Johnny Deep à Saint-Tropez… #1
Première partie…
L’année d’avant la précédente, j’avais coincé Léonardo Di Caprio et Louise Ciccone (Madonna) dans leur tente plantée dans les vignes… pas loin du camping de Gassin, dans un domaine viticole… Blacky avait ainsi pu se soulager au milieu de quelques stars : je cite dans l’ordre de leur apparition : Cate Blanchett, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Emma Stone, Uma Thurman, Philippe Cousteau Jr, Tom Hanks, Jared Leto, Edward Norton, Tobey Maguire, Anne Hidalgo et Lenny Kravitz. Avis aux plus fortunés c’était 9.000 dollars le ticket d’entrée, très cher pour faire du camping de luxe au nom de la charité… certes, d’autant qu’aux alentours toute la région était en feu…
Cette année 2020, c’est “pluche” calme, le confinement a rendu Saint-Tropez désertique, un vrai bonheur, les envahisseurs reviennent, populos et milliardaires se marchent sur les orteils devant chez Sénéquier, que du folklore consumériste, de là à se reconfiner parmi nous, j’ai hésité, mais j’ai quand même papoté avec le photographe Dingo venu spécialement (selon ses affirmations) me voir autour d’un Rosé-Pamplemousse… Le lendemain je suis allé pas très loin, au village Le-Plan-de-la-Tour pour papoter avec Johnny Depp qui a publié une vidéo tournée par ses soins dans le golfe de Saint-Tropez (Var) où il possède un immense domaine.
Il s’y emmerde tellement, que depuis la cave à vin souterraine dans laquelle il s’est réfugié, entouré de bougies et en bras de chemise… il a finalement rejoint virtuellement, pour la première fois, les réseaux sociaux qu’il conspuait volontiers jusqu’ici, en débitant, pour s’en expliquer, une phrase biscornue dont il a le secret : “Il est temps d’ouvrir le dialogue et de prendre soin les uns des autres, alors qu’un ennemi invisible provoque des tragédies incommensurables et des ravages dans la vie des gens. Restez chez vous, profitez-en pour lire, peindre, faire un film avec votre portable ou jouer d’un instrument de musique”…
Son hameau provençal est situé presqu’au sommet d’une des collines du Plan-de-la-Tour, en plein cagnard… c’est prétendument inaccessible aux paparazzis et autres cancrelats en ce compris “les gens du peuple”, mais en réalité c’est assez simple d’y arriver, c’est comme un moche village rendu sympathiquement chiant à vivre, tout est trop grand, trop inutile et les décos sont “à chier” d’un mauvais goût américain… Mais c’est impressionnant ! C’est en 2001 que le couple qu’il formait avec Vanessa Paradis avait jeté son dévolu sur cette propriété de quinze hectares, abritant dix maisons en pierre, une ancienne église, deux bassins, un bar-restaurant privé et des vignes… afin de “se mettre à l’abri du monde”... le même dont il tire profit en jouant admirablement le pitre intégral…
Après s’être séparé de Vanessa Paradis, l’interprète de Jack Sparrow des films “Pirates des Caraïbes”, l’avait mis en vente pour 23 millions d’euros… très cher compte-tenu qu’il avait obtenu le tout dix fois moins… des visites avaient eu lieu, beaucoup de curieux assez couillus… mais surtout des milliardaires russes ainsi que quelques riches Américains intéressés pour acquérir la propriété de la star… mais aucune vente ferme n’a été conclue… Johnny Depp avait alors pris les choses en main en mandatant l’agence Sotheby’s à Saint-Tropez et en fixant le prix de son domaine à 50 millions d’euros… en vain, personne n’avait envie de vivre dans une sorte de cloitre pour moines-vignerons…
Presque 20 ans plus tard, le hameau de Johnny Depp est devenu quasi invendable, il est donc toujours propriété de l’acteur qui s’y est installé pour se mettre à l’abri du monde et du Coronavirus. Le hameau est toujours en vente, mais à un prix plus raisonnable : seulement 15 millions de dollars (13,8 millions d’euros). En attendant, le village du Plan-de-La-Tour est désert.
Officiellement la population indigène est de 3000 âmes, des stars discrètes, des riches anonymes, soucieux d’échapper (en gagnant les hauteurs) à la folie tropézienne pendant l’été. C’est considéré par les fainéasses comme le bout du cul du monde !… Dans le village, les rares commerces ouverts n’ont pas eu vent de la présence de la star hollywoodienne qu’ils ne peuvent voir, car Johnny Depp ne se déplace qu’en hélicoptère. Il y vit reclus avec quelques employés de maison pour une durée indéterminable…
Son mode de vie actuel, longtemps d’après ses divorces très médiatisés (Vanessa paradis, Amber Heard), consiste à se battre par avocats interposés devant les tribunaux pour régler ses dettes croissantes et ses problèmes personnels (en aggravations constantes) au cours des dernières années. J’ai passé quelques heures avec Johnny suite à un mail que je lui avais envoyé concernant Hunter Thomson et le Gonzo… une expérience contre nature !
-On m’a dit que vous consommiez des tonnes de drogues !
-Ouais Pat’ j’enfume toute la zone Paca avec çà. J’y ajoute des sédatifs de contrebande avec de l’arsenic dedans. Les Varois vont tous sortir de leur grotte en planant, un sourire aux lèvres. L’effet euphorisant est beaucoup plus immédiat…
-Vous auriez dépensé 5 millions de dollars pour tirer les cendres de Hunter S. Thompson d’un canon à Aspen/USA.
