Son of a bitch…
“En grandissant à la fin des années soixante” m’a dit John Zick, “je lisais toujours les derniers CARtoons et j’aimais Big Daddy Ed Roth et les BIG blowers. J’étais alors au bon endroit pour bien vivre le rêve Américain, drapeau qu’on hisse à l’aube avant déjeuner et qu’on baisse chaque soir, toujours en le saluant et en murmurant que Dieu bénisse l’Amérique et nous avec, dans le bordel général du monde, vu qu’on respecte les créatures de Dieu et qu’il va se soi qu’on a l’amour de Dieu en nous en retour… Mon père a acheté ce Ford modèle A 1931 dans les années quatre-vingt et après son décès, ma mère m’a demandé si je le voulais en souvenir de lui qui avait été un bon mari honnête et travailleur pour elle et un père aimant pour moi. J’ai dit oui. Et comme j’étais alors fasciné par l’aura d’Ed Roth qui était un putain de Son of a bitch, j’ai rendu grâce au Seigneur qui m’avait placé au bon endroit pour vivre. Amen, Frenchie”...
Ouaissss… Question de point de vue. La position des États-Unis dans l’économie mondiale s’était détériorée régulièrement au cours des trois dernières décennies. Ce déclin était pourtant passé relativement inaperçu jusqu’au début des années 1980 lorsque des analyses sur les aspects économiques, politiques et sociaux du déclin américain ont commencé à paraître partout dans le monde, mais surtout aux États-Unis. Le processus est devenu encore plus évident avec la crise boursière du 19 octobre 1987, et la dégringolade du dollar qui s’est ensuivie. C’est le déclin de l’industrie qui était à la base de cette détérioration de la position, autrefois hégémonique, des États-Unis dans le système mondial capitaliste. Depuis 1986, les Etats-Unis n’étaient déjà plus les premiers exportateurs du monde: c’est la RFA qui avait la première place avec 245 milliards de dollars contre 217 milliards pour les États-Unis.
En 1948, l’industrie manufacturière des États-Unis représentait 57% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale. En 1981, elle n’était que de 21%., la CEE, puis le Japon, les pays socialistes et les nouveaux pays industrialisés (NPI) grugeaient constamment la part américaine de l’industrie mondiale et depuis 1984 leur déficit ne cessait de s’amplifier. Dans l’aérospatiale et dans l’aéronautique, qui étaient les châteaux forts de l’industrie américaine, les écarts s’inversaient. L’Union soviétique dépassait les États-Unis quant au nombre de satellites lancés (120 contre 9, en 1987), et quant à la puissance des fusées; l’Europe, avec Arianespace, et le Japon lançaient, ensemble, autant de satellites que les États-Unis. Quant à l’aéronautique, la société européenne Airbus s’était emparé de 30% du marché mondial des avions de passagers, dépassant le géant Boeing… Dieu n’était plus du coté des finances des USA…
Le solde des biens tangibles était négatif pour les USA et le déficit ne faisait que croître: 70 milliards en 1983, 100 milliards en 1984, 150 milliards en 1985, 160 milliards en 1986, 180 milliards en 1987. Le déclin économique et industriel était évident non seulement à travers les chiffres du PIB ou du commerce international, mais aussi par les données sur les investissements directs à l’étranger et sur les entreprises multinationales. Les sociétés européennes et japonaises (et même canadiennes) prenaient le contrôle de l’économie américaine. Elf-Aquitaine achetait Texasgulf… Daimler-Benz prenait le contrôle de WhiteMotors… Seagram s’emparait de Du Pont de Nemours… Nippon Kokkan achetait National Steel.. Nestlé prenait le contrôle de Carnation…Hoechst (RFA), s’emparait de Celanese… et Air liquide achetait Big Three Industries. Et de plus l’industrie américaine du ciment passait sous contrôle Européen…
