Ecrire Hot (Rod)…
Arghloup… Youploup… Blagabop… Hot Rod, Rat Rod… Je fatigue… J’en tiens un moche, un Rat Rod avec une chiée d’une quinzaine de photos moches de ce Rat Rod moche… Le challenge étant d’en créer un article “acceptable”... J’ai d’abord passé une chouette soirée à regarder le Napoléon de Ridley Scott sur Canal+… et j’en suis sorti à presque minuit, pas mécontent, même heureux de savoir que le Joker défiant Batman avait un tel ancêtre familial sous les traits de Joaquin Phoenix, également empereur Romain du temps de Gladiator… Cool… Ensuite, le moche Rat Rod m’a torturé les méninges “Quoi en écrire ?”... Pfff ! J’ai calculé d’avoir une photo toutes les 7 lignes, il y a 20 photos, toutes de piètre qualité, ce qui représente 140 lignes de texte à créer, ce qui me parait beaucoup pour le peu à en raconter, en l’occurrence un américain migrant en Australie pour un job indéfini et qui passe ses loisirs à se construire un moche Rat Rod au pays des Kangourous, puis qui perd son job et retourne aux USA avec le Rat Rod dans un cargo… Franchement, j’ai pas la tête dans cette histoire… Je vais donc placer en plus, des photos avec des nanananas…
Elle se chevauche avec un internaute qui me demande de lui conseiller un logiciel IA gratuit afin qu’il écrive des scénarios… Et, en plus, j’ai reçu le cadeau d’un ami lecteur qui échange ses turpitudes avec les miennes sur Gatsby… un livre sur Diogène qui ne demande qu’a être lu ce week_end… Donc, après 2 heures de réflexion et l’impossibilité de dormir, j’ai tapoté ce que vous lisez et continuerez de lire après cette phrase… Celui qui retourne mes mots finira par avoir soif de l’écriture, sinon attrapera son virus ! Voilà, c’est parti… D’aucuns considèrent la pratique de l’écriture comme un acte complexe, exclusivement réservé aux écrivains, poseurs d’énigmes et manipulateurs de signes, retranchés dans leur tour d’ivoire où les muses viennent nourrir leur imaginaire. Cette représentation, avec le mythe de l’inspiration aidant, se voit sans cesse reproduite, faisant de l’écriture un acte sacré, hermétique et solitaire, inaccessible au commun des mortels qui doit se contenter de recopier babélismes, bafouillages, baragouins, bredouillages, cacographies, galimatias, pataquès et sabirs…
Les écrivains sont comme ces chevaliers efflanqués qui parcourent la littérature, pauvres et oubliés, ils ont, s’ils sont fidèles à l’honneur de bien écrire, assez de quartiers de noblesse pour sentir l’usure des mots, peut-être usés depuis longtemps, mais quel public bercé aux réseaux asociaux tels Fesses de boucs, peut s’en apercevoir ? Tout à coup, parfois, la vaine rhétorique leur apparait, tel un robinet d’eau tiède qu’ils actionnent en ajustant la température. Le résultat est de l’insignifiance drapée dans les grands mots d’un lexique d’apparat auquel manque le sens. Les politiques ont un truc, la logorrhée leur évite les polémiques. En cochant toutes les cases de l’attendu, de l’insignifiant, de la banalité, ils ne prêtent pas leur flanc aux attaques et endorment les cons. Cette rondeur n’est pas sans intérêt puisqu’elle est apaisante, mais elle pose aussi le couvercle sur les problèmes et les contradictions. Elle favorise l’unité par le lissage, remettant les difficultés à plus tard. Actuellement c’est ce dont se servent aussi les journaleux de la presse merdiatique…
Ahhhhhhhhh ! Il y a quarante ans, j’avais publié un pamphlet (déjà) coup de gueule, d’un de mes magazines : “Chers tousses, l’an 20OO approche, vous serez les derniers à connaître votre langue telle que la décrivent les grammaires classiques. Progressivement privé du soutien moral et financier des pouvoirs publics, l’enseignement du français a cédé de plus en plus de place à celui de matières plus modernes, plus utiles, comme cette science nouvelle qu’est l’informatique, par laquelle tout devra passer désormais, y compris la malnommée démocratisation du savoir. Le français ne sera plus considéré comme une matière essentielle. Les étudiants obtiendront un diplôme universitaire même s’ils seront à peu près incapables d’écrire une phrase qui se tienne, même s’ils emploieront à tort et à travers des mots et expressions dont ils ignoreront le sens, et ce, d’autant plus qu’ils auront totalement désappris de lire. Ce phénomène se produira dans un grand nombre de pays, plus particulièrement dans les pays industrialisés”….
