Jaguar XK140 SE Coupé Michelotti 1955…
“Il est probable que”…
“Il est possible que”…
“Il semble que”…
“Le bruit court que”…
“Il est impossible de ne pas croire que”…
“Selon toute vraisemblance”…
“Sous toutes réserves”…
“Sans que cela ait été remis en cause”…
“Bien qu’il n’existe aucune confirmation”…
“Quoiqu’aucune preuve n’existe”…
“On ne peut l’affirmer mais”…
“Les principaux témoins étant décédés, on ne peut remettre en doute ce qu’ils n’ont pas dit”…
“La preuve indubitable est qu’elle semble logique”…
Internautes, lisez bien ce que Bonhams et ses experts écrivent, ainsi que les élucubrations de leurs clients vendeurs…
Si les hommes ne croient pas à tout ce qu’ils disent (et écrivent)…, qu’ils se repentent, le Pépère céleste assisté de Saint-Christophe (grand saint des automobiles) va leur infliger un châtiment terrible qui s’étendra à l’humanité toute entière.
Ce sera un châtiment plus grave que la crise des subprimes et du pétrole, une horreur telle qu’on n’en a encore jamais vue…, un feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l’humanité, n’épargnant quasi personne, les survivant(e)s se trouveront dans une telle désolation qu’ils/elles envieront les morts.
L’action du diable s’infiltrera partout, de sorte qu’on verra des gens s’opposer à d’autres gens et des vendeurs de voitures d’occasion se dresser contre les organisateurs de ventes aux enchères d’automobiles de collection…, les collectionneurs qui ne vénéreront pas les “auctioners” seront méprisés et combattus, les garages et les musées de voitures anciennes seront saccagés…, les parkings seront pleins de ceux qui acceptent les compromis.
Le démon poussera beaucoup de garagistes et d’experts consacrés à quitter le monde de l’automobile ancienne…, il s’acharnera spécialement contre les âmes perdues en cause qu’ils lisent www.GatsbyOnline.com…, déjà la coupe déborde, si les incroyants des paroles d’évangiles des Commissaires-Priseurs et des vendeurs de voitures croissent en nombre et en gravité, bientôt il n’y aura plus de pardon pour ceux-ci…
Internautes, voici la version Bonhams, un salmigondis de n’importe quoi validé par des experts sous hallucinogènes à partager avec leurs clients vendeurs…
“Le châssis n°S814286 a été assemblé (sans avoir été construit ?) le 25 mai 1955 pour être carrossé en coupé Jaguar XK 140 SE à conduite à gauche… et cet assemblage fut livré neuf en France, par les soins du distributeur français Charles Delecroix, à sa première propriétaire : Mme Jeanne Gaymard de Paris.
Il s’agit du 286e coupé à conduite à gauche construit portant la caisse n° J4457 (toutes les caisses portaient donc le même numéro?)…, les teintes d’origine (de toutes ?) étaient alors crème avec intérieur en deux tons de bleu.
En 1957, la voiture a eu un accident qui a endommagé une grande partie de la carrosserie.
Du fait que la caisse d’origine n’était pas réparable (même à l’usine Jaguar qui disposait d’un nombre incalculable de carrosseries semblables ?), la XK fut examinée par le célèbre carrossier italien Giovanni Michelotti afin d’être re-carrossée sur-mesure.
Michelotti aurait (rien n’est donc certain) à cette époque dessiné trois carrosseries pour des XK 140, toutes différentes, ce qui fait de cette voiture une pièce unique (c’est mathématiquement crétin !)…, sa ceinture de caisse haute et son style fast back auraient (rien n’est donc certain) été considérés (par qui ? On veut des noms !) comme d’avant-garde à la fin des années 1950.
Au cours de cette reconstruction (la voiture ne sera donc plus d’origine, puisque c’est une reconstruction), l’intérieur, les instruments et d’autres détails furent traités dans un style personnalisé par Michelotti…., mais, grâce à l’aide des spécialistes reconnus Sebastian Hoffman (FSP) et Bernard Viart (spécialiste de la XK 140), Bonhams est (une affirmation sans preuves !) en mesure de retracer l’histoire de cette voiture…, à savoir qu’en 1979, Bernard Viart examina cette unique Jaguar devant la maison de Stephen Langton dans le Kent (photos N/B dans le dossier) pour le compte de Roland Urban, président du French Jaguar Drivers Club et collectionneur passionné de Jaguar uniques.
