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Détroit, janvier 1992 : Chromes&Flammes France est loin derrière ma vie de baroudeur d’affaires. Aux USA c’est mon magazine TopWheels qui mène le bal des magazines automobiles avec une déclinaison par pays Européens : AutoChromes en France, Belgique Wallonie, Luxembourg… AutoMania en Espagne… AutoKracht en Hollande et Flandre… AutoKraft en Allemagne… mais l’édition Allemande de C&F perdure en KroomUndFlamen… Je suis donc régulièrement invité un pneu partouze pour des présentations de bagnoles, telle la “première” concernant la nouvelle Jeep Grand Cherokee le 7 janvier 1992…
Détroit, janvier 1992 : Toujours et encore ! Le “Grand-moment” arrive ! Bob Lutz en personne m’a certifié la semaine passée (fin décembre 1991) que la présentation de la nouvelle Jeep Grand Cherokee va décoiffer la Gentry de Détroit… Et je suisse là, à l’entrée du Cobo Hall ou va s’ouvrir le North America International Auto-Show, à attendre “LE” grand moment de la présentation du nouveau Grand Cherokee… Ahhhhhhh ! Voilà la bête, une Jeep Grand Cherokee rouge dopée aux hormones entourée de motos et autos de police. A son volant, Robert “Bob” Lutz, patron de Chrysler (de l’époque) et Coleman Young, le maire de Détroit, qui “siège” (politiquement) à son côté droit… La voiture vient direct de l’usine ou elle a été ovationnée, arrivée à l’entrée du public, elle marque un temps d’hésitation et grimpe les marches de la gloire, sans doute pour prouver ses capacités de franchissement d’endroits semblables (sic !)… Une fois en haut de la trentaine de marche et l’escalade d’une rampe : BOUM/PAF/CRAAAC ! La Jeep explose la porte vitrée sous les applaudissements des journaleux Yankee, grands-enfants hypnotisés, impatients de voir la nouvelle Jeep Grand Cherokee type ZJ et de recevoir leurs cadeaux en sus d’une collation western ! Vive l’Amérique !
C’était un évènement, l’usine Jeep allait ainsi être sauvée de la fermeture, les ouvriers et employés allaient avoir du travail… 5 ans après avoir acquis auprès de Renault la mythique marque Jeep, Chrysler présentait (enfin) un nouveau modèle pourtant largement initié en tant que “programme XJC” sous l’ère française depuis 1983 ! Le Grand Cherokee allait pouvoir en découdre avec le Ford Explorer et le Range Rover sur le marché lucratif des 4×4 “de luxe”. En fait, ce programme “franchouille” avait été repris par des designers “maison” et présenté en 1989 sous le nom de “Jeep Concept 1”. Qu’importait, le principal était qu’il existait un avenir !
Avec le rachat par Chrysler, les équipes du français François Castaing avaient réorienté le projet initial vers un complément du Cherokee plutôt qu’en réalisant un successeur, car depuis le milieu des années ’80, AMC-Jeep, sous l’impulsion de Renault, s’était grandement modernisé et réorganisé, offrant sur un plateau à Chrysler un outil industriel de premier ordre et de nouvelles méthodes (logiciel de conception par ordinateur, systèmes de plate-forme) qui allait pleinement bénéficier à Jeep, mais aussi à la marque au Pentastar. Avec le Grand Cherokee, Jeep élargissait avec retard son offre en remplaçant le vieillissant Grand Wagoneer type SJ, lancé en 1962 !
A son lancement, le Grand Cherokee s’offrait en trois niveaux de finitions : Base, Laredo, Limited, mais un seul moteur : le L6 de 4 litres de 190 chevaux. Mais dès 1993, apparaissait un V8 Magnum de 5.2 litres et 225 chevaux tandis qu’une éphémère version luxe dotée uniquement de ce moteur voyait le jour en reprenant le nom de Grand Wagoneer (seuls 6.378 exemplaires seront produits en 1993, ce qui en fait un vrai collector). En 1995, les versions destinées à l’export recevaient un 4 cylindres turbo diesel d’origine VM Motori de 2.5 litres et 114 chevaux… En 1996, le Grand Cherokee recevait un léger lifting, tandis que le L6 était ramené à 185 chevaux. En 1998, était présentée la version Limited motorisée d’un ultime V8 gonflé à 5.9 litres et 245 chevaux…
Rapidement, le ZJ rencontrera un succès phénoménal gagnant de nombreux prix : “Truck of the year” (Motor Trend), “Four wheeler of the year” (Four Wheeler Magazine) entre autres, avant d’être remplacé par une nouvelle version plus moderne, le WJ. Entre 1992 et 1998, ce sont 1. 251.473 ZJ qui sortiront des chaînes de Détroit, mais aussi de Graz en Autriche (où le Grand Cherokee était fabriqué pour l’Europe chez Steyr-Daimler-Puch, qui produisait aussi le Mercedes Classe G), de Cordoba en Argentine ou de Valencia au Venezuela. Une bonne moyenne et une belle réussite pour ce gros 4×4 !
La Jeep “Concept 1”, pensée à l’origine par AMC comme la remplaçante du Cherokee, évoluait donc pour devenir son partenaire dans le haut de gamme. Les premiers exemplaires du Grand Cherokee modèle ZJ, présenté au Salon de Detroit en janvier 1992, sortaient en fait de l’usine de Jefferson située dans l’Etat du Michigan. La nouvelle Jeep Grand Cherokee venait prendre la succession de la Jeep Grand Wagoneer. Dérivée de la Cherokee, la Grand Cherokee s’en démarquait par une carrosserie plus moderne et plus longue de 30 centimètres autorisant plus de place à l’arrière.
Les trois niveaux de finition : Base, Laredo, Limited comprennaient un airbag conducteur et un dispositif antiblocage fonctionnant sur les quatre roues motrices. La version Base offrait une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports, une sellerie en tissu et une instrumentation complète. La version Laredo ajoutait des protections latérales, des sièges mieux finis, des rétroviseurs électriques et le régulateur de vitesse. Le haut de gamme Limited bénéficiait d’une boîte de vitesses automatique à quatre rapports, d’une sellerie cuir, de la climatisation, des sièges avant électriques et d’une installation audio renforcée.
