V16 Ford T-Bucket
Les Hot Rod’s seraient-ils des bagnoles de réactionnaires ?… Waouwww ! L’interrogative question méritait d’être posée, elle l’est présentement, sous vos yeux qui, si vous l’êtes, sont soudains dilatés tandis que votre grande sale gueule béante démontrant une stupéfaction et des chicots imitant des castagnettes, présente les traits d’un ébahissement hébété… Le réactionnaire parfait est une figure imaginaire, fantasmée par la pensée des gens dits “de gauche” qui aiment à se le représenter sous les traits d’un ancêtre ronchon, misanthrope, atrabilaire, frileux, xénophobe, nostalgique d’un paradis perdu et de grandeurs déchues, vitupérant à longueur de temps l’époque désastreuse dont un sort ingrat l’a fait contemporain. Voilà pour le portrait moral, car physiquement, le réactionnaire tel qu’en lui-même, l’éternité le fige ressemblant à un mélange improbable d’un Clubman poussiéreux, vêtu de tweed usé.
Il est suintant d’irascibilité chronique, vieillard acariâtre, Alceste aigri, vitupérateur chronique, à demi clochard, ne quittant que rarement ses charentaises et son gilet de flanelle couvert de poils de chat… A l’inverse, à la barre de GatsbyOnline, ChromesFlammes et SecretsInterdits, je suis immergé dans l’hypermodernité, ayant choisi au départ de ma vie adulte (me relevant alors de Mai’68), de créer dans les milieux sous-culturés de la presse papier et de la publicité, la dissociation de ma personnalité : homme d’affaires le jour, maîtrisant les codes sociaux et asociaux de mes environnements de travail dont je sapais, la nuit, les valeurs factices, par l’exercice clandestin de la pensée via des lectures particulières : Gracian, Baudelaire, Leopardi, Schopenhauer, Nietzsche, Bernanos, Céline, Cioran, Bernhard, Debord, Muray… Ce qui dans les Eighties fera frémir certains lecteurs et lectrices et jouir les autres !
Afin d’aggraver mon cas j’ose même écrire pour disséquer le grand corps malade de la société, crevant les abcès, dégonflant les baudruches, avec la supra- clairvoyance d’un disciple de La Bruyère et le désabusement allègre d’un lecteur de Cioran. Moins désespéré que Muray, je crois encore comme en témoigne mes écrits iconoclastes (mais toniques) à la possibilité de survivre à notre modernité décadente, à la résurrection des hiérarchies verticales et à l’épuisement du puits sans fond qu’est la bêtise des bien-pensants, veules et repus, dont Nietzsche prédisait l’avènement catastrophique. Contre la résignation je tente sans cesse de sauver quelque chose de notre vieille civilisation, dans le naufrage annoncé avec un “retour au texte”… Rien n’étant à mes sens exacerbés, plus dangereux qu’un réactionnaire sans illusions, animé par un pessimisme actif…
C’est ainsi que mes texticules apparaissent couillus en comparaison des Saintes écritures “à-la-Bellu-père-et-fils” dont le style ampoulé à même ravagé Nito et consorts… Il y avait la guerre entre nous, cette foutue énorme rage qui pousse la moitié des humains, à envoyer l’autre moitié vers l’abattoir. Alors ça gênait dans les relations, forcément, une manie comme celle-là. Pour moi qui ne tenais pas du tout à prendre mon tour au cimetière ardent des batailles, le ridicule du massacre m’apparaissait. Une roublardise immense s’étalait. Cependant les lecteurs avaient peu de chances d’échapper aux stupidités, n’ayant aucune des relations indispensables pour aboutir à se faire fabriquer ou se faire construire un Hot Rod légalement immatriculé… Avant d’avoir traversé la fricassée boueuse des héroïsmes, excités, convertis, les lecteurs des deux bords opposés devenaient héroïques…
