Farniette et nuits torrides à Hollywood et Venice en Lamborghini Murcielago et Gallardo Spyder…
Sous la lumière électrique des stroboscopes, j’étais tranquille, sirotant un verre d’eau…
Assis confortablement sur une des banquettes du club, je m’hydratais…
Enturbanné dans la coiffe caractéristique des sikhs, déroulant une longue fausse barbe de poils noirs… et sanglé dans un smoking parfaitement taillé, mon ami Guy était là, incognito, pour me soutenir moralement :
– Je me devais d’être là pour te soutenir quelques jours après Peeble-Beach, au moins… Savoir que tu as perdu ton appareil photo avec la totalité des reportages, m’a causé un choc. Tant de bons sujets à tout jamais perdus : Le concours d’élégance, les ventes aux enchères et aussi les courses de Laguna Seca…, quel malheur. Je suis venu immédiatement te remonter le moral. Mais compte-tenu de ma notoriété après avoir été filmé avec Eva Longoria, j’ai dû me déguiser. Je repars dans quelques jours…
Derrière lui, son amie Eva s’abandonnait dans un swing, perchée sur des talons qui frôlaient le double décimètre.
Un pas de côté, quatre à gauche, deux tours sur elle-même et une glissade brillamment rattrapée, elle avait l’air, au contraire de Guy, bien arrosée…, comme d’ailleurs tout le reste du club des milliardaires.
Il faut dire que tout est fait là-bas pour mettre tout le monde en condition.
Depuis mercredi, Hollywood s’était transformé en une sorte d’immense cirque éméché dès la nuit venue ou les mines étaient boursouflées tant les corps cuvaient sans discontinuer…
Pour vous compreniez, chers tousses…, les clubs sont partouzes partout…, il y a aussi un tas de salons de thé sexuels privés ça et là pour les plus connectés des milliardaires de retour de Pebble-Beach à Hollywood…, ceux qui ont réussi à se procurer les badges et les invitations pour la grande partouze finale Hollywoodienne…
Dans ce bordel général, il s’agit pour eux d’évoluer comme des papillons de nuit en volant d’un endroit à un autre avec une caisse de Viagra dans le coffre, après avoir soigneusement enregistré le numéro des urgences spéciales sur leur GSM.
Pour ces gens-là, le marathon nocturne commence généralement du côté du théâtre chinois ou gravitent de manière quasi permanente, toute une ribambelle de jeunes-femmes en quête d’aventures Hollywoodiennes…
J’étais donc bien heureux d’être là… et pas aux Galápagos où pourtant la cueillette des œufs de tortue battait son plein.
Surtout la nuit où, perdant ce qui leur restait de sens commun et faisant fi de toute prudence, des zamis milliardaires venaient me parler, s’inquiétant même de ma santé, dans le genre :
– Et alors ? Pas encore mort ? Et ton site de critiques, pas encore explosé ?
Autre exemple, une importante jeune réalisatrice habillée “en toute nue” qui, tout en me broyant les coucougnettes d’une main et l’avant-bras de l’autre pour me convaincre de coucher avec elle, m’expliquait :
– Attends, j’ai fait un documentaire sur des filles qui bougent leur cul sur du hip-hop en se racontant des trucs girly, mais quand je vois les films de tonton Spielberg, je comprends pas pourquoi il m’a pas baisée toute la nuit passée…
Et d’aller bouger son cul sur du hip-hop pour oublier cette vraie injustice !
Cela dit, pour les touristes qui n’y comprennent rien, où c’est continuellement la journée dite “à la rue, on est à poil au niveau du billet”…, le débat sur les riches désœuvrés d’Hollywood Blvd continuait néanmoins à faire rage :
– C’est un théâtre complément chinois mais en même temps c’est totalement un cinéma Hollywoodien…, ou bien : En voyant George Clooney au volant de sa Lamborghini Gallardo chromée, j’ai pensé me suicider trois fois, dont une au Kinder Bueno…, ou encore : T’as vu les nouvelles lèvres de Nicole Kidman ? A sa place j’arrêterais de sucer des guêpes…, et enfin : Ce qui est embêtant avec l’iPad c’est qu’on voit plus rien en plein soleil. Or, j’ai une piscine à déplacer dans l’Âge de glace et en plus j’ai pas assez de jetons pour jouer au kung-fu piranha !…
J’ai particulièrement aimé le torrent de gentillesse et de respect du genre humain que j’ai découvert dans ces soirées amicales ou tout le monde cherche à baiser tout le monde :
– Bonsoir amour ! Salut mon cœur ! T’as pas 1.000 dollars pour une bonne cause ? La mienne !…, une atmosphère chaleureuse qui inonde les survivants et survivantes de Pebble-Beach, surtout entre les filles qui bougent leur cul sur du hip-hop :
– T’as vu la pouffe, elle s’est tellement épilée les sourcils que des morceaux de cerveau sont venus avec…, ou bien : C’est bien Kelly Minogue, assise là-bas sur le capot de la Lamborghini Murcielago chromée de Sylverster Stalone ? Quelqu’un lui a pris le pouls récemment ?…
De quoi également, pour moi, d’oublier les vingt mauvaises minutes de baise avec Jennifer Aniston, totalement bourrée qui ne se rendait plus compte de rien de ses folies et furies…, avant d’émigrer vers le bord de mer, du côté de la villa de John Travolta ou les choses “sérieuses” pouvaient continuer de se passer.