La Grand Cherokee était aussi proposée avec un tout nouveau moteur V8 essence de 5,2 litres de 215 chevaux qui portait la capacité de remorquage à 3 tonnes et rendait la Grand Cherokee idéale pour tracter une caravane Airstream ou une remorque porte-voiture… Pouvoir tracter une remorque porte-voiture et circuler dans le luxe et le confort, c’est ce qu’il me fallait… La nouvelle Grand Cherokee était assurément la bête avec laquelle je pourrais déplacer mes bagnoles de collection pour des ventes aux enchères (chacune son tour, bien sûr) sans plus devoir téléphoner à deux heures du matin à un dépanneur pour une Excalibur en panne… pour une Clénet en rideau… pour une Zimmer à l’agonie… pour un Hot-Rod en grève… Bref, pour n’importe laquelle de ces bêtises “roulables”… Pouvoir partir vers n’importe où (et en revenir) : Monaco, Saint-Tropez, Biarritz, Strasbourg, la Belgique, la Suisse, l’Allemangne, le Royaume-Uni d’Angleterre et même la Suède et l’Espagne… Plus de soucis pour les réunions, les ventes aux enchères, voire pour des achats, des échanges… Serein… Toujours…
C’est en conduisant une Clénet S1 que j’avais acquise à une veuve éplorée (sic !) que j’en ai eu soudain Ras-le-Bol d’être cassé/contorsionné à son volant, tout comme pour pareil avec d’autres “zotos” semblables… En comparaison avec la conduite d’une Jeep Grand Cherokee V8 dans le confort et le silence, sans courants-d’air et autres stupidités, ma vie allait devenir moins stressante ! De surcroit cela allait résoudre les complications liées aux immatriculations et assurances des “bagnoles de collection” ! Le pied ! Le panard ! J’ai donc acheté en 1998 une Jeep Grand Cherokee “Limited” en version “Full-Options”, neuve, que j’ai fait équiper d’une attache remorque avec une prise électrique pour alimenter le treuil situé sur le timon de la remorque… L’extase ! Le bien-être intégral, tout confort et air-conditionné en prime ! Royal ! Pratique… Ma vie a ainsi basculé en 1998… Toutefois, en 2009, dégouté de ce monde suite au vol de ma LéaFrancis, je vais me “retraiter” plein sud et en arrêter avec les bagnoles de collection et autres tracasseries automobiles, sauf pour “en causer” d’expériences inédites dans mon Web-Site et mes magazines “papier”… La Jeep Grand cherokee avait alors parcouru 300.000 kms durant ces 11/12 ans… plus 50.000 kms durant les 10 années suivantes, qui elles n’étaient que pour du loisir ! Ce sont les Ets AAT qui ont proposé une remise à neuf de mon “Grand-Chéro”, ce qui va faire l’objet d’un article informatif de leurs capacités et compétences.
Quatre transmissions étaient disponibles à l’époque de mon achat “neuf”… La première, baptisée “Command Trac” était une transmission 4×4 enclenchable montée sur les versions de base et Laredo. La deuxième, baptisée “Selec Trac” était une transmission 4×4 permanente, avec possibilité de rouler en propulsion uniquement, montée en option sur la version Laredo. La troisième, baptisée “Quadra Trac”, était une stricte transmission 4×4 permanente montée en option sur la version Laredo et en série sur les versions Limited et Grand Wagoneer, accouplée à une boîte de vitesses automatique à trois rapports plus overdrive.
C’est cette version que j’ai choisi avec la suspension “Quadra Coil”, composée de deux essieux rigides suspendus chacun par quatre bras et deux ressorts hélicoïdaux, donnant à mon Grand-Cherokee de très bonnes aptitudes au tout-terrain et aux longs parcours routiers. Freins à disques AV et AR (La transmission “On Demand Quadra Trac” transmet d’abord toute la puissance aux roues arrière. La puissance ne se répartit entre les deux essieux à l’aide d’un différentiel central épicycloïdal à visco-coupleur que lorsque les circonstances l’exigent. Ce système se coupe dès que la boîte courte est enclenchée pour revenir à un blocage mécanique du différentiel).
Succédant à Renault, c’était Sonauto qui reprenait l’importation en France des Jeep à partir de janvier 1993, place étant faite au Luxe, seules les deux versions “Limited” en 6 cylindres ou V8 étaient disponibles (depuis octobre 1994, les modèles européens étaient désormais assemblés chez Steyr-Daimler-Puch à Graz en Autriche sous l’appellation ZG). La calandre perdait une ouverture pour un total de sept. Les roues, les boucliers et les protections latérales étaient redessinés. Les plaques désignant le modèle étaient déplacées des ailes vers les portières avant. Les feux de brouillard étaient intégrés au pare-choc. L’intérieur recevait de nouveaux sièges, une nouvelle planche de bord dotée de deux airbags et des ceintures ajustables.
La finition Limited recevait également une direction à assistance variable, une télécommande de l’installation audio au volant, des rétroviseurs intérieur et extérieur basculant automatiquement en position nuit, un système de mémorisation pour deux personnes de la position du siège conducteur, des rétroviseurs et des stations radio et en option des sièges chauffants à l’avant… Vous comprenez que la Jeep Grand Cherokee V8 “Limited” était beaucoup, beaucoup, beaucoup plus confortable que n’importe quelle Clénet, Excalibur, Zimmer… il n’y avait pas à réfléchir bien longtemps, de plus il ne me fallait plus craindre les pannes incessantes de ces voitures “exotiques”, c’était “Full Confort”…
La position de conduite surélevée ajoute au confort et à la sécurité passive aussi avec notamment le double airbag. Les capacités en tout-terrain sont bonnes mais ce qui le différencie des autres 4×4, c’est sa transmission intégrale permanente à viscocoupleur qui garantit une motricité optimale en toutes circonstances, tandis que son ABS évite de rater les “freinages tardifs”, mais surtout le V8 permet de “faire le trou”, notamment de griller pas mal de bagnoles, avec 28.9″ au 1000m départ arrêté, et une vitesse maxi limitée électroniquement à 200 km/h (mais c’est uniquement par respect pour les pneus)…
Les Jeep Grand Cherokee qui ont suivies sont pour la plupart réussies (en particulier la version WJ) mais je regrette qu’avec le temps la Grand Cherokee ait perdu sa compacité et le tableau de bord à casquette (c’est sic ! et re)sic !)…
C’était comment, avant le Covid19 ?
Le temps passe, l’intelligence trépasse de plus en plus… Ce qu’il vous sied de savoir, me concernant, c’est que j’ai toujours été comme ça : Un humour à froid très pince-sans-rire… Un penchant maladif pour les plaisanteries grinçantes, impénétrables, quasi douteuses, une prédisposition pour les folies déjantées et le caustique. Alors évidemment, ça passe ou ça ne passe pas. Mais que voulez-vous ? L’expérience de la vie rend désabusé des gens, tandis que la solitude engendre l’ennui, l’ennui engendre l’aigreur et l’aigreur la licence. En même temps ce n’est pas toujours marrant non plus, faut comprendre… Plusieurs dizaines d’années dans l’édition de magazines (un demi siècle), ça donne une image lucide du monde, ça montre les gens tels qu’en eux-mêmes, géniaux ou pitoyables, affairés ou désœuvrés… mais qui cherchent à attirer l’attention des autres, juste pour qu’on s’occupe d’eux, qu’on voie qu’un mince filet de vie continue de circuler dans leurs artères bleutées sous leurs peaux parcheminées ; qu’on entende qu’ils ont besoin d’un peu de temps en rab pour s’habituer au goût de racine des pissenlits.
