Jeep Wrangler II 1997 – 4L0 6cyl Auto 177 cv…
Il y a quelques matins, après diverses nuits noires (ou je dors du sommeil du juste), au réveil, l’œil et l’esprit encore ailleurs, je retombe (sans me faire mal, normal, je suis encore couché) dans un souvenir qui stagnait au fin fond de mon cerveau, concernant un commentaire posté par un internaute sur la futilité des commentaires (sic !) : “Toujours la même chose, de la pignolade pseudo-intello pour bobos”…
C’est vrai que commenter des bagnoles (souvent à-la-con), c’est toujours un peu pareil que commenter des pinards, d’autant que dans les salons automobiles c’est quasi-pareil que les rayonnages des supermarchés de la bouffe et de la pignole, il y a tellement de vins qu’il est objectivement impossible d’en choisir quelques-uns plutôt que quelques autres…
On achète au hasard en examinant le rapport design-carrosserie ou design-bouteille et prix…, si c’est bon-marché ce ne peut être que plouc (surtout les marques-autos chinoises et les vinasses-carton)… et, pour les vins, une fois qu’on a épuisé toutes les nuances de fruits, noirs, rouges, jaunes, blancs…, exploité toutes les nuances de fleurs, de l’acacia à la rose en passant par la violette ou la pivoine…, abusé des notes végétales, de paille, de menthe ou de champignon truffé…, passé en revue effluves minérales, pierre à fusil, silex ou mine de crayon…, épuisé toutes les nuances d’épices (une bonne trentaine), les ferments, les notes animales ou empyreumatique, les divers bois… et noté quelques notes désagréables et chimiques…, c’est du blabla.
Il reste encore à définir, l’intensité, la complexité, l’acidité, la matière, la tanicité ou la fraicheur, sans parler de la finale et de la conclusion…, bref, c’est pareil qu’en automobiles, vieilles et/ou récentes, quand j’écris des chroniques et commentaires, ça redevient vite presque toujours la même chose…, c’est d’un chiant.
Du coup, je brode avec plus ou moins de talent, d’inventivité…, pareil qu’avant, du temps de mes magazines Chromes&Flammes, sauf que je recevais des bagnoles à l’essai via Jacky Ickx… en direct ou de façon détournée…, tandis que maintenant, si ce n’est via Marcel Pirotte avec ses articles doctes et fouillés concernant des voitures neuves, c’est par mon canal, totalement déjanté, au hasard de mes pérégrinations hectiques…
Chez les soiffards que nous sommes (parfois), quand un vin sent l’écurie, Marcel Pirotte me dit que “ça pue du cul” en cherchant le chacal mort planqué dans la bouteille… pour ma part, je lui rétorque que le vin a de fortes notes de fourrure et de venaison…, nous parlons tous-deux de la même chose, de la même odeur, mais avec des mots et une culture différente, l’essentiel, c’est d’être compris, ce n’est pas d’aligner des mots pour faire joli !
Si on “cause” à un pro de notes empyreumatiques et tertiaires, il imaginera tout de suite de quel vin il s’agit…, si on “cause” (bis !) à un débutant, il ne dira rien (gag !), mais il n’aura pas compris ou on veut en venir (ce qui parfois est préférable)…, il faut donc adapter son vocabulaire à son auditoire, quoique je dois bien admettre que le vocabulaire et les codes de la critique relèvent d’un certain snobisme…, au fond, est-ce si grave si la grande majorité des gens (lecteurs/lectrices) ignorent notre jargon compliqué ?
D’ailleurs même les pseudos spécialistes ne sont pas d’accord entre eux, sauf en réunions consuméristes ou le but est de faire tourner le manège afin que le commerce fonctionne au mieux, pubs en retour d’ascenseur…, alors décrire quoique ce soit et faire partager son avis, ce n’est pas toujours la même chose, c’est plus compliqué qu’un simple inventaire, tout le monde n’est pas créatif…
Exemple VIN : “Palsembleu ! Belle robe cuivrée comme un sacqueboute. Un nez racé, un rien austère, sur la pierre sèche, les fruits jaunes, la pomme, les fleurs, une pointe de caramel, une touche de foin et un soupçon oxydatif. L’attaque est dynamique, ça explose sur le palais, beaucoup de fraicheur, structure verticale, intensité, austérité monacale avec une jolie finale qui termine sur de beaux amers. Un vin nature avec de la droiture. Très bien”…
Exemple AUTO : Ça casse pas trois pattes à un panard. Une carrosserie austère. Au volant, comment que c’est trop balèze, concentré, serré, dense, mais l’ensemble est assez moderne, quoique d’une finition moyenne. C’te cage, c’est pas d’la balle, ça nique pas sa reum, c’est classico-classique, si c’était une gonze, je lui pète la boule direct ! Correct, sans plus…
Se pavaner, marcher avec orgueil et fatuité, mettre en valeur avec ostentation sa physionomie, son allure, bref, crâner, parader, paraître, plastronner, poser, exhiber, paonner, pontifier, faire le fier, c’est tout le contraire de ce que j’aime… et j’ai pris la résolution d’être optimiste, d’être sympa dans mes essais et commentaires, ce qui ne va pas être facile quand je vois le tas de merde qui plane au-dessus de nos têtes…, il va falloir prévoir des parapluies.