En sueur et en érection…, haranguant la foule de quelques mots de français, j’ai alors eu l’idée de faire valdinguer les allures beaufs des personnes alentours…, de quoi faire leur faire oublier leurs longues heures d’attente pour se procurer un gobelet de coke tiède ou une canette d’un mélange douteux en attente qu’un milliardaire vienne leur serrer la pince, demander des nouvelles de tante Berthe et du petit dernier qui a la rougeole… pendant que mémé fait des photos !
Sous sa grande tenture en toile cirée, sa villa avait les airs d’une pergola de luxe, on pouvait se croire dans un club de vacances si l’on ne remarquait pas les drapeaux Américains ainsi que ceux de sa secte…
Sur le parking, pas loin de la piscine, certains marioles titubant, tentaient tant bien que mal de reproduire une formation militaire en quinconce, guinchant coude à coude avec des molosses serrés dans des vestes de cuir ciglées “Hell’s Angel”, pas loin d’un rappeur et de ses donzelles étriquées dans des dentelles bien raccourcies ainsi qu’avec un duo d’actrices anonymes débarquées ici “pour faire de belles rencontres et trouver du travail”…
Carte de visite dans le corsage, les demoiselles avaient l’air plutôt certaines de leur démarche :
– On nous a présenté Larry Hagman…du feuilleton Dallas… On lui a parlé ! Surtout, on a rencontré William Higgins, un producteur qui veut nous faire rencontrer plein de gens, dont Nicolas Cage. Et le comble, c’est qu’il ne semble pas vouloir coucher avec nous, il fait juste ça pour nous aider !...
Pour ce créneau, c’est le Luxor-Pacha de Venice qui s’impose comme le lieu de rendez-vous ultime selon les noctambules du cru…
Le troisième tiers-temps de ce type de soirées entr’amis milliardaires, démarre généralement autour de deux heures du matin.
Au contraire d’un cabaret riquiqui capable de rendre claustrophobes même les plus claustrophiles, ce bastringue réservé aux gens du gratin carbonisé, a pris ses quartiers sur le quart sud de Venice.
Pour y accéder, il faut d’abord s’attirer les grâces de Bill, le célèbre physio de l’enseigne, sosie de Bill Clinton, d’ou son surnom, car en réalité il s’appelle Dick…, puis gravir une bonne cinquantaine de marches le long d’une montée (ben oui !) qui donne sur la marina.
À l’intérieur, flotte la douce impression de retrouver plein de copains-copines de partouzes friquées.
On n’y croise que des tronches connues qui n’ont pas grand-chose à voir avec le vulgum-pécus.
Une triste ornière dont on se libère plutôt facilement lorsque l’on réalise que l’on est bien à Los Angeles.
Pour ce faire, on peut choisir de trinquer avec n’importe qui…, tous sont connus et toutes sont bonnes méritent le détour…, ce soir tout particulièrement Sacha Hornewitz, la star montante, qui susurrait I Will Allways Love You en me regardant droit dans les yeux tout en me faisant sentir son souffle chaud : la nuit avait bien commencé…
Elle est morte le lendemain d’une overdose.
En attendant que je publie la liste des assassins, j’ai repris le flambeau…
L’an passé, un meurtre ignoble et toujours non élucidé, privait les habitués et habituées du Luxor-Pacha (à jamais)…, de Doug Chalmers, laissant orpheline aussi bien la presse people locale (Doug tous les jours était bien le seul à écrire la vérité), que les habitué(e)s du bar à tapas du coin… et un tout petit peu à tapettes…, où toutes les nuits Doug faisait chanter tout le monde, à cause des secrets qu’il découvrait…
Ayant provisoirement fermé mon site-web pour me mettre au service du journalisme d’enquêtes diverses avec des vrais morceaux d’infos dedans…, j’ai rapidement été, enfin, en mesure de publier les photos des deux Lamborghini entièrement chromées qui ont fait le Buzzzz à Pebble-Beach-2012 et continuent de se faire remarquer à Los Angeles…, une Gallardo Spyder appartenant à George Clooney et une Muciélago GT660 (dans un état ! mais un état !), appartenant à Sylverster Stalone, l’un et l’autre s’avérant co-responsables d’un lamentable accident de la circulation.