J’ai quitté tout cela, mais j’y suis revenu par le web… Pour mieux repartir et malgré-tout revenir ! Je suis un grand amateur de conneries, j’en fait moi-même assez souvent, pour rester en forme, quitte parfois à partir en vrille… à merder. J’aime beaucoup l’humour donc j’aime tout ce qui est drôle, les conneries aussi… Je suis souvent parti, survolant la face des eaux, lumières éteintes sous les vents solaires, dégazant mon kérosène en flux tendu et plein de rêves anthropomorphes… et puis ça m’a pris comme une envie de pisser… et je me suis tapé les cuisses en franchissant des nébuleuses d’antimatière sous un déluge d’ondes ultracourtes. Et puis quand ça a été trop loin, il était déjà trop tard ! Hop ! Je vous emmène au loin, d’ailleurs les photos en illustration vous emmènent partouze, dans tous les pays d’Europe, pas qu’à Monaco… Le texte lui ne peut vous emmener dans tous mes périples, donc si j’illustre tout, le texte ce circonscrit à Monaco, Cannes et Saint-Tropez… Pas grave, faites marcher votre imagination !
Hop… nous sommes en 2018… ça fait loin, mais rien n’a changé, sauf le Covid19.
Le Covid était en pré-fabrication, pas encore en diffusion… Une voix numérisée, un peu détraquée, m’indique qu’il est 10 heures du matin et l’autoroute est hypnotique de lumière et d’antiparticules… il règne un calme sidéral. Prochain arrêt ? : Monaco… Le but ? : Incertain… Le pourquoi ? : Une vente aux enchères ou j’espère vendre ma Thunderbird… Voyage agréable, mais je garde une certaine nostalgie pour les trains de banlieue de ma jeunesse, sales, lourds, les sièges craquelés, les roues rivées au sol et tagués. On dit qu’il reste des trains comme ça, des trains de suie et de métal qui roulent à terre sur des lignes à haute tension. On s’habitue à tout finalement, c’est étrange… aux “desquamations”, au détournement des connaissances, des moyens de communication et à l’affinement des techniques oppressives, à la radioactivité, au retrait régulier de son espèce, aux défoliants biochimiques, aux anéantissements précis évitant les infrastructures et aux relèvements successifs qui font suite ; car c’est de cette farine qu’est fait l’homme, tant il est con, programmé d’instinct : le sel des larmes bien vite ne prend plus, il compte ses morts et reprend courage. Il s’adapte…
A force de naviguer dans des eaux troubles, de discuter avec des gens, de m’arrêter devant des vitrines et commencer à regarder le bling-bling sociétal, je commence à laisser tomber le high-tech, le titane inusable, étanche, préférant une bonne vieille caisse en sapin cousu main avec doublures en dentelles et plaque de phonolithe… du conçu pour durer, du travail de charpentier pure-laine que c’est pas du made in Taiwan tant pis… y mettre le prix… faut pas être regardant en la matière… c’est bien d’y songer, c’est des choses qu’il faut prévoir… je me prendrais bien une petite pilule là, maintenant… Un versant vertigineux ! Je conduis vers le grand sud… et pourtant, en double, je suis assis dans un grand fauteuil en cuir capitonné qui bascule mollement sur des tubes de chrome. Design industriel et allemand. Bauhaus. Dehors des sirènes et des gyrophares. En face, dans le double de mes pensées : un vieillard, chenu, la soixantaine sonnée, m’observe de derrière ses bio-lentilles qui lui donnent des expressions vaguement ichtyoïdes, le cheveu frisé et la barbe soignée. Une pipe en fibre de verre traité fume calmement dans le cendrier d’une chaleur délayée à côté d’une pendule holographique. Une lampe ancienne vraisemblablement art-déco éclaire le vaste bureau ; intérieur clair, moderne, ça sent le pin bleu et l’ambiance austère rappelle celle d’un cabinet de cancérologue.
Un drone-vidéo miniature flotte dans l’air, se déplace lentement et filme. Vrombissement imperceptible mais régulier occasionné par le refroidissement des circuits à forte impédance. Un œilleton rouge s’allume et l’obturation du diaphragme se modifie. “Désolé mais c’est la loi… elle exige que toute pratique sexuelle soit filmée et archivée pendant deux années” me dit l’opérateur… Oui bien sûr c’est normal, il serait intéressant de visionner les bandes… Il me précise que la diffusion et l’utilisation commerciale des images sans l’accord des personnes intéressées sont évidemment prohibées. J’attendais ce rendez-vous avec une certaine inquiétude. Je me suis renseigné avant de venir, relu les Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie et Die Traumdeutung de Freud, histoire de pas dire trop de conneries, de faire un peu le point. Je suis curieux ! Ma secrétaire m’a indiqué l’adresse : un excellent thérapeute… Y avait qu’à voir les diplômes accrochés partout aux murs… et très comme il faut avec ça, extrêmement laid mais beaucoup de charme, du goût très drôle, la phrase ponctuée d’hébreu parfois, ce qui ne manquait pas de donner un certain lustre… La plupart des patients sont cyniques et plus caustiques que la soude. C’est une saine catharsis parfois…
Toutefois, le cynisme c’est le rire aux éclats du désespéré, c’est le buveur de poison qui à son tour paie sa tournée, c’est le pendu qui a la trique et surprend la mort en lui pinçant les fesses… Je reste perplexe et m’interroge sur les capacités de mes fonctions sémiotiques. M’excuse et lui dis que je suis un peu nerveux. L’incident est clos. D’un coup me revoici dans l’autre partie du double de mes pensées… et une jeune et jolie autostoppeuse se pointe ondulant du bassin et perchée sur des talons elle fore des puits de pétrole ! Elle me demande si je suis disponible. Je feins de m’arracher avec un certain regret de ma conduite et dis que oui, un brin inquiet quand même. “Vous êtes spécialiste en automobiles anciennes ?”… Non pas vraiment mais… peut-être. Elle croise et décroise les jambes et je la remercie de s’être donné la peine de naître. Ce soir, il faudra que je pense à offrir mes holocaustes et mes sacrifices rémunératoires… j’aurai mes yeux plongés dans les siens, tâchant de m’introduire au plus profond de ses rétines… Je lui explique la voix brûlante comme les eaux du Gange le comment du pourquoi. Elle baille. Elle dit que c’est gentil d’être si patient, comme ça, que c’est vachement dur de conduire une si vieille auto jaunâtre, que j’explique bien. Non, non, ben, c’est normal…
