Le Kustom enterré (encore) vivant…
A la suite de fatigues longtemps soutenues de trop écrire mes chroniques et ressentis concernant le Kustom dans Chromes&Flammes ainsi que dans GatsbyOnline, je fus atteint d’une fièvre nerveuse qui épuisa rapidement le reste de mes forces. Chose étrange, il me semblait que mon ex-vie de Kustomizeur, qui abandonnait peu à peu mon corps, se réfugiait toute entière dans mes facultés morales prônant un renouveau. Réduit au dernier degré de l’atonie physique, jamais je n’avais éprouvé plus de force ou même d’exaltation.
Le moment de la crise définitive arriva : au moment où je découvris enfin le non-sens d’éditer des magazines automobiles traitant de Kustom franchouillard, je me sentis comme emporté dans un tourbillon lumineux au milieu duquel flottaient des gros seins fantastiques m’indiquant que mon web-site www.SecretsInterdits.com était bien plus jouissif que l’extasie hectique des ferrailles, tandis que mon corps était agité de frissonnements convulsifs ! Je me cramponnai de toutes mes forces à la vie qui paraissait vouloir m’échapper, lorsqu’enfin mes sensations devinrent si confuses, que je m’abandonnai malgré moi à cet état qui n’était pas sans quelque douceur, et je perdis bientôt tout sentiment de l’existence.
Je ne sais combien de temps je restai ainsi, quand tout à coup je me réveillai dans un calme presque extatique : mon corps était parcouru par une foule de sensations voluptueuses et mes sens m’étaient complètement rendus… à ce moment je laissais échapper ces mots : “Tout est fini !”… Puis je recouvris ma figure d’un drap, et mes oreilles furent frappées par les sanglots “éploratifs” de mon fidèle Blacky. Alors je voulus parler pour dire le fin mot de la fin, tout en faisant un Nième doigt d’honneur. Je sentis avec horreur que ma langue était fixée à mon palais et que mes membres enlacés par d’invisibles liens, se refusaient à exécuter le moindre mouvement d’adieu.
Dès le lendemain et durant trois jours, je restai exposé en première page pendant que mes lecteurs et lectrices venaient faire leur visite de condoléances devant les kisoques et librairies. J’entendais et je comprenais tout ce qui se passait et, de minute en minute, j’espérais vainement que le charme fatal qui pesait sur moi allait être brisé. Le matin du quatrième jour, je fus remis aux mains de tous les pseudonymes que j’avais bloqué sur Facebook, qui me traitèrent avec la plus révoltante brutalité ; et lorsque l’un d’eux, président du club des Kustomiseurs nitromaniaques franchouillards, pour me faire entrer dans une bière trop étroite, pressa de son genou ma poitrine, j’éprouvai une si cruelle torture que j’eus l’espoir un instant que la possibilité d’exprimer ma souffrance allait m’être rendue.
Il me fallut encore y renoncer. La bière fut recouverte et j’entendis bientôt le grincement des clous qui s’enfonçaient lentement dans le bois. Il me semblait alors qu’il me serait impossible de trouver les termes pour exprimer ce que mon âme contenait alors de désespoir que le monde fusse t’il aussi débile. Chaque coup de marteau vibrait douloureusement dans ma tête comme un glas funèbre m’annonçant le destin qui m’était réservé. Encore, si j’avais pu crier, même sans espoir d’être entendu, si j’avais pu pousser quelques gémissements ! Mais non ! Tandis que ma poitrine et mes épaules étaient écrasées dans un espace étroit, tandis que je sentais ma tête et mes membres meurtris et déchirés par le dur contact et par les aspérités de la bière, il me fallait rester immobile et sans voix. Je n’aurais jamais cru que, sans se briser, mon cœur pur et honnête puisse être labouré par d’aussi épouvantables gens.
Bientôt on me déposa sur le plateau d’une Pigeot 203 pick-up kustomisée en char funèbre, qui se mit en route et on arriva dans un cimetière d’automobiles. A ce moment, je voulus tenter un dernier cri : “Abonnez-vous à GatsbyOnline”… mais ce fut toujours en vain. Je me sentis balancer au-dessus de la tombe qui allait m’engourdir et tandis qu’on me descendait lentement, je distinguais le bruit que faisait le cercueil en froissant les quatre murailles de terre. Quand je fus parvenu au fond de la fosse, j’entendis les aboiements de mon fidèle Blacky ! Il m’adressait un tendre adieu qui parvint jusqu’à moi comme un dernier écho des bruits de la terre. Et bientôt un fracas épouvantable, qui s’éteignit peu à peu comme des roulements lointains de tonnerre, m’annonça que ma tombe venait d’être comblée.