-Bullshit… Mes anciens managers Joel Mandel et Rob Mandel affirment faussement que j’ai dépensé 3 millions de dollars pour ce qu’ils nommaient : une fantaisie… Ils voulaient me faire passer pour un minable radin, non…, ça m’a coûté deux millions de plus, car je voulais que l’arc soit plus haut que la statue de la Liberté, d’où l’augmentation du prix.
-Ils ont dit que vous étiez tombé plus bas que terre après votre divorce et vos problèmes d’argent, mais que vous dépensiez plus de 30.000 $ par mois en vins… Vous êtes donc une sorte de mécène pour les viticulteurs du Var ?
-Je veux mettre les points sur les “i” à destination de vos lecteurs-internautes de GatsbyOnline ! C’est une insulte de dire que je dépensais 30.000 $ en vins… parce que c’était beaucoup plus…
-Au printemps dernier, on vous a accusé d’avoir un ingénieur du son sur vos tournages pour qu’il vous souffle vos répliques à travers une oreillette.
-Ce n’étaient pas des répliques… mais des sons pour m’aider à exprimer mes sentiments. Il y avait de la cornemuse, un bébé qui pleure et des bombes qui explosent. Cela rendait chaque scène plus vraie. Certains de mes plus grands héros étaient des acteurs de films muets… Ils s’exprimaient uniquement par le regard. Pour moi, si la vérité se lit dans le regard, on s’en fout complètement des mots…
-Selon Penélope Cruz, votre co-vedette dans un des Pirates des Caraïbes, vous auriez essayé de vous arracher une dent au cours d’un dîner à Londres, alors que vous diniez en compagnie de Stella McCartney. Malheureusement, on n’a pas tout le contexte…
-J’ai également pissé dans un vasque à poissons exotiques et vomi dans les Louboutins de Pénélope… J’avais attrapé des morpions après avoir dormi dans un hôtel local et je les ai refilé à tout le monde.
-Rhum Express serait pour vous l’aboutissement de votre relation avec Hunter S.Thomson, décédé en 2005.
-Tout a commencé durant l’hiver 1994, dans le Colorado, où je passais Noël. Un de mes amis m’a proposé de me présenter à Hunter S. Thompson qui habitait justement dans le même État. J’étais Fan de lui depuis l’avoir lu dans mon adolescence, Las Vegas parano et ses nombreux articles politiques, culturels et sportifs, constituaient à eux seuls une pierre fondamentale de l’histoire du journalisme. Bien entendu, j’ai sauté sur l’occasion et obtenu un rendez-vous dans un bar bondé où Thompson s’est pointé en se frayant un chemin dans la foule à coups de bâton électrique et de Taser. Quelques heures plus tard, nous étions tous les deux enfin seuls et loin du tumulte de la foule… Au calme, dans une ambiance plus propice à batifoler de longues heures durant en parlant littérature, ce fut le début d’une belle amitié basée sur un goût commun pour l’excentricité et une foi indéfectible en l’importance de l’intégrité artistique.
-Vous avez un tatouage proclamant “Wino Forever”. Même s’il s’agit en fait d’un effacement partiel de la dédicace “Winona Forever”, mais c’est une autre histoire, vous êtes connu pour être un grand amateur de vins et d’armes à feu… comme Hunter S.Thomson….
-Thompson était réputé pour son goût très prononcé pour les armes à feu, la musique, l’alcool et les drogues en général. Cette aura éthylique va exercer son influence sur moi et sur d’autres, même par-delà sa mort puisque le réalisateur de Rhum Express, Bruce Robinson, qui avait arrêté de boire depuis 6 ans, s’est remis à consommer de l’alcool pour vaincre l’angoisse de la page blanche qui le terrassait au moment où il devait s’atteler à l’écriture du scénario…
-Non content d’être fan de Thompson et de le côtoyer régulièrement, vous avez créé l’occasion de jouer son rôle dans Las Vegas parano.
-Pour mieux m’imprégner de la gestuelle, de l’attitude et de la manière de parler de Hunter S.Thomson, je me suis installé dans sa cave. Là, dans une malle j’ai découvert un manuscrit inédit, écrit par Thompson au début des années ’60 et refusé par de nombreuses maisons d’édition : The Rum Diary. Et alors qu’ont était lui et moi, là, assis en tailleur sur le sol de la cave, s’est produit une étonnante inversion de rôles : j’ai convaincu Thompson de ré-essayer de faire publier son texte, et Thompson m’a convaincu d’en produire l’adaptation. Si le livre est sorti bel et bien la même année, la production d’un film peut parfois être un processus lent et compliqué, et il faudra 13 ans avant que Rhum Express puisse être tourné. En cours de route, Hunter S. Thompson s’est suicidé, me laissant seul la tâche à laquelle nous nous étions pourtant attelés ensemble. Tous les jours sur le tournage du film, une chaise était réservée au nom de Thompson, à côté de laquelle je déposais un cendrier et un verre d’alcool.
-Un des producteurs de Rhum Express a déclaré par la suite à propos de vous que c’était quelque chose qui vous tenait à cœur.
-Ce n’était pas un show. Je ne voyais pas ça comme du travail !
-Votre collaboration avec le défunt Hunter S. Thompson est-elle seulement finie ?
-Pas du tout ! Je vais porter à l’écran trois autres œuvres de Thomson, et je jouerais encore le rôle de mon vieil ami qui me manque terriblement.
-Alors que Rhum Express est un flop et un échec critique, j’espère que vous ferez peser votre statut de star de tout votre poids dans la balance pour mener à bien vos desseins…
-Merci Patrice, en retour je te souhaite le meilleur pour GatsbyOnline !
-J’ai pas terminé, je reviens demain pour la suite, on causera de votre Corvette et de Rum Diary, euhhh ! Rhum Express.
-OK.
1 commentaire
Super scoop !
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