Au cours de cet examen, il remarqua que le moteur présentait de nombreuses caractéristiques du Type C, (il ne s’est pas “foulé”, une fois le capot ouvert, on ne voit que “Jaguar Type C” sur le cache-culbuteurs du coté opposé aux carburateurs !), fait inhabituel, (Gag !) pour le moins, pour une XK 140 (on s’éloigne de plus en plus de la “pureté” originale d’une vraie voiture de collection pour verser dans la création d’une croyance faite de brics et de brocs)…, Roland Urban acheta la voiture et l’immatricula en France dans le département de la Haute-Vienne (87).
Le bruit courut (ensuite ?) que cette voiture aurait (rien n’est donc certain) été la propriété de la célèbre comédienne française Brigitte Bardot, une histoire reprise par de nombreuses publications sans aucune preuve d’ailleurs (on vise la rumeur sur base de “on dit que”…, sachant qu’il en restera toujours “quelque chose” auprès des naïfs… C’est pareil avec Alain Delon qui aurait possédé plus de Ferrari que Maranello en a construites)…
La voiture partit ensuite en Belgique (un fait important qui va changer le cours de l’histoire mais dont on ignore la raison)…
Nous avons noté qu’à l’époque, les pare-chocs avaient été démontés (mais ils sont toujours présents quoique démontés, qui peut expliquer cela ?) et que deux petits phares longue portée Marchal avaient été montés sur la calandre (la touche belge ?).
En 1999, la XK 140 fut achetée à Bruxelles par son dernier propriétaire, M. Schepens, carrossier à Gand qui a conservé dans la boite à gants le magazine montrant la Jaguar à Bruxelles avec la légende “Cette voiture a appartenu à Brigitte Bardot” (cela figure au dossier pour démontrer aux gogos que tout est vrai, même ce qui est faux).
M. Schepens, passionné de Jaguar, avait possédé une Type E Série I Roadster et une Série I coupé en même temps dans les années 1970 (une anecdote voulant démontrer que ce Mr Schepens était un grand collectionneur de Jaguar)… et la Michelotti faisait sa joie et sa fierté (là, c’est pour que les “puristes” aient une larme à l’œil)…
Schepens immatricula la voiture et la conduisit pendant quelques années avant de décider au milieu des années 2000 d’entreprendre une restauration complète qui était désormais devenue nécessaire…., malheureusement, M. Schepens décéda en 2016 à l’âge de 80 ans, laissant la XK inachevée dans son garage en compagnie de 10 autres voitures qu’il possédait depuis de nombreuses années (Il y a de quoi être dubitatif lorsqu’on sait que c’était un carrossier et que cette Jaguar est restée en attente durant plus de 11 années !)…
En faisant des recherches sur cette Jaguar spéciale, on (qui est ce “ON” ?) découvrit que “S814286” (le châssis) possédait non seulement quelques pièces de compétition rares, mais aussi un bloc moteur présentant le numéro “E1016-8” correspondant à une Jaguar Type C n°XKC016 !
Qui a placé des pièces de compétition “rares” sur ce bitza ?
Qui a changé le moteur ?
On doute que ce soit Mme Jeanne Gaymard de Paris…
On doute que ce soit Michelotti…
Donc, tel que décrit par Bonhams, en fonction des élucubrations de “l’expert”, Bernard Viart agissant aux ordres de Roland Urban, découvrant (avec stupeur) que le moteur est un bloc “C”, ce ne peut qu’être la dernière propriétaire (Jeanne Gaymard) qui se serait aventurée dans ce “foutoir” ?
Quid alors de la mention que la voiture a été examinée devant la maison de Stephen Langton (en pleine rue) ???
Les érudits de Bonhams qui ont réponses à tout (surtout des choses improbables) écrivent ensuite : “Il est probable que l’accident qui avait détruit la caisse d’origine avait aussi endommagé le moteur original qu’il fallu remplacer. Il est probable aussi, du fait que la Type C « XKC016 » fut mise à la retraite de la compétition à la même époque, que son moteur fut déposé et remonté dans l’XK « S814286 » nouvellement reconstruite. Il semble donc que le moteur et la boîte aient été présents dans la voiture pendant la majeure partie de son existence et probablement depuis 1957″…
Là, on atteint peu à peu au délire sans limite…, que des supputations divinatoires et des explications nébuleuses pour faire croire aux naïfs que “tout est normal”…, mais c’est la suite qui devient franchement cocasse, avec le retour de Brigitte Bardot qui aurait prétendument été propriétaire de ce bitza, utilisée comme très impliquée dans la défense des animaux, ce qui est mis en parallèle et sans aucun scrupule avec Mr Schepens qui aimait beaucoup les animaux lui aussi !!!
