Toyota Corona (virus) Hot-Rod 1968…
L’humble Toyota Corona (virus) n’est pas une voiture que vous associeriez habituellement à la scène californienne du Hot-Rodding, que nenni, le modèle a été introduit (gag non sexuel mais textuel) pour la première fois en 1957 en tant que berline familiale fiable, économique et cliniquement ennuyeuse.
Parce que le Japon est un pays complètement barré, il fallait bien quelques créatifs Toyoteux ayant des problèmes de ciboulot pour inventer la Corona (virus) avant que ce soit un laboratoire de création de virus Franco-Chinois qui s’en approprie le nom. Et si l’on peut trouver quelques Corona qui font grave peur, c’est l’exemplaire en vedette de cet article qui a décroché le premier prix.
Avec sa tête de salaryman binoclard inoffensif et sa voix aigue, son propriétaire ne paie pas de mine. Pourtant, ce n’est pas le Wu-Tang qui semble attirer le bonhomme, mais le satanisme mécanisé. Il réalise, en conséquence, des productions complètement hallucinées, qu’il présente, aux gens éberlués, avec un débit ultra rapide et des intonations flirtant avec le syndrome Gilles de la Tourette, via petits cris stridents et bruits d’animaux cancéreux. Pas étonnant que le mec est fanatique du happy hardcore japonais et est sujet à des délires difficilement descriptibles.
En 1968, la Toyota Corona (virus) Mark II a été lancée avec le style de la légende italienne Battista Farina dans un de ses plus mauvais jour, c’était toujours une voiture familiale économique, mais disponible en version “Coupé-Sport” maintenant équipée d’un 4 cylindres en ligne de 1.900cc qui, couplé à l’option de boîte de vitesses manuelle à 4 vitesses “synchromesh”, pouvait mouliner son bonheur en envoyant la voiture de 1.000 kilogrammes de 0 à 90Km/h en moins de 15 secondes dans le décor ! Il est important de vous rappeler que la Corona (virus) existait à une époque où l’un des roadsters les plus populaires au monde, la MGB, pouvait gérer le même 0-90Km/h en 11 secondes !
Cette succincte révélation pour qui n’en a jamais été informé, où pour qui ce fait historique n’a aucune incidence sur sa vie de merde, n’est pas là pour définir l’inaltérabilité des chiffres, mais bien de présenter et mettre en lumières des faits, avec pour seul objectif de constituer une petite introduction analytique en espérant qu’il n’y ait pas d’imprécision, les kanjis (tel le propriétaire de la chose ici présentée) sont parfois méchants d’autant qu’évidemment, les focus sur les japonaiseries ne sont pas destinées aux chroniques automobiles…
Si le Kustom Japonais a tourné court et a préféré s’investir dans le Super-Tuning à la Fast&Furious, peu arrivent à le faire de façon pertinente. Le proprio de cette Corona (virus) a toutefois senti qu’il y avait quelque chose à exploiter dans un espace qui semblait inexistant : le Hot-Rodding japonais qui se noie méchamment dans le Sizzurp ! Pour se retrouver quasi-seul sur ce secteur on saluera l’intelligence du placement, en attendant de voir d’autres nipponeries s’engouffrer dans une brèche qui devrait parfaitement convenir aux drogués.
Au cours de décennies de production, Toyota a construit d’innombrables Corona (virus), et presque toutes ont fini par être écrasées, broyées et/ou laissées à la biodégradation naturelle sans cérémonie dans des décharges. Les Corona virus) sont un spectacle rare sur les routes maintenant alors que le marché des voitures et des motos japonaises anciennes continue de susciter la perplexité !
Il est difficile de maintenir l’orthodoxie et la pureté doctrinale dans la religion du Hot-Rodding. Juste au moment où il semble qu’un principe majeur de la théologie a été perfectionné et est infaillible, un olibrius arrive avec une voiture qui est indéniablement meilleure en raison de sa violation de l’apostat de ce principe, mais s’il y a une croyance fondamentale sur laquelle cette religion a été construite, c’est celle-ci : “Les vrais Hot-Rods ne viennent pas des Japonaiseries telles les Toyota’s”.
Toyota a vendu un tas de Corona au cours des années ’60 et ’70 alors que la société s’établissait en Amérique. Aussi ennuyeuse que moche, cette bêtise 100% consumériste était une monocoque motorisée d’un 4cyl de 1L9 développant 90chevaux par le biais d’une boîte manuelle à quatre vitesses ou d’une boîte automatique ToyoGlide vers un essieu arrière rigide fixé sur des ressorts à lames. Aussi communs que le sable dans le désert du Sahara, les Toyota Corona sont actuellement beaucoup plus rares et moins souvent vues que les Lamborghini’s.