Je ne tiens pas à vous f… les glandes (les boules), mais je sais une chose importante, je sais que dans ce monde, ce qui s’élève doit forcément retomber, inévitablement…, c’est vrai pour les ennuis et c’est aussi vrai pour la merde…, je pourrais chialer, me torcher les billes à la toile émeri, me rincer les mirettes au vinaigre, me jeter à couilles rabattues dans les orties, mais j’ai choisi d’être optimiste, au moins quelques jours…., soyons optimiste, c’est tonton François (Hollande) qui nous le demande, arrêtons d’être d’indécrottables râleurs pessimistes qui ne croient plus en l’avenir, soyons optimistes pour ce qu’il reste de 2016… ou, du moins, essayons de l’être !
Bien…, après mon p’tit Hot-Rod que j’ai sur-présenté ici (et ailleurs) avec la joie enfantine du bébé-Cadum qui étrenne son jouet-camion de pompier…, vient le temps de changer de registre, d’autant que j’en ai fait le tour, avec comme constat final : “Beau, peut mieux faire, inadapté en (quasi) toutes circonstances, attire la sympathie et suscite les parlottes”… (surtout concernant les “gros peneux, piting” (sic !)…
J’ai donc résolu d’en revenir pour mes balades de retraité, à une bonne Jeep Wrangler type II (avec les ressorts hélicoïdaux et pas les lames de ressorts de type charrette), en 6 cylindres 4L0 et boîte auto (par paresse, facilité et praticabilité)…, engin (rare) découvert par hasard en revenant du cours de mon Cocker Blacky chez ma comportementaliste canine préférée…
C’est, de plus (surplus non-négligeable), en m’enquérant d’une assurance efficiente (Allianz)… que j’ai rencontré une agente es-assurance, fanatique du 4X4, qui non seulement m’a proposé un bon tarif de moins de 300 euros/an… mais m’a donné l’idée de lui confier l’essai de cette Jeep Wrangler qui serait réalisé au Plan de la Tour sur le tracé du Rallye du Var…
De retour du rallye des Gazelles, Yousra Claustres, agent d’assurance à Ste-Maxime, 38 ans, Varoise (Allianz, 38 Avenue du Général Leclerc, 83120 Sainte-Maxime, France Tél :+33 4 94 49 12 73), m’a raconté ses folles aventures en compagnie d’Anne-Charlotte Dallee-Combes, ostéopathe, Lorguaise, 28 ans, sa coéquipière.
