Ford’33 Supercharged V8 383ci
Samedi, il est quoi ? 6h41 pas plus, pas moins non plus d’ailleurs. Je me lève avec une compagnie de CRS qui charge dans ma tête. J’ai la gerbe au bord des lèvres. La journée ne va pas être bonne mais heureusement pour moi, elle va aussi être difficile. Quelle semaine de Ouf ! Je n’ai pas arrêté une seconde. J’ai la désagréable impression qu’un troupeau de saumons fumés me lèchent les amygdales. Je rampe pour aller à la salle de bain. Hier j’ai stoppé la rédaction d’un texticule sur un Hot Rod équipé d’un compresseur…
J’ai fait light en 14 lignes de basique descriptif… C’était tellement chiant que j’ai préféré jouer avec mon Cocker Blacky, je gère mon potentiel, limité pour l’occasion, faut bien le reconnaitre. Tout ce passe à merveille,…J’ai abandonné tout espoir concernant la rédaction de quoique ce soit concernant ce Hot Rod… Je sombre graduellement dans l’hystérie, quoique non… C’est beau, mais pas des masses exaltant. Comment rallumer le feu sacré ? Comment tapoter quelques bravades lumineuses ?
Faut dire qu’au milieu de tripatouillages stériles il n’y a rien de lumineux qui m’entraine à créer un texte qui … Qui quoi donc ? La seule empreinte laissée par le visuel me fatigue… C’est grâââââve Docteur ? Voulant de plus en plus être cool et relax, quitte à laisser mes délires abscons-arty au placard, ce n’est pas plus mal, même si cela fait souvent taper a coté. Alors en tentant l’équivalent d’une simple punchline racoleuse, allais-je enfin réussir à tapoter LE texticule adéquat ? Du fun, du fun, du fun…
Bof ! Ca ne transpire pas la grosse marrade. Pourtant, la grosse claque doit arriver d’entrée, monumentale, pachydermique, imparable, apocalyptique. Rien que d’écrire cela, je sens bien le plaisir débouler en mode hystérique. C’est simple, me foutre à poil et foncer la bite au vent dans la piscine. Justement imparable vice et violence…, lever du soleil included. Je ne te parle même pas du tunnel apocalyptique vers 3min45, entre une Kawasaki Ninja H2 avec des problèmes de pot d’échappement et le camion poubelle….
Géant. Un vrai orgasme cérébral ce n’est pas banal. Un sorbet fraise en bouche je me croyais dans un porno tentaculaire japonais, totalement stimulé. Alors franchement, après ces absurdités sourdes, tu vas penser, mon Popu, que je vais surement créer un texticule encore plus con et jouissif. Sauf que le Hot Rod dont je cherche a réaliser un texte, a branché son système sur le mode sérieux et post apocalyptique. Et dieu, que c’est réussi : Ukraine détruite, cadavres partouzes, les Russes ont pris le pouvoir.
C’est lunaire et dépressif, beau à crever, bien violent, sorte de signal d’alarme en plein épisode de schizophrénie. Alors après cette intro du tonnerre, le texte concernant ce Hot Rod va être crade et barbare. Je maitrise clairement et parfaitement le sujet. La magie, elle, est bien là, quelques secondes de bonheur dans un océan de bestialité informatique. Et après la tornade vient le beau temps, la mélodie reprend ses droits, à peine blessée par le tapis de bombe précédant. Et c’est beau.
C’est pur, fragile, avec une ligne cradingue qui s’immisce sur le tout Je convie tout le bordel pour l’assaut final, une orgie lunaire et schyzo, le grondement et les robots qui se sautent tous à la gorge et copulent en hurlant… 20 secondes finales pour prier et pleurer. “De Bruyne revient enfin dans la cour des grands” tu te dis hein, mon Popu ? Et là, c’est le drame. Que ce passe t’il, quasiment plus rien ne tient la route, ça tombe dans l’inintéressant, voire la chierie sans non. Pas de fun, pas de violence mélancolique. On se retrouve avec des flatulences sans intérêts, il va vraiment falloir penser à arrêter la coke.
