RAY SKILLMAN ROD’32

Ray Skillman a construit une sorte d’empire multi-concessions-automobiles dans le centre de l’Indiana au cours des trois dernières décennies. Quiconque prête attention à la télévision locale d’Indianapolis est enseveli par les publicités de Ray Skillman et de son slogan accrocheur : “Où nous les empilons  ou les vendons à bas prix”... Basique ! C’est un slogan publicitaire en rapport avec les garages concurrents qui ont un grand stock parce qu’ils les vendent plus cher que Ray Skillman ! C’est crétin car le garage de Ray est aussi bourré de bagnoles que ceux qu’il dénigre… Mais ce slogan a fonctionné puisque le nom “Ray Skillman” est maintenant celui de tous les concessionnaires dénigrés car Ray les a tous acheté soit 10 concessionnaires représentant 10 marques différentes.

Bien qu’il s’agisse d’une stupide histoire impressionnante martelée en radios et TV’s locales présentant le succès en base de valeur référentielle, Ray et son fils Bill sont devenus de véritables références locales comme étant “de vrais champions de l’automobile”, des “Winners”, des vrais américains qui hissent et saluent avec tous les employés et ouvriers, chaque matin, la bannière étoilée, avec la fanfare locale en prime tous les dimanches incluant la marche jusqu’à l’Eglise ! 30 ans que ça dure, immuable ! Avec une part des profits engendrés, comme il n’y a plus aucun autre concessionnaire à acheter les Skillman père et fils ont monté une vaste collection de 100 voitures anciennes nommée “Indianapolis Ray Skillman Collector Cars” qui sont toutes à vendre ou échanger.

Les Skillman ont EN PLUS décidé qu’il était temps d’ouvrir une collection bis d’également 100 voitures appartenant à des collectionneurs qui cherchent à vendre. Du coup; hop ! un deuxième garage de voitures de collection ! Et ce n’est pas tout, les Skillman organisent des ventes aux enchères après la messe du dimanche matin. Le prétexte est de “faire tourner une partie sélectionnée des véhicules pour offrir un coup de pouce financier aux riches enchérisseurs d’Indianapolis à certaines de leurs belles voitures anciennes directement et ce directement de leur salle d’exposition”. Les voitures sont donc plus qu’une entreprise pour ce multi-concessionnaire-multi-millionnaire de longue date et résident de Center Grove (le nom du bled ou il se situe dans Indianapolis).

A l’Américaine, le schéma de fonctionnement du Barnum est simple : “Vous connaissez le nom Ray Skillman  et vous savez qu’il a acheté TOUS les concessionnaires automobiles d’Indianapolis. Vous avez sans doute vu Ray lui-même dans ses publicités télévisées au cours des 30 dernières années, et vous savez qu’il aime les empiler et les vendre à bas prix. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que Ray Skillman vit à Center Grove depuis plus de 30 ans, qu’il pilote des voitures de course sur le circuit d’Indianapolis, possède une fabuleuse collection de 200 voitures classiques qu’il a personnellement restaurées et c’est un homme qui contribue largement à la communauté”.... Imparable comme pour les élections présidentielles !

Nous avons rencontré Ray récemment à son musée de voitures classiques qui est situé derrière sa concession Ford au 1250 US 31 South, dans un immense entrepôt  de 100 voitures exposées. Il y a tout, d’une Corvette de 1954 à des Kaiser’s classiques, des Deloréan’s et même des vélos anciens. Des enseignes au néon classiques restaurées de sociétés telles que Studebaker, Texaco et Meadow Gold Ice Cream sont suspendues aux chevrons et vous donnent instantanément un sentiment de nostalgie. En se promenant avec Ray en regardant sa collection, il me dit : “Vous savez,  vous aimez ma collection, mais j’aime votre web-site GatsbyOnline et particulièrement ChromesFlammes parce que je suis passionné par les Hot-Rod’s”…

Sous le choc, je l’ai entendu me dire : “Je vous en réserve un exclusivement. Utilisez-le quelques jours. Je paye vos frais et vos nuitées. L’hôtel m’appartient.. Quand j’ai du temps libre, je vais en balade avec mes voitures. J’ai toujours été un fou de voitures”... Son association avec les automobiles remonte à l’époque où il a restauré sa première à l’âge de 14 ans. En 1960, il s’est lancé dans le  business des automobiles en ouvrant un garage dans sa ville natale d’Owensboro, dans le Kentucky. Il plus tard déménagé à Indy en 1979 pour devenir partenaire du concessionnaire Charlie Stuart Oldsmobile. En quelques années, il a acheté les 10 concessions automobiles et 15 magasins de toutes sortes autour d’Indianapolis avec 900 employés au total.

Plusieurs membres de sa famille sont fortement impliqués dans l’entreprise, notamment sa fille, un petit-fils et trois gendres. Ray a commencé à collectionner des voitures classiques au milieu des années 1980 en achetant une voiture ici et une autre là et en faisant souvent le travail de restauration lui-même. Il a construit un garage de 6 voitures dans sa maison de Center Grove pour abriter une partie de sa collection, et il en avait d’autres dispersées autour des maisons d’amis et dans ses concessions automobiles. Son passe-temps devenait clairement incontrôlable ; “C’était soit une très mauvaise habitude, soit une dépendance, soit les deux. De plus, c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à varier mes habitudes d’amasser des “collector-cars” en en vendant quelques-uns”.