Elles se sont élancées dans les dunes pour leur 2e Rallye des gazelles, mi mars 2016… et après 1.200 km de course, elles se sont classées 30e sur 135 concurrentes…, revenant entières, avec leur précieuse voiture de rallye…
Soutenues par : Allianz…, Ellianz (les femmes agents généraux d’Allianz)…, Château Les Crostes…, Locatrans…, Styl-plaques… et Mario-plage…, Yousra Claustres m’a évoqué une aventure humaine riche en émotions : “Je suis partie avec l’envie de me dépasser plus que jamais et d’embarquer ma navigatrice au-delà de ses limites afin arriver au bout de cette aventure. Nous avions déjà participé à ce rallye en 2013. Mais, en 2016, on s’est retrouvées tankées dans le sable sur la 4e étape. Après plus d’une heure de désensablage, en vain, j’ai pris la décision d’appeler l’assistance avec une seule idée en tête : compenser les 200 km de pénalité par une réussite totale sur le pointage des balises. Pas facile après une telle épreuve de trouver les mots…, le courage de continuer et d’avancer ! Avec beaucoup de larmes de fatigue et d’émotions nous avons finalement atteint l’objectif. Alors on s’est dit qu’il fallait qu’on se calme et qu’on profite un peu plus du rallye. On l’a vécu différemment après”…
Essai : JEEP RANGLER 4L 6 CYL 1997… Par Yousra Claustres
Je reviens à peine, depuis une semaine, du Rallye des Gazelles, qu’au hasard d’une demande de tarification d’assurance, l’ex-éditeur des magazines Chromes&Flammes, me propose de réaliser un essai d’une Jeep Wrangler 6 cylindres 4L0…, j’accepte l’idée après avoir lu divers articles de son site-web GatsbyOnline… et le jeudi 21 avril 2016, on va chercher le Wrangler chez mon ami David Gibbese…
La voiture est prête, mais je suis un peu déçue en voyant qu’elle est couverte d’un “Hard Top”… et que démonter ce toit en dur pour profiter pleinement de ce 4×4 découvrable est assez complexe, il faudrait des tournevis américains, déconnecter, reconnecter, dévisser, visser…, placer des demi-rails en haut du pare-brise et pour tout ça, il faut au moins se mettre à quatre pour ôter le couvre-chef décoiffé et décoiffant…, on le laisse donc tel-quel…
Je monte dans l’engin, fais vrombir le 6 cyl… et tout en frimant à bord, je fais un premier état des lieux : je suis torturée intérieurement, l’aventurière qui vit en moi me pousse à la folie, mais la jeune femme sage que je suis devenue prend le dessus !
Petite session photo, le Wrangler a de l’allure, il en impose avec ses formes viriles, il amuse avec ses arceaux rembourrés, il impressionne, c’est vraiment la voiture “fun” par excellence, celle avec laquelle on a envie de rouler le long de la mer, la planche de surf en travers !
Le Wrangler fait preuve d’une agilité certaine, son problème c’est qu’en ville (Sainte-Maxime) il a envie de monter sur les trottoirs, de passer entre les arbres, il ne se sent pas à l’aise sur le bitume, mais, objectivement, le style du Wrangler est intemporel, il fait vibrer les passionné(e)s et il déclenche le sourire des passant(e)s.
L’habitacle est sans compromis, le strict nécessaire dans des matériaux simples…, rien ne manque (gag !), même les vitres avant manuelles ont leur charme…, le gros 6 cylindres 4L0 développant 177 chevaux ronronne comme un lion repus et son manque de sobriété est compensé par des reprises très vigoureuses.., en revanche, côté freinage ce n’est pas la panacée, le touché est spongieux, le blocage des roues fréquent et le pompage inévitable…, il me faut donc veiller à ne pas me laisser emporter par la fougue du 6 en ligne…, enfin, il ne faut pas oublier que le Wrangler est un tout terrain dont les capacités ne sont plus à prouver et je peux vous dire (écrire) qu’il n’a éprouvé aucune difficulté à franchir les trottoirs…
En revanche, sur route, c’est un retour aux sources : la Jeep prend toute sa dimension dès le premier bourbier venu…, son puissant moteur 4 litres bourré de couple, son bon débattement de suspension, ses pneus adaptés et son gabarit compact lui confèrent en effet d’excellentes aptitudes en tout-terrain, sur la gamme de vitesses courtes, rien ne semble arrêter le Wrangler.
Véritable mythe, la Jeep est la mère de tous les 4×4, comme son aînée, la Wrangler se montre plus à l’aise dans la caillasse que sur l’asphalte des autoroutes…, après avoir débarqué sur nos plages il y a plus d’un demi-siècle, la doyenne des 4×4 n’a pas pris une ride…, la Jeep actuelle (nommée Wrangler) reprend fidèlement les traits de son aïeule, la MB… et notamment la légendaire calandre avec des phares ronds…, un look inimitable qui a beaucoup contribué à son succès…, dommage alors que l’intérieur plastique, trop conventionnel, ait perdu de son cachet originel, les puristes le regrettent…
Descendante de la légendaire Willys, la Wrangler incarne un certain art de vivre à l’américaine…, sa ligne indémodable et ses aptitudes au tout-terrain font de ce 4×4 un véhicule très attachant, surtout avec ce bon vieux six en ligne sous le capot.
L’appellation Wrangler remonte à 1987, date à laquelle American Motors (propriétaire de Jeep) vend la marque au groupe Chrysler…, le premier modèle (type YJ), dont la particularité est de posséder des optiques rectangulaires, sera remplacé en 1996 par la version à phares ronds (type TJ).
