I had a dream…
J’ai fait un rêve cette nuit…, loin du I had a dream de ce rêveur qui prêchait gauche à droite et droite à gauche pour finir par tourner en rond… et au fond d’un trou un peu plus tard !
Enfin, ça aurait été amusant qu’il raconte réellement ses rêves, au lieu de prêcher une égalité de façade qui n’existera qu’en illusion…, ses rêves de culs, trop misérables, les culs et ses rêves…, se rappelant de ses brèves jouissances…, alors qu’en réalité, il racontait tous ses fantasmes, ses obsessions, ses peurs, ses rêves de noyade, de courses ratées ou tout le monde le dépassait et ou il devait se battre pour sortir chacun de ses pas du sol trop mou…, ses rêves de meurtres, de noyade d’autres…, ses rêves de ponts qui s’écroulent, de courses effrénées pour ne pas être pris dans ses chutes…, pour finalement couler quand même, entraîné par sa paire de Kombat-shoes trop lourdes pour pouvoir atteindre la surface.
Ce serait amusant de remanier les discours de Luther King, de les moderniser…, ça m’intéresse.
Devant une foule tendue, venue pour l’acclamer, je lui raconterais toute la boue qui remonte la nuit… et ce qui part dans les égouts en direction de la merde du nord, du sud… et même des Sargasses !
J’ai fait un rêve cette nuit…, je m’en souviens, j’ai rêvé de certains autres.
D’une façon complètement hypocrite, on me félicitait pour mon calme et mon nouveau niveau de conscience.
J’étais devenu sa conscience !
Je sais, c’est peu, mais je ne faisais que débuter…, très motivé…, bon, trêve de digressions, je dois en revenir à ce qui m’occupe vraiment.
A peine si on ne me payait un Mojito, me taxant de bon bougre (qui veut dire bulgare en ancien français)…, qui veut dire sodomite aussi du temps de François Premier…, mais que veut dire sodomite ?
On me félicitait de mon calme, de ma nouvelle façon d’appréhender les choses… mais je savais qu’en réalité on jasait de m’avoir vu placer des protections en plastique transparent sur mes voitures.
J’ai hurlé, laissant tout ressortir en torrent.
Je ne sais pourquoi, les gens me félicitant… se trouvaient dans des décors pseudo US des années ’50, néons et mobilier cheap…, du coup, j’ai passé une fin de nuit Dalhia Noir (merci James), à penser de ne pas penser…
Je sais que je me suis réveillé quand je me suis dit que cette fois j’exagérais… et que cela me coûterait une fortune… et aussi quand je me suis dit qu’il ne s’agissait que d’un rêve et que celui ci n’avait que trop duré…
Je me suis réveillé…, pour exercer mon libre arbitre sur moi-même, je me suis surtout réveillé tellement ce rêve me lassait, content d’avoir tant détruit en rêve, et que je n’aurais pas à le faire de nouveau…, je déteste devoir faire deux fois la même chose.
Je me suis rendormi.
Puis, pour la première fois depuis une vingtaine de jours, je me suis réveillé grâce a mon GSM…, merci la technique.
Une bête sonnerie des plus désagréables.
Je ne me suis pas réveillé pour regarder Télématin, dans les cas les plus heureux vers 6h30…, pas en sueur d’une overdose de rêves trop meurtriers ou trop crus (je fais beaucoup de rêve “bambinatoires”, car j’ai une vie onirique pleine et épanouie).
J’ai probablement bien dormi, assommé mais satisfait de moi-même…, sans crier à l’ataraxie…
Toutes les lettres plus un X…, imaginez, facile, un compte double en plus, ça approche des 100 points avec un mot pareil…, voila un mot compliqué, qui tue dans les scrabbles…, mais je suis assez satisfait de la situation, qui est pourtant loin d’être parfaite.
J’ai fait ma paix, commencé mon deuil, marqué mes objectifs.
Quel meilleur endroit pour une seconde naissance que mon sanctuaire d’autos recouvertes de linceuls transparents…
Seconde naissance ou résurrection, je ne sais plus.
“Rien de bien nouveau”…, me direz vous, deux jours de mutisme et d’ajustements… et revoici le sempiternel texticule désabusé qui est publié.
Un peu plus de spectacle ne fera pas de mal, c’est vrai… et c’est gratuit…
Loin des tripes étalées au bord de la route, en vert de la couleur locale…, là je m’égare.
Tout ça au départ devait parler de quoi ?
