ICONA VOLCANO…
La liste des Super/Hypercars infructueux est désespérément longue comme un jour sans pain durant le confinement qui nous a été imposé. Quoique ! Quoique ! Quoique ! Couac ! Couac ! Couac ! Ouaisss, mon Popu ! Ne te branle pas trop vite ! Toutes choses et tous faits de l’homme et où de Dame nature tendent à nous bercer d’habitudes nouvelles et donc d’en changer en chassant les anciennes. Et, en conséquence de ce renouveau, on l’apprécie ! A moins d’être incurablement nostalgique et de s’en repaitre comme d’aliments périmés ! C’est s’arcbouter sur le suranné pathétique en ce qui concerne la persévérance à recréer du soi-disant “avant-garde” avec des vues et préceptes d’époques révolues… Il devient en effet difficile pour les pitoyables, de se distinguer d’autres, pires encore, par l’unicité désespérante d’automobiles désuètes, en en fabricant encore et encore pour montrer une auto-quelque-chose que personne d’autre n’a sur l’échelle des palpitations collectives !
L’Icona Volcano peut-elle le faire ? Quoi le faire mon Popu ? Que nenni, sa présentation n’a été qu’un non-événement suranné que les rares informés ont balayé d’un revers de main, mais qui a offert le plus bel instantané possible sur l’état de la prétendue création consuméro-artistique au sens large. Entre deux rangées de clones abrutis ultra-normés, sapés en déglingos d’opérette, et une poignée de journaleux à la dégénérescence baveuse, l’Icona Volcano a surgi de derrière un rideau, comme un cauchemar plein de chevaux en feu maléfiques, un truc terrifiant, inexorablement inutile réalisé par des cyborgs drogués par les vapeurs d’étranges cassolettes dans lesquelles on aurait fait brûler des aromates aux vertus incantatoires. On peut trouver ça abominable, amusant, curieux, original ou navrant, le fait est que c’était tristement aussi vain qu’inutile !.
Aussi, me suis-je souvenu bien à-propos (et à temps) que les spécialistes “Maîtres financiers” de l’engin sous le chapeau mou de la société “Cecomp”, qui avaient déjà travaillé il y a plusieurs décennies pour la DTM (Lancia Delta S4 et Alfa Romeo 155), avaient mis environ 100’000 heures à se faire “la-main-à-la-main” pour que leur bonne affaire (sic !) ressemble à celle de Mario Cavagnero (jadis directeur de courses pour Lancia et Peugeot)… et de Claudio Lombardi (jadis chef de course à la Scudéria Ferrari). Et c’est tout de suite ainsi défini le problème de l’entreprise Icona, fondée en 2010, dont les irresponsables imbus d’eux-mêmes avaient décidés qu’aucune de leurs automobiles ne pouvait être vendue au prix de 2,5 millions d’euros plus taxes, divers et emmerdes, sans véritable garantie !
Les constructeurs de farces et attrape-nigauds Italiens (à force de toujours vouloir être “dans le business des automobiles de légende” alors que ce business n’existe plus que dans les articles des journaleux de sévices qui continuent de faire croire en des ventes spectaculaires alors que c’est mort de mort même auprès des “Canooonballeurs millionnaires”)… se lancent maintenant dans la fabrication de voitures électriques autonomes (bientôt Ferrari nous présentera un triporteur sportif électrique) ! Revenu d’entre les morts il y a quelques semaines grace à quelques entourloupes financières et fiscales, un grand pontife du design italien est revenu (brièvement) après une longue absence à l’ombre (sic !) pour poster une série de messages (effacés depuis) où il déclarait que le monde des automobiles Super et Hyper cars, était devenu chiant (re-sic !) ces dernières années, parce que : “Plus personne ne se laisse enculer comme avant ! Le temps des opportunités d’expérimentations diverses sur le dos des clients est révolu ! Nous payons maintenant nos erreurs passées avec la crainte d’être supprimés à-la-Sicilienne par les multimilliardaires Russes et Chinois ! Et comme la presse se casse la gueule et que nos amis journalistes “papier” sont devenus des chômeurs loqueteux, la lobotomisation des cons et connes via des articles “publi-reportages” ne peut encore se faire qu’en payant grassement les Boss des émissions auto en TV”...