Je la dévore et mes pupilles viennent lécher son intriguant décolleté, risquant fracture sur fracture de la cornée. Elle se trouble ou imite bien. Elle vient sûrement de fumer une cigarette ; elle a une mauvaise haleine de tabac froid, comme si elle venait de manger des tripes… et ça m’excite parce qu’on est très près pour pas faire trop de bruit. La créature joue les ingénues à présent, s’aventure plus trop à lever les yeux et lorsque par mégarde je capture son regard, elle rougit. Elle est déjà nue, montre quelques signes d’impatience et me demande sans attendre de réponse si on y va, que ça fait déjà dix minutes qu’elle attend alors qu’on est censé avoir fini. J’avise un Etap sur ma gauche, chambre à 32 euros… Je prends la prochaine sortie. Histoire censurée… Le temps a passé vite. Matin venu, je relâche ma proie en grommelant de façon inaudible qu’elle n’a qu’à se casser si elle est pressée… Quitter Chalon, me diriger vers Lyon…, passer Lyon, passer Vienne, Orange, Montélimar, Aix-en-Provence, direction Cannes, Nice et enfin Monaco…
Pas la peine de narrer le réveil, le petit-déjeuner, le re-départ… Longue montée, longue descente… Puis, enfin, balade Monégasque. Chaussées étroites et bâtiments en pierre de taille. Je suis contraint de ralentir la marche en raison de l’encombrement du trafic sur les trottoirs. Quelques vieilles dénudées, le cheveu bleu, conduisent nonchalamment des attelages mordorés de yorkshires, la main molle et gantée de beurre frais. Le soleil luit, se cherche des reflets sophistiqués et tâche de faire face à la concurrence perfide du capot d’une Rolls au radiateur d’argent flanqué d’une vénus damasquinée comme une lame fine. Les autochtones traînent du cor au pied devant les vitrines, tirant sur les rennes pour calmer la levrette qui piaffe d’impatience et s’étrangle. On me bouscule et on ne me demande pas pardon. On me menace d’une canne parce que j’ai manqué d’écraser la patte aux ongles faits d’une des chiennes. Je sens une foultitude de regards aigres et septuagénaires braqués sur mes cervicales. Une vague incertitude me gagne ; je me presse pour arriver sans tarder sur le port. Je zieute avec délectation une blonde qui m’observe du haut du pont de son voilier “Cyclope“…, une Anglaise, je continue mon chemin… et j’arrive devant le yacht d’Al Faraqui, ancien bédouin, maintenant multimilliardaire en euros et pétrodollars, accessoirement Emir…
Je me faufile derrière un écossais en kilt qui promène un renard gris. Le renard, le poil rare et peroxydé, s’arrête, me bloque la route, tandis que son maître kilté me toise de derrière une paire de bésicles Dior à carreaux épais. “Oui c’est pour quoi ?” Un brin surpris par la question. Très calme, je réponds : C’est pour baiser une copine qui squatte le yacht… et vous c’est pour quoi ? L’écossais reste bouche bée d’abord, rassemble tout son mépris et déguerpit en vociférant : “Quel culot !… Y a vraiment des malades ici ! Attendez que je prévienne l’Emir, z’allez voir !”… Il est 18 heures 13 et ça m’a l’air d’être là. Je m’éloigne sous une pluie de noms d’oiseaux et grimpe à bord. Je m’étonne de ne pas entendre de musique, j’écoute un peu… Rien. Pas de rires, nul éclat de voix, un début de soirée point trop rock’n’roll de toute évidence. Personne… Ben merde c’est pourtant bien là… Des bruits de pas se font sentir enfin, se rapprochent. Une porte s’entrouvre et une beauté africaine apparaît en peignoir une serviette roulée en turban sur la tête, succube languide aux yeux interrogateurs. C’est là que mes ennuis ont commencé. Je me tire sur la pointe des pieds tandis qu’elle reste seule, soliloque. Si j’avais su plus tôt… j’aurais proposé une partouze ! Je marche en évitant les pattes de chiens… spectres sans ombres aux odeurs surettes, tronqués de leurs époques et poursuivant une grève forcenée de la mort. Impur, je décide demain de jeûner jusqu’au soir.
La déprime se pointe. Celle des mauvais jours ou celle qui suit l’accouplement forcé des bêtes captives. Une tristesse de jardin zoologique… Aujourd’hui les stupéfiants c’est l’avenir de Monaco, la Jet-Set a décidé d’élargir ses horizons, d’adopter des méthodes modernes, high-tech, envisageant une croissance rapide en tirant profit d’un esprit d’initiative aiguisé, d’une connaissance instinctive de la mécanique du secteur tertiaire et d’une fiscalité qui ne concerne quiconque que très très partiellement. Investissement et marketing de pointe sont les deux mamelles qui doivent nourrir la réussite pour mener rapidement à la transcendance de la condition humaine, à la vente en gros dans les hautes sphères Monégasques, tout le monde étant certain que l’arrivée massive de supers-friqués venus en yacht de luxe à l’occasion du Grand Prix de Formule 1 (et des courses de voitures anciennes la semaine précédente), permettent d’élargir les cercles, d’autant que pour y parvenir quantités de nanas partouzes pour toutes sortes de sévices extrêmement coûteux… Pour l’heure, je m’installe dans une maisonnette située dans les hauteurs de Beaulieu, pas loin d’Eze et de St-Jean Cap-Ferrat, à quelques centaines de mètres d’un château avec vue sur mer.
Il faut savoir partir de rien pour arriver à pas grand-chose mais à tout le moins échapper aux cages d’escaliers magnétiques qui sentent l’urine et se payer un aller-simple en vol régulier vers le caviar iranien, les mocassins bicolores Fratelli Rossetti et les filles gratuites ou presque, légères, pleines de santé, soigneusement abreuvées d’intarissables margaritas-light et détenues dans des bars à la mode par des eunuques babyloniens, aux yeux sauriens, en bombers. On peut donc imaginer que c’est en vertu d’une connivence de bon aloi que je me retrouve au cœur des “affaires” typiques de la région… Pour l’instant je n’ai jamais eu à me plaindre de ce qu’on m’ait tiré dessus au 6.35, mais qui sait ce que l’avenir me réserve ? Une plante vénéneuse est assise à ma droite et, quoiqu’elle ait la délicatesse d’éviter toute pantomime ou plaisanterie sur le foutre en vogue dans le milieu, je la sens un peu fébrile lorsqu’elle m’adresse la parole. Prof d’économie entre deux âges encore bien roulés (les âges) et laissant apparaître une culotte relative sous une jupe quantique. Elle est là ce soir pour acheter son ordinaire, mais aussi à mon avis en quête d’atmosphères vivifiantes pour ses vieux jours et ne présentant cependant pas trop de danger quant à l’éventualité d’un viol collectif.
