L’Audi TT du film i-Robot…
Revenir en arrière, concernant un sujet de science-fiction est comme ouvrir un espace-temps dans l’absurdité… On nomme “Relativité Restreinte” une première version de la théorie de la relativité, émise en 1905 par Albert Einstein, qui ne considérait pas la question des accélérations d’un référentiel, ni les interactions d’origine gravitationnelles. Cependant, elle présentait une explication cohérente des interactions électromagnétiques et de leurs transformations par changement de référentiel à l’aide de la transformation de Lorentz.
Cette théorie résolvait des paradoxes existant en mécanique classique relatifs aux mesures de la vitesse de la lumière. Cela a introduit pour la première fois la notion d’espace-temps et expliqué quelques phénomènes étonnants, mais vérifiés expérimentalement, de variation des mesures de longueur et de durée entre un observateur et un autre, chacun d’eux étant situé dans un référentiel différent.
En Septembre d’une autre année intergalactique qu’on devrait situer quelque-part en début de ce nouveau siècle, je circulais avec la nonchalance qui m’est coutumière à travers le centre-ville de Vancouver, lorsque j’ai remarqué une voiture extraordinaire sur le bord de la route. Les yeux écarquillés et un appareil photo à la main, je me suis précipité sans me hâter pour réaliser quelques clichés numériques de ce que j’ai vite réalisé être une voiture de film Hollywoodien en cours de tournage, heureusement pour moi, à découvert dans une zone publique modérément surveillée.
La voiture faisait partie d’un groupe d’une douzaine d’autres engins ahurissants. Il s’est avéré que les rues alentours servaient de décor pour une scène du film “i Robot” avec Will Smith en vedette, film qui sortira en 2004, ce qui replace mon intervention en 2003… et cette publication la même année dans mon premier web-site www.LesAutomobilesExtraordinaires.com avec ensuite divers reports dû à la modification de ce web-site devenant en 2016 www.GatsbyOnline.com … Le scénario du film est dérivé d’une histoire d’Isaac Asimov qui se déroule à Chicago en l’an 2035, sous le thème : En chaque robot, il existe des fantômes, des protocoles non anticipés qui posent la question du libre arbitre, de la créativité, de l’âme…
En 2035, la civilisation moderne a conféré aux robots domestiques une place prépondérante, à un moment où elle est sur le point de compter près d’une machine pour cinq habitants. L’inspecteur Spooner (joué par Will Smith), alerté par le suicide suspect du professeur Lanney, le créateur des androïdes, enquête au sein de l’USR, la surpuissante firme qui l’emploie. Will Smith joue un flic d’action un peu réac’, rétro et cool par rapport à son époque, sa gouaille est toujours là, tout comme les oreilles décollées. Le scénario tente de faire sa place au film à travers une intrigue bâtie autour de la dualité du héros et de la triangulation soit disant parfaite des trois règles protectrices rationalisant l’intelligence artificielle de son monde robotisé. Isaac Asimov est l’homme qui a écrit les 3 lois de la robotique qui sont pour mémoire :
– Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
– Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
– Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la première ou la deuxième Loi.
Ces 3 lois sont reprises dans les œuvres de l’écrivain et même dans certaines textes d’autres écrivains.
Aujourd’hui, les progrès de la technologie ont fait des avancées spectaculaires dans le domaine de la robotique et de l’intelligence artificielle, cela va du simple robot modulable programmé pour s’adapter et apprendre de lui même à utiliser au mieux chaque extension greffée (par exemple, si on ajoute un bras, d’abord il restera inerte le temps que le programme identifie les différents moteurs et capteurs, puis il commencera à mettre en mouvement ce bras de façon aléatoire afin de constater les changements intervenus etc…), en passant par des programmes fonctionnant sur le principe de l’évolution (comme par exemple un programme qui met en scène des créatures virtuelles), jusqu’aux robots à forme humanoïde technologiquement plus aboutis… Aujourd’hui, certains tendent a penser que les milliards d’informations disponibles en permanence sur internet seront un jour suffisantes pour qu’il devienne envisageable de voir naitre une conscience artificielle (cela semble fou et pourtant certains spécialistes de l’intelligence artificielle en sont convaincu) !
Dans l’éventualité qu’un jour nos machines soient doté d’une sorte de conscience, il semblerait rassurant qu’elles obéissent à des lois sensées nous protéger, mais là se pose le problème de l’interprétation des lois, car si l’homme est capable d’interpréter une loi pour éventuellement la contourner, une créature artificielle douée de conscience ne risquerait-elle pas de s’inspirer de l’homme pour faire comme son créateur et l’interpréter à son tour ?
Prenons l’exemple de ce film réalisé par Alex Proyas qui met en scène 2 intelligences artificielles interprétant librement les 3 lois, chacune à leur façon :
– La première : un robot qui tue son créateur parce que celui-ci lui a demandé d’alerter un policier d’un danger imminent pour l’humanité.