Et ça continue : “Privés d’un enseignement approprié des fondements de leur langue maternelle à l’école, les enfants seront privés d’un outil essentiel de perception et de conception du monde. C’est ainsi que les sociétés seront plongées dans l’enfer dit de la babélisation des rapports entre les personnes. Actuaires, avocats, architectes, chimistes, comptables, économistes, ingénieurs, médecins, physiciens et autres professionnels utiliseront une langue approximative, hésitante, trébuchante, et qui, alourdie de leurs jargons respectifs, les rendra inaptes à penser juste et, partant, à parler juste. Leur incompétence linguistique se répercutera sur leur capacité de comprendre le monde, sur leur jugement et sur leur discernement, et ils auront de la réalité une vision déformée qu’ils seront incapables d’exprimer autrement que de façon déformée. La langue ne sera plus le lieu d’une convention selon laquelle les locuteurs s’entendent sur un certain nombre de règles régissant les rapports entre les mots, leur genre, leur nombre et, naturellement, leur signification et leur interprétation”…
Et ce n’est pas terminé : “La langue sera le lieu du charabialisme et du dialectalisme, elle sera le lieu de l’impérialisme de l’ignorance… Ces prédictions, lancées à une époque où la Terre des hommes se promettait à elle-même un avenir radieux, où les sociétés modernes se voyaient destinées à accéder à ce qu’il était convenu d’appeler la civilisation des loisirs, ces prophéties de malheur, faites quand l’éclosion des techniques de communication allait assurer sur le monde une ouverture telle que l’humanité n’en aurait jamais connue auparavant, n’ont pas manqué d’inspirer un grand étonnement”... Qu’en est-il donc, trente ans plus tard ? J’écris toujours… Certes, les loisirs abondent, dans nos sociétés occidentales, mais il n’est pas nécessaire de chercher longtemps pour se convaincre qu’ils sont réservés à une minorité que l’on aperçoit tantôt à bicyclette, parsemant de couleurs vives les chemins de nos campagnes, tantôt agglomérée autour d’un guide dans un musée, tantôt ébaudie devant la beauté grandiose d’une cathédrale gothique ou la splendeur d’un château de la Loire…
Mais ces gens suent sang et eau pour le plus grand bonheur de la forme physique dans ces temples du conditionnement que sont les salles d’athlétisme de haute technologie. Mais pour légitimes et nécessaires qu’ils soient, ces loisirs et autres passe-temps ne suffisent pas à faire une civilisation. Pour qu’il y ait civilisation, il doit y avoir aussi pensée. Et pour qu’il y ait pensée, il doit y avoir réflexion. Et pour qu’il y ait réflexion, il faut des idées. Et pour qu’il y ait des idées, il faut des mots. Et où trouve-t-on les bons mots nécessaires à la formulation de bonnes idées, sinon dans les bons livres ? Or les gens ne lisent pas, en tout cas, ils lisent peu de bons livres. Pourquoi ? Parce que la lecture d’un bon livre exige un effort. Elle exige aussi une formation poussée. On ne peut pas apprécier les qualités d’un bon livre, quand on n’a pas appris à lire… Lire, c’est autre chose que de déchiffrer des caractères d’imprimerie. La majorité des gens considèrent que lire n’est pas une activité, mais une perte de temps. D’ailleurs ils ne lisent pas, sauf les sous-titres (légendes) des photos…
Combien de fois n’avons-nous pas entendu l’absurdité suivante : “Il passe son temps à ne rien faire, il est toujours assis à lire”…, en parlant d’un enfant qui montre un goût particulier (quand ce n’est pas un goût jugé singulier) pour la lecture… Il en est de même pour moi : “Toujours occupé à tapoter des textes”. Bienheureux que je ne sois pas tenu d’écrire “à la plume d’oie sur des parchemins”... Or que font-ils donc tous, les “ceusses” qui ne veulent pas perdre leur temps à lire ? Eh bien! ils se vautrent devant les centaines de canaux de télévision qui les avalent deux jours entier (cinquante heures) par semaine, les statistiques sont implacables. Ces avalés donnent ainsi à la télévision plus de 20% de leur vie… Et que croyez-vous que la télévision leur sert en retour ? Un grain de beauté pour quatre-vingt-dix-neuf verrues et des Fake-news… Il y a quelqu’un qui y perd au change. Il y a quelqu’un qui y perd son temps. Et pendant ce temps, les téléspectateurs perdent rapidement l’usage de leur langue écrite, puisqu’ils ne lisent plus…
Mais ils se font contaminer ce qui leur reste de français correct par des communicateurs (journaleux, chroniqueux, anigagateurs) qui font preuve d’un relâchement indigne du métier qu’ils font, en se disant (peut-être, mais rien n’est moins sur), que le public ne mérite pas mieux ou que, de toute façon, il ne verra pas la différence avec les manipulations, erreurs, bourdes, barbarismes et autres horreurs impardonnables de la part de personnes qui font métier de dire et d’écrire… et qui ne savent même pas s’exprimer correctement qu’en baragouin… Pour une société qui prétend avoir démocratisé le savoir et la culture, ce constat est gênant et invite à conclure que c’est l’ignorance, la bêtise et la médiocrité qu’on a démocratisé, et que les “bonnes” lectures et émissions ne sont plus regardées que par un public de plus en plus restreint, écœuré par le charcutage auquel se livre impunément une publicité bruyante, vulgaire, brutale, sauvage, qui emploie une langue souvent plus que suspecte.