Et de fait, l’ambiance est plutôt détendue et la weed combustible facilite la conversation qui emprunte des traverses inexpliquées quoique reposantes : “Ah ça c’est pareil que du temps où mes maris étaient riches ou bien artistes” !… me dit-elle… et de se lamenter ensuite l’œil rieur et avançant la mâchoire au rythme de la version techno d’une chanson vainqueur de l’Eurovision. M’ennuie… Permis de tuer en faux-cils… Pas l’moment d’tomber… Préfèrerais pommes sinus dévastés… M’en vais loin décorporé déjà… Parallèle univers… Pure énergie… Sens extraordinaire… Chanter l’éveil… Langue touche entendent yeux tympans goûtent observent les doigts mélanges les drogues coalescences s’organisent dynamique alcaloïdes soudain équilibre assis en suspens entre espace et le temps comme une mouche iridescente… Elytres à facettes oculaires… Murs englués aux pattes… Longtemps… Brouillard… Se dissipe mollement… Ouvre les yeux et identifie les moulures d’un plafond blanc, les souillures d’un bas-fond plan, les “bouillures” d’un pas bon flan… Sous mes doigts, du satin buddleia. Je sors du lit en caleçon, un genre de nappe bizarrement accrochée autour du cou ! D’abord, quelles garanties puis-je avoir ? Qu’est-ce qu’on peut faire confiance à une milliardaire ?… Et puis surtout le problème n’est pas là. Il y a plus. La vérité éclate devant mes yeux en lettres de feu sur un suaire de Turin ; en vérité en vérité je vous le dis je viens tout simplement de découvrir comme un doute comme un vague soupçon que peut-être bon ce n’est pas sûr et pis il n’y a pas d’quoi fouetter une veuve mais peut-être je serais… hum ! hum ! disons enfin un peu…
Un putain de dieu, dit-on, vivrait là-haut, son doigt de feu a entrouvert mes lèvres après que j’ai retrouvé sa trace, bien planqué qu’il était derrière le compost végétal des berges folles de la mer méditerranée, se sachant traqué et désireux d’échapper à la fission des noyaux d’uranium 235. Le soleil brille très haut dans le ciel, mais d’une luminosité éteinte par des poussières de métal en suspension qui dévorent la planète. Il est midi et je contrôle manuellement ma libido… La race humaine se propage et respire mal d’un horizon à l’autre en avalant des couleuvres. Je n’ai pas de bagages à enregistrer, je n’ai rien à déclarer excepté une tendance ponctuelle à la schizophrénie et le fait que je risque vraisemblablement de mourir de vomissements à force d’écouter les conneries qu’on me débite… Je n’étais qu’à mes premiers jours en terre Paca, me fallait-il encore attendre quelques nuits avant la vente aux enchères Bonhams… Dieu et Jésus étant à mes côtés (c’est fou le nombre d’apparitions suscitées par l’abus de Mojitos et autres substances étranges), j’ai rencontré, et même découvert, une jeune et charmante errante que j’ai recueilli… On s’était connu je ne sais plus trop comment-où, c’était hier ou avant-hier, sur le port de Monaco ! Je ne sais plus…. J’étais bien avec cette fille, à l’aise et décontracté, je me rappelle tout. Je ne la connaissais pas, elle m’empêchait de dormir. La fille était brésilienne ou quelque chose du genre : un pays exotique où les gens dansent. Elle savait bien l’anglais, devait venir d’Amérique, parlait d’y retourner. Elle aimait l’Amérique, où vivait sa sœur, où les rêves, disait-elle, se baladent en liberté.
Extérieurement elle était belle, mais sans excès, c’était selon, je n’arrivais pas à trancher, mes poumons étaient sains, je me savais incurable. On avait parlé peu. Elle était très brune, avec des cheveux noirs, presque pas de vêtements, bien faite, assez grande pour sa taille, probablement péruvienne. J’allais bien, juste un peu envie de crever. La fille était métisse, amérindienne, pas trop maigre, un peu belle ; on voyait tout de suite qu’elle savait bien s’occuper des hommes ! Je trouvais aussi que ce n’était pas une si bonne idée ! La fille était éreintante, je me tapais des suées, étouffais de chaleur sous une chaleur à faire tourner l’eau de javel. De plus la fille n’avait aucune retenue, aucune confiance en moi, restait sur ses gardes : elle me suspectait de plastiquages compliqués d’enlèvements, de meurtres, d’antérieures expériences carcérales. Elle voyait bien comme quoi j’évitais soigneusement postes et préfectures de police ; elle devinait que je devais trafiquer les armes sans témoins, muni d’une lessiveuse à billets. La fille soutenait que ce n’était pas possible une gueule pareille quand on n’a rien de pénal à se reprocher, quand on n’est pas recherché par l’antigang. Elle n’avait de cesse d’admirer mes traits peu communs, vides, implacables, urgents, de martyr, de terroriste russe, d’ex-tôlard déicide. Pour un peu la fille m’aurait vendu aux stups.