A leur vue, (à la vue des Lamborghini chromées ET de leurs conducteurs-acteurs), au sortir d’un night-club, le chauffeur-chauffard d’une Enzo Ferrari a raté un virage (à droite), défoncé un cabanon (à gauche), traversé la plage de Venice (plein pot), heureusement déserte à cette heure indue (plus ou moins minuit), et achevé sa course dans la mer où le véhicule a coulé avec son propriétaire…
C’est vrai que cette nuit-là je m’entraînais pas loin au bazooka…, (le nom d’un cocktail local), mais de là à en conclure…
C’est important la nuit…, mais à Venice, pas pour dormir.
ET…, à l’heure dite j’étais devant l’entrée.
M’étant cependant procuré l’adresse du club préféré des des deux propriétaires de Lamborghini chromées…, via le tweet d’un insider dont je tairais le nom pour des raisons évidentes de sécurité, mais pas le prénom, dont je ne me rappelle plus très bien dedans ma tête…, j’ai résolu de m’y rendre le lendemain soir, d’autant que j’avais été informé qu’ils s’y trouveraient de concert dans le cadre d’une fête privée à consistance sexuelle “Gay”…, à la gloire de John Travolta et son masseur-chauffeur…
Un coupe-gorge (peut-être un coupe-George)…, sans l’ombre du moindre physionomiste…, pas de voiturier…, ni de service d’ordre…, pas une seule fille en mini sans culotte qui hurle qu’elle a couché avec George Clooney et donc qu’elle peut rentrer n’importe où…, pas même de garçon en jean’s ras la bite qui hurle encore plus fort que lui aussi a couché avec les deux George : Clooney et Michael…, en compagnie de Ricky Martin et John Travolta… et qu’il peut donc encore plus rentrer partout (c’est un double sens en triple sens sexuel).
C’est donc très seul et à lueur déclinante de mon portable que j’ai emprunté un sentier à flinguer mes semelles, pour enfin accéder à l’événement !
Et là, personne de très gai, seulement des gay en maraude…
C’était la fête style “Tout le monde aime tout le monde, mais tout le monde déteste les enculés qui refusent de se faire sodomiser”…
Typiquement Californien, avec un doux parfum de San Francisco, pas très loin de Pebble-Beach…
Donc ruée sur le buffet.
J’ai passé sur la bande-son crachée par un sound system débile.
Rien à manger !
– Et les boissons ?
Que des cubis d’un vin pas à tout fait rouge en provenance de différents pays sous-développés… et une vodka de contrebande distillée dans une cave de Zagreb (interdiction de fumer en buvant, sinon c’était le retour de Die flambierte Frau).
– Bande de radins… et les invités alors ?
Que des pipoles, mais dans un rayon de 20 mètres autour des sosies mâles de Penelope Cruz, Nicole Kidman, Jessica Alva, Dalida et Mireille Mathieu (si, si, c’est vrai !) entourant Jude Law et Ewan McGregor…, Brad Pitt ayant curieusement préféré le raout de Tom Cruise organisé à la même heure dans une villa voisine…
C’est donc divers inconnus déguisée en connues…, qui tentèrent individuellement, puis en groupe, de me survioler dans un buisson propice.
Non seulement aucune puissance invitante ne tenta de s’interposer, mais en plus j’en ai vu un en une qui filmait.
Cela écrit, quel tempérament !
L’estomac chargé en soft, en hard, en cocktail, en shot et en bière, ils sont repartis tout penauds le jeudi, pressés de retourner à la vie normale où l’on ne trinque et sodomise passionnément que le week-end.
Dans le virage menant à la clôture de ces évènements ludiques, des dizaines de fêtards en fessardes ont peu à peu déserté le front de la fête, épuisés par diverses sodomies une semaine qu’ils, en elles, avaient traversés sous pénétrations perfusions (double sens) alcoolisées continue.
De fait, ces derniers jours, la terrasse avait des airs bien clairsemés.
Plus de pogos nerveux aux abords du bar, plus de verres ni de coupes qui valsent suite à quatre coups de coudes croisés.