Tout marchait parfaitement en somme et ChromesFlammes était bien en train de gagner la guerre, virant vers le numérique global, c’est-à-dire le monde entier et pas que la Franchouille, quand le glas funèbre a frappé la presse-papier avec le Groupe Michel Hommel en faillite… Désolation, fin des grandes gueules et des donneurs de leçons… Certains beaux jours, à l’heure du déjeuner, je trouvais le Rédac-chef bouleversé se refusant à toucher un seul plat du repas. L’appréhension d’un malheur arrivé, d’une maladie soudaine me gagna. Je le suppliai de se fier à mon amitié éditoriale vigilante, la même qui avait tenté de sauver Jean-Lou Nory du suicide de s’être retrouvé dans son même cloaque… Il était à un cran, du désastre. Mais il s’est sauvé dans la musique, le bougre ne jouait pas de l’harmonica mais du Tuba. Essayant de le consoler, de mon mieux, nous avons souvent discuté dans le vide du web…
Sous le coup de son émotion, toujours est-il que de ce jour, il ne goûtait plus les Hot Rods que du bout des dents, qu’il ne possédait d’ailleurs plus toutes bien rangées. Cette angoisse est arrivée à lui gâter tout plaisir. Il s’est mis à dépérir… Pour lui, le Hot Rodding demeurait une espèce d’entité chevaleresque, aux contours peu définis dans l’espace et le temps. Chacun sa terreur. Cependant, comme il était musicien, je l’écoutais sans jamais le contredire. Cette espèce d’agonie différée, lucide, bien portante, pendant laquelle il est impossible de comprendre autre chose que des vérités absolues, il faut l’avoir endurée pour savoir à jamais ce qu’on dit. Mentir avec rage au-delà de l’imaginaire, bien au-delà du ridicule et de l’absurde, tout le monde s’y était mis. C’est à qui mentirait plus énormément que l’autre. Bientôt, il n’y eut plus de vérité. Le peu qu’on y trouvait, on en était honteux.
Tout ce qu’on touchait était truqué, tout ce qu’on lisait, avalait, suçait, admirait, proclamait, réfutait, défendait, tout cela n’était que fantômes haineux, truquages et mascarades. Les traîtres eux-mêmes étaient faux. Le délire de mentir et de croire s’attrape comme la gale. La meilleure des choses à faire, quand on est dans ce monde, c’est de sortir de l’attendrissement sur le sort des miteux, des petits bonshommes, des couillons de la vie, des battus, rançonnés, transpirants de toujours. Je lui ai dit que quand les grands de ce monde se mettent à aimer les miteux, c’est qu’ils vont les tourner en saucissons… C’est le signe… Il est infaillible. C’est par l’affection que ça commence. Louis XIV lui au moins, qu’on se souvienne, s’en foutait à tout rompre du bon peuple. Quant à Louis XV, du même, il s’en barbouillait le pourtour anal. On ne vivait pas bien en ce temps-là, certes, les pauvres n’ont jamais bien vécu…
Mais on ne se mettait pas à les étriper ! L’entêtement et l’acharnement qu’on trouve à nos tyrans d’aujourd’hui sont germes de révoltes Il n’y a de repos pour les petits, que dans le mépris des grands qui ne peuvent penser au peuple que par intérêt ou sadisme… Les philosophes, ce sont eux, notez-le encore pendant que nous y sommes, ce sont eux qui ont commencé par raconter des histoires au bon peuple… Lui qui ne connaissait que le catéchisme ! Ils se sont mis, proclamèrent-ils, à l’éduquer… Ah ! ils en avaient des vérités à lui révéler ! Et des belles ! Et des pas fatiguées ! Qui brillaient ! Qu’on en restait tout ébloui ! “C’est ça” ! qu’il a commencé par dire, le bon peuple... “C’est bien ça” ! “C’est tout à fait ça” ! Tout ça pour ça ! Pffff ! Il ne demande jamais qu’à mourir le peuple ! Il est ainsi… Et vive tout le monde ! Voilà au moins des gars qui ne le laissent pas crever dans l’ignorance et le fétichisme le bon peuple !