La fille était éprise d’exactitude, aimait les chiffres, se perdait tout le temps en cris et en calculs : il était prévu qu’elle rentrât bientôt dans son pays tropical, elle disait qu’elle croyait bien être amoureuse de moi, que c’était sûr, elle eût préféré me savoir mort sodomisé dans un parloir plutôt que de me perdre. La fille aurait voulu m’amender, absoudre ma facticité à force de sentiments élevés, justifier en droit mon existence tiède et moite, administrer à coups de reins la preuve de mon évidence dans l’ordre naturel. Elle m’embrassait en anglais. Je trouvais pénible qu’elle vécusse comme ça et j’eusse aimé que cela ne durât plus trop… Je ne connaissais pas bien le vénézuélien ni ne savais danser la samba et elle passait son temps à m’embrasser dans la bouche à m’en gercer les lèvres. Ma consommation de crèmes labiales à base de baleine augmentait, mais la fille était calme, mangeait peu, ne posait pas de questions, et j’adorais la violer. Elle me suppliait de dire si oui ou non il fallait qu’elle se maintînt auprès de moi à mes pieds, si je ressentais quelque chose de pur pour elle, si elle devait tout abandonner pour vivre loin des siens dans mon ombre. Vraiment je ne savais pas. Ensuite j’ai oublié. Elle a rassemblé ses affaires, son avoir et tout son être, puis elle a disparu. Je l’ai conduite à l’héliport et me suis senti bien, reposé, content d’être enfin tranquille un peu tout seul… et je me suis dit qu’à la rigueur j’aurais dû la violer plus… J’aurais dù l’optimiser…
J’ai eu du chagrin. J’ai conçu que maintenant c’était terminé, que je ne pourrais plus la mettre à l’envi, la commander, qu’il allait falloir me réhabituer, donner du sens à ma vie Monégasque, m’efforcer, avoir envie, paraître. J’ai été bouleversé. J’allais aller mieux pluche tard ! Mais quand ?… Me porter bien. Me détendre. J’ai réfléchi que j’allais de nouveau être heureux, satisfait, éperdu de calme et de bien-être, pour faire l’amour avec le vent. En somme j’ai bien pris la mesure des choses, la roue de mes pensées a roulé tumultueuse. À terme, j’ai considéré que j’aurais tôt fait de remplacer jusqu’à l’inexistence de cette étrangère et j’ai été d’avis que c’était plutôt positif que j’allais avoir du temps pour moi avant de me jeter dans le vide, les orbites grandes ouvertes, en perdant connaissance, sans plus d’espoir infiniment jamais aucun… Pendant que la fille s’en retournait vers son Pérou, bon vent et vol, j’ai alors eu une pensée Victorhughiène : “Le soutien-gorge est le seul instrument démocrate il sépare la droite de la gauche, soulève les masses, évite les dépassements et attire le peuple… Il sépare la droite de la gauche, empêche le ballottage, soulève les masses, évite les dépassements et attire le peuple… Le soutien-gorge est le seul instrument démocrate”…
Si, en quête du Grand-Secret de l’Univers qui permet de devenir milliardaire, vous décidiez d’aller demander à une “Star” le comment du pourquoi, avec en tête de lui subtiliser “LA” clé qui ouvre le coffre de Pandore… et cela de manière nonchalante à la façon (grotesque) du plouc en totale beauferie qui s’imagine que créer une impossible occasion (qui fait le larron) de discuter le bout de gras avec un milliardaire est un acte citoyen… ce qu’il vous dirait serait du genre : “J’arrive de nulle part, je suis parti de rien et je ne sais pas où je vais, sauf que ça passe vite !”… Les stars vivent dans des endroits bien humiliants : Monaco, Mougins, Saint-Jean, Cannes aussi, Vence parfois, le plus souvent Saint-Tropez et Saint-Barth… où les personnes sont des Messieurs et des Madames… où il n’est plus de terres sans maître… où les esclaves sont à la peine, où les mères des riches prennent des traitements contre des maladies morales de possédants… tandis que les pères meurent de trop planquer les milliards… une vie de démence…
Il y a vingt ans, pour être pipolisé, il fallait du talent, une légitimité. Aujourd’hui, n’importe quelle pétasse qui a un QI de crevette et tourne une roue à la télévision se retrouve en “Une”… alors qu’à l’origine plusieurs mondes séparaient les beaufs des gnous… qui ont le dénominateur commun de mentir comme ils existent… et de porter des cicatrices à l’âme… quoique divers paraissent plus possédés que d’autres, faisant subir aux autres des états de conscience complexes, vivant un “sub-space” permanent, comme valsant au bord d’un volcan, parlant en poussant des cris suraigus d’une manière grotesque ET déplacée, quasi hystérique, une manière d’être enveloppée d’une fine couche de démence, comme en proie à une violente attaque orgasmique.
Les femmes pipoles riches sont toujours splendides entièrement nues sous leurs vêtements tissés d’angoisse et de subconscients hallucinés… elles me font craindre le pire. J’ai même peur de toute cette pureté… et qu’elles ne s’éventrent pour montrer leur intérieur de corps en contrepartie de plusieurs millions de dollars… et de mépris… devant tout le monde, qu’elles jettent aussi leurs viscères aux visages des journaleux… On ne sait jamais ce qui peut se passer avec ces personnes qui existent… lorsqu’elles se retrouvent avec des gens qui n’existent pas ! Question pipoles- chers mecs, entièrement nus… avouez, vous tous, les mâles qui lisez ceci, que vous n’êtes que des hommes quasi ordinaires, pas mieux, souvent pires que tous les autres… La presse, au lieu de ne plus participer activement au déboisement de notre planète pour publier quotidiennement les résultats sportifs de la veille dont on n’a rien à branler, déboise un peu plus chaque année, pour nous narrer des histoires de stars en viles flatteries, comme si ces gens allaient soudain distribuer de leur argent en remerciement de pousser les cons dans des salles de cinéma pour regarder des navets plutôt que d’en manger. Le pire, maintenant, c’est que les stars de n’importe quoi viennent à nous, pour montrer leurs vieux temps, leurs corps bien gras, leurs sourires niais et leurs gros derrières mous et ballottant… Il n’y aurait pas les gentils branleurs bzanimateurs et les gentilles suceuses animatrices, on s’en foutrait totalement !
Tout cela sur fond de méditerranée, charriant sur ses galets coupants, les étrons nocturnes des festivaliers frappés d’entérites sournoises consécutives aux imprudentes ingestions d’avocats surgelés aux crevettes pourries des brasseries (hors de prix) de la Croisette et d’ailleurs… Haut lieu du tourisme balnéaire, célèbre pour sa Croisette bordée de palmiers et pleine de cons et connes, celles-ci emperlousées et traînassant des chihuahuas, Cannes brille pour son Festival annuel du cinéma ou les plus notables représentants de la sottise journalistique parasitaire, côtoient les plus éminentes incompétences artistiques internationales, entre deux haies de barrières métalliques ou… sinistrement empingouinés, le havane en rut ou la glande mammaire au vent, pressés, tassés, coincés, luisants comme des veaux récurés qu’on pousse à l’abattoir… tous les humanoïdes chaleureusement surgelés se piétinent en meuglant sous les brames effrayants des hordes populaires… A Cannes, le cul ne sait plus où donner de la queue ! Hormis le congrès annuel des garçons de bain gauchistes et les soirées gourmettes sur la plage du Carlton, il y a de moins en moins de de réunions mondaines, si ce n’est d’aller au bal de la Croix rouge à Monaco, pour y partager le bonheur des suintements de vulgarité…
A Cannes, c’est un mélange de chasse à courre et de tirs aux pigeons sur le tapis rouge sang (celui des serfs et esclaves aux sévices des Tsars Stars), ou passent des inutiles qui s’en mettent plein les fouilles en échange de quasi rien, applaudis par des midinettes hystériques et des pétasses cinéphiles abruties de conneries au rabais… Elles hurlent comme des chiennes en chaleur dès qu’une star leur décoche un gros sourire mi-clos de persienne béante… elles se pâment alors qu’elles ne sont qu’expertes qu’à sucer les porte-clés à même le tableau du concierge du Carlton… Triste époque ! Notez qu’elles n’en peuvent, car dans leur vraie vie, les tâcheronnes du plumeau viennent hurler leur amour aux stars qui s’en tamponnent… Ça s’est fait comme ça… En même temps, on ne s’applique jamais de règles, même quand on improvise sa vie…. Passant à Monaco, terre d’accueil pour mâles heureux… j’ai marché au pifomètre… et commandé un Mojito dans un endroit spécialisé. Mais à peine entré, je me suis dit que l’endroit ne me plaisait pas trop, ça manquait de beautés dénudées. De plus, mes chaussures étaient englouties par du sale.