C’est la partition jouée régulièrement sur tout un tas de gammes pas toujours très heureuses, mais elle est plutôt bien formulée. Certains souhaiteraient s’amender en précisant que le problème semble moins résider dans la peur de se faire excommunier ou blacklister, que dans celle bien plus criante de ne pas plaire, de ne pas faire consensus auprès de la vox populi ou, pire, d’être impitoyablement ignoré des d’jeunes qui ne voient les automobiles que par le prisme des jeux-vidéos. Quel que soit le domaine, les pontifes pontifiants préférèrent aujourd’hui se montrer sans génie mais décents, dignes, plutôt que de prendre le risque d’y aller les deux pieds en avant ! Comme si le monde de l’automobile marginalisée calquait de plus en plus son mode opératoire sur celui d’Airbnb (mieux vaut proposer les mêmes choses, mêmes aseptisées, que tout le monde, plutôt que de risquer de passer sous la barre des nullissimes avérés).
Ce n’est pas l’envie de gagner encore un peu qu’on sent, mais l’odeur des pourris, la peur de perdre, d’être montré du doigt, la volonté désespérée de survivre dans un monde qui récompense de plus en plus la médiocrité. Au milieu de cette résignation, les branleurs-grumeleux n’ont aucun mal à passer pour des héros. Là où tous les autres, après avoir soigneusement appliqué une sous-couche de sécurité, tartinent consciencieusement leur non-créativité, rappelant l’impérissable précepte de Beckett: “Essayer, rater, essayer encore, rater mieux”.. Quitte à rater encore, rater toujours, avec fracas, creuser un tunnel en enfer à coups de flûte, plonger torse nu dans le cratère d’un volcan vomissant mille tondeuses rugissantes. En deux verbes : “essayer, expérimenter”. Sans se soucier du moindre jugement.
L’Icona Volcano peut-elle encore le faire ? Non, elle n’est plus dans le bon vent ! Son moteur est “à l’ancienne”, il provient de la Corvette ZR1, un V8 de 6,2 litres avec compresseur, de 680 chevaux. Sur demande, 1000 chevaux auraient dû être possibles en production, mais la Volcano est restée une pièce unique, auparavant, avait existé un pré-prototype V12 constitué de deux moteurs accouplés qui devait spermettre d’arriver nulle-part en partant de rien en 2,8 secondes, l’engin a atteint sans s’arrêter, plus de 350 km/h avant d’exploser dans le néant ! Mais ce qui rend la Volcano survivante vraiment hyper-unique, c’est que sa carrosserie est en titane ! Personne au monde et même dans l’univers n’a toutefois pu vérifier si cette inimitable ligne de squale n’était pas la dernière plaisanterie d’une bande de farceurs !
Les tapageuses jantes de 19 et 20 pouces suffisent aux amateurs d’after-tuning pour reconnaître que cette version ultime “devait le faire”. Ils s’en battent les couilles que cette ramasse-minette râpe le bitume à chaque sortie de “dinner” davantage pensé pour les gros 4X4… Descendre à bord fut un exercice en soit. Supporter l’intérieur en fut un autre. La finition était en effet correcte mais pas aussi raffinée et originale qu’un cannonballeur est en droit de l’attendre d’un modèle annoncé à plus de 2.500 000 euros ! L’ergonomie est aux abonnés-absents et l’insonorisation (bruits d’air importants) laisse à désirer. Le GPS est archaïque, lla vision ¾ arrière est plus que limitée et le coffre riquiqui envoie valser son chargement à travers l’habitacle (un sac photo par exemple) lors des gros freinages.
