Rich Oakley Thimble Drome Special
Bizarre Hot Rod, étrangeté surréaliste d’époque lointaine, se pourrait-il que ce soit le chainon manquant ayant généré le Hot Rodding ? Possible… Mais pas certain…Quoique à bien y réfléchir, cela se pourrait… Quel plaisir à en obtenir en pilotant ce Hot Rod monoplace ? Finalement, étant monoplace, serait-ce un Dragster destiné à réaliser des temps “stupéfiants”… Ahhhh ! oui ! La plupart des gens ne seraient pas en mesure de trouver une bonne réponse, au : “Pourquoi Rich Oakley s’est impliqué dans le croisement d’une Ford T en lui donnant préalablement le look que reprendront les voitures de course ovale surnommées “Midget’s”, typique du “Vintage” de mi-des années quarante, qui “explosera” dans années ’50”. Vous auriez tout faux… La réalité est pire… Rich Oakley en a construit trois, chacune poussant le délire un peu plus loin que la précédente.
La première, appelée “L.A. Special”, était une Ford T-Roadster configurée façon Pick-up, un réservoir d’essence au dessus des jambes des intrépides suivant la loi de la pesanteur de l’essence devant s’écouler dans le carburateur, ce qui ne se pouvait à l’arrière sans une pompe…L’engin était rouge délavé, avec des jantes brunes.. La seconde était un peu plus complexe, surnommé “As de Pique”, c’était un modèle T qui avait été rétréci en largeur pour être une monoplace, en ce sens qu’elle était un peu plus étroite que la précédente création, mais aussi longue. Elle avait été techniquement modernisée car le réservoir d’essence était positionné à l’arrière et la précieuse essence disposait d’une pompe manuelle. Le troisième véhicule qui est celui en vedette de cet article était le produit de l’évolution naturelle des deux premiers, sauf qu’il était étrangement haut…
Y avait été ajouté un peu de l’esprit “Rocketeer” pour faire bonne mesure avec l’invasion des extra-terrestre en soucoupes volantes dont on prédisait l’arrivée imminente en cause du péril communiste…. Manifestement fanatique des courses sur terre battue des années ’40, Rich a expliqué son concept comme étant l’évolution de la Miller Indy rencontrant un Roadster Dry Lakes dans une histoire d’amoures contre-nature. C’était l’aspect Science-Fictionnel préfigurant les courses Indy des années ’50, au départ d’un retour aux vraies valeurs automobiles issues du génie américain ayant créé la Ford T… Il s’est toutefois rendu compte que ce qu’il avait créé semblait provenir d’une “Frankensteinisation” de l’automobile basique et que le résultat n’était pas “parfait pour l’époque”, sans savoir de laquelle il s’agissait, mais il est retombé sur ses pieds en affirmant que sa vraie intention, c’était de s’amuser…
Ce T’ Roadster construit à partir de zéro a commencé sa vie dans le garage de Rich Oakley à Archdale, en Caroline du Nord. À l’aide de tubes ronds de 1 1/2 pouce, il a construit un châssis-cage lui permettant non seulement de fixer les panneaux de carrosserie plus tard, mais aussi d’offrir une bonne sécurité au conducteur. L’empattement était d’un peu moins de 98 pouces, et Rich a fabriqué ses propres “tiges de rayon en épingle à cheveux”, formant les suspensions, qui fonctionnaient avec des ressorts récupérés d’une Ford modèle A, assistés d’amortisseurs et d’un essieu rigide Super Bell… L’arrière était composé de tubes d’essieu Ford ’40, d’un pont quick change Dick Spadero avec un pignon de 3,48:1.Les freins archaiques étaient les mêmes tambours à l’avant et à l’arrière provenant d’une Ford’40 avec des tambours Lincoln… La direction à barre de rappel provenant d’une Ford modèle A modifiée…
N’arrivant plus à ses fins lunatiques, Rich Oakley a rangé sa troisième création au fond de son garage et a vendu les deux premières en lot de pièces de récupération… Quelques années plus tard, en septembre 1970 il fut le premier américain qui a acheté une Ford Pinto. Elle va devenir célèbre pour ses défauts de conception et la décision de Ford de ne pas les corriger afin de ne pas affecter ses bénéfices. Plus de trois millions d’exemplaires seront mis sur le marché jusqu’en 1980. Rich Oakley a décidé de l’utiliser pour terminer l’automobile de sa vie, la N°3 qui gisait au fond de son garage et pour finaliser son rêve, Rich s’est s’est fait assister par Hedgecock Racing… Rich étant un fanatiques obsessionnel des premières jantes à rayons, il a utilisé un ensemble Ford 16 pouces de couleur noire, de 1935 enveloppées de pneus Excelsior 6.00 à l’avant et de pneus Tornel 7.00 à l’arrière.
