Jaguar XJ-C V8 Carlex 2022
Le terme “hétérodoxe” vient du grec ἕτερος héteros (autre) et δόξα dóxa (opinion). Au sens littéral, il signifie “Penser d’une autre manière”... réfléchir différemment que de la manière habituelle : dominante. C’est dans le domaine de la religion, en particulier par rapport au christianisme orthodoxe, que l’hétérodoxie a pris son sens. Mais lorsque le monde occidental s’est sécularisé, il s’est appliqué à différents domaines de la vie publique, en premier lieu à l’économie. Seuls certains hétérodoxes, esprits éclairés, s’intéressent aux causes de la création d’absurdités alors que le monde s’auto-détruit en crises financières amplifiées par des “calculations” de gigantesques profits, telle l’affaire du Covid et des prétendus vaccins rendus obligatoires en cause d’une politique planétaire de dessous-de-table qui siphonne tout l’or du monde aux seuls profits des déjà milliardaires.
L’ensemble du monde de la finance, de l’économie et de la politique, s’est totalement auto-déboussolé de manière absurde, se retrouvant maintenant aux mains démoniaques de démons et de quelques malins qui calculent que l’instabilité financière et les tourmentes économiques issues et causées par les longues périodes de prospérité, peuvent permettre de proposer des aberrations achetables, des œuvres d’art délirantes, des fumisteries débilitantes et des objets de luxe inutiles, particulièrement des automobiles, qui ne sont exceptionnelles que par leurs prix prohibitivement stratosphériques… Divers olibrius se lancent ainsi, frénétiquement dans des loufoqueries sans même avoir les liquidités suffisantes leur permettant de s’acquitter des seuls intérêts des dettes qu’ils contractent simplement justifiés par une spéculation misant sur une appréciation ininterrompue de leurs actifs.
Un tel phénomène de contamination collective fragilise évidemment à l’extrême le système financier dès lors qu’un resserrement des taux, qu’un incident en général insignifiant, voire qu’une simple étincelle, pèse sur la valorisation de ces mêmes actifs, provoquant dès lors une avalanche de ventes forcées. La sur exposition de ces investisseurs, mettant à profit un effet de levier gigantesque dans le seul espoir que les valorisations ne fassent que grimper, exacerbe donc la fragilité de l’ensemble du système qui ne doit plus sa prospérité qu’à des artifices. C’est dire que quand ça va péter, la diarrhée va être colossale ! La stabilité économique porte en elle les germes de l’instabilité, car les périodes de grande fragilité ne font que faire écho aux périodes de prospérité.
Il est difficile de définir les contours exacts d’une orthodoxie et d’une hétérodoxie. Ces termes sont en effet souvent utilisés de façon polémique. Les partisans d’une théorie dominante font de l’orthodoxie un argument d’autorité en soulignant qu’elle est soutenue par le plus grand nombre. Ses adversaires se revendiquent au contraire de l’hétérodoxie pour mettre en avant leur originalité et pour insinuer que les orthodoxes se positionnent par conformisme et non depuis une véritable réflexion critique. Les médias tendent à confondre l’orthodoxie, qui suppose une doctrine, avec l’orthopraxie qui suppose une loi. On y accepte argent comptant la proclamation de certains groupes d’être orthodoxes dans des religions où la loi prévaut sur la doctrine et où la multiplicité des écoles interprétatives est la règle.
À la différence des médias, les sociologues et historiens n’évaluent pas une religion à son orthodoxie mais à la dialectique que l’hétérodoxie met en œuvre quand elle s’oppose à elle. Dans le cas ici examiné (avec soin) la dérive soulignée est du consumérisme basique défini comme l’épistémè associé à la société de consommation, une idéologie où la consommation de biens revêt une importance capitale, jusqu’à l’excès. L’épistémè est un concept philosophique d’origine grecque (en grec ancien : ἐπιστήμη), qui signifie la science (au double sens de savoir constitué, et de vertu qui consiste à “être savant en acte”), par exemple dans le livre VI de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote. Michel Foucault, dans “Les Mots et les Choses”, voit dans l’épistémè une notion de philosophie, d’histoire et de sociologie, alors que l’épistémologie renverrait à une généalogie du savoir, en tant qu’étude des sciences (objectifs, organisations et méthodes des objectifs, principes fondamentaux, ses enseignements, relations entre elles, etc.), l’épistémè reviendrait à contextualiser le savoir et à décrire ce qu’il est à une époque donnée.