Pour certaines automobiles il gagne, et pour d’autres il perd… C’est ce qui a conduit à l’ouverture d’un Musée de la voiture classique il y a environ 7 ans. Depuis lors, il a vendu des centaines de voitures classiques, généralement entre 80 et 120 par an. Certaines ne sont pas à vendre parce qu’il les a personnellement restaurées et qu’elles ont un sens pour lui. D’autres ont été restaurés trop parfaitement pour trop d’argent : “Vous savez, Patrice, j’ai des émotions mitigées, chaque fois que je vends une voiture, j’aurais aimé ne pas l’avoir vendue. Je les aime toutes. Mes clients me demandent toujours quelle est votre voiture préférée, et je réponds que cela dépend vraiment du jour et du temps qu’il fait. Si le prix proposé me convient, je vends”…

Il a continué, volubile et intarissable : “J’ai une Corvette 1957 que j’ai restaurée avec un ami qui n’est pas à vendre. Ensuite, il y a la Shelby Mustang de 1967 qui est arrivée en morceaux dans trois remorques. Après y avoir mis des milliers d’heures de travail, ce n’est pas à vendre parce que je ne peux pas en tirer l’argent que j’y ai dépensé”… Entre la qualité de la restauration et la rareté du véhicule, Ray estime qu’elle vaut 400.000 $. Donc il ne gagne pas à chaque fois : “Il s’agit en grande partie d’un travail d’amour et puis je regarde en arrière et je me demande pourquoi j’ai fait cela. Je conseillerais à tous ceux qui veulent une belle voiture de collection, de ne pas le faire vous-même ! Allez acheter la chose après que cela ait déjà été fait”...

À côté des voitures classiques se trouve une rangée d’anciennes et de nouvelles voitures de course. L’une était pilotée par les Unsers, Mario Andretti et A.J. Foyt… Ray, lui-même, a conduit les autres. Il fait des courses de dragsters et a été sur le circuit NASCAR All Pro, et il voyage beaucoup. L’été précédent il est allé à travers le pays avec son fils et son petit-fils dans des endroits comme Chicago, Las Vegas, la Californie, et ici au Lucas Oil Raceway. Il a eu sa part d’accidents au fil des ans, se brisant les bras, les côtes et le cou, mais rien ne mettant sa vie en danger. Il a également brièvement possédé une voiture Indy pilotée par Tony Bettenhausen dans l’Indianapolis 500 des années ’80. Il en est devenu propriétaire par amitié pour Bettenhausen.

Ray dit qu’il a eu de la chance dans la vie et, par conséquent, il a également contribué à la communauté de sa ville. Son don de 1.000 000 $ au département des sports de l’école Center Grove a payé les frais sportifs qui devaient entrer en vigueur et que les parents auraient dû payer. Le programme dont il est le plus fier est celui qu’ils ont lancé il y a de nombreuses années et qui s’appelait “Vêtir un enfant”. Les employés de Skillman font des dons au programme chaque semaine et l’entreprise l’égale dollar pour dollar. L’année dernière, le programme a habillé 950 enfants de la tête aux pieds : “Nous l’avons fait grâce à l’aide de tous nos employés. Nous croyons aux enfants parce qu’ils sont notre avenir et nos futurs clients, nos futurs employés. Cela fait partie de notre culture”…

En tant qu’homme d’affaires très prospère, il pourrait vivre n’importe où, mais choisit de rester ici. : “J’adore Indianapolis, j’adore Center Grove. J’aime tout ce domaine ici. Nous avons la chance, ma femme et moi, que s’il fait vraiment froid, nous pouvons aller dans un autre chez-nous où il fait chaud. Mais nous aimons les saisons. Et nous nous soucions toujours beaucoup de notre entreprise. Nous aimons nos gens. C’est amusant. Vous savez, ma mère est morte en pensant que n’avais pas de vrai travail ! Nous aimons  cette région. Nous avons une maison en Floride et une autre au Mexique, mais nous vivons ici 80% du temps. Mais nous avons la chance avec toute l’aide des 900 personnes que nous employons pour pouvoir aller dans un endroit agréable et y rester un mois par an. La retraite n’est pas ma partie…

“Je viens bosser tous les jours, mais si ma femme et moi voulons partir faire un voyage en voiture ou prendre l’avion, nous pouvons le faire, et se serait probablement mieux si je partais me reposer jusqu’à en mourir… Mais je ne le veux pas vraiment parce que c’est plus excitant et intéressant d’être au milieu de mes automobiles et c’est juste ce que j’aime faire”… Une autre chose qu’il aime faire est de se déplacer dans certaines de ses voitures classiques. Cherchez-le cet été dans une Chevrolet Bel Air décapotable 1957 remise à jour qu’il prévoit de retirer du musée et de ramener bientôt à sa maison de Floride avec lui. Vous ne pourrez pas le manquer sur la route.

Le “Indianapolis Skillman Classic Car Museum” est un petit morceau d’histoire. C’est un bijou et vaut le détour. Le musée est gratuit et ouvert au public et vous pourriez y attraper Ray. Après tout, il est accro. Concernant son p’tit Hot-Rod, il est motorisé d’un V8 350ci Tri-Power avec une boite auto  350 Turbo. La suspension arrière est à 4 bras, le pont est un Quick-Change Ford de 9 pouces. L’essieu avant et ses triangles sont des Ford 1941, les freins viennent d’une Lincoln 1939. Le radiateur est un Walker dans une calandre Ford 1932. Je l’ai utilisé pour visiter la région, dont le fameux circuit d’Indianapolis. J’avais l’idée de faire le tour des 10 concessions, mais j’ai préféré me relaxer !

Pour info en 1 clic :  Indianapolis and Greenwood New and Used Car Dealers (rayskillman.com)