Je passe en mode pilotage automatique complet, en roue libre et je me déchaine à n’en plus finir. Le plaisir, c’est aussi le silence. Je pense que la majorité des internautes trouveront ça dégeulasse. Et au début, j’ai mis ma main devant la bouche en gaggant, moi aussi. Puis j’ai préservé, et je trouve ça cool. on ne kiff pas des masses. Mais on comprend le pourquoi de la génération Yolo, le cul entre deux chaises : la destruction et la putasserie. Malgré tout, on me crie de lâcher les vannes…
“Putain, De Bruyne, t’es vieux maintenant, 75 ans, bientôt le cimetière, tu as une carrière de folie, faut t’en battre les roubignoles mec. Balance le fun, le fun, le fun, des meufs en bikinis, des billets de banques, de la joie, du soleil. Que l’on se marre ! Tu kiff, tu harangues la foule, tu lèves les bras en mode Guetta, tu balances. Tu aimes entendre les gens gueuler, t’es une star”... Ouaisssss, pures débilités niaises ! Je vais publier un florilège des meilleures pintades américaines, assez peu vêtues, pré-lobotomisées avec fessiers en mouvement…
Je me disais que les États-Unis d’Amérique sont passés directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. Comment passer de George Gershwin, de Charlie Parker, d’Ornette Coleman, de Miles Davies, de Chet Backer, de Jimmy Hendrix à Taylor Swift ou Justin Bieber? Comment passer du génie aux artistes les plus nocifs de la décennie ? On retire tous les petits poils qui dépassent, la chatte est désormais bien propre et plait au plus grand nombre…
On est très loin de Courbet, c’est l’Origine du Monde revisitée par une shampouineuse qui mâchouille son chewing-gum, en disant : “Ah ben non, on peut pas laisser tout ça, c’est dégoutant !” … En sus de ces musiques de pintades épileptiques, qui se ressemblent on nous balance des têtards électrifiés. Fini les chattes velues, les ados intellectualisés qui se battaient pour une explication de texte car ils n’avaient pas la même interprétation d’un passage de “Bleu comme une orange” de Spinrad…
Finies les boîtes de nuit où l’on pouvait danser un slow langoureux avec une secrétaire venue se faire chahuter son samedi soir, le tout dans une ambiance parfumée à la Marlboro et au Cognac hors d’âge… Les aliments avaient du goût, les bites aussi. Faisons péter un vieux Dylan en boucle et allons voter contre l’Europe J’en appelle à votre sens civique, allez voter contre l’OTAN, même si vous êtes dégouté par la politique et tous ces voleurs, menteurs politiciens. Il existe un autre danger, bien plus grand que celui d’être manipulé, gageons que ça ira mieux demain !
Bien, du coup j’suis bien entouré… Allez, hop, en avant, v’la l’texte… Ouauissss ! Ce Hot Rod Ford Coupé’33 three windows a été construit à 100% par son propriétaire actuel il y a environ dix ans. Le V8 383ci stroker Chevy a été refait de A à Z par Don Maples Racing. Les pièces maîtresses sont le vilebrequin Scat série 9000, des pistons Racing, des bielles forgés et des culasses en aluminium. Le compresseur BDS est alimenté par deux carburateurs Holley à quatre corps le tout surmonté d’une prise d’air chromée.
Un distributeur MSD et un module 6AL-2 ont été installés ainsi qu’un radiateur en aluminium refroidi par un ventilateur électrique SPAL. La puissance est envoyée aux roues arrière par une transmission automatique à trois vitesses manœuvrée par un levier Lokar. Peinte en gris/vert et noir avec des graphiques de flammes vertes par Airgraphics de Farmington, au Nouveau-Mexique, la carrosserie en fibre de verre est montée sur un châssis en acier tubulaire fabriqué sur mesure.
Les jantes sont des American Racing en 18 pouces chaussées de pneus Mickey Thompson de 26×10,00 po à l’avant et de 31×18,00 po à l’arrière. Il y a des freins à disque aux quatre roues, la suspension arrière est triangulée à quatre bras avec combinés filetés réglables. L’intérieur comprend des sièges baquets personnalisés garnis d’une sellerie grise avec des coutures contrastantes, identiques à la garniture de toit, aux panneaux des portes et au coffre. Le volant est un Budnik. Une unité infodivertissement Custom Autosound a été installée.
Les vitres sont électriques et l’instrumentation est de chez VDO. Ce Hot Rod est immatriculé légalement comme Ford’33 au Nouveau-Mexique. Voilà, vous connaissez l’essentiel mes Popu’s… Pour le surplus son propriétaire est taiseux et vit isolé dans une maison en bois qu’il a fabriquée et que vous voyez en arrière plan sur quelques-unes des photos. Alors, quoi vous pensez du texte/histoire entre les photos ? Avouez que c’était cool… Un dernier effort pour votre papy (moi) faites un DON généreux pour mes œuvres. Merci…