Hovercraft Arosa 2023
L’hovercraft n’est en rien le croisement de la marque d’aspirateur Hoover et d’un ruban-craft adhésif. C’était l’autre moyen maritime avec le ferry permettant de franchir le Channel, à époque de “À nous les belles anglaises“. Mais ça, c’était avant l’arrivée du tunnel sous la Manche. Quatre ans après l’entrée en fonction de ce dernier, l’hovercraft disparaissait du paysage du littoral du nord de la Franchouille. Dommage, il avait de la gueule et ne manquait pas d’élégance lorsqu’il survolait les flots gris de la merde du nord, pays des cht’is, des moules-frites, des carbonades flamandes, des spéculos, des chicons-gratin, des waterzoï’s, d’el welsch, et d’el potjevleesch… du cramique, d”el salaat’e d’hareng, del chicorée, des croustillons, d’la fricadelle, des sottises de Valenciennes, d’la faluche, d’la flamiche au maroilles, d’el coq al bière, des couquebaques, des gaufres fourrées… !
Être au nord, c’est comme se retrouver ailleurs ! C’est à deux pas ou presque de la Belgique de Brel (Jacques), de l’Angleterre, des Pays-Bas… Y aller à vélo, en Eurostar, en Ferry, en Thalys ou en voiture, peu importe et vous voilà en train de déguster une gaufre liégeoise , un fish and chips ou un erwtensoep ! Il n’y fait pas si mauvais temps que ça… Quand il n’y douche pas, il y fait même très beau, il pleut moins souvent à Lille qu’à Biarritz quoique moins qu’à Bordeaux ou Grenoble ! Les témoignages du passé sont partout : le bassin minier est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, de même que les beffrois et les cités Vauban. Pour qui est féru d’histoire ou simplement curieux de connaître un peu mieux la Première Guerre Mondiale, des Chemins de Mémoire permettent d’aller à la découverte d’un patrimoine riche et pourtant assez méconnu : kitesurf, char à voile, paddle-board, longe-côte de la Manche.
“Din l’nord del’France”, on sait faire la fête ! Et plutôt deux fois qu’une, le carnaval de Dunkerque n’est plus à présenter, mais ce n’est pas la seule fête populaire où vous pourrez sentir la joie de vivre et la convivialité des ch’tis : Ducasses, fêtes folkloriques, braderie de Lille, festivals en tous genres, animent villes et villages tout au long de l’année ! Dans l’Nord, vous trouverez toujours l’hébergement dont vous avez besoin pour loger toute la petite famille ou votre dulcinée ou votre belle-maman… ou qui vous voulez ! Entre gîte Panda, chambre d’hôtes de charme, appartement City Break, ceux avec équipements bien-être, ceux labellisés Tourisme et Handicap, ceux à petit prix… vous trouverez forcément quoi faire et même faire du char à voile sur les plages interminables et trouver une belle du nord pas farouche pour danser dans un bal populaire animé par un accordéoniste. Ils et elles savent y faire “din l’nord del France”!
Retournez une baignoire à l’envers, posez la sur une grosse bouée noire, ajoutez deux ventilateurs à l’arrière et vous avez une magnifique esquisse d’aéroglisseur (un peu d’imagination que diable!). Actif de 1970 à 2000, l’hovercraft donnait un image moderne de la relation trans-manche, on l’aurait bien imaginé comme décor d’une scène de James Bond période Sean Connery quoique c’est pourtant moins sexy lorsqu’on passe sous la jupe du monstre : des voitures harnachées comme si elles faisaient le voyage en avion et, déception, le constat que les passagers pouvaient s’asseoir sur l’idée de voir le paysage, les embruns collés sur les hublots rendant la chose impossible. La disgrâce de l’hovercraft ne fut pas due qu’à l’émergence d’Eurotunnel mais aussi par la perspective de la suppression par les diktats européens de la détaxation du kérosène. Hé oui, ça consomme comme un avion les coussins d’air !