Une impression de fin de règne d’autant plus renforcée par la disparition soudaine du piano qui trônait fièrement jusque-là au bout de la terrasse comme la proue d’une caravelle pleine d’allure :
– Les voisins se sont plaints du bruit que l’on faisait passé 4 heures du matin en chantant autour du piano. La police nous a demandé d’arrêter, m’a expliqué tristement le maître des lieux et des mâles…, Il apparaît de plus en plus loin le temps où je débarquais par surprise au bout de la nuit, me vautrant confortablement sur le dos du piano et me lançant dans un medley endiablé… La sensation que c’était il y a des lustres ; c’était hier…, m’a-t-il dit les yeux embrumés…
Et cette nuit-ci, je ne pouvais que retrouver au rang des personnalités présentes, mon vieux pote Guy, les yeux hagards sur une banquette, pleurant la disparition de son Eva Longoria qui selon sa démarche lorsqu’il est allé aux toilettes, démontrait que son Eva devait en être…, lui aussi !…
Une impression de fin de règne, oui…
Cela écrit, pour tenir son rang de haut-lieu de la nuit locale, ce bastringue pouvait encore se reposer sur un petit bataillon d’irréductibles fêtards prêts à violer vider les dernières femmes bouteilles jusqu’au dernier matin du dernier jour d’après Pebble-Beach.
J’ai donc résolu de retourner une dernière fois avant mon retour en Europe, au Luxor-Pacha de Venice…
Une sorte de petite communauté du club dont les membres restaient unis par les liens de l’ivresse.
En quelques nuits, ces derniers étaient devenus les mascottes ultimes ; premiers arrivés sous les coups de minuit, ils étaient, à chaque fois, les derniers à partir aux alentours de 7 heures et des brouettes.
Image aussi hallucinante qu’amusante que de voir ces histrions débraillés avec leurs nœuds papillons de traviole, les cernes tracés au milieu des joues, titubant, à l’heure où les beaufs s’installent fébrilement sur les banquettes des stations de bus pour rejoindre leur travail et où les journalistes engagent une course effrénée pour arriver à temps au point-presse du matin.
Parmi ces mohicans de la nuit festivalière, par exemple : Jeff Bolwing, hirsute, fieffé lascar avec son dentier en or.
Le bonhomme a passé toutes ses soirées lové sur les banquettes à s’enfiler au goulot des bouteilles de tous les genres.
Se présentant comme un collectionneur de Duesenberg, il a surtout pris le temps de refourguer sa carte de visite à tout le monde.
Plus les nuits passaient, plus les litres d’alcool passaient et plus les gens se sont mis à douter des réelles qualification du type…, tout en louant ses qualités de fêtard invétéré.
A noter qu’il a perdu (on ne sait pas trop dans quelle condition, quoique les rumeurs laissent supposer qu’il aurait fait une fellation à la fausse Eva Longoria de Guy)… son dentier en or :
5.000 dollars dans la nature !… lui ont crié certains.
Une disparition étrange qui illustre toute la brume qui entoure les nuits de Venice .
Augmentant son coefficient de sociabilité à mesure qu’il enquillait, ce blablateur babillard a réussi à se faire payer quelques coups.
Aux côtés de cet hurluberlu prétenduement milliardaire, on pouvait régulièrement trouver un chroniqueur et journaliste pour le site d’une chaîne de télévision, qui avait la particularité de débarquer affublé d’un bob ciglé : Jay Leno.
Il s’est également échiné à poser toujours la même question incongrue à toute une série de people :
– Et toi alors, que ferais-tu si tu étais Jay Leno ?…
Drôle, barré, il pouvait être aussi tranchant…, comme lorsqu’il s’est retrouvé aux toilettes à uriner aux côtés de Johnny Depp et que, les yeux dans les yeux, il s’est mis à pourrir ce dernier de critiques pour le film qu’il venait de terminer (West of Menphis) au Festival de Toronto :
– Réveille les démons qui sommeillent en toi dans chacun d’entre nous…, lui a-t-il soufflé, en même temps qu’il urinait dans ses bottes…, fataliste jusqu’au bout du goulot…
C’était vraiment Jay Leno…
P.S.1. : La personne ayant emprunté le cubi de Carmel (rosé) que Clint Eastwood m’a donné en cadeau d’adieu, est priée de le rapporter à l’hôtel Hilton Regency Hollywood…
P.S.2. : La personne qui, lors du dîner d’ouverture du concours d’élégance de Pebble-Beach, m’a placé à côté de la porte d’accès aux WC, est morte.
P.S.3. : La personne qui a glissé dans mon casier de presse un sex-toy en forme de petit canard rose fluo avec la mention “Pour toi mon amour”, est priée de venir s’en servir l’année prochaine (chambre 347, hôtel Hilton Regency Hollywood).