Jeep CJ7 1981 Gas-Monkey : 1.300.000 $
Cette Jeep CJ7 de 1981 est une construction personnalisée du Garage Gas-Monkey, réalisée en collaboration avec la Fondation Gary Sinise et Sunbelt Rentals pour un épisode de “Fast N Loud” de Discovery Channel. Elle a ensuite été vendue aux enchères par Barrett-Jackson avec 100% du prix obtenu “au marteau” allant à la Fondation Gary Sinise, qui honore les défenseurs de l’Amérique : les anciens combattants, particulièrement les premiers intervenants, leurs familles et ceux dans le besoin financier, en créant et en soutenant des programmes uniques conçus pour divertir, éduquer, inspirer, renforcer et construire des communautés d’assistances aux militaires Américains.
Cette Jeep a été entièrement restaurée et habillée d’une peinture personnalisée pour honorer toutes les branches de l’armée américaine. Le châssis a été peint et toute la tuyauterie, toutes les conduites d’eau, de carburant et de liquide de frein ont été fabriquées/construites sur mesure. Le moteur original 6cyl de 258ci (4,2 litres) a été complètement reconstruit et est associé à une transmission manuelle BorgWarner T150 à 3 vitesses nouvellement reconstruite.
Cette CJ7 de 1981 est également dotée d’une direction et de freins assistés. L’intérieur noir et un bikini-Top (en sus d’un Hard-Top) complètent son look épuré. L’intérieur dispose de jauges personnalisées par Speedhut et Redline Gauge Works qui représentent la Fondation Gary Sinise et sensibilisent tous les besoins des anciens combattants Américains. L’extérieur présente le logo de la fondation sur les panneaux arrière. La radio est une réplique compatible Bluetooth d’une AM originale.
Il y a quelques matins, après diverses nuits noires (ou je dors du sommeil du juste), au réveil, l’œil et l’esprit encore ailleurs, je retombe (sans me faire mal, normal, je suis encore couché) dans un souvenir qui stagnait au fin fond de mon cerveau, concernant un commentaire posté par un internaute sur la futilité des commentaires (sic !) : “Toujours la même chose, de la pignolade pseudo-intello pour bobos”… C’est vrai que commenter des bagnoles (souvent à-la-con), c’est toujours un peu pareil que commenter des pinards, d’autant que dans les salons automobiles c’est quasi-pareil que les rayonnages des supermarchés de la bouffe et de la pignole, il y a tellement de vins qu’il est objectivement impossible d’en choisir quelques-uns plutôt que quelques autres…
On achète au hasard en examinant le rapport design-carrosserie ou design-bouteille et prix… si c’est bon-marché ce ne peut être que plouc (surtout les marques-autos chinoises et les vinasses-carton)… et, pour les vins, une fois qu’on a épuisé toutes les nuances de fruits, noirs, rouges, jaunes, blancs…, exploité toutes les nuances de fleurs, de l’acacia à la rose en passant par la violette ou la pivoine…, abusé des notes végétales, de paille, de menthe ou de champignon truffé… passé en revue effluves minérales, pierre à fusil, silex ou mine de crayon… épuisé toutes les nuances d’épices (une bonne trentaine), les ferments, les notes animales ou empyreumatique, les divers bois… et noté quelques notes désagréables et chimiques… c’est du blabla.
Il reste encore à définir, l’intensité, la complexité, l’acidité, la matière, la tanicité ou la fraicheur, sans parler de la finale et de la conclusion… bref, c’est pareil qu’en automobiles, vieilles et/ou récentes, quand j’écris des chroniques et commentaires, ça redevient vite presque toujours la même chose… c’est d’un chiant. Du coup, je brode avec plus ou moins de talent, d’inventivité… pareil qu’avant, du temps de mes magazines Chromes&Flammes, sauf que je recevais des bagnoles à l’essai via Jacky Ickx… en direct ou de façon détournée… tandis que maintenant, c’est par mon canal, totalement déjanté, au hasard de mes pérégrinations hectiques…
Chez les soiffards que nous sommes (parfois), quand un vin sent l’écurie, “ça pue du cul” en cherchant le chacal mort planqué dans la bouteille… pour ma part, je rétorque que le vin a de fortes notes de fourrure et de venaison… nous parlons de la même chose, de la même odeur, mais avec des mots et une culture différente, l’essentiel, c’est d’être compris, ce n’est pas d’aligner des mots pour faire joli ! Si on “cause” à un pro de notes empyreumatiques et tertiaires, il imaginera tout de suite de quel vin il s’agit…, si on “cause” (bis !) à un débutant, il ne dira rien (gag !), mais il n’aura pas compris ou on veut en venir (ce qui parfois est préférable)…, il faut donc adapter son vocabulaire à son auditoire, quoique je dois bien admettre que le vocabulaire et les codes de la critique relèvent d’un certain snobisme…, au fond, est-ce si grave si la grande majorité des gens (lecteurs/lectrices) ignorent notre jargon compliqué ?
