L’odeur du rêve américain ne flatte pas toujours les narines /302.500$
Avant de s’extasier devant le Hot Rod vedette de cet article, qui fut brièvement la propriété discutable de Wayne Carini, tentons de ne pas nous extasier devant “le” Wayne Carini qu’on voyait si on était accroc aux émissions TV Américaines, débiter des avis de type “Bellu père et fils”, c’est-à-dire totalement mièvres et chiants (je n’ai crainte d’un parlé/écrit franc) sur les automobiles rares et collectionnables qui étaient le sujet de son émission TV, parce que leurs proprios payaient la chaine TV et ajoutaient divers cadeaux/pots de vin à Wayne… Donc, tout ce cirque n’était qu’un “Ca$h Money” regardé et financé par qui en avait les moyens… Wayne Carini y était reconnaissable grâce à sa moustache et à sa bonne volonté légendaire de tenter de faire rouler les automobiles qu’il présentait dans diverses émissions TV entrecoupées de Pubs toutes des 3 minutes environ, présentées par groupes de 30 secondes chacune, environ…
Pour qui n’est pas abonné à des chaines de type Netflix, c’est un cauchemar répétitif qui marque la différence entre “les ceusses” ayant les moyens d’avoir des chaines payantes sans pubs et la masse qui ne l’ont pas… Donc tout est rythmé de blocs d’environ 3 minutes, des spots/pubs suivis du sujet, suivi d’autres spots/pubs, suivis du sujet, avec en plus un bas d’écran en tourniquet défilant basé sur le même principe, mais qu’avec des bandeaux/pubs en suite les uns des autres, parfois avec un titre-New sur un enlèvement d’enfant, un avion qui s’est écrasé ou un ex-président qui s’est fait tirer dessus… C’est pire si on a la malencontreuse idée de vouloir regarder un film, qui va donc être visionné en blocs de 3 minutes (environ)… Pubs, film, pubs, film, pubs, film, pubs, film, pubs… Cette dégénérescence amène à ce que les scènes de films font 3 minutes (environ), les chansons 3 minutes (environ), les sujets d’actus 3 minutes (environ)…
On en sort traumatisé donc on ne regarde plus rien…. Sauf si on à les moyens financiers de s’abonner à une chaine genre Netflix, Disney et autres. Mais là aussi ce n’est pas sans calculs… Vous vous retrouvez avec des sagas à épisodes comme “Les Vikings” en 22 saisons de 8 épisodes de 40 minutes, ce qui embarque pour 22X8X40 = 176 épisodes de 40 minutes (environ) soit 7.040 minutes ou 118 heures c’est à dire 5 jours et nuits de 24 heures… C’est l’enfer ! Qui s’y frotte finit par actionner l’avancement rapide et si on ne casse pas la TV on ne regarde que la fin, incompréhensible… De plus on finit par tout mélanger jusqu’à qu’on se rende compte que là aussi il y a arnaque d’accords avec les fabricants de ces séries qui y positionnent soit des produits en subliminal, soit qui sont payés par “les ceusses” dont on cause, par ex : l’Agence Immo de luxe, un constructeur d’horreurs et un vendeur de “collectibles”…
Donc, à-tous-les-coups on est baisé grââââve et bien profond… Je ne vais pas tout décortiquer, me contentant de Wayne Carini qui sait y faire en filouteries. Bien qu’il soit une personnalité de la télévision et la force motrice de “Chasing Classic Cars”, Wayne Carini qui reste une énigme pour le grand public, n’est en réalité que le boss d’une entreprise de restauration d’automobiles de toutes sortes pourvu qu’elles soient chères. On sait que c’est le gars avec une grosse moustache, qui dit tout et rien en blocs de 3 minutes (environ), mais peu savent qu’il a un garage de restauration de bagnoles, qu’il est né à Portland, dans le Connecticut, aux États-Unis, en 1951, d’une Madame fécondée par de Robert Bob Carini, propriétaire d’une carrosserie spécialisée en restaurations d’automobiles très chères… Mais c’est l’air de rien qu’on nous fait à tous bouffer de quoi donner envie de lui acheter des bricoles ou de lui en faire réparer…