Cette publicité qui ose prétendre que sans elle le petit écran serait noir, grésillant de neige électronique, semble s’adresser à des débiles et des abrutis qu’il conviendrait de mener à grand renfort de vociférations cacophoniques. J’épingle une PUB pour une marque française d’automobiles, omniprésente, qui pollue les ondes et empoisonne les meilleurs moments de la télévision, pourtant si rares en présentant une hideuse bagnole avec son propriétaire cycliste qui dit qu’il est préférable d’utiliser le vélo que l’auto… Quel besoin un public qui regarde “une oeuvre” d’une si profonde médiocrité a-t-il de savoir que la prochaine arnaque des dons de charité à l’Ukraine pour acheter des armes, atteint des centaines de millions de dollars de nos impôts, dont 50% sont ristournés aux donneurs qui perçoivent en sus une autre “com” des fabricants d’armes… Absolument aucun… Quiconque autorise cela éprouve peu de respect pour l’humain…
En somme, les fonds publics ne suffisant pas, les vendeurs de freins à disques en trucnésium haut de gamme et d’ouvre-boîtes atomiques seraient justifiés de se livrer à une bastonnade effrénée des téléspectateurs. Et tandis que se poursuit la dégringolade de la qualité générale de la télévision en raison proportionnelle de l’escalade des pubs et Fake news, on assiste à la débandade de la qualité générale du français en raison proportionnelle de la montée du populisme, cette arme absolue de la conquête des cotes d’écoutes. Cercle plus vicieux serait difficile à concevoir. En vérité, les pouvoirs publics ont recours aux mêmes compagnies de publicité que les vendeurs de tous acabits qui infestent de leurs criardes annonces la vie quotidienne au temps de La fureur et des factures à payer. On ne semble pas se rendre compte, dans les officines du ministère de la Culture et des Communications, notamment, que la langue biscornue et tarabiscotée que l’on entend, ainsi que les contorsions langagières des publicitaires, ont pour effet de saper encore celle-ci…
Elle est pourtant déjà chancelante, d’une génération désarmée, désorientée. Pour qui a reçu un enseignement rigoureux de sa langue maternelle et a le bonheur d’aimer la lecture avec passion, les entourloupettes des publicitaires et les dérapages des animateurs de la radio et de la télévision sont sans effet. Molière, lui, faisait confiance à l’intelligence de son public. Bien sûr, la mise en garde ci-dessus est un pastiche du baragouin (peut-on vraiment appeler ça une langue?) qui sévit dans les milieux de l’information. Cette caricature est-elle exagérée ? Comment en est-on arrivé là ? La question a été posée tellement souvent, qu’on en est venu à ne plus entendre la réponse, laquelle, pourtant, est une évidence: on ne sait plus parler et écrire correctement le français parce qu’on l’enseigne mal, voilà tout. Nous sommes dans l’antichambre de la tour de Babel. Retenez votre souffle: l’air qu’on y respire est vicié. Le baragouin pervers qui infeste les milieux de l’information et de la communication équivaut à une maladie mortelle.