Parce que je fais tout dans n’importe quel sens, sens dessus dessous comme on m’a appris en de plus vertes années dont je n’ai pas toujours assez profité, mais n’est ce pas toujours le cas de ces plus vertes années ?
Je n’hésite pas un instant, ça fait partie de mes rêves de cocon abouti…, il faut bien commencer par quelque chose…, par l’emballage et la poudre aux yeux.
Je me retrouve victime d’une anecdote de français alors que je voulais parler d’autre chose…, qui ne devrait pas tarder !
Bien sur, tout cela ne peut durer éternellement…, cet élan salvateur s’estompe trop… et je le dois à ma logorrhée.
Je suis donc devant mon clavier, face à mon écran… et la tour de l’ordi est derrière…
La vie qui passe, me berce de son amer désespoir, si tendre, bonbon napoléon que je suce non par masochisme, mais parce que le goût est parfois nécessaire à la vie.
Je change de ton : les mots bleus…, version Bashung.
C’est mon choix peu multiple du jour…, As long as I have you…, car une chronique, n’est pas que bruit et fureur, elle est aussi goût, et couleur, locale ou autre.
Et parmi ces différentes couleurs, le bic-feutre à le rôle primordial d’orienter le flot de divagation par son trait, la façon dont il couche régulièrement son encre sur un papier blanchi mais non chloré.
Il faut frapper un grand coup sur le cochon, ou bien se résigner à regarder un poteau des beaux arts dans une salle surpeuplée rivée a un nabot se trémoussant sur un siège de piano à peine plus grand que lui.
J’ai cassé plein de choses, dont ma tirelire, en me contorsionnant, car il ne suffit pas de casser sa tirelire pour voir apparaître une légende vue de dos !
Après deux jours de rythmes trépidants et de couleurs criardes et trop fortes, je suis épuisé…, j’en ai même discuté avec le téléphone.
Je lui ai demandé du regard si on m’avait appelé : “I’ll never feel the same” !
Lui aussi ne comprend pas mes efforts de non-communication…, il me regarde de son bête regard, plein de touches, teint maladif blanc sale.
Il ne dit rien…, qu’il doit s’emmerder, le pauvre.
C’est qu’il est dur de se tenir a certaines choses.
Aujourd’hui, c’est plus dur.
Parce que lutter n’est pas toujours facile et qu’accepter est si tentant.
De ne plus refuser d’avaler une bonne fois pour toute !
De s’accorder à la mansuétude étudiée d’objectifs conseilleurs.
Ni chèvre, ni chou, bien au contraire, mais objectivité comme leitmotiv…, après le “Acon-textuel” (ça fait Van Gogh, non ?), on me sort l’objectivité et le triomphe de la raison…, avec, comme limite a ces théorèmes une tout autre non communication, basée sur un souci maladif de netteté.
Aujourd’hui je suis fatigué de cette rage salutaire qui m’a fait tant grandir que j’en ai mal aux os, aux dents, au dos, aux tripes, au coeur.
Je suis fatigué de tant d’objectivité, de cette vue de vieux sage a la con qu’on a de moi…, marre de ce système carré, utilitaire, in-abouti et merdeux, sorte lui aussi de fuite en avant auto-injustifiée, même si je le sais, s’il le sait, tous nous le savons, cela est fort bien ainsi.
Et il y a même une pointe de serrement au coeur de ne pas avoir, au bon moment, eu les couilles de faire de même.
Je suis fatigué de voir arriver des mails en forme de maigres foutages de gueule avec dédouanement…, des ultimatums déguisés sous une fatuité peu soucieuse.
Aujourd’hui je suis fatigué de rager contre ces parties de ma vie qui me considèrent de plus en plus comme des cellules folles, qui me poussent à une auto mutilation.
Aujourd’hui, j’ai égaré un ami.
J’égare beaucoup de choses pour le moment.
Certains diront aussi que je me reconstruis.
Je garde un petit espoir, j’ai seulement égaré un ami.
Un ami, ça ne se perd pas vraiment, ça se range dans un tiroir qui ferme mal et ça se retrouve en train de faire le plein près de chez vous.
Le temps, relatif et non interchangeable, s’efforcera d’effacer les morsures d’une objectivité de bon aloi qui trouve ses limites devant des taches de sauce.
Car je crois que c’est cette image qui m’empêche de goûter la substantifique bouillie qu’on m’envoie, surtout le mot relativiser.
Ici, pour certaines choses, je veux bien relativiser.