Il s’auto-présente comme ayant une épouse aimante et ménagère qui lui a fait des enfants pour la continuation de l’Amérique et qui accompagne chaque dimanche son époux à l’office religieux avec sermon à la gloire de Dieu et de l’Amérique si pure et noble mais qui n’arrête pas de se faire agresser par des hordes de barbares jaloux, des macaques et hurluberlus païens, noirs, jaunes, arabes voire russes, en fait que des “Bougnoules”, en ce compris les maudits Français… Tout ce cinéma présentant en finale de chaque épisode, la famille Carini hissant le drapeau américain sur la pelouse de devant la propriété, en le saluant tout en en chantonnant l’hymne national… Je “connasse” tout cela car j’avais un bien immobilier en Floride entre l’Intercostal et l’Atlantique à 2 milles de chez Trump, dont j’apprends ce dimanche 14 juillet 6 heures du mat en écrivant ce texte, qu’on lui a tiré dessus en début d’un discours…
Il a manqué mourir car la balle lui a emporté un bout d’oreille… Cela devrait lui donner un tremplin pour être élu pour la seconde fois Président des USA… Mais bref, restons focalisés sur Wayne Carini qui a hérité de l’entreprise familiale en cadeau, car la carrière professionnelle de la star des merdias-autos a commencé dans la boutique de son père. Encore à l’école primaire, Wayne travaillait sur des véhicules classiques avec son père, notamment des Packard, des Ford Model A, des Lincoln et des Duesenberg…. Avant de créer son programme de TV automobile, Wayne a étudié à la Central Connecticut State University en Nouvelle-Bretagne pour devenir professeur d’art. Cependant, après avoir obtenu son diplôme, il a découvert que les emplois pour les professeurs d’art étaient rares, voire inexistants, et il a donc commencé à étudier la restauration des Ferrari’s, chez son père avec François Sicard comme mentor.
Grâce à son talent d’opportuniste, Wayne a déjà été grand maréchal au Klinberg Vintage Motorcar Festival… C’est dans le Connecticut, ne cherchez pas, contentez-vous de noter qu’il a créé d’autres émissions et a été présentateur d’autres émissions de télévision dans lesquelles il est apparu à ce jour incluant “Overhaulin” et “My Classic Car“… Jim Astrausky, le chef d’Essex Television Group Inc., est le meilleur contributeur de la fortune engrangée par Wayne Carini et lui a offert la chance de passer sans payer de temps d’antenne de son émission “Chasing Classic Cars” qui n’est qu’un ode au consumérisme rempli à 50/50 de pubs, toutes les 3 minutes, en blocs… Pfffffffffff !!!! Quant au père de Wayne, Bob, décédé en 2016 de vieillesse, il a été le cofondateur du club de restauration Model A d’Amérique et a reçu le prix d’excellence pour l’ensemble de sa carrière de l’Antique Automobile Club of America.
Il est connu pour son travail automobile et en tant que collectionneur et restaurateur de motos Honda… En réalité, c’était déjà truqué… Il a définitivement transmis son amour pour les voitures et les montagnes de dollars qu’on peut en tirer, à son fils… La Série documentaire populaire produite par l’ineffable Clint Stinchcomb, “Chasing Classic Cars” se concentre sur la recherche de véhicules de toutes les époques et leur remise en service. La série montre le processus de restauration et de vente aux enchères de chaque voiture, y compris certaines qui n’ont pas été vues en public depuis des décennies, et c’est d’un réalisme rafraîchissant dans la mesure où tous les projets génèrent des bénéfices… De nombreuses autres émissions automobiles ont été diffusées au fil des ans, mais peu d’entre elles peuvent se vanter du succès de l’émission de Wayne, qui compte plus de 20 saisons à ce jour.
Dès sa première en 2008, l’attitude pragmatique et l’expertise de Wayne ont énormément séduit le public, ainsi que son talent pour transmettre des connaissances automobiles complexes en termes simples. Il est évident que les montagnes de dollars et pas les voitures classiques, sont la véritable passion de Wayne dans la vie, ce qui rend dérangeant le visionnage . À seulement neuf ans, le jeune Wayne a eu envie de chasser des voitures classiques après avoir fait sa première course dans une Ferrari 250 SWB de 1960, l’une des mêmes voitures qu’il a poursuivies toute sa vie. Bien qu’un tel ajout soit le Saint Graal de sa collection, l’animateur ne croit pas qu’il s’emparera du véhicule insaisissable en raison de son prix exorbitant. “J’en ai restauré sept pour des clients au fil des ans, mais la carrosserie en acier coûte 5 millions de dollars et une carrosserie en alliage coûte 10 millions de dollars”, a-t-il expliqué dans une interview.