Impossible, devant un tel saccage, de ne pas songer à ces anciens beaux villages où le développement sauvage a fini par défigurer la rue principale pour en faire une artère lépreuse où se propagent dans l’anarchie la plus totale de vilaines devantures commerciales… Voilà, il est 5h52 de ce matin du samedi 25 mai 2024, j’ai eu 75 ans le 16 mai et je ne suis pas (encore) mort… Pour illustrer je vais couper la longueur de texte par le nombre de photos, qui donc ne correspondront pas aux dites photos, ce qui m’est égal… Mais j’incorpore le texte de mon internaute mi américain mi Australien… “Au moment où j’écris cet article, mon modèle A de 1931 se trouve sur un bateau quelque part au milieu de l’océan Pacifique avec tout ce que je possède dans le monde. Après plus de huit ans de vie et de travail à Melbourne, ma femme et moi sommes rentrés chez nous, à Motor City aux USA. Je pense à mon Hot Rod traditionnel noir satiné qui voyage dans son conteneur à bord de ce navire et je suis heureux de savoir que j’apporte une tranche tridimensionnelle de ma vie à Melbourne…
“Et cela jusque chez mon autre chez moi, à Détroit. Ce sont les souvenirs que cela déclenche, un rappel des personnes que j’ai rencontrées, avec qui je suis devenu ami, ainsi que de leur aide et de leur talent dans cette voiture, qui atténuent la tristesse de partir. En septembre 2005, on m’a demandé si j’étais intéressé à déménager en Australie pour deux ou trois ans. J’ai accepté immédiatement et je me suis installé à Melbourne début 2006. En plus d’avoir croisé quelques universitaires de Melbourne dans le passé, je ne connaissais personne et j’ai vraiment ressenti l’extrême distance de ma famille pendant mes premiers mois. La seule chose que vous gagnez lorsque vous laissez vos amis et votre famille derrière vous est ce bien précieux : le temps. J’ai choisi d’utiliser ce temps supplémentaire pour faire de l’exercice et créer davantage d’art. La seule chose à laquelle je n’avais jamais pensé pendant mon séjour en Australie était d’acheter un Hot Rod de style ancien. J’ai grandi autour des Hot Rods et c’était toujours sur la liste sous un jour”...
“Début 2008, j’ai décidé de prendre au sérieux un achat après avoir reçu des nouvelles de chez moi ; un de mes anciens camarades de classe est décédé subitement d’une crise cardiaque. C’était un de ces moments où la vie est courte. Je suppose que c’est une combinaison de cette nouvelle, des gens avec qui je m’entourais à Melbourne et d’une culture automobile saine à Victoria qui a transformé le “un jour” en “maintenant”. À l’origine, je cherchais un coupé ou un roadster de 1932 jusqu’à ce que je réalise que le modèle A convenait mieux à mon budget. Des proportions équilibrées, de la tôle Henry Ford et un V8 Ford Flathead étaient des éléments auxquels je tenais. Peu de temps après j’ai trouvé un coupé modèle A ’31 coupé à moteur Flathead sur le forum Web HAMB. Ses proportions ont attiré mon attention ainsi que les autres détails que je recherchais. Non seulement c’était la première fois que j’achetais un Hot Rod, mais c’était la première fois que j’achetais une voiture à partir d’images en ligne”….
“Je n’avais aucune idée de la façon dont le moteur tournait, comment la voiture roulait ou si elle pouvait même s’arrêter. Je pensais que si les proportions étaient précises, tous les autres problèmes pourraient être résolus. J’ai acheté la voiture à un moment où je ne savais pas si ou quand je retournerais à Détroit. Je pensais que si je devais retourner soudainement dans ma ville natale, je pourrais facilement vendre le modèle A en Australie. Peut-être même gagner quelques dollars. Une fois que j’ai reçu la voiture, j’ai réalisé que les proportions étaient réellement meilleures en vrai. Il y avait cependant d’autres problèmes. Essentiellement, la voiture était incomplète et il manquait la moitié du plancher. Allen Stewart a été d’une grande aide pour résoudre certains des problèmes initiaux, notamment la finition du plancher et la fabrication des tuyaux d’échappement. Ben Thomas de Rancho Deluxe a réparé le moteur et la boîte de vitesses. Il a également reconfiguré la suspension avant et la direction et remis la voiture sur la route”….
“À l’intérieur de la cabine, il a peint le tableau de bord ’36, installé un compte-tours Stewart Warner vintage et installé un frein à main Ford ’32. Le panneau de capot original du modèle A ressemblait à du fromage suisse avant que Nick Eterovic ne commence à souder d’innombrables trous aléatoires. Il a également fabriqué à la main la porte de la boîte à gants en tôle. Sans ces gars-là, la voiture ne ressemblerait pas et ne fonctionnerait pas comme elle le fait aujourd’hui. Je n’aurais pas non plus eu les souvenirs, les rires et la camaraderie. Maintenant que je retourne aux USA, le Hot Rod vient aussi et si j’ai hâte de revoir ma famille et retrouver les amis que j’ai quittés il y a près de dix ans, j’ai du mal à quitter l’Australie et, plus important encore, les gens incroyables que j’ai rencontrés et avec qui je suis devenu un ami proche.. La voiture est devenue le reflet de mon temps, de mes expériences et des relations que j’ai nouées à Melbourne. Tout aussi important, j’ai hâte de partager ces expériences et la voiture avec ma famille et mes amis à Détroit”…
Voilà… 150 lignes… Je place les photos, je relis et hop je publie…