Vous croyez voir ici une nouvelle décapotable biplace à saveur italienne ? Eh bien, détrompez-vous, car cet engin n’a pas besoin de bitume, seulement d’argent de commandes et achats. En effet, l’Arosa de VonMercier, un constructeur australien migré étatsunien est un aéroglisseur/hovercraft… un véhicule à coussin d’air tel que n’importe quel aéroglisseur/hovercraft. Ce n’est pas un concept nouveau. L’attrait de ces machines s’est stabilisé au fil des ans en raison de leurs moteurs bruyants, de leurs coûts élevés et de leur entretien encore plus élevé. Mais maintenant, la société Von Mercier qui conçoit aussi d’autres véhicules électriques futuristes, espère vendre son concept Arosa 2023 qui est la suite d’un concept similaire créé en 2014, appelé Supercraft qui n’est abouti à rien ! Mais les ceusses de VonMercier espèrent que l’Arosa s’avérera légendaire en tant que premier aéroglisseur sportif de luxe au monde…
L’engin est trop gadget californien pour être honnête. A vouloir ressembler à une voiture de sport de luxe au design improbablement ratatouille d’un clone d’hypercar McLaren, l’Arosa qui réunit des éléments disparates d’Hypercar, de Supercar, de Hors-bord et de tondeuse à gazon robot, est grotesque sous tous les angles. La finition façon Kit-car fait peine à voir et supporter et ne semble pas destinée à des croisières à plein régime sur n’importe quel type de terrain – humide, sec et entre les deux… Comme l’était le concept Suzuki Misano, l’Arosa n’est qu’un délire déjà daté d’un cockpit mal caréné ouvert aux quolibets… L’avant est complexivement agressif et les prises d’air latérales imitant d’immenses roues avant ne sont qu’esbrouffes estudiantins. Il n’y a pas de climatisation, pas de capote, pas couchette pour baiser puis bronzer puis dormir avant de recommencer…
Le volant Momo, les pédales bricolées, le tableau de bord simpliste mais numérique sont les éléments qui contribuent le plus à l’auto-dévastation de l’ensemble.. Comme son prédécesseur “Supercraft”, l’Arosa glisse sur un coussin d’air de quelques centimètres qui lui permet essentiellement de glisser sur n’importe quelle surface en attendant celle de la Lune… L’endroit où les infortunés acquéreurs devraient pouvoir l’utiliser dépendra des autorités locales, car les aéroglisseurs sont classifiés comme étant des bateaux et ne sont donc pas autorisés sur les routes publiques. Le seul usage serait une grande propriété privée voire une propriété agricole. L’usage en mer et en rivières et lacs serait prohibé sauf bon-vouloir administratif et pour autant que la règlementation marine soit respectée…
Bien que l’Arosa ressemble au nouveau trois roues Morgan, les “roues-avant” sont en réalité les rotors d’entrée d’air des ventilateurs destinés à alimenter la création de surpression d’air via un groupe motopropulseur hybride-électrique. Le moteur à essence alimente trois moteurs électriques de 118 chevaux (88 kW), tandis qu’une batterie tampon stocke l’électricité pour de courtes rafales d’une demi-heure après recharge d’une nuit…. Cet entraînement peu polluant gagne permet à l’Arosa de fonctionnet 30 minutes (retour au point de charge compris) à une vitesse de pointe de 128 km/h et 72km d’autonomie à 64 km/h de moyenne. Ce n’est pas super rapide, mais ce le fut assez pour que l’Arosa puisse être considéré comme le véhicule amphibie le plus rapide à ce jour au monde, capable de 80 km /h en moyenne sur l’eau.
Les aéroglisseurs ont toujours eu, surtout, la (mauvaise) réputation d’être des bâtards incontrôlables. Le système de contrôle directionnel “avancé” équipant “la chose” ici présentée, prétendait (sur catalogue avant essai) assurer une transition transparente entre l’avant, le latéral, la marche arrière et le piqué… Le tout avec facilité ! J’ai tout essayé et je témoigne que c’est fumiste quoique “rigolo” à la manière d’une voiture amphibie plus polyvalente mais aussi stressantes à utiliser. Malgré les plans de lancement de l’entreprise Von Mercier diffusés l’année dernière, l’Arosa est toujours un concept en cours… La vérité vécue est que c’est l’équivalent d’un Brontosaure hybride en voie d’extinction. L’aéroglisseur a de surcroit un prix de vente de 100 000 $, avec des options et des coûts de maintenance et d’usage qui augmentent !