Parmi les rares trouvailles de l’émission, citons la Shelby Cobra USRRC Roadster de 1964 et la Muntz Jet de 1952, mais Wayne ne vend pas toujours aux enchères les voitures qu’il restaure pendant les tournages. Sa collection personnelle compte actuellement environ 25 véhicules, le plus ancien étant considéré comme un pick-up Ford de 1936. Étonnamment, il a également passé plus de trois décennies à économiser de l’argent et à chercher un autre véhicule de ses rêves : une Hudson Italia. C’est en fait cette recherche qui a permis à Wayne de devenir copain/copain avec Jim Astrausky, qui est décédé en 2017 après avoir été impliqué dans la série pendant près d’une décennie. Lorsqu’un journaliste du New York Times a entendu l’histoire de Wayne, il a publié un article à ce sujet intitulé “Your First Love, and Your Last Love”… Wayne a déclaré dans une interview avec ERN Live que l’émission était un documentaire…
Lorsqu’il ne tourne pas pour son émission, Wayne s’occupe de ses affaires, dont “F40 Motorsports”, un de ses ateliers de véhicules classiques, qui a accueillis beaucoup d’expositions au fil des ans sur la chaine “Chasing Classic Cars” qui est ainsi devenue l’entreprise professionnelle la plus connue du restaurateur de voitures. Parmi les autres entreprises qu’il possède et exploite, citons “Carini Carozzeria” et “Continental Auto Ltd”... Wayne et sa femme Laurie sont mariés depuis plus de vingt ans et partagent deux filles, l’aînée étant Lindsay. On ne sait pas grand-chose d’eux, mais Lindsay semble désireuse de suivre les traces de son père et a déjà été “Grand Marshall” du Vintage Motorcar Festival. La transition en douceur de Wayne vers l’ère des médias sociaux l’a rendu plus populaire que ses contemporains, car on peut souvent le trouver en train d’interagir avec ses fans, les tenant au courant des allées et venues de la série.
La rumeur court depuis longtemps que le tournage de “Chasing Classic Cars” a été interrompu en raison des problèmes financiers et juridiques de Wayne. En juin 2020, William Robert Richmond a intenté une action en justice contre “F-40 Restoration”, une des entreprises de Wayne, impliquant une réclamation pour la restitution d’un coupé Pierce Arrow de 1934 disparu (comme ma LéaFrancis)… Kari Dooley, le juge de district américain chargé de l’affaire, a déclaré : “Cette affaire représente l’un de ces cas rares mais malheureux où une des parties ayant agi de bonne foi, est condamnée à subir les pertes occasionnées par un mauvais acteur d’émissions TV qui n’est lui-même pas partie au litige, mais a raflé la mise et escroqué tout le monde”… Bien que Wayne ait gardé le silence sur le procès, il est rapidement devenu un sujet brûlant parmi les internautes et les téléspectateurs de l’émission. On a donc appris que “Chasing Classic Cars” n’était très clean…
Bien qu’initialement commercialisée comme un documentaire et bien que l’émission fasse croire que Wayne achète les voitures classiques de ses rêves à un prix plus ou moins raisonnable, les frais cachés racontent une histoire différente. Les téléspectateurs sont rarement informés de la fréquence à laquelle les propriétaires de voitures ont été parfois payés ou pas et des scènes scénarisées sont parfois utilisées pour garder les choses intéressantes. Cela dit, Wayne a avoué que toutes les voitures ne trouvent jamais d’acheteur intéressé, que c’est en réalité une arnaque… En ce qui concerne les problèmes d’argent de Wayne, de nombreuses vidéos YouTube salaces circulent en ligne, démontrent que le restaurateur de voitures est dans le rouge et lutte pour rester à flot. Dans une interview, il a déclaré que son seul souhait était que ses deux filles soient financièrement stables lorsqu’il sera mort…
Autre arnaque, le Hot Rod vedette de cet article n’a pas été fabriqué par Wayne Carini et son garage, c’est plus ou moins un désordre orchestré, à la fois physiquement et mentalement, pour toutes les personnes impliquées, depuis les premières étapes de la conception initiale jusqu’à au-delà de la onzième heure, et le moment où le produit fini a été finalement révélé et jugé. J’ai eu le plaisir d’en être témoin et observateur, et laissez-moi vous dire que le niveau d’énergie ayant alimenté l’arnaque est à lui seul est plus que suffisant pour alimenter l’hybride d’un écologiste pendant un an… Comme cadre de référence mental, imaginez un quartier général de campagne électorale présidentielle. C’est en août 2016 qu’Andy Leach et Ted Hubbard ont créé ce Hot Rod modèle A 1930 dans le but de gagner le fameux prix Riddler… Je ne sais pas si “électrique” est le meilleur mot pour décrire l’atmosphère chez Automotive Creations.