Sachant que la structure fragile de la Corona ne pouvait pas supporter le couple du V8 Lexus que son nouveau propriétaire Kamikazé avait découvert dans une casse automobile, il a commencé par fabriquer un châssis “spatial” en acier. Le moteur a été récupéré dans une épave de Lexus SC400 ’92 et installé dans la concoction, à l’exception des collecteurs d’échappement d’origine, l’ensemble du système d’échappement a été reconstruit. Il canalise les gaz résiduaires vers le centre de la voiture, à travers un fouillis de tuyaux en X vers deux silencieux situés de chaque côté de la voiture.
Le résultat est un son très peu semblable à celui d’une Lexus et même pas à celui d’un bon gros V8 Yankee basique : Dans cette “chose”, la cacophonie des échappements est semblable aux hurlements d’un ténor enroué qui voudrait imiter le vacarme d’une vieille Kawasaki KZ1000 qui hurle sa désespérance d’en être arrivé si bas, juste derrière chacune des oreilles du conducteur. Évalué à 3X la puissance du 4 cylindre Toyota d’origine, le V8 Lexus délivre 270chevaux !
Assise sur des pneus Nitto P215/45ZR17 à l’avant et P255/50ZR17 à l’arrière coiffant des jantes Lexus IS300 peintes en bleu PPG, cette voiture ressemble plus à un Tracker modifié destiné aux pistes ovales qu’à un véhicule de loisirs pour faire des cruising’s. Théoriquement du moins ! L’intérieur est presque aussi farfelu que l’extérieur avec deux sièges de course Jaz (façon avion B17) et cinq Auto Meter à faces blanches pour surveiller ce qui se passe ou non…
Dans l’esprit des Kustom’s et Hot-Rod’s, le toit a été surbaissé et le pare-brise à basculé vers l’arrière pour s’y raccorder, les quarts de vitres et la lunette arrière ont été remplacés par des pièces en Lexan (les vitres latérales des portes ont tout juste disparu). La queue de ce poisson roulant est coiffée d’un aileron également en Lexan et de feux arrière Cadillac ’59. Enfin, le bord d’attaque de chaque aile avant, a été soudé à un morceau du capot qui a été rétréci. La résultante est une “coque de calandre” qui se trouve en avant des pneus avant qui, avec le moteur, sont exposés à l’air libre comme un Hot-Rod.
Avec son Top-Chop, ce n’est plus une voiture facile à y monter et pire à en descendre, de plus une fois à l’intérieur, les jambes du conducteur et du passager sont poussées vers l’extérieur par le large tunnel central, alors que les passages de roues AV prennent quasi tout l’espace. C’est pitre ! La conduite de biais dite “de guingois” bien évidement totalement inconfortable mais hilarante !
Cette Toyota Corona (virus) Hot-Rod est antérieure à la récente vague d’intérêt pour l’acier japonais autrement oubliable, elle a été réalisée en 2004 en Californie du Sud. Depuis qu’elle a été achevée, la Corona (virus) a été présentée à travers la Californie (où elle est légale sur la route), elle a même effectué un voyage de Los Angeles à San Francisco sans incident, à part divers conducteurs Yankee’s bons-teints (blancs) essayant de comprendre ce qu’ils voyaient.
Je vais faire simple, ce prétendu Hot-Rod est pour moi insaisissable, passant d’un genre à l’autre de manière incongrue Quand je dis insaisissable, c’est que cette création flirte avec le glauque poisseux et diverses élucubrations à la gloire de la crème des Kustomizeurs-Kamikazés alternatifs nippons, tous gravement intellectuellement torturés et déboulant de nulle-part mais convaincus qu’il leur fallait modifier leur conception des Hot-Rod’s “à l’américaine” pour s’imposer durablement dans leur jeu de manière hystérique loin de la fresque old-school classique.
Ne riez pas, car la France du Kustom s’est vautrée assez vite durant les années ’80 dans des “Kustom’s” farfelus avec des moteurs aussi puissants que des tondeuses à gazon qu’on re-découvre abandonnés depuis lors dans des décharges et terrains-vagues. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette création inhabituelle, sachez deux choses : 1° la folie des humains est sans limite… 2° cette Toyota-Lexus-Corona (virus) Hot-Rod est à vendre 35.000 $US (en Californie) depuis l’année suivant sa création…