C’était pire que guerre que Lafarge, les groupes Hôlderbank et la Société générale de Belgique contrôlent “le ciment de l’amérique”… Le gouvernement américain s’est alors relancé dans une guerre de plus, cette fois économique, en créant le protectionnisme volontaire non tarifaire sous menaces unilatérales de sanctions, aussi pire que ce que l’Union Européenne a infligé à la Russie pour se venger de l’affaire Ukrainiène… Y ajoutant des magouilles fabriquées comme l’affaire Lafarge… En 1986, les pratiques protectionnistes sous menaces ont porté de même façon qu’envoyer les bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki… Un arsenal de subsides à la production, de lois contre la concurrence déloyale, de réglementations et de normes industrielles particulières ont complété la panoplie de défenses pour maintenir l’industrie américaine en vie. La dévaluation monétaire a ensuite été utilisée…
C’était LE grand moyen d’augmenter la compétitivité de l’industrie américaine et ruiner le reste du monde. Mais la puissance de dissuasion militaire positionnée en appui de l’hégémonique ne doit sa suprématie (Hollande entre 1640 et 1672 ; Grande-Bretagne de 1815 à 1870 ; États-Unis de 1945 à 2020) qu’à la défaite catastrophique ou à la désorganisation économique des puissances rivales induite par les guerres fabriquées. Fort de sa suprématie, le pays hégémonique prêche le libre-échange, doit aider ses alliés, diffuser sa technologie et faire les grands frais du maintien de l’ordre. Il ouvre ses marchés et permet aux partenaires d’y accéder. En quelques décennies la Russie, la Chine et l’Inde l’ont rattrapé et la multipolarité s’est installée à nouveau permettant à la Russie d’agir pour sauvegarder ses intérêts territoriaux et les guerres commerciales, ainsi que les alliances bi et tripartites entre pays.
En somme, la multipolarité industrielle et commerciale est la situation normale, et les périodes de suprématie d’une nation sur tous les plans ne sont que des phénomènes de courte durée, essentiellement instables, comme actuellement. Les États-Unis n’ont aidé financièrement l’Europe et le Japon à se rétablir que pour des raisons géopolitiques (contenir l’expansion du communisme), tout comme ils ont partagé leur technologie avec le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan pour les mêmes raisons, en leur permettant un accès libre au marché domestique pendant des décennies. Les partenaires les ont laissé faire les grands frais militaires, que les États-Unis réclamaient à leur tour, et ont renforcé leur industrie civile. N’est-il pas une séquence qui ressemble à celle de l’Angleterre, dépassée industriellement par ses principaux concurrents et l’Inde au début du XXe siècle. Voilà pour les explications principales.
D’autres interprétations micro-économiques peuvent éventuellement apporter quelques éléments d’explication (j’ai un parti pris pour la causalité multiple et pour les explications complexes ambigües). La direction des firmes est tombée entre les mains des juristes, des comptables et des diplômés en administration. Ce sont là les spécialistes de la déduction et de l’évasion fiscales, de l’image et de la manipulation des états financiers, qui ne connaissent rien aux produits et aux méthodes de production. Chaque crise d’une industrie particulière arrive aux États-Unis comme le tonnerre dans un ciel bleu…
Ceux qui comme Papa Joe Biden et les perroquets qui commentent tout et rien sur BDSMTV qui croyaient à la suprématie permanente des États-Unis en raison de l’hégémonie militaire et de la force du dollar, ainsi que de l’Union Européenne doivent maintenant faire amende honorable…
L’hégémonie est un luxe de plus en plus difficile à assumer lorsque les déficits publics s’accumulent et que les dirigeants ont mis au point le système des commissions Covid qui a été repris/adapté pour l’Ukraine, consistant à des dons de charité faramineux en milliards venant des impôts citoyens, offerts par nos grands chefs politiques à un escroc patenté, ex-clown avec un retour de 50% aux donateurs/donatrices sur compte off-shore personnels indétectables… Même si cela plonge nos nations dans les abysses… les donateurs iront jouir de leurs méfaits dans des pays accueillants … Conclusion : quelles prédictions ? Si les tendances actuelles se maintiennent et que la guerre atomique n’est pas enclanchée, il faudrait exclure en premier lieu la reprise de l’hégémonie américaine, tout comme le remplacement des États-Unis par un quelconque rival. Faute de guerre mondiale, pas d’hégémonie.