Wayne Carini n’a pas construit ce Hot Rod, la réelle vérité est que c’est nous qui voulions créer et fabriquer un Hot Rod d’une finition et d’une qualité exceptionnelle capable de gagner le fameux Riddler qui consacre le plus beau Hot Rod de l’année ce qui forcément attire une clientèle de très riches Hot Rodders qui veulent et savent payer ce qui est exceptionnel… En substance, ce qui a commencé comme un projet s’est finalement transformé en une œuvre d’art permettant à Andy Leach et à son équipe de CAL Auto Creations d’exprimer pleinement leurs talents créatifs et constructifs en six mois ! “Toutes les choses faites étaient des choses que j’avais toujours voulu faire sur un modèle A : je voulais créer une nouvelle tournure du style traditionnel qui n’avait pas été faite. Par exemple, le moteur V8 Olds 1957 remanié avec une boîte Track Master et la garniture de sol en caoutchouc qui n’est pas un matériau standard.
Tout a été conçu sur mesure et fabriqué à partir de zéro par TJ Zessin chez Atomic Machining. Quant à l’extérieur, avant de passer sous le pistolet au studio de couleur de Charley Hutton à Nampa, dans l’Idaho, la carrosserie de la Ford 1930 d’origine a été complètement transformée par CAL Auto (Leach avec ses collègues d’atelier Erik Hanson et Luke Ward). La quantité de travail effectué, de l’épissure de la peau de toit Deuce de 6 pouces avec rasage des sourcils à l’arrière à section inversée, aux portes affleurantes, etc., on peut dire que la carrosserie a été construite à partir de zéro ! Et bien sûr, il y a aussi plus de mécanique à l’extérieur, comme les phares (par Atomic), les feux arrière (par Bowler) et l’insert de calandre (par CAL Auto) portant un placage avancé brillant qui compense correctement le revêtement en poudre bronze satiné gracieuseté de Trail Coatings.
J’ai demandé à Leach ce qu’il pensait maintenant que le Hot Rod était terminé et que la date limite avait été respectée : “Je pense que mon équipe et moi avons construit le modèle A ultime pour Ted et Colleen Hubbard qui sont les clients payants… Wayne Carini s’est juste contenté de leur racheter le Hot Rod que j’avais créé et réalisé en faisant croire que c’était lui qui l’avait réalisé… C’est un fumiste, un menteur…. Ce Hot Rod a beaucoup d’attitude et d’élégance. Le nom ‘Afterthought’ est quelque chose que nous avons trouvé à la fin de la construction. La voiture n’a commencé à être une concurrente du Ridler que six mois avant Detroit. C’était une sorte de blague qui circulait que tout ce qui avait été fait après le changement pour aller à Detroit était une réflexion après coup. Et à la fin, c’est resté ! Voilà l’histoire vraie, merci de la rectifier dans ChromesFlammes et TopWheels.
Ce Hot Rod Ford Model A Custom Coupe est équipé d’un V8 Olds avec des culasses Ardun dotées de chambres de combustion hémisphériques et de soupapes en tête un concept complètement nouveau à l’époque ou ce moteur était apparu. Bien que le V8 Ardun ne se soit pas bien comporté dans les applications commerciales, étant souvent trop large, cela n’a pas empêché quelques Hot-Rodders californiens de reconnaître le potentiel de la conception des soupapes en tête sur les célèbres salines de Bonneville. Cette Ford Model A de 1930 a été apportée à Andy Leach de Cal Automotive Creations après avoir été découverte sur eBay. Ce qui a commencé comme un simple projet de construction a rapidement fait boule de neige en une création de Hot-Rod incroyablement unique qui serait présenté au concours Riddler du plus sensationnel Hot Rod de l’année..
