la voiture reste complètement fonctionnelle grâce à la mécanique et au châssis d’origine restaurés de manière experte. Le cockpit est doté d’une belle garniture en cuir beige avec un plissé simple sur les sièges et les portes qui reflètent l’élégance épurée de l’extérieur. Incroyablement, le tableau de bord présente des instruments Marmon originaux dans un panneau de carénage.
Les propriétaires sont même allés jusqu’à conserver le volant et le levier de vitesses Marmon. Même les loquets et les charnières de porte sont d’origine. C’était clairement un travail d’amour à la fois ingénieux et créatif, qui rend un hommage respectueux à la voiture originale. Après son achèvement, le Hot-Rod Marmon Low Boy n’a participé qu’à un seul spectacle majeur, le Grand National Roadster Show 2011. Tous les aspects de la construction, du début à la fin, sont documentés et présentés dans un livre sur mesure. Depuis le Roadster Show, il n’a été montré que par hasard lors d’événements locaux !
Utilisé avec parcimonie, conservé dans un musée privé climatisé, il reste dans un état époustouflant, apparaissant prêt pour le spectacle et le plaisir. Il s’agit d’une œuvre d’art roulante à couper le souffle et vraiment unique qui fusionne parfaitement l’ère classique américaine avec la grande tradition américaine du Hot Rodding. Le prix est à l’avenant, soit 2 millions de US$…De vous à moi, ce Hot-Rod Marmon est au plaisir Hot-Rodder ce que les mocassins à glands et pantalons à velours côtelé sont à la séduction au masculin. Même si pourtant le moteur V16, lui donne une toute autre dimension !
Au mépris de l’actuelle chasse aux grosses cylindrées et grammes de CO2 superflus, ce Hot-Rod Marmon V16 réactualise une vieille idée : mettre le plus gros moteur possible sur une automobile. Si ce n’est pas la taille qui compte le plus (il paraît), rien ne remplace les centimètres cube. Fort du V16 l’engin va pouvoir décoiffer un crésus branché aux plus prestigieuses supervoitures. Coup médiatique assuré en aval, d’autant qu’en matière de sur-motorisation, l’imagination et la vanité humaine ont de tous temps repoussé les limites de l’ubuesque…