Ils lui montrent eux les routes de la Liberté ! Ils l’émancipent ! Ça n’a pas traîné ! Que tout le monde d’abord sache lire ! C’est le salut ! Nom de Dieu ! Et en vitesse ! Plus d’illettrés ! Danton n’était pas éloquent pour les prunes. Par quelques coups de gueule si bien sentis, qu’on les entend encore, il vous l’a mobilisé en un tour de main le bon peuple ! Vous souvenez-vous d’un seul nom par exemple. Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ?… Non, n’est-ce pas ?… Vous n’avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de votre crotte du matin… Voyez donc bien qu’ils sont morts pour rien ! Pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l’affirme ! La preuve est faite ! Il n’y a que la vie qui compte. Dans quelques dizaines d’ans d’ici, je vous fais le pari que cette guerre du Kustom sera complètement oubliée…
À peine si une douzaine d’érudits se chamailleront encore par-ci, par-là, à son occasion et à propos des dates des principales hécatombes dont elle fut illustrée… C’est tout ce que les hommes réussissent à trouver de mémorable au sujet les uns des autres à quelques siècles, à quelques années et même à quelques heures de distance… Proust, mi-revenant lui-même, s’est perdu avec une extraordinaire ténacité dans l’infinie, la diluante futilité des rites et démarches qui s’entortillent autour des gens du monde, gens du vide, fantômes de désirs, partouzards indécis attendant leur Watteau toujours, chercheurs sans entrain d’improbables Cythères… Si les gens sont si méchants, c’est peut-être seulement parce qu’ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs, par hasard, tous les deux ans ou presque…
C’est ainsi que pour la plupart des êtres qu’on a connus très bien. C’est le délai qu’il nous faut, deux années, pour nous rendre compte, d’un seul coup d’œil, intrompable alors, comme l’instinct, des laideurs dont un visage, même en son temps délicieux, s’est chargé. On demeure comme hésitant un instant devant, et puis on finit par l’accepter tel qu’il est devenu le visage avec cette disharmonie croissante, ignoble, de toute la figure. Il le faut bien dire oui, à cette soigneuse et lente caricature burinée par deux ans. Accepter le temps, ce tableau de nous. On peut dire alors qu’on s’est reconnus tout à fait qu’on ne s’était pas trompés de chemin, qu’on avait bien suivi la vraie route, sans s’être concertés, l’immanquable route pendant deux années de plus, la route de la pourriture. Et voilà tout… On perd la plus grande partie de sa jeunesse à coups de maladresses.
Tout se passe en efforts pour éloigner la vérité de ces lieux qui revient pleurer sans cesse sur tout le monde ; on a beau faire, on a beau boire, et du rouge encore, épais comme de l’encre, le ciel reste ce qu’il est là-bas, bien refermé dessus, comme une grande mare pour les fumées de la banlieue. Ce qui est pire c’est qu’on se demande comment le lendemain on trouvera assez de force pour continuer à faire ce qu’on a fait la veille et depuis déjà tellement trop longtemps, où on trouvera la force pour ces démarches imbéciles, ces mille projets qui n’aboutissent à rien, ces tentatives pour sortir de l’accablante nécessité, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre une fois de plus que le destin est insurmontable, qu’il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l’angoisse de ce lendemain, toujours plus précaire, plus sordide.