Le moteur Olds V8 284ci est un Flathead tout en aluminium équipé d’un Blower 4-71. La carrosserie a été entièrement remaniée, à un niveau de détail incroyable, pratiquement chaque pièce étant fabriquée à la main, des portes au capot. Un toit à cinq fenêtres de 1932 a été adapté à la voiture et la carrosserie a été inversée pour donner au modèle A de 1930 les proportions d’un modèle de 1932. L’arrière de la voiture a été relevé pour lui donner une position style dessin animé. Chaque panneau de carrosserie de la voiture a été modifié pour créer une forme incroyablement unique, avec une belle finition Seafoam Green appliquée par les mains du maître peintre Charley Hutton dans son studio. Le train de roulement présente une quantité aveuglante de composants chromés et présente une quincaillerie d’inspiration art-déco.
Un superbe intérieur sur mesure conçu par Tracy Weaver de Recovery Room Interiors est fini dans le cuir le plus fin, avec des compteurs d’époque. Le thème des ailerons chromés se retrouve dans tout l’intérieur. Pour lui donner cette présence parfaite de hot rod Salt Flats, la voiture roule sur de gros et hauts pneus Firestone Coker pour évoquer la voiture qu’un lycéen des années 50 aurait possédé si les parents avaient trop d’argent ! Wayne Carini a réussi à l’acheter 100.000$ avant la vente aux enchères Barrett-Jackson Scottsdale en 2020, et c’est ainsi que ce Hot Rod a été faussement attribué à Wayne Carini… Il a atteint la somme impressionnante de 302.500 $ lors de la vente… et malheureusement Wayne Carini n’a pas été correct de raconter mensongèrement que c’était lui et son atelier qui avaient réalisé ce Hot Rod qui va vraiment au-delà de toute construction de Hot Rod’s traditionnels.
La force de la vérité en elle‐même n’est pas “contrôlée”, on s’y adapte par des calculs, tout au plus. Sur ces questions, il est sans doute possible de défendre un constructivisme plus radical encore, mais il me semble que cela ne changerait rien quant aux enjeux… Par exemple si on causait de la découverte de l’Amérique on s’apercevrait que c’est pareil que pour les racontars de Wayne Carini… Qu’en est‐il, au juste, de ces enjeux ? D’autre part, donc, et de manière
plus circonscrite, ce cas précis de la découverte de l’Amérique est singulièrement problématique quant aux liens entre l’usage contemporain de l’expression et le traitement qui est du même coup dévolu à ce qui a précédé la découverte des peuples autochtones, qui perdurent malgré le génocide pratiqué par les colonisateurs… Tout se passe comme si la postulation d’un néant, d’un vide antérieur à l’arrivée des colons Européens avait été construite a posteriori…
Et cela par des gens qui savaient très bien, en vérité, qu’il ne s’agissait là que d’un fantasme, une projection, une création, une vue de l’esprit. La découverte de l’Amérique est singulière, en effet, car même dans le récit qu’on pourrait qualifier de canonique, et peut‐être surtout dans ce récit, qui l’attribue au marin génois Christophe Colomb, travaillant pour le compte de Ferdinand et Isabelle de Castille, il est entendu que Colomb lui‐même ne croyait pas arriver, ni être arrivé, en un lieu vide, inoccupé ou inhabité. Bien au contraire ! On raconte en effet qu’il cherchait les Indes, c’est‐à‐dire une voie d’accès à une civilisation déjà connue, pour commercer. On raconte également qu’il a rencontré des autochtones dès qu’il a mis le pied à terre de ce côté‐ci de l’Atlantique. Colomb lui‐même ne semble pas avoir cru découvrir quoi que ce soit, sinon un passage vers l’Orient via l’extrême‐Occident, un geste qui n’est pas une découverte.