Lisez donc…
“Comme Brigitte Bardot, elle-même très impliquée dans la défense des animaux à travers de nombreuses organisations, M. Schepens aimait beaucoup les animaux. Sans enfants, il décida que ses voitures seraient dévolues après sa mort au Centre de sauvetage des animaux de Gand qui procède à la vente de cette XK 140 et qui affectera le produit de cette vente à la poursuite de la construction de son nouveau centre. Les autres voitures de la collection de M. Schepens seront proposées à la vente Bonhams de Beaulieu en septembre 2018”.
Et Bonhams en termine (enfin) en osant écrire :
“Cette unique Jaguar jugée complète à 100 pour cent y compris ses sièges déjà regarnis, ses écussons originaux, ses instruments de bord, ses glaces, sa calandre, etc, nécessite encore quelques travaux” !!!
La voiture est à restaurer totalement, en l’état c’est une épave !
“La XK 140 Michelotti est offerte (gag !) avec un magazine spécialisé dans l’automobile de collection datant de 1999 montrant la voiture à Bruxelles où le dernier propriétaire l’acheta, des extraits de l’ouvrage «Les Métamorphoses du Jaguar» par Roland Urban (l’homme se dévoile, le titre explique tout ! Il s’agit d’une bande de Jaguaristes copains/copains faisant “une affaire”), quelques photos d’époque datant des années 1970, 1980 et 1990 et ses papiers d’immatriculation belges.
“Bonhams exprime ses remerciements à Sebastian Hoffman, Bernard Viart et Johan Dillen (Autogids, Autowereld) pour leur aide au cours des recherches concernant cette étonnante découverte”…
Pas d’escroquerie sans complices… honte à vous !
Lors de la vente Bonhams à Monaco, cette épave de Jaguar à carrosserie Michelotti répondant à l’appellation “sortie de grange” et devant être restaurée totalement (ou laissée telle quelle, ce qui n’est pas plus mal) a été adjugée 365.500 euros.
Les voitures de collection abandonnées que l’on a pris l’habitude de surnommer “sortie de grange” sont devenues le fantasme absolu des amateurs et des collectionneurs.
La fameuse (et fumeuse) vente Baillon orchestrée par la maison Artcurial en février 2015 nous avait donné un aperçu de la frénésie entourant ce type de véhicules, alimentée également par des pratiques “fiscales”…, ce pourquoi les maisons d’enchères considèrent les “sorties de grange” comme des Saints-Graal aussi infinis qu’indéfinis…
Le 11 mai 2018 lors de la vente Bonhams organisée à Monaco, en marge du Grand Prix Historique organisée sur le circuit de F1 de la Principauté…, le lot 132, une Jaguar rhabillée par le carrossier italien Michelotti dans les années 1950, a été adjugée 365.500 euros…, une enchère qui n’a pas manqué de susciter l’émoi et la consternation parmi la communauté des collectionneurs.
Ce coupé anglo-italien annoncé “à restaurer” dans un descriptif surréaliste, mensonger et peu professionnel (qui est décrypté ci-avant avec un humour satirique) avait été estimé par la maison de vente entre 20.000 et 50.000 euros.
Un “amateur” ou un “Alien” si ce n’est un chien au téléphone (tout est maintenant possible) n’a donc pas hésité à débourser sept fois l’estimation haute pour “accueillir/recueillir” cette épave qui est une reconstruction sur base d’une épave de Jaguar ayant été gravement accidentée avec mécanique non-d’origine…
Internautes, voici l’histoire réelle de cette Jaguar XK 140…
La fumeuse anglaise proposée par Bonhams a réellement débuté sa vie carrossée “usine” en coupé XK 140.
La voiture a été livrée le 10 juin 1955 (la veille de la catastrophe des 24 Heures du Mans), à sa première propriétaire, Madame Jeanne Gaymard demeurant 50, rue Fabert, à Paris VIIe, via le distributeur français Royal-Elysée appartenant à Charles Delecroix…, le coupé Jaguar arborait une teinte crème avec intérieur en cuir bicolore bleu.