La position de conduite (tordue) est inadaptable à toutes et tous, même aux plus petites et aux plus grands et n’a rien à voir avec celle d’une bonne vieille Rolls-Royce. En revanche, au chapitre brutalité, le V8 Corvette ZR1 6.2 LS9 est suralimenté via un compresseur Eaton, qui porte sa puissance à 638 chevaux pour 83,5 mkg de couple. Si la sonorité à la mise en route est toujours caractéristique des gros V8 américains, on regrette que la tonalité devienne plus métallique à la mise en route du compresseur, malgré les efforts des ingénieurs pour gommer le bruit de cet élément. Une valve à l’échappement offre heureusement une seconde note plus plaisante à mesure que le bloc monte dans les tours. Un détail que l’on remarque à peine quand, gaz ouvert en grand et l’auto en équerre, on essaie de n’user que deux voies pour maitriser ce monstre incontrôlable.
Ce V8 compressé est plein partout. Le couple est omniprésent : même sur le 6eme rapport et à 130 km/h (1500 tr/min), les relances rappellent ce que l’on peut ressentir à moto. La boîte à six rapports est rapide mais pas toujours très précise dans son guidage, alors que la commande d’embrayage se montre plutôt civilisée. A chaque coup de gaz, la violence inouïe des 83,5 mkg de couple à 3 800 tr/min martyrise le train arrière, heureusement contenu par un antipatinage et un contrôle de stabilité à peine moins violent dans ses interventions. La bête dispose de 5 programmes permettant de jouer sur la dureté de la direction, la fermeté des suspensions et retarder la mise en action du contrôle de trajectoire. Un “launch control” est même au programme pour assurer des départs parfaits, façon course de dragster…
Les gigantesques disques de freins carbone/céramique pincés par des étriers Brembo ne sont pas de trop lorsque lancé à plus de 200 km/h, il faut stopper les 1 540 kilos du bestiau. Agile, réactive mais toujours imposante, cette pute automobile dépoussière en termes de tenue de route et de précision. Mais elle reste un fauve à dompter, qui réclame un talent certain à son pilote afin d’exploiter les 638 chevaux. Si l’on compare son prix astronomique de 2 millions et demi (plus taxes) alors qu’elle utilise le V8 de la précédente dernière Corvette à moteur avant (638 chevaux pour 136.990 euros), la Corvette ZR1 qui a fait place à une évolution avec moteur central était une “affaire”, leur consommation d’essence étant gargantuesque, mais leur comportement haut en couleur et leurs mêmes V8 s’avérant jubilatoire.
Les amateurs américains de supercars ne s’y sont pas trompés : sans doute poussé par sa fibre patriotique, l’un d’eux avait échangé chez un garagiste spécialisé, sa Bugatti Veyron toujours en panne contre la dernière Corvette à moteur avant… Dans le cas de l’Icona Volcano, avec son look de Toyota Supra démodé… elle spermettait acquérir une vingtaine de Corvette ZR1, ce qui donne une idée du marché-de-dupes ! Les superlatifs me manquent forcément pour décrire l’impressionnante arnaque et pour lui préférer, l’envoûtante et exclusive Corvette ZR1, un petit bijou made in USA qui rappelle que nous n’avons pas les mêmes valeurs. En effet, la ZR1 c’est tout en plus, plus, plus y compris au niveau des tympans.
Cependant, malgré tous ces alléchants atouts, il n’en demeure pas moins que, pour ma part, ce genre de bolide n’est plus mon idéal. Certes elles vous collent littéralement au siège à l’accélération mais leur châssis et leur comportement libidineux ne sont pas irréprochables pour autant. Sauf pour ce qui est des belles glisses, là, elles répondent présentes. C’est un état d’esprit qui n’attire pas forcément les plus acharnés du pilotage mais qui a largement de quoi assouvir les rêves de nombreux passionnés de jeux vidéos…