Il est d’autant plus tentant de rejeter entièrement cette expression “la découverte de l’Amérique”… Par‐delà ce qu’a pu croire ou écrire Colomb lui‐même, il est de surcroît généralement admis que sa méprise existe et qu’elle est risible. C’est le plus souvent sur cette base qu’on rejette l’idée même de la découverte de l’Amérique… Il est pour le moins étrange que cette idée soit simultanément répétée et critiquée, enseignée telle quelle et immédiatement amendée, jusqu’à nos jours. Cette fausse “découverte” signifie “l’entrée sur le marché”, la captation dans l’économie marchande, la capture par le capitalisme. Le doute exprimé dans la question en retour de la sentinelle de l’Amérique à l’énonciation de la volonté de découverte signale que bien d’autres choses avaient en vérité eu lieu : la prise/le vol/l’appropriation des terres, les guerres de conquête, l’exploitation, les meurtres de masse…
C’est ça, la découverte de l’Amérique. Aujourd’hui encore, on rit parfois de Colomb et de sa soi‐disant découverte. On le fait parfois en lien direct avec les luttes autochtones contemporaines, c’est‐à‐dire de manière très sérieuse. Par exemple, pour une critique incisive de la politique libérale dite “de la
reconnaissance”, notamment associée aux travaux de Charles Taylor, s’entre‐dévorent Indiens, Blancs et Métis, Mercenaires ontologiques, Capteurs d’âmes et Voleurs d’esprits. Les règles du jeu sont inégales et nous le savons tous, d’une manière plus ou moins consciente. Il n’y a pas d’Académie des Wendigos ou de Conseil des Arts des Manitous qui auraient pour mission d’imposer des préceptes aborigènes transnationaux et des codes d’éthiques chamanique afin de prévenir les appropriations morales déguisées en bonnes intentions et dont l’humanité fait son profit depuis la dérive des continents.
Quelque part entre Nitchequon, Marajo, Nuuk ou la Patagonie, il n’y a pas de juge en chef de la grande Sauvagerie imposant, sous la houlette de commissaires Sagamos désignés, des audiences publiques ainsi qu’une ou deux études d’impact pour savoir si Christophe Colomb avait le droit ou non de
découvrir le Nouveau Monde, si Jacques Cartier était autorisé, et sous quels termes, à remonter la Grande Rivière de Canada et si Pedro Cabral était justifié d’entrer à Rio sous l’autorité des Toupi‐Gouaranis ! Ils avaient bien raison, sauf que Colomb n’a jamais su ce qu’il avait découvert. Et la seule évidence qui perdure est la suivante : c’est plutôt Colomb qui a été découvert par un monde qui n’était nouveau que pour lui… C’est un beau renversement de dire que Colomb a été découvert par l’Amérique. Cela permet en effet d’énoncer que la découverte de l’Amérique, c’est l’Europe !
Pour le dire autrement, l’Europe s’est découverte elle‐même en découvrant l’Amérique comme son dehors, son extériorité, son Autre. Du même coup, l’Amérique aussi a découvert l’Europe qui se découvrait en la découvrant. Tout cela fut sans doute assez déroutant. La découverte de l’Amérique est un concept. Lorsqu’on mentionne ou qu’on fait usage de ce concept, ici, aujourd’hui, il me semble qu’on mobilise d’emblée sa dimension double, sinon multiple, de construction et de méprise historiques. Personne, à mon sens, ne croit purement et simplement que Christophe Colomb a découvert l’Amérique… bien qu’on enseigne toujours ce fait mensonger… Souvent, aujourd’hui, on rappelle que Colomb lui‐même croyait tout autre chose. Le concept de la découverte de l’Amérique est donc d’emblée plus compliqué, plus noueux et emmêlé qu’il peut sembler l’être au premier abord.
Toutefois, cette complexité est elle‐même assez bien connue. C’est cette situation particulière d’entremêlement de la simplicité et de la complexité que le médecin et écrivain Ringuet, par exemple, met en scène à la fin du premier chapitre de son essai sur Christophe Colomb et Améric Vespuce, L’amiral et le facteur, ou comment l’Amérique ne fut pas découverte… L’auteur de Trente arpents, qui allait être nommé ambassadeur du Canada au Portugal et qui avait publié “Un monde était leur empire” sur les civilisations précolombiennes, décrit d’abord l’injustice qui a fait que le continent “découvert” par Colomb fut rapidement et est encore désigné du prénom de Vespuce, qui vint pourtant après… Le titre d’occupatio est principalement invoqué dans des conflits entre puissances européennes en terre d’Amérique, sur le mode du “On y est, on y reste, trouvez‐vous un autre endroit pour vous installez”…
Le titre de la découverte, cependant, implique la légitimation de la prise de terres de l’Amérique par l’Europe. Or, ici la traduction du fait politique dans le langage juridique ne prend pas la forme d’un strict recours à l’ancien droit d’inspiration romaine, écrit en latin. Cette traduction prend plutôt la forme singulière de l’invention quasi‐simultanée d’un langage traducteur, ou du moins, elle se fait dans une langue toute récente, celle de la science moderne, qui vient comme recouvrir et relayer le langage du droit public européen, d’abord et avant tout chrétien. À cet égard, il est remarquable que le terme de “découverte” ne soit pas en latin. Voilà le seul titre juridique véritable qui reste pour un droit des gens “européos‐centriques” lorsque l’ordre spatial de la “Respublica Christiana” a été détruit et lorsque toute argumentation théologique est caduque.