Si sa ligne n’a pas évolué radicalement depuis vingt ans, la Wrangler est sans conteste la plus désirable de toutes, dommage toutefois que les applications de chrome n’étaient pas disponibles de série, mais uniquement au rayon accessoires.
Quel look…, la frime est assurée et même les conducteurs de Porsche cabriolet ne peuvent s’empêcher de me lancer des petits regards jaloux…, il faut dire qu’à bord de la Jeep Wrangler, on domine la circulation cheveux au vent (vitres ouvertes).
La finition Sahara de cet exemplaire a pour particularité de disposer d’un toit en dur (le Hard-Top) et d’un toit souple (le Soft-Top) pour rouler été comme hiver…, mais je ne me suis pas lancée dans la lecture (fastidieuse) du manuel d’utilisation, ni dans le travail (titanesque) d’enlever le Hard-Top pour le remplacer par le Soft-Top, ou le Bikini-Top, voire rien du tout…
La console centrale regroupe une excellente installation audio, les commandes de ventilation/climatisation et la désactivation du coussin de sécurité passager…, reste que si l’on s’habitue au réglage manuel des vitres, l’absence totale de commande pour ajuster les rétroviseurs est un véritable point noir…, il faut ainsi presser directement le rétro pour obtenir l’inclinaison souhaitée.
Longue de seulement 3,88 m, la Jeep Wrangler offre une habitabilité surprenante que bien des cabriolets pourraient lui envier…, l’espace est tout simplement généreux à l’arrière et l’on regrette juste l’absence d’un repose-tête…, pour le reste, c’est la monture idéale pour cruiser sur les petites routes du Plan de la Tour, ou en bord de plage.
La Wrangler est la dernière Jeep à étrenner le six cylindres en ligne de 4,0 litres…, ce bloc est bien connu en France, puisqu’il a équipé avec succès de nombreux modèles… et si son rendement est aujourd’hui largement dépassé, il avoue de beaux restes…, outre sa sonorité inimitable, ce bloc en fonte jouit d’une belle souplesse.
Fort de 177 chevaux et 296 Nm de couple (à 3.500 tr/min), le 4,0 litres propulse la Wrangler à plus de 170 km/h et lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 10,6 secondes…, pas mal du tout… et ce, malgré la présence d’une boîte automatique d’une lenteur affligeante.
Conséquence directe à la présence de cette transmission antédiluvienne et d’une aérodynamique de boîte à chaussures…, la consommation s’envole…, il n’est pas rare d’atteindre, voire dépasser les 16l/100 de moyenne…, heureusement, le réservoir de 72 litres permet de voir venir !
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les dessous de la Jeep ne sont pas archaïques…, depuis 1996, la Wrangler est dotée de suspensions à ressort hélicoïdaux, même si elle conserve ses ponts rigides…, l’assistance de direction n’étant pas trop prononcée, elle s’avère assez facile à prendre en main…, le comportement routier se montre plutôt sécurisant (en conduite décontractée), même s’il faut éviter d’accélérer trop fort en sortie de virage.
En effet, elle se comporte comme une propulsion en temps normal et le passage en 4 roues motrices (qui peut s’effectuer jusqu’à 80 km/h) n’est recommandé que si la météo se fait vraiment capricieuse et bien sûr, pour la pratique du tout terrain…, en revanche, le freinage manque de mordant et il ne faut pas hésiter à écraser la pédale (du milieu) lorsque le besoin s’en fait ressentir.
La Jeep Wrangler (Type TJ) a vécu sa dernière année de commercialisation en 2006…, 2007 étant celle de l’introduction d’un modèle totalement renouvelé, plus confortable et motorisé par des blocs modernes, dont un Diesel, mais c’est plus cher !
Maintenant en occasion, le rêve est accessible à partir de 7.000 € en 2.4 Sport et il a fallu discuter à 10.000 € pour ce 4.0 Sahara…, pour ce tarif, si on trouve des cabriolets mieux équipés et moins gourmands en carburant, ils sont surtout moins charismatiques…
En conclusion, cette Jeep Wrangler porte haut et fier les couleurs de l’Amérique, elle reste purement une auto de loisirs et ne s’encombre pas de gadgets technologiques…, elle peut s’envisager comme voiture principale avec le hard-top (et l’air-conditionné), mais sa vocation est plutôt d’être une seconde voiture à sortir en full cabrio pour les beaux jours et les balades hors des sentiers battus !