J’ai confectionné, à ma propre intention…, certaines phrases à propos de littérature, philosophie, des choses, autant que je me souvienne, que j’inventais, que j’avais lues ou entendues. Je me suis raconté des obscénités, je ne me suivais pas bien non plus. Ç’avait été une chaude journée, poisseuse, et maintenant, les Mojitos sans manger me faisaient une chirurgie gastrique dans la tête. C’est là, en terrasse que j’ai rencontré une milliardaire, j’ai de suite vu qu’elle avait le poignet souple, la gorge profonde, les yeux roses d’harassement et de paradoxe. Je la flairais nerveuse, humide même, sur sa chaise, légèrement prise de boisson, comme moi. Pour elle aussi il y avait eu le soleil, toute la sainte journée, qui avait cogné, elle me buvait du bout des lèvres. Elle disait ne pas tout saisir ce que je disais, que parfois elle me soupçonnait de poésie invraisemblable, de m’exercer au langage abstrait, de vivre de l’autre côté des mots. Je lui ai répondu naturellement ce que j’en pensais maintenant de la poésie, pègre des lettres, que j’aimerais mieux crever. Elle souriait-acquiesçait. Pour se détendre elle m’interrompait sans arrêt, elle passait aussi sa vie à lire des messages succincts depuis son téléphone portable.
Elle a pris ma main, me pressant pour qu’on en finisse. J’appréciais qu’elle me trouve, soulignait-elle, pour elle, qui revenait de loin : “exotique“. Elle me disait que je venais d’une autre sphère de l’existence, là où les fils prodigues ont l’air heureux et les dents bien plantées. Elle était pourtant née du bon côté du revolver. “La vie est une vallée de larmes”, m’exposait-elle en substance. Elle riait devant moi qui bâillais aux corneilles. Il commençait à se faire tard… 14h14 et j’étais agité. Pour l’essentiel, ses pieds, petits, frôlaient les miens sous la table, elle sublimait entre mes mains et murmurait des cochonneries. Elle demandait si par hasard je n’appartiendrais pas un peu à une mafia… elle trouvait excitant d’être en danger avec moi. Le temps passait… et je lui ai proposé de nous rendre chez Fragonard à Eze, pour lui offrir quelques parfums… On a pris la route du bas, puis, comme il fallait atteindre la route du milieu (la moyenne corniche) au-dessus de Cap d’Ail, on s’est retrouvé dans une route à lacets incessants, vertigineuse par endroit et on s’est retrouvé sur la route du haut !… Elle me suppliait de faire demi-tour, là, ou là, ou ici… Elle m’a violé… Moi aussi…
“Si tu ne fais pas demi-tour, je vais vomir… Je ne supporte pas ces tournants… Je suis malade… Je vais vomir… Je vais vomir sur toi… Je te hais… De plus tes parfums puent… je n’en veux plus… Je vais ouvrir la portière et sauter…. Si tu ne fais pas immédiatement demi-tour, je jette tout par la fenêtre… Je vais sauter, tu auras ma mort sur ta conscience”… Je n’ai pas faibli malgré ses cris, ses griffures et quelques coups… Arrivé sur la moyenne corniche (au péril de ma vie, je le rappelle), le panneau : “Fragonard 3 kms“, l’a laissée sans voix ! Je lui ai prétendu que les manifestations liquides et les corps extatiques nous concernaient, le sexe trempé l’étant par d’autres vérités…. Ses yeux brillaient, elle était harcelée de désirs qu’elle chassait d’une main machinale. J’évitais de parler de magie blanche, de psychologie noire, d’autres sujets qui fâchent. Il n’y avait pas trop de choix il fallait bien… On s’esr re-violé !
J’en profite pour vous recommander chaleureusement le magasin Carrefour de Monaco/Fontvieille… non seulement il y fait frais, non seulement s’y trouve la plus extraordinaire collection de saucissons de tous types… mais en plus, oh joie indéfectible… j’ai encore en tête le souvenir de jeunes femmes aux seins particulièrement exposés, “exposables” aussi, car excessivement énormes… la Silicone valley ne se trouve pas uniquement en Californie, croyez-moi, le magasin Carrefour de Monaco/Fontvieille pourrait en être considéré comme l’épicentre bandatoire… J’y déconseille toutefois le port de shorts, aux messieurs trop érectiles ! Un accident, non remboursable est vite arrivé… et, compte-tenu des breloques apparemment coûteuses affichées par les Dames fort peu vêtues (le port de bottes et cuissardes semble être une norme obligée par celles-ci pour aller y acheter des saucissons même en période de canicule), une érection intempestive et non camouflée, même dans la section charcuterie, serait “mâle” perçue par la gent locale… Le spectacle chez Carrefour, croyez-moi, attire traditionnellement plus de monde que les ventes aux enchères et même que la visite du musée…
Je regrette le temps ou les Princesses s’affichaient en “une” de Paris-Match telles des laitières potelées : “Le poids des veaux, le choc des lolos“… A ce stade de mon écrit, sain, bien sûr…, je me dois de vous faire remarquer qu’il est strictement interdit, à Monaco, de critiquer le Prince et les Princesses (sauf en Belgique ou les princesses sont un plat national…, très bonnes cuites à l’huile ou ramenées au beurre, voire en salade avec un soupçon de…), bon…, bref, il est de bon ton d’afficher dans toutes les vitrines commerçantes, une photo du Prince, obligatoirement souriant… Depuis le slogan a évolué… Ces cocottes d’Azur venaient fort à propos nous faire oublier les femmes squelettes, ces mannequins aux seins (et aux têtes) vides, semblables à des échappées du Sahel. L’élégance véritable ne s’achète pas, faute de ressembler à des otaries emplumées ! De toute façon, j’écris sans risque, ces petites gens n’achètent jamais rien, ils ne font que vendre, cher… leurs pets… Etait-ce la peine d’avoir guillotiné le gros Capet, se battre pour les congés payés, donner le droit de vote aux femmes de ménage, supporter les politicards… pour en arriver là ? Mais, la justice est immanente…