Afin d’obtenir “une bonne quantité de puissance dans un compartiment moteur conçu trop petit”, Rich a utilisé le quatre cylindres en ligne de sa Pinto de 2,3 litres (140ci) re-assemblé par Allison Machine qui l’a équipé d’un arbre à cames hydraulique Speed Pro et installé une paire de carburateurs à tirage latéral Weber 45 DCOE montés sur un collecteur Pierce tandis que les gaz sortent des collecteurs personnalisés dans des tubes d’échappement de 3-1/2 pouces (tous deux fabriqués par Rich). L’étincelle est gérée par un allumage Pro Comp avec des fils Moroso, et un carter sec d’huile a été utilisé dans la construction. Soutenu par une boîte de vitesses Pinto à cinq vitesses, le groupe motopropulseur devait permettre à produire un rapport puissance/poids décent. Sa création après tant d’années, devenait un Hot Rod inédit que personne n’aurait jamais imaginé construire et utiliser…
Rich s’est ainsi lancé dans le Hot Rodding “décalé” et exploite son propre atelier appelé “Retro Rides by Rich”. Il a re-conçu la carrosserie, qu’il a re fabriquée à partir de tôle d’aluminium 0,063. Rich possède en effet tous les bons outils pourla fabrication de tôles (une roue anglaise, un rouleau coulissant, un sac à plomb, un rouleau à billes Mittler Brothers, etc.) mais, plus important encore, il sait comment les utiliser. Pour le nez de la voiture, Rich a d’abord fabriqué un cerf en bois, puis un motif en carton pour l’entourage de la calandre, puis a fait réaliser un programme CNC par “Dan King Extreme Fabricating Machine” qui a découpé la pièce au laser dans de l’acier inoxydable. Rich a ensuite soudé les barres verticales pour constituer l’insert de calandre. Les talents de Rich en matière de pliage du métal ont également été utilisés pour l’intérieur, alors qu’il a fait son propre tableau de bord.
Il a ensuite installé des compteurs Stewart-Warner et un tachymètre Auto Meter. C’est aussi un cas classique d’essayer de fourrer 100 kilos de courses dans un sac en papier… De plus, il n’y avait pas de place ! Une fois qu’il a monté les deux maîtres-cylindres Wilwood (frein et embrayage), la direction centrale, le siège baquet en aluminium fabriqué à la main et un extincteur, il ne restait plus de place pour grand-chose. Le volant à quatre branches Speedway Motors est heureusement amovible, et c’est probablement la meilleure bonne chose en cas d’accident. Bob Hill Upholstery à Sophia, en Caroline du Nord, a fait ce qu’il fallait en matière de revêtement en vinyle noir, ce qui n’était certes pas beaucoup… Rich a réalisé la préparation de la carrosserie, et a pulvérisé une teinte rouge cardinal. Le surnom “Thimble Drome” de la voiture, le logo “Flying A” et d’autres graphiques ont été peints au pinceau par Harold Page.
“Thimble Drome” fait référence à un type de voiture fabriquée par Cox Manufacturing, basée en Californie du Sud, dans les années ’40 et ’50. Et comme les deux voitures précédentes construites par Rich utilisaient d’autres noms célèbres dans les courses de voitures d’attache (Dooling Brothers), il était logique pour lui de continuer sur ce thème. Les petits bricoles/bricolées ont toujours été populaires auprès des Hot Rodders, depuis l’époque où ils étaient utilisés dans des courses par des 100% Politiquement-incorrects qui apprécient d’être des loups solitaires dans la société. Imaginez donc roulant sur une autoroute quand il n’y a que vous et votre voiture qui roulez sans rien de particulier qui vient déranger votre confort, lorsque soudain un cet engin vous dépasse dans un vacarme infernal en laissant échapper un rideau de fumée… Voilà… Vous êtes arrivé au bout de l’article et de l’histoire. C’est ce qu’est la signification de la vie selon Rich, vraiment profiter de la conduite d’un Hot Rod Roadster 100% décalé, sentir la terre en dessous, le ciel au-dessus et la route qui s’étend jusqu’à l’horizon, droit devant…. Waouwwwww !