Deux ans vont s’écouler avant que sa propriétaire abîme son coupé XK 140 dans un grave accident. La voiture est vrillée, tordue, aussi bien le châssis que la carrosserie XK 140 ne sont pas réparables… et Madame Jeanne Gaymard cède cette épave à un casseur.
Dans des conditions qui ne sont pas clairement établies, (un inconnu a acheté l’épave au casseur pour compte du carrossier italien Michelotti qui voulait créer une Jaguar Spéciale) celui-ci hérite de l’épave, dont il n’a besoin que des “papiers”…, le châssis et le moteur proviennent d’une Jaguar XK 140 “coursifiée”) qui a fait un tonneau.
Michelotti habille alors le châssis XK 140 et son moteur “coursifié”, d’une carrosserie fastback sur-mesure (à la même époque, deux autres XK 140 à carrosserie unique sortiront aussi des ateliers Michelotti).
Si l’allure générale renvoie au vocabulaire stylistique transalpin en vogue à cette époque, la Jaguar est alourdie par une face avant intégrant des doubles phares dans l’esprit de ceux de la Citroën Ami 6 (ce sont d’ailleurs des pièces Citroën).
C’est un Britannique, réputé en tant que collectionneur de Jaguar “spéciales”, demeurant dans le Kent, Stephen Langton, qui achète la Jaguar XK 140 Michelotti… puis cherche à la vendre quelques années plus tard.
C’est à la demande du regretté Roland Urban, président du French Jaguar Driver’s Club et lui aussi collectionneur de Jaguar uniques, que Bernard Viart, historien de la marque, se rend dans le Kent examiner la bête (il est payé par Roland Urban).
Stupéfaction feinte (un stratagème typique chez les marchands de bagnoles) : son moteur XK n°E1016-8 provient d’une Jaguar de course, en l’occurrence une Type C…, sans trop ébruiter cela dans le but de réaliser une affaire en or, Roland Urban se porte acquéreur de la XK 140 Michelotti et l’immatricule dans le département de la Haute-Vienne (avec les documents de la Jaguar originale qui n’a plus qu’eux pour être “vraie”) et il vend cette Jaguar un carrossier belge, Mr Schepens, demeurant à Gand, un passionné de la marque Jaguar qui n’y connait rien (le seul brave type de toute l’histoire).
Au cours des années 2000, ce dernier décide d’entreprendre la restauration de son coupé fastback, mais, dans une tourmente financière, M. Schepens décède en 2016, à l’âge de 80 ans, laissant la XK 140 inachevée dans son garage quasi abandonné.
Conformément à ses vœux, et aussi parce que les héritiers n’ont plus de moyens financiers pour continuer “son œuvre”, comme il a fait don de son XK complète mais à terminer de restaurer au centre de sauvetage des animaux de Gand, c’est cette institution qui est contactée par Bonhams pour que la Jaguar soit présentée à la vente de Monaco…
C’est donc un magnifique geste du destin en faveur de ce centre de sauvetage des animaux de Gand de percevoir le montant de 365.500 euros moins les frais et commissions…
Un moment de bonheur (enfin) dans ce monde de menteurs…
PS : Brigitte Bardot n’a jamais possédé cette Jaguar !
Internautes, voici l’avis de Paul Hardiman, expert automobile chez Sport Car Market…
– Cette voiture, lot 132, s’est vendue 375.000 euros, soit 425.447 US$, incluant la prime de l’acheteur, lors de la vente “Grandes Marques à Monaco” de Bonhams, le 11 mai 2018, l’aspect le plus surprenant de cette vente n’était pas le style inhabituel de la voiture, mais le prix qu’elle a atteint.
– Une carrosserie unique n’est pas la raison qu’instantanément une voiture de 50.000 euros, atteint la valeur d’un million de dollars, quoique le coupé Jaguar XK120 Ghia Supersonic s’est vendu 2 millions de US$ chez RM Sotheby à Monterey en 2015.