C’est l’âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu’on a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. Les rêves montent dans la nuit pour aller s’embraser au mirage de la lumière qui bouge. Ce n’est pas tout à fait vivant ce qui se passe, il reste dedans une grande place trouble, pour les pauvres, pour les rêves et pour les morts. Il faut se dépêcher de s’en gaver de rêves pour traverser la vie qui vous attend dehors… Contre l’abomination d’être pauvre, il faut, avouons-le, c’est un devoir, tout essayer, se soûler avec n’importe quoi, du vin, du pas cher, de la masturbation dans les SecretsInterdits, du cinéma. Lisez Gatsby/ChromesFlammes… tout ira mieux et moi aussi…
Les études ça vous change, ça fait l’orgueil d’un homme. Il faut bien passer par là pour entrer dans le fond de la vie. Avant, on tourne autour seulement. On se prend pour un affranchi mais on bute dans des riens. On rêve trop. On glisse sur tous les mots. Ça n’est pas ça. Ce n’est rien que des intentions, des apparences. Faut autre chose au résolu. Avec l’écriture, moi, pas très doué au départ, tout de même, je me suis bien rapproché des hommes, des bêtes, de tout. Maintenant, il n’y a plus pour moi qu’à y aller carrément, dans le tas, mais il faut me dépêcher Le temps n’attend pas… J’en viens (enfin) à ce Hot Rod Ford T-bucket qui a été construit par Al Mathon de Hicksville, New York, et qui est propulsé par un V16 700ci construit à partir de deux V8 Chevrolet small bloc. Respirant à travers deux carburateurs Holley à quatre corps, le V8 est doté d’un seul vilebrequin fait “maison”…
Il est soutenu par une transmission automatique. La voiture est équipée d’une carrosserie en fibre de verre et roule sur un châssis personnalisé équipé d’un essieu avant tubulaire, de freins à disque avant et de tambours combinés filetés arrière. L’équipement supplémentaire comprend un aileron avant qui sert aussi de pare-chocs, des collecteurs d’échappement polis, des jantes en alliage Weld Racing de 15 pouces avec des pneus Firestone F-560 de la série 135 à l’avant et des unités Mickey Thompson Sportsman de 33×21,5 po à l’arrière. Il y a un volant personnalisé, des instruments Stewart-Warner et une sellerie en cuir noir. Acquis il y a plusieurs années par le Petersen Automotive Museum de Los Angeles en Californie, ce Hot Rod à moteur V16 est aujourd’hui présenté en exclusivité dans GatsbyOnline + ChromesFlammes. Sachez apprécier ce cadeau… Faites un DON financier pour que survive ce Web-Site…
Al Mathon était un soudeur et instructeur de Long Island qui a construit ce roadster et son moteur avec son fils. Le V16 a été construit en découpant et en soudant deux blocs moteurs Chevrolet V8 350ci de l’arrière vers l’avant pour former une seule unité avec neuf roulements principaux. Les culasses ont été combinées de la même manière, et chaque côté comporte un couvercle de soupape à ailettes arborant l’inscription “Mathon V16”. Deux vilebrequins ont été assemblés avec un décalage de 45 degrés en une seule unité, tout comme deux arbres à cames, de sorte que chaque tour fournit huit courses de puissance séquentielles. calée sont montées . L’essieu avant tubulaire est doté d’un ressort à lames transversal, tandis que l’essieu arrière rigide est équipé de combinés filetés réglables. Le freinage est assuré par des disques ventilés à l’avant et des tambours à l’arrière.
Le cockpit est garni de cuir noir avec des accents blancs, et des tapis noirs bordent le sol. Le carénage du tableau de bord a été peint pour s’adapter à la carrosserie et un levier de vitesses Lokar a été installé. Le volant personnalisé est monté sur une colonne inclinable Ididit, et l’instrumentation Stewart-Warner se compose d’un compteur de vitesse de 160 mph, d’un tachymètre à 8 km / min et de jauges auxiliaires. Le distributeur a été fabriqué sur mesure et est relié à une boîte d’allumage Mallory HyFire. Les deux ventilateurs électriques sont montés sur un radiateur poli. La puissance est envoyée aux roues arrière par l’intermédiaire d’une transmission automatique à trois vitesses. La voiture est immatriculée en Californie comme une Ford de 1923 en utilisant le numéro de châssis d’époque T8765521 VIN… ce qui est légal aux USA… Voilà… Etes-vous acquéreur de cette merveille, pour votre salon ? Pffffffffff !