Tout était donc fini ! J’étais pour jamais séparé de mes lecteurs et lectrices. Je ne sais combien de longues heures je restai ainsi. J’avais espéré que mes angoisses seraient brèves et qu’une prompte asphyxie éteindrait, et mes sensations, et mon existence. Je m’étais trompé. Je ne pouvais faire aucun mouvement, mon cœur ne battait plus, ma poitrine n’était soulevée par aucune inspiration et pourtant je vivais ! Mon intelligence et ma mémoire n’avaient rien perdu de leur énergie… Cependant, mes tristes pensées furent interrompues par un bruit lointain qui, d’abord, me plongea dans une grande anxiété. Le bruit se rapprochait insensiblement et je sentis mon cercueil arraché des entrailles de la terre. On l’ouvrit et je perçus l’impression d’un froid pénétrant ; impression qui me parut pourtant délicieuse, illimitée qu’elle était par un rayon d’espérance.
On me transporta longtemps, puis on me laissa tomber lourdement sur un marbre humide et glacé. J’entendis autour de moi une multitude de voix. Des mains me palpaient en tous sens et, l’un de mes yeux ayant été ouvert par hasard, je me vis au milieu des automobiles de mon garage, couché sur le capot de ma Bentley préférée et entouré d’un grand nombre de mes lecteurs et lectrices. Je ne saurais dire si, en cet instant, la terreur de griffer le capot l’emportait en moi sur la joie. Certes ma situation était devenue moins cruelle car il pouvait se faire que les expériences auxquelles on allait me soumettre me rendissent à la vie éditoriale ou du moins me donnent promptement la mort. On résolut d’abord de me soumettre à un courant électrique. Un chargeur de batterie fut préparé et à la première décharge, mille éclairs jaillirent devant mes yeux et une commotion terrible ébranla tout mon être. Une seconde décharge fut plus énergique encore ; je sentis tous mes nerfs vibrer comme des cordes d’une harpe et mon corps se dresser sur son séant, les muscles contractés, les yeux ouverts.
Mais le fantôme du président du club des adorateurs des Kustoms-franchouilles, grand adepte de la masturbation mécanique de masse, sodomisateur émérite et vitupéraeur précoce, tétanisé par mon retour, s’effondra, victime d’une torsion texticulaire compliquée d’un anévrisme foudroyant couplé à une crise de morgue, laissant échapper ces mots : “Tout est fini !” Puis il recouvrit sa figure d’un drapeau confédéré. Alors qu’en fait, sans que quiconque s’en rende compte, il voulait une dernière fois hurler sa haine envers Chromes&Flammes, faire un dernier mouvement “Fuck-Off”. Il sentait avec horreur que sa langue était fixée à son palais et que ses membres enlacés par d’invisibles liens, se refusaient à exécuter le moindre mouvement.
Dès le lendemain et durant trois jours, il resta exposé pendant que les membres de son club réalisaient leur visite de condoléances en chiant tout ce qu’ils pouvaient dans leurs cuvettes. Il entendait et comprenait tout ce qui se passait… et, de minute en minute, espérait vainement que le charme fatal qui pesait sur lui allait être brisé. Le matin du quatrième jour, il fut remis aux mains des ensevelisseurs qui le traitèrent avec la plus révoltante brutalité ; et lorsque l’un d’eux, pour le faire entrer dans une bière trop étroite, pressa de son genou sa poitrine, il éprouva une si cruelle torture qu’il eut l’espoir un instant que la possibilité d’exprimer sa souffrance allait lui être rendue.
Il lui fallut encore y renoncer et il entendit bientôt le grincement des clous qui s’enfonçaient lentement dans le bois. La bière fut recouverte. Il lui serait impossible de trouver les termes pour exprimer ce que son âme contenait alors de terreur et désespoir. Chaque coup de marteau vibrait douloureusement dans sa tête comme un glas funèbre lui annonçant le destin qui lui était réservé. Encore s’il avait pu crier, même sans espoir d’être entendu, s’il avait pu pousser quelques gémissements ! Mais non ! Tandis que sa poitrine et ses épaules étaient écrasées dans un espace étroit, tandis qu’il sentait sa tête et ses membres meurtris et déchirés par le dur contact et par les aspérités de la bière, il lui fallait rester immobile et sans voix. Il n’aurait jamais cru que, sans se briser, un cœur pût être labouré par d’aussi épouvantables angoisses.
Bientôt on le souleva, on le déposa sur le plateau du même pick-up Pigeot 203 décoré de peintures murales façon char funèbre qui se mit en route et arriva au cimetière automobile. A ce moment, il voulut tenter un dernier effort mais ce fut toujours en vain. Il se sentit balancer au-dessus de la tombe qui allait l’engourdir et tandis qu’on le descendait lentement, il distinguait le bruit que faisait le cercueil en froissant les quatre murailles de terre. Quand il fut parvenu au fond de la fosse, il entendit ma voix qui lui adressait un tendre adieu qui parvint jusqu’à lui comme un dernier écho des bruits de la terre.
Et bientôt un fracas épouvantable, qui s’éteignit peu à peu comme des roulements lointains de tonnerre, lui annonça que sa tombe venait d’être comblée. Tout était donc fini ! Il était pour toujours séparé du monde des Kustomizeurs franchouillards. Alors que mes fidèles lecteurs “pissaient” sur sa tombe, j’ai entendu ses hurlements et ses doigts qui grattaient les planches du cercueil…