Mais relativiser doit être un mot banni du vocabulaire européen.
La liste des personnes à qui seront envoyés ces quelques mots n’ayant pas encore été arrêté par le Major Major, je ne règle pas de comptes.
Et non, je ne règle pas de comptes.
Ni fait trop d’étalage de vie privée.
L’homme de ce temps à le coeur dur et la tripe sensible…, quand il parle de ce temps, il parle d’il y a 50 ans.
Maintenant. ça semble pire.
Les tripes sont non seulement sensibles, mais en plus elles se doivent de justifier par des systèmes carrés ou acon-textuels…
Peut être règle-je des comptes, mais finalement non !
Je ne règle pas mes comptes, je regarde mon Hot-Rod Wanderer… et je picole gentiment un Mojito accoudé face à moi-même, attendant la grève avec impatience…, car nous aurons (encore) une grève nationale, cela est certain.
Sera-t-elle longue, houleuse, difficile, meurtrière, je ne sais me prononcer.
On m’a juste dit de ne pas trop me montrer près des grilles, de me faire passer le plus possible pour un local.
Je ressemblerai dès demain à un de ces orchestres de blancs racistes qui plagiaient dans les années dix les premiers pas du jazz…
J’ai acheté du cirage en conséquence.
Je suis si fatigué de ce Ponce Pilatisme, de cette morale merdique, disant que prendre un mur en pleine gueule, c’est bon pour la tête.
Je suis fatigué de cette négation de compréhension, positivisme (dans ma bouche, positivisme est un mot très grossier, très 19ème vainqueur, victoire de la décision sur la réflection… et foi aveugle dans un futur toujours plus vert), base sur des postulats de vieux sage merdiques.
Je suis fatigué parce que je suis déçu.
On ne peut être déçu que par ses amis.
C’est la définition de l’amitié, je pense.
Un vrai ami est quelqu’un capable de vous décevoir.
Définition à double tranchant, puisque j’admets de moi-même aussi décevoir.
Mais qu’on me déçoive, est une chose que j’accepte, j’ai égaré un ami qui m’a égaré…
Les tièdes, je les vomis, disait mon grand-père.
Première et dernière allusion a ce grand-homme que fut mon grand-père, mort pour avoir dit “Ayez du goût, même mauvais”.
Chronique sans queue ni tête ni grandeur consécutive d’Allah, chronique si peu desprogienne sauf par la référence si belle à la déception en amitié.
Pour la première fois vraiment, je n’écrirai pas une chronique cyclique.
Chronique aussi pour dire un peu les manques de ne pas être là pour les grandes dates de ses proches, qui font fulminer.
Cela écrit… et sans devoir retirer ce qui fut écrit plus avant là aussi…, chronique douce-amère.
Personne à qui j’ai moi-même fait faux bon, personnes qui m’ont détesté ou me détestent même peut être encore…, je ne sais et ne veux me prononcer.
Personnes qui ne conçoivent pas la vie qu’en tant qu’utilité et toiles de Marinetti.
Bien…
J’ai fais un rêve la nuit dernière…, parce qu’à force d’attendre…, tout le monde est parti… et moi ma tête la première…
Oui…
Mon rêve est simple, le Hot-Rod Wanderer est au milieu et tout autour, d’autres automobiles…
Les nuits pleines de très jolies choses sont rares, assez pour faire en sorte de les clore dans la grandeur.
La meilleure façon de finir la nuit, pour un solitaire de ma trempe, ne pouvait se concevoir qu’à l’aube !
Une rumeur sourde et lointaine m’a apporté les premiers échos timides d’une nouvelle journée à attendre la suivante.
Je dissipe tout suspense, il n’y a pas eu de rencontre du quatrième type…, ce genre de choses n’existe pas. Tout ce que je pouvais espérer de cette nuit, finalement, c’était qu’on pense à moi quelque part, n’importe quoi…
Mais rien de tout ça, non, ça c’était la réalité.
C’était tout de même une nuit fantastique, je vais peut-être tenter ma chance à nouveau, dès la nuit prochaine.
Ça dépendra de mon humeur…
Voilà, j’avais juste envie de vous raconter ça, ces quelques heures où j’ai touché du doigt la possibilité d’entrevoir un peu de lumière neuve.
Ce n’était qu’un aparté, prenez-le comme tel, car dès demain je reprends mes vieilles habitudes déglinguées.
Non mais !
Bon…, ne me reste plus qu’à couvrir le Hot-Rod Wanderer de son linceul transparent…