Encore faut‐il, bien sûr, apprécier dans toute sa spécificité historique et morale ce nouveau concept de découverte désigné par de nouveaux termes techniques tels que “descobrimiento”, découverte, discovery. La signification du titre juridique de la “découverte” tient à la position historiquement supérieure invoquée par le découvreur face au découvert, une position qui par rapport aux habitants de l’Amérique était différente de celle face aux peuples anciens non Chrétiens Arabes, Turcs ou Juifs. Dans le droit des gens du “Jus Publicum Europaeum”, du point de vue du découvreur, la découverte en tant que telle n’est jamais légale. Ni Colomb ni aucun autre découvreur ne se sont jamais présentés avec un visa d’entré… Les découvertes se font sans l’autorisation préalable du découvert. Leur titre juridique réside donc dans une légitimité supérieure. Ne peut découvrir que celui qui jouit d’une supériorité suffisante…
On pourrait dire, en variant une formule hégélienne de Bruno Bauer : ne peut découvrir que celui qui connaît sa proie mieux qu’elle‐même ne se connaît, et qui peut l’asservir grâce à cette supériorité de la culture et du savoir… Ces propos nous mettent alors soudainement face au discours raciste‐historiciste qu’on tente assurément de conjurer lorsqu’on demande de renoncer à l’expression même, la découverte de l’Amérique, c’est d’ailleurs là un trope typiquement à la fois politique et méthodologique : “Devant l’ennemi, tout s’éclaircit d’autant plus vite qu’on le tue”.. Voilà sans doute l’un des meilleurs exemples qui soient de légitimation de la violence : c’était simplement une question de force, la prise était légitime parce que facile… Révolté par l’existence même de l’Amérique coloniale, c’est‐à‐dire par l’une de ses propres conditions d’existence, j’écris pour révéler, découvrir et exposer toute cette violence.
2 commentaires
Maître, Cet article est heureusement nuancé par vos propos sur la découverte de l’Amérique ; s’agissant de Wayne, vos lecteurs sont très heureux de savoir qu’il réussit tout ce qu’il touche et que sa moustache est parfaitement coupée, néanmoins ce personnage est trop parfait, vos lecteurs ont aussi envie de savoir qu’il est perfectible et qu’il gonfle ses devis, fraude le fisc, se masturbe en cachette… Est-ce juste français, ou bêtement humain ?
L’humour me pousse à écrire que c’est bêtement Français, mais c’est une réponse trop facile puisque vous pointez une généralité humaine qui est donc inhumainement inacceptable, quoique… Il semble que la réalité du monde et en ce cas de ce qu’on nomme “la découverte de l’Amérique” est un de ces multiples “bourre-mou” et bourre-“crâne” destinés à asseoir les inventions religieuses et les autorités auto-créées destinées à manipuler les foules. Sans aller jusqu’aux Aliens, quoique c’est possible et plus crédible que les histoires débitées dans les dits et écrits qu’on brandit aux foules, tout a du être totalement différents. J’aime assez inclure plus de réflexions potentielles à des histoires de bagnoles qui me saoulent plus souvent qu’il n’y parait, tant les histoires et descriptions d’automobiles m’ennuient… J’ai ainsi créé une évasion/élévation intellectuelle. J’évite de plus en plus les réseaux asociaux peuplés d’abruti(e)s dégénéré(e)s dont les commentaires sont un régal quant au niveau zéro qu’ils débitent, quoique parfois c’est éclairant sur la nécessité de ne pas pouvoir passer plus d’un siècle sur notre planète. Comme on a détruit les plans de construction des Pyramides ainsi que bien d’autre “choses”, je suis malheureusement certain que mes “écrits” ne me survivront pas très longtemps… Celui que vous citez est un laissé/aller sur quelques évidences. Merci de me lire et commenter, c’est toujours un moment relaxant de lire vos commentaires et d’y répondre.