Les États-Unis suivent la voie britannique du déclin de la Grande-Bretagne. Déclin ne veut pas dire disparition ou ruine. Seule l’URSS peut se mesurer aux États-Unis d’autant plus de la création des Brics+ par Vladimir Poutine, un groupe de dix pays : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Éthiopie… De faits, nos gouvernements ont ré-ouvert la boite de Pandore et nous en sommes à soupeser nos chances de survie aux humeurs de Donald Trump de Vladimir Poutine… Etant revenant chanceux de diverses guerres économiques dont ma pire fut celle engagée par le Groupe Michel Hommel désireux d’évincer mes magazines Chromes&Flammes au profit de Nitro au moyen d’une délation fiscale inventée en centaines de millions, j’ai pu en sortir et voir le Groupe Hommel faire la faillite qu’ils m’avaient souhaité subir… Comme quoi, rien ne se déroule jamais comme on l’espère.
Il est donc temps d’en revenir au Hot Rod qui fait l’imagerie de cet article, car tel est mon bon plaisir de vous conter des histoires de vraies vies plutôt que des jérémiades concernant une Simca Aronde jaune qui ne pourrait même pas se joindre à un reportage digne d’intérêt… Holly, la femme de John Zick, l’a full soutenu tout au long de son nouveau départ : “Elle m’a encouragé à construire la Ford de mon père pour en faire un Hot Rod. Il était en morceaux et moi j’étais dans divers états de désarroi. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Matt Backhaus chez “Street Works Hot Rods” situé à Waukesha dans le Wisconsin“… Depuis que la voiture a commencé en divers morceaux, John a pris la décision d’honorer la philosophie de la construction “à la main” et a juré qu’il n’y aurait jamais rien là-dedans qui ne soit par artisanal de ses mains. En conséquence, la plupart du temps, il a pu honorer ce genre d’engagement.
Donc, même si John avait clairement vu la direction que lui donnait son Dieu, comme si elle était tatouée dans son cerveau, lui et Matt ont dû coller des crânes ensemble. John voulait l’apparence d’un Rat Fink dont il se souvenait de son enfance, en ce compris l’odeur de Rat Fink qui devait l’accompagner. Il voulait le peindre en vert parce que c’était la couleur préférée de sa mère et qu’une grande partie du travail du métal sur mesure soit ponctuée de longues lignes de persiennes dans et autour des champs d’aluminium non peints. Il semble que le penchant nostalgique de John allait plus loin. Le numéro 77 qu’il a peint à l’arrière du Hot Rod fait référence au camion qu’il conduisait au cours d’une autre longue vie, et vous pouvez voir plus de ce sentiment en cherchant “Kolor Organic Kandy Green” sur Google resarch et avec de la chance vous verrez des œuvres d’art d’époque des années soixante à quatre-vingt-dix…
Matt a modifié la carrosserie, et coupé deux pouces sur la hauteur et l’a adaptée à un châssis Ford 32 qu’il a construit. Bien qu’il ait cédé tout le reste aux chiens de “Street Works Hot Rods”, il voulait construire le moteur lui-même en utilisant des des bizarreries et des équipements d’il y a longtemps dont un V8 Chevy small bloc, appliquant une passe en règle de 0,030 à l’alésage de 4 pouces, ce qui en faisait un 355ci. Il l’a réparé avec des pistons forgés favorables au boost, qui, combinés aux chambres de combustion de 180 des têtes Iron Eagle, donnaient un taux de compression de 9,0:1. Après avoir mélangé les bols des moulages, il les a remplis de vannes en acier inoxydable 2.02/1.60, équipé la pompe de rouleaux hydrauliques Lunati Voodoo, tous ses événements étant favorables à une vie d’induction à air pulsé. “Hé, à quand remonte la dernière fois que vous avez vu des bosses de couvercle de soupape Offenhauser ?”…