C’est dans ce contexte qu’un humble garagiste Polonais, Carlex Jewel, s’est auto-sacralisé “spécialiste du Restomod”, une appellation faisant référence à la Kustom-Kulture, afin d’attirer une clientèle “d’entre deux tout”, entre les âges, entre les réalités, entre les modes, entre l’admiration et le rejet, entre le génie et le crétinisme. L’artiste a ainsi présenté une ancienne Jaguar XJ Coupé des années 1970 “Restomod”... prétendant que cette “nouvelle mode” consistait à transformer un véhicule ancien, dépassé techniquement, en une voiture moderne en modifiant le moteur, l’habitacle et le style, telle cette Jaguar XJ Coupé de 1973. Un scandale pour les puristes “Jaguaristes” ainsi que pour les fanatiques des “Kustomisations” à l’américaine. Un entre deux donc !
Cette variante deux portes de la berline anglaise avait été commercialisée entre 1975 et 1978, époque ou elle était considérée comme l’une des plus belles voitures de la marque. Si bien que plus de 10.000 exemplaires sont sortis des chaines de production. Mais ici, il n’est pas question de nostalgie mais de plaisir instantané. Inutile de préciser avec les images, que les ailes avant et arrière tout comme les voies ont été élargies de plusieurs centimètres. Les jantes ont également pris plusieurs tailles. La Jaguar est aussi rabaissée grâce à une nouvelle suspension complète (pas seulement des ressorts recoupés). La calandre est énorme, les phares n’en parlons pas mais cela lui donne un air méchant. La partie arrière a en revanche été simplifiée avec la suppression du pare-chocs et l’assombrissement des feux.
La partie intérieure reste plus fidèle au design originel de la XJ-C. Il n’y a tout simplement plus la moindre trace de plastique dans l’habitacle. On trouve une sellerie en cuir marron, du bois exotique et du métal brut… Dans les entrailles, pas de six cylindres ni de gros V12 : ce “Restomod” a priorisé la performance avec un V8 moderne. Ce dernier produit près de 400 chevaux. Le système de freinage est également modernisé pour coller à la préparation. Sachez enfin que ces voitures sont vendues à un prix secret et qu’il n’y en aura que très peu de vendues.
4 commentaires
En clair : la Maserati est un tas de rouille jugé authentique : elle vaut beaucoup d’argent aux yeux de certains !
La Jaguar est un ancien tas de rouille mais refait à grands frais et fonctionnel : elle vaut moins d’argent, et sa côte devrait baisser au fil du temps !
Et pourtant, si on se réfère au temps qui passe, au cours de la vie humaine : celui qui achète la Jaguar pourra en retirer plus de souvenirs et de bonheur que celui qui achètera la Maserati ?
Tout cela me donne des mots de têtes violents… La mâle à la Racine (l’écrivain) et Yoooooo une bouteille de Rhum en pluche ! Hipppsss ! N’achetez ni l’une ni l’autre, c’est bricole et Bricole bis…
Sur mon écran aujourd’hui la photo de la Jaguar, de 3/4 avant apparaît juste à côté de celle de la Maserati toute rouillée !
Et pourtant c’est la Maserati qui devrait se vendre le plus cher ?
Vous aviez souligné dans l’un de vos articles qu’il ne faut pas confondre valeur d’usage et valeur historique. J’en perds mes repères !
J’ai perdu mes illusions et mes repères y attachés, un article n’est pas l’autre, je cherche à comprendre le sens de votre question et n’y arrive pas !
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