D’ailleurs même les pseudos spécialistes ne sont pas d’accord entre eux, sauf en réunions consuméristes ou le but est de faire tourner le manège afin que le commerce fonctionne au mieux, pubs en retour d’ascenseur…, alors décrire quoique ce soit et faire partager son avis, ce n’est pas toujours la même chose, c’est plus compliqué qu’un simple inventaire, tout le monde n’est pas créatif…
-Exemple VIN : “Palsembleu ! Belle robe cuivrée comme un sacqueboute. Un nez racé, un rien austère, sur la pierre sèche, les fruits jaunes, la pomme, les fleurs, une pointe de caramel, une touche de foin et un soupçon oxydatif. L’attaque est dynamique, ça explose sur le palais, beaucoup de fraicheur, structure verticale, intensité, austérité monacale avec une jolie finale qui termine sur de beaux amers. Un vin nature avec de la droiture. Très bien”…
-Exemple AUTO : “Ça casse pas trois pattes à un panard. Une carrosserie austère. Au volant, comment que c’est trop balèze, concentré, serré, dense, mais l’ensemble est assez moderne, quoique d’une finition moyenne. C’te cage, c’est pas d’la balle, ça nique pas sa reum, c’est classico-classique, si c’était une gonze, je lui pète la boule direct ! Correct, sans plus”…
Se pavaner, marcher avec orgueil et fatuité, mettre en valeur avec ostentation sa physionomie, son allure, bref, crâner, parader, paraître, plastronner, poser, exhiber, paonner, pontifier, faire le fier, c’est tout le contraire de ce que j’aime… et j’ai pris la résolution d’être optimiste, d’être sympa dans mes essais et commentaires, ce qui ne va pas être facile quand je vois le tas de merde qui plane au-dessus de nos têtes… il va falloir prévoir des parapluies. Je ne tiens pas à vous f… les glandes (les boules), mais je sais une chose importante, je sais que dans ce monde, ce qui s’élève doit forcément retomber, inévitablement… c’est vrai pour les ennuis et c’est aussi vrai pour la merde… je pourrais chialer, me torcher les billes à la toile émeri, me rincer les mirettes au vinaigre, me jeter à couilles rabattues dans les orties, mais j’ai choisi d’être optimiste, au moins quelques jours… soyons optimiste, c’est tonton qui nous le demande, arrêtons d’être d’indécrottables râleurs pessimistes qui ne croient plus en l’avenir, soyons optimistes pour ce qu’il reste… ou, du moins, essayons de l’être !
Bien… avec la joie enfantine du bébé-Cadum qui étrenne son jouet-camion de pompier… vient le temps de changer de registre, d’autant que j’en ai fait le tour, avec comme constat final : “Beau, peut mieux faire, inadapté en (quasi) toutes circonstances, attire la sympathie et suscite les parlottes”… (surtout concernant les “gros peneux, piting” (sic !)… J’ai donc résolu de faire une p’tit balade avec cette bonne Jeep équipée d’usine de ses lames de ressorts de type charrette, en 6 cylindres 4L0… C’est, de plus (surplus non-négligeable), en m’enquérant de meilleur prix acceptable que j’ai obtenu l’essai ! La voiture est prête pour profiter pleinement de ce 4×4 assez complexe s’il faut placer le Hard-Top, il faut connecter, reconnecter, dévisser, visser… placer des demi-rails en haut du pare-brise et pour tout ça, il faut au moins se mettre à quatre pour ôter le couvre-chef décoiffé et décoiffant…
Je monte dans l’engin, fais vrombir le 6 cyl… et tout en frimant à bord, je fais un premier état des lieux : je suis torturé intérieurement, l’aventurier qui vit en moi me pousse à la folie, mais l’homme mur que je suis devenu prend le dessus ! Petite session photo, le Wrangler a de l’allure, il en impose avec ses formes viriles, il amuse, il impressionne, c’est vraiment la voiture “fun” par excellence, celle avec laquelle on a envie de rouler le long de la mer, la planche de surf en travers ! Le CJ7 fait preuve d’une agilité certaine, son problème c’est qu’en ville) il a envie de monter sur les trottoirs, de passer entre les arbres, il ne se sent pas à l’aise sur le bitume, mais, objectivement, le style est intemporel, il fait vibrer les passionné(e)s et il déclenche le sourire des passant(e)s.