– Ce fut un cas un peu différent, car c’était une superbe et élégante automobile conçue par Savonuzzi, qui était connue, la même carrosserie, avec quelques détails différents, apparaissant sur trois autres plates-formes, y compris une Aston DB2/4… Cette Jaguar XK140 Michelotti s’est vendue environ dix fois plus que l’estimation préalable à la vente, ce qui signifie qu’il y avait plus qu’un soumissionnaire qui en voulait vraiment, à moins qu’on a assisté à la fameuse technique que vous nommez “Les chiens qui aboient au téléphone” en quel cas la vente est truquée. Un coupé XK 140 SE “usine” pourrait valoir 150.000 US$ dans un très bel état, tandis qu’une Jaguar XK 140 qui n’est qu’une épave, un projet de restauration, serait plus proche de 50.000 US$, soit environ l’estimation de base de Bonhams, qui de ce fait ne semble pas mouillé dans une magouille de vente, quoique, peut être que tout est devenu fou et hors contrôle… et ce ne peut être le vendeur : un centre de sauvetage animalier… Les gens qui savent pourquoi cette voiture est allée si loin en valeur et ce qui va lui arriver n’étaient pas prêts à partager cette information, ce n’est pas joli-joli, ni très net, ni vraiment honnête.
– D’abord, examinons le réel, cette voiture n’est pas pourrie, mais nécessite une restauration complète, elle était bleue lorsqu’elle a été photographiée par un magazine, en 1999, et M. Schepens y a beaucoup travaillé pour établir l’état du métal en dessous de la peinture. Les sièges ont été refaits en rouge, et, à voir “l’épave” c’était la preuve que ce travail avait commencé…
– Pour ce qui est des phares, vous écrivez qu’ils proviendraient d’une AMI 6, pour ma part j’y vois des phares d’un camion Kenworth.
– Bonhams affirmait que cette Jaguar unique était 100% complète, avec ses badges, ses jauges, ses vitrages et sa calandre d’origine, ce n’est pas exact. De plus, ce n’est pas une voiture particulièrement désirable ou attrayante, il faudra autant d’argent pour la terminer que le prix payé pour l’épave, alors qu’en finale, le coût final sera de presque 800.000 euros, soit la valeur de trois XK140 originales restaurées à 100%…, une fois cela fait, la voiture pourrait enfin valoir autant que 3 coupés Jaguar XK 140 SE en état concours…, ce qui n’est pas du tout raisonnable !
– Bonhams n’a pas eu de grands espoirs pour elle, elle était d’ailleurs présentée dans le parking au bas de Villa La Vigie, au fond de l’allée, loin des lots importants, avec un panneau “Pas de réserve” sur le pare-brise… Une épave, sortie de grange, signalée comme sans prix de réserve, ne fait pas 365.000 euros, jamais, dans toute l’histoire des enchères, ça n’existe pas !
– Le moteur E1016-8 est peut être la clé de cette énigme.
– La logique dicte à tout expert que le prix extrême obtenu concerne le moteur Type C qui n’était pas le bloc original de la Jaguar XK 140 SE telle que vendue à Mme Jeanne Gaymard. C’est le moteur E1016-8 Type C du châssis Jaguar C-type XKC016 de 1952, dont l’ensemble mécanique, châssis et carrosserie s’est écrasé lourdement lors des Mille Miglia 1953. Cette Type C en épave a été dépouillée de toutes les parties utiles. Lors de la fameuse course des Mille Miglia 1953, le châssis/carrosserie XKC 016 a été impliqué dans un accident à grande vitesse qui a coûté la vie au pilote Pierre Gilbert Ugnon qui concourrait avec John Harper… et les pièces mécaniques encore utilisables de la voiture, comme le moteur, ont été sauvées pour d’autres projets. Le châssis et la carrosserie de la XKC 016 ont été restaurés à grands frais au milieu des années 1980. Compte tenu du timing, il était donc tout à fait possible que le moteur E1016-8 ait été récupéré/acheté par Michelotti et installé dans la voiture qu’il était occupé de fabriquer. En ce cas, contrairement à votre analyse, il faudrait considérer que le châssis de la Jaguar XK140 SE accidentée elle aussi a été restauré par Michelotti…, mais en ce cas pourquoi avoir changé le moteur d’origine ? Mon avis est que plus tard, dans les années 1980, la vraie type C a été reconstruite à partir du châssis accidenté récupéré par John Harper et a été équipée d’un moteur de remplacement et d’une boîte de vitesses.