Si quiconque acheteur voudrait personnalisez la couleur extérieure, les tissus intérieurs, les systèmes GPS, etc… cela va se traduire comme une brèche béante dans le portefeuille de l’intrépide cobaye volontaire, rêvant comme un enfant amoureux, d’une hypercar Bugatti et d’un yacht Sunseeker. Depuis qu’il a 13 ans, Michael Mercier m’a dit rêver de fabriquer un aéroglisseur, un véhicule capable de circuler sur terre comme sur l’eau. Aujourd’hui âgé de 35 ans, cet ingénieur à certes concrétisé son rêve , mais celui-ci s’avère être un cauchemar pour les acquéreurs ! Il s’affaire à compléter le financement nécessaire à la mise en production de l’Arosa, l’aéroglisseur sur lequel il travaille depuis déjà une dizaine d’années. Mais patatras, la banque de la Silicon Calley chez qui il avait placé tous ses espoirs vient de déposer son bilan et va être déclarée faillie…
Michael Mercier a fondé sa petite entreprise avec son cousin : Chris Jones, en 2013. À l’époque, ils avaient tenté de percer le marché (inexistant) en Australie. Baptisée Mercier-Jones LLC, l’aéroglisseur qu’ils avaient mis au point s’appelait Supercraft. Comme déjà indiqué, le tandem est revenu ruiné en Californie. Aujourd’hui l’aéroglisseur emprunte son nom à un petit village des Grisons, en Suisse. Ça fait plus exotique. Je rappelle, par ailleurs, qu’Arosa a également servi à désigner une sous-compacte bon marché fabriquée de 1997 à 2004 par Seat, la marque espagnole du groupe Volkswagen. Quant à VonMercier Inc en utilisant la particule allemande “Von” signifiant “de” qui est généralement associée aux nobles, on obtient un nom plus chic, c’est sûr ! Mais c’est totalement bidon. Michael Mercier s’est inspiré de VonDutch le graffiteur dont le nom avait été volé par un escroc copain-copain de Johnny Halliday !
Le constructeur a volontairement dévoilé très peu de détails techniques de l’Arosa. À tout le moins, on sait qu’il a une carrosserie et une coque en fibre de carbone montée sur un châssis en alliage métallique. Cet aéroglisseur est animé par une motorisation électrique produisant 88 kW (118 ch) et 387 lb-pi de couple. De plus, il aurait une autonomie de 72 kilomètres à une moyenne de 64km/h… Long de 4,8 m (comme un Ford Edge), l’Arosa mesure 2,4 m de large et pèse 408 kg. Sa vitesse de croisière est de 48 km/h et sa vitesse de pointe ne dépasse réellement pas 80 km/h. Le premier modèle de série sera bleu, m’a appris Michael Mercier, en soulignant qu’il pourra produire son aéroglisseur en d’autres couleurs. Un choix de finitions de bois véritables (érable, noyer et chêne) et de fibre de carbone, de même que différents revêtements intérieurs seront proposés contre supplément.
Invité à présenter son projet dans le cadre du forum virtuel ‘Connect-preneur’, en avril 2021, Mercier y avait annoncé le prix de vente de son joujou, soit la somme de 100 000 $. Il avait aussi signalé que le carnet de commandes était ouvert et qu’un acompte de 1.000 $US non remboursable permettait ensuite de s’inscrire, si on était un acheteur sérieux ! Il avait d’ailleurs disait-il, les noms et adresses mail de 180 acheteurs potentiels. La suite était que ces gens payent 20.000 $ d’acompte avec engagement irréversible garanti par une hypothèque sur bien immobilier… Personne n’a payé ni les 1.000$ ni les 20.000$ ! Pire et honte concernant mes cons-frères, aucun n’a épluché correctement l’ognon… mais tous ont diffusé l’info comme étant sérieuse et fiable, poussant leurs lecteurs crédules à un “déplumage”… La honte !
Continuant mes investigations, j’ai appris que cet aéroglisseur nécessiterait (si mise réelle en fabrication) plus de trois mois de production. Or, Michael Mercier prévoyait livrer au moins le premier exemplaire de série de l’Arosa cette année. Il n’en sera rien… Il a alors prétendu que ce serait pour 2024, avec une production de 50 dans un atelier du Maryland et 250 l’année suivante. (2025)… Un financement de prédémarrage de 348.000 $ aurait permis de construire le premier prototype. Ces premières étapes de développement ont été réalisées avec l’investissement des amis et de la famille, le financement du fondateur, le soutien des fournisseurs et d’un investisseur providentiel clé, Screw Cap Holdings, LLC. Le business-plan est publié ci-après, c’est purement consumériste, pas du tout la conséquence d’un rêve ! https://republic.com/vonmercier