L’habitacle est sans compromis, le strict nécessaire dans des matériaux simples…, rien ne manque (gag !), le gros 6 cylindres 4L0 développant 177 chevaux ronronne comme un lion repu et son manque de sobriété est compensé par des reprises très vigoureuses… En revanche, côté freinage ce n’est pas la panacée, le touché est spongieux, le blocage des roues fréquent et le pompage inévitable…, il me faut donc veiller à ne pas me laisser emporter par la fougue du 6 en ligne…, enfin, il ne faut pas oublier que c’est un tout terrain dont les capacités ne sont plus à prouver et je peux vous dire (écrire) qu’il n’a éprouvé aucune difficulté à franchir les trottoirs… En revanche, sur route, c’est un retour aux sources : la Jeep prend toute sa dimension dès le premier bourbier venu… son puissant moteur 4 litres bourré de couple, son bon débattement de suspension, ses pneus adaptés et son gabarit compact lui confèrent en effet d’excellentes aptitudes en tout-terrain, sur la gamme de vitesses courtes, rien ne semble l’arrêter, pas même les freins !.
Véritable mythe, la Jeep est la mère de tous les 4×4, comme son aînée, elle se montre plus à l’aise dans la caillasse que sur l’asphalte des autoroutes… après avoir débarqué sur nos plages il y a plus d’un demi-siècle, la doyenne des 4×4 n’a pas pris une ride…, la Jeep reprend fidèlement les traits de son aïeule, la MB… et notamment la légendaire calandre avec des phares ronds… un look inimitable qui a beaucoup contribué à son succès…
Dommage alors que l’intérieur plastique, trop conventionnel, ait perdu de son cachet originel, les puristes le regrettent… Descendante de la légendaire Willys, la Jeep CJ7 incarne un certain art de vivre à l’américaine… sa ligne indémodable et ses aptitudes au tout-terrain font de ce 4×4 un véhicule très attachant, surtout avec ce bon vieux six en ligne sous le capot. Si sa ligne n’a pas évolué radicalement depuis vingt ans, elle est sans conteste la plus désirable de toutes, dommage toutefois que les applications de chrome n’étaient pas disponibles de série, mais uniquement au rayon accessoires.
Quel look…, la frime est assurée et même les conducteurs de Porsche cabriolet ne peuvent s’empêcher de me lancer des petits regards jaloux… il faut dire qu’à bord, on domine la circulation cheveux au vent (vitres ouvertes). Longue de seulement 3,88 m, la Jeep Wrangler offre une habitabilité surprenante que bien des cabriolets pourraient lui envier… l’espace est tout simplement généreux à l’arrière et l’on regrette juste l’absence d’un repose-tête… pour le reste, c’est la monture idéale pour cruiser sur les petites routes en bord de plage.
La Wrangler suivante sera la dernière Jeep à étrenner le six cylindres en ligne de 4,0 litres… ce bloc est bien connu en France, puisqu’il a équipé avec succès de nombreux modèles… et si son rendement est aujourd’hui largement dépassé, il avoue de beaux restes… outre sa sonorité inimitable, ce bloc en fonte jouit d’une belle souplesse.
Fort de 177 chevaux et 296 Nm de couple (à 3.500 tr/min), le 4,0 litres propulse la Jeep à plus de 170 km/h et lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 10,6 secondes…, pas mal du tout. Conséquence directe à la présence de cette transmission antédiluvienne et d’une aérodynamique de boîte à chaussures…, la consommation s’envole, il n’est pas rare d’atteindre, voire dépasser les 16L/100 de moyenne, heureusement, le réservoir de 72 litres permet de voir venir !
Elle se comporte comme une propulsion en temps normal et le passage en 4 roues motrices (qui peut s’effectuer jusqu’à 80 km/h) n’est recommandé que si la météo se fait vraiment capricieuse et bien sûr, pour la pratique du tout terrain…, en revanche, le freinage manque de mordant et il ne faut pas hésiter à écraser la pédale (du milieu) lorsque le besoin s’en fait ressentir. En conclusion, cette Jeep porte haut et fier les couleurs de l’Amérique, elle reste purement une auto de loisirs et ne s’encombre pas de gadgets technologiques…