L’un des principaux principes du Hot Rodding est d’avoir un super V8, le puits sans fond d’où provient tout le reste est sans intérèt. Sans capot ni “parapluie”, le moteur a une présence indéniable, difficile de le quitter des yeux. Bien sûr, un choc peut vous saisir pendant quelques minutes, mais dans ce monde, rien ne s’en sort mieux que peaufiner la mécanique, en ce cas avec des Huffer Roots et une paire de carbus quadrupme corps Holley 660cfm empilés sur le dessus. Bien que le refroidissement soit l’affaire d’une pompe à eau électrique, le noyau du radiateur et le ventilateur Flex-A-Lite sont montés à l’arrière. Jim a choisi une légende : Gary Dyer pour construire ce monolithe, ce qu’il fait depuis les années soixante et sait une chose ou deux sur ce qui les fait tourner. Le Blower 6-71 est sous-alimenté à 9 % et produit 8 psi de pression d’admission positive. C’est strictement pour le plaisir…
John a continué l’étalage du moteur avec des en-têtes à l’ancienne de 1 pouce en acier inoxydable 304 très modernes et les a assemblés avec un tuyau croisé. Je me demande s’il lui arrive de sortir des gags et de les clouer, faisant de la musique éthérée que sa stéréo inexistante ne peut pas ? Sur le banc d’essai, le petit bloc développait une puissance de 620cv à 5 500 tr/min. Assez malade, en fait, pour une capsule qui ne pèse que 2 200 livres sur le trottoir. Oui, il y a une lueur démoniaque dans les yeux de John. Pour cet effet de glisse, le couple est transmis par un TCI 700-R4 modifié avec un corps de soupape manuel à travers un convertisseur 10 pouces fixé avec une vitesse de décrochage de 2.400 tr/min. John le pique avec un levier de vitesse Lokar. À partir de là, le bloc s’enroule autour d’un DTS de 9 pouces avec un différentiel à glissement limité, des engrenages de 3,50:1 et des arbres Moser Engineering à 31 cannelures.
Lorsque j’ai discuté avec Matt Backhaus, le Hot Rod de John Zick a commencé à avoir beaucoup plus de sens. Tout cela est devenu une aventure. Et cette chose vient d’une époque antérieure à la vôtre qui n’avez pas nos âges canoniques…Backhaus a construit un essieu avant droit incorporant une chute de 4 pouces située par des triangles fendus, comme à l’époque. Matt a dit qu’il a fabriqué un quatre bras personnalisé pour mettre l’essieu arrière et l’a soulevé avec des amortisseurs réglables QA1 et une barre anti-roulis. Si le moteur n’était pas assez polarisant, les supports d’axe Radir polis l’étaient. Backhaus a mis des skinnies de 3 pouces de large avec des skinnies Firestone Deluxe Champion 18×4.00. Il a aussi refait les freins ; des rotors Wilwood improvisés à montage sur broches personnalisées serrées par des étriers à 2 pistons venant d’une moto. La configuration arrière est restée conventionnelle.
Ce sont des des plaques Wilwood de 12,19 pouces tendues par des grappes à 4 pistons et un maître-cylindre Wilwood. Les pneus sont des “nappes à croûte à tarte” Radir de 9 pouces suspendues par des jantes magnésium Halibrand de 9 pouces de large. Earl Robinson de Street Works a conçu et construit le boyau minimaliste. Il n’a rien acheté, il a fait tout ce qu’il y avait là-dedans avec ses mains. Des panneaux d’aluminium sur les portes et un tableau de bord en aluminium de la largeur d’une voiture (avec des compteurs Stewart-Warner) coïncident avec le traitement extérieur non peint. Earl a construit les sièges à partir de zéro et les a enveloppés dans du vinyle. John pointe le nez de son Rod avec un volant Ford 40 vintage relié à un boîtier de direction Vega. Lorsque je lui ai demandé quel était son investissement dans son ’31, il n’a pas écrit de montant, sa réponse est un simple signe $. Et ce signe a maintenant une valeur.
Lors de l’Autorama de Détroit, John et son Hot Rod’31 ont reçu la coupe pour le Rod nostalgique le plus extrême. Une chose fut cependant certaine à partir de cet instant, c’est que la nouvelle vie de John Zick dans le monde moderne commençait… Voilà l’histoire et croyez bien qu’heureusement que j’ai pris le temps de vous en écrire préalablement pour vous mettre en situation de comprendre bien plus que le comment du pourquoi de ce Hot Rod…