– Cette Jaguar XKC016 ressuscitée a été présentée par Bonhams à une vente aux enchères à Goodwood en 2010, avec une estimation de 800.000 £, soit 1 million d’euros, ce qui n’était pas beaucoup pour une vraie type C 100% constituée de pièces d’origine. On doit se demander comment Bonhams qui a présenté la Jaguar XKC016 à Goodwood en 2010 en sachant qu’elle n’avait plus son moteur E1016-8…, n’a pas fait le rapprochement avec le moteur original de cette XKC016 qui avait été placé dans la Jaguar Michelotti présentée à la vente de Monaco…!!!
– On doit se demander également comment le moteur original de la XKC016 a trouvé son chemin dans cette voiture.
– La seule explication réaliste est que les deux ensembles étaient au même endroit en même temps, peut-être chez le garage Jaguar de Charles Delecroix, alors que la XK 140 était en cours de reconstruction et dans le besoin d’un moteur.
– Ce scénario nécessite une foi quasi Papale en raison du décalage de quatre ans entre les deux pertes totales… et vous devez vous demander ce que le moteur faisait pendant ce temps. Pourtant, ce moteur n’est pas un matériel exotique: les moteurs XK sont en grande partie tous les mêmes, avec quelques différences surtout dans les fixations et la carburation. Le coupé XK 140 Michelotti a une culasse différente de celle d’un vrai moteur C-type. L’image de l’accident de la XKC016 montre que les carbus et l’admission ainsi que les échappements ont été brisés, de même que la tête de Delco d’origine.
– Les culasses Jaguar dans les années 1950 existaient dans une variété de configurations différentes : A, B et C…, plus la version droite utilisée sur les XK140 S et plus tard, la type E…
– Le badge “Jaguar Type C” sur un des caches-culbuteurs ne signifie pas que le moteur est un vrai C-type. Les photos d’époque de la XKC016 écrasée montrent que le moteur d’origine n’avait aucun badge sur ses caches. La tête de rechange est KF8518-8… et le type B qui est indiqué ne concerne que les 1957-59 3.4 Saloon…, le chiffre 8 indiquant le taux de compression. Le champ libre pour le marquage du bloc serait 8:1 aussi…, et je suis surpris que ce moteur même construit pour la concurrence ne serait qu’un 8:1…, le plus haut taux de compression disponible de l’usine était alors 9:1…
– Quelqu’un voulait ce bloc de type C…, l’explication la plus évidente est que malgré que Bonhams avait tout fait pour que la voiture soit vendue à un minimum de valeur, pas de prix de réserve, exposition dans un coin perdu…, la voiture a été disputée par plusieurs personnes… et, faisant beaucoup plus d’argent que prévu l’acquéreur client/amis a du monter le prix, donc, lui ou un autre voulaient absolument ce bloc de type C… qui finalement n’en est pas vraiment un… La raison logique pour cela est que l’acquéreur va réunifier ce bloc avec le châssis type C XKC016…, bien que peu de cette voiture reste d’origine, le résultat sera une sorte de bitza hors de prix… reste que le bloc d’origine réunifié avec le châssis type C sera un exercice inefficace pour tirer un quelconque profit !
– Toute tentative d’augmenter significativement la valeur de cet ensemble est un jackpot perdant.
Gregory Tuytens, qui a consigné la voiture pour Bonhams, a été d’accord avec moi sur tout ceci.
– Alors pourquoi s’embêter de la sorte ?
– Cela pourrait augmenter la rentabilité de la type C, car le pourcentage plus élevé de pièces d’origine assure sa valeur à long terme.
– Alors, retour à Jaguar?
– La restauration de ce coupé Michelotti aurait été juste un jeu entre un couple de spécialistes Jaguar en Angleterre : CMC à Bridgnorth, qui a restauré la Jaguar Pininfarina XK 140, et JD Classics of Essex, qui construit les répliques Jaguar Heritage. Cependant, Bonhams m’a dit qu’il n’est pas allé chez JD Classics, qui a récemment vécu un changement de direction. Une rumeur a suggéré que le Boss de Bonhams était allé discuter chez Jaguar Heritage, lui-même, ce qui ajoute du poids à la suggestion que le plan ultime pourrait en effet être de rendre le moteur disponible pour le châssis XKC016.
– C’est de la pure spéculation…, tout ce que nous pouvons faire, c’est attendre et regarder.
– Pour l’instant, Dierenasiel Gent, le centre de sauvetage des animaux, doit être très heureux du résultat, c’est un cadeau du ciel…