A Monaco, il fut un temps où il était devenu traditionnel, en marge du “Grand prix Historique de Monaco“, de subir plusieurs ventes aux enchères de voitures de collection à collectionner (il est d’ailleurs préférable de ne pas les faire rouler)… toutes les “vacations” ainsi par ailleurs que les expositions de voitures neuves à collectionner (pareil que les anciennes, on moins on les utilise, au mieux on se porte) sont affublées de noms ronflant comme “Les Grandes Marques à Monaco“… Remarquez en passant l’usage quasi obligatoire du mot “Grand” (et dérivés)… Ma Jeep “Grand-Cherokee” en est un exemple ! Cela en vexe plus d’un autre… moi compris… car il y a aussi “les moins grandes Marques”…, les pauvres mâles heureux possesseurs d’automobiles de moins de 50.000 euros méritent tout autant d’attention que les malheureux propriétaires d’automobiles dépassant le million d’euros… “Socialistiquement“, et c’est malheureux, seul par exemple, le poids d’une Ferrarire doit compter, et gros… de surcroit… c’est l’étalon-ferraillerie… (faites comme si je n’avais rien écrit, effacez cette remarque de votre mémoire)…
J’écris cela avec la stupéfaction qui est la mienne et que je revendique… car les belles salopes sont souvent refaites en tous sens, maquillées comme des putes ou comme des voitures volées… en ce compris le moteur, tandis que la carrosserie a été échangée en même temps que le châssis… seule la plaquette d’identification a (parfois) le mérite d’avoir gardé le même numéro… c’est ce qui est écrit, mais avec des chiffres malgré tout différents, du moins en matière d’immatriculation… Déjà, qu’à mon sens permuter des carrosseries n’est plus un gage d’origine, mais les gens confondent surement l’origine avec l’originalité… ! Il est d’autres engins préhistoriques, caricaturaux qui contribuent à valoriser le plastique thermoformé… et ces pitreries qui craquèlent attirent toujours les foules, c’est à se demander pourquoi… mais bon, les premières Corvette’s sont, parmi les rares automobiles de l’histoire, celles qui gémissent aussi fort sur les routes… Le paraître prime sur l’être… et je parlerai dans ce cas de l’effet papillon…
Je vise la Mercedes 300SL… il suffit d’agiter ses portes “papillons” et les gnous (fortunés) érectionnent… ce qui crée un tsunami de valeurs diverses partouze dans le monde… Sachez, que cet engin est un véritable sauna ambulatoire, les 60 degrés sont rapidement atteints dans l’habitacle… quel est donc l’intérêt de rouler avec ce bazar dans des endroits comme la Côte-d’Azur ? Vive le masochisme ! Voilà…, je connais bien les procédés “vendeurs” vieux comme la vie, ce sont des trucs de transsubstantiation… mais l’expérience des collectionneurs démontre que des pipes à répétition rapportent bien plus… Le fait d’avaler des couleuvres comme avaler des spermatozoïdes transmute les conneries en argent, c’est un des miracles de l’espèce humaine, mais non reconnu (encore) par l’Eglise qui en est pourtant fervente ! Lécher le gland des cons pour se faire du fric est pourtant une religion… Les dégâts occasionnés étant comparables au Covid19, tout le monde peut en être atteint tout en dépensant des fortunes pour transformer l’or en plomb… Je recommande chaudement le port d’une combinaison ignifugée, même pour faire un tour de foire…
Ce monde d’automobiles est un ramassis de névrosé(e)s… cadavériques escrocs, quasi morts-vivants, harcelés de mouches fiscales, des types tordus et impossibles qui s’habillent en tueurs puis partent se battre le jour et la nuit avec d’autres putes de l’automobile, quasi à coups de rasoir, ces crapules enculent tout le monde… Depuis déjà quelques vacations, les gens se rendent compte que ce qu’ils proposent pue la merde…. Et le “bazar” se déglingue, en premier chef, les multiples ventes aux enchères disparaissent ! A force de se mirer dans des miroirs de vanités (avant de passer au travers), ils finissent par voir qu’ils ressemblent de plus en plus à des fils de putes, mais des fils de putes sympathiques ! Certains essaient de combler toutes les lacunes de leur visage en y enfonçant des molécules, en respirant quelque chose, n’importe quoi d’extérieur à eux-mêmes. Ça ne marche pas. Au fond, les substances dans lesquelles ils se mirent n’ont jamais réfléchi qu’une absence d’eux-mêmes, la réalité inhumaine dans la somnolence, tant de réponses sans questions.
Mille corps aux yeux crevés attendent de se disputer leur viande… et eux râlent des raisons singulières, accidentelles, qui les gardent vivant, plein d’évidences formelles, comme les planètes courent dans les veines… et le sang autour du soleil. Quand il fait chaud, souvent les choses se troublent. De toute façon il faut détruire Carthage, Babylone aussi… Il faut lâcher ses sphinx… revivre, puis passer à autre chose… qu’écrire d’autre lorsqu’on a encore la bouche grande ouverte de stupéfaction en voyant qu’un enchérisseur local a payé 41.279 euros pour une Fiat 500 roadster de plage… là, vraiment… on y perd son latin ! Sans nul doute que dans une cité aux rues pavées d’or pur et ou une Ferrari 250GTO vaut pour divers fous 70 millions d’euros, la chose pourrait se concevoir… mais dans une autre réalité, outre la stupéfaction, on frise à la fois l’indécence et le dégout profond… sauf si ce genre de folie aide à redresser l’économie mondiale… 70 millions pour cette Ferraillerie 250GTO, c’est quand même 4.000 ans de Smic !
Mais comme me l’a susurré une amie : “Tout est relatif mon cher Patrice, un yacht “normal” se loue 180.000 euros la semaine, plus les frais, le champagne, le foie gras et le caviar, le gas-oil et mille autres petites choses et cadeaux pour moi. Tu me donnes 1000 euros en prime et tu peux me violer toute la journée“… On aura du mal à me trouver. Je pense vivre prochainement au bord du monde, dans des terres éloignées, juste au pied des montagnes, à égale distance du ciel et de l’enfer. Je braverai la neige, la famine et les loups plutôt que tuer le temps en terrasse d’un bar. Mon amour me dira : “Non, viens, allons marcher pour penser, baiser et parler”. On prendra ma voiture, une rustique Jeep. On roulera longtemps. On grimpera les hauteurs. Les routes sinueuses gêneront la progression. On finira par s’arrêter aux abords annoncés d’un parc naturel. C’est fréquent en montagne les parcs naturels, je dirai… “Ça fait vivre les pécores ! Drapeau à damiers… Envie de jouer aux dames… Fin de la course !”… https://www.GatsbyOnline.com