– La deuxième : un ordinateur très puissant contrôle toutes les fonctions d’une multinationale fabriquant des robots est en position de monopole mondial… et cet ordinateur met au point un plan pour asservir l’humanité afin de la protéger d’elle même (comme Georges Bush a voulu le faire le 11 septembre 2001 et comme Nicolas Sarkozy l’a ensuite fait en tant que Président de la République Française)…
On peut se poser des questions sur le devenir de l’homme, sur le devenir de la robotique…, on peut également s’amuser à repasser son bac philo et redéfinir la vie… : est-ce qu’un assemblage de pièces aussi perfectionnées soient-elles peut-être défini comme vivant ?
Eh bien, je ne suis plus à même de révéler l’intrigue du film que vous devez connaître, puisque ça fait très longtemps qu’il est sorti en salle, puis en DVD et en télé, mais disons simplement que les robots ont trouvé les tâches ménagères gênantes (lisez : emmerdantes, comme nous le faisons)… et ils décident que c’est assez. Will Smith (le détective Spooner) à bord de son Audi RSQ, va résoudre le mystère de cet assassinat qui pourrait menacer l’harmonie qui existe entre les humains et leurs assistants automatisés.
L’Audi RSQ est la voiture-star, c’est un concept-car qui a été choisi parce qu’Audi a payé un pont d’or pour que sa marque soit en vedette dans ce film…
Jusqu’à présent vous imaginiez que ce long métrage était une contribution à l’œuvre d’Isaac Asimov et que ce “génial” Will Smith y contribuait gratuitement… Pas du tout, ce foutoir n’est que commercial, sous le prétexte de vous divertir et de vous faire vivre une histoire abracadabrante… et Will Smith y a gagné plusieurs millions de dollars… Audi y a perdu tout autant avec l’espoir que sa contribution aurait des conséquences positives sur ses ventes d’engins surréalistes qui n’existent pas en réalité… On ne peut en effet soutenir voire affirmer que les Audi commercialisées soient au top de l’avant-garde…
Toutes les voitures dans ce film sont sensées ne pas fonctionner sur des roues et pneus traditionnels, mais sur quatre sphères “bulbe”.
Les Audi que j’ai photographié n’avaient pas la magie de ce qu’on peut voir à l’écran !
L’Audi TT verte dont le bas de carrosserie était à quelques millimètres seulement au-dessus du sol, est la voiture qui m’a intrigué au plus haut point : je ne l’ai jamais vue dans le film ! Elle se distinguait des autres figurantes de ce film comme étant une sorte de Kustom allemand de mauvais augure, surtout au vu de son arrière train. Sans les stupides boules de gommes géantes, mais avec des jantes de 22 pouces, elle aurait mérité d’être construite en lieu et place de la très laide RSQ étirée en longueur et bizarrement “plaquée” d’un panneau ridicule devant les roues arrières… D’autres véhicules étaient en attente du tournage, des taxis et limousines, principalement en tant que véhicules “de fond”. Voilà…
Etrange de voir Alex Proyas responsable du curieux et très dickien Dark City, se retrouver fossoyeur de l’œuvre d’Asimov. Ambition de têtard, histoire formatée comme une disquette, pompage tous azimuts à donner le tournis à l’actrice de Deep Throat… et bien sûr personnages aussi ridicules que moi en maillot de bain et dont l’épaisseur psychologique a été calibré pour mettre en valeur des chaussures (Converse cité complaisamment), une chaîne HI-FI (JVC), des voitures (Audi), des transporteurs (Fedex) et un message quasi subliminal (le robot s’appelle Sonny). Alors bien sûr la richesse de la littérature d’Asimov est pillée sans être comprise pour remplir les espaces libres de ce film publicitaire de presque deux heures. Will Smith travaille pas trop, tranquille, il reprend son rôle de Bad Boy, clins d’œil, humour immature et dégaine frimeuse compris. Il semble plus avoir bossé son roulement d’épaule et son ondulation du bassin que ses répliques mais bon, qui lui en voudrait ?!
La meuf, elle, ne sert à rien, mis à part à tomber amoureuse de Smith pour montrer ô combien il est cool… Elle comble aussi quelque trous du scénario dont l’ambition pourtant proche du néant arrive tout de même à s’emmêler les pinceaux. L’une de ses dernières phrases : “Il y a quelque chose qui me tracasse”…, est tracassante ! Oui, nous aussi… et ce qui nous tracasse ce n’est pas tant que son personnage attende la dernière scène pour se dire que le scénario prend l’eau, mais surtout qu’elle pourrait se rendre compte qu’elle ne sert à rien et qu’elle n’est qu’un faire valoir abusivement stéréotypé qui n’a pour but que de mettre en valeur la séduction du héros qui doit prouver par là même, à quel point ses chaussures sont cools ! La pauvre, son personnage n’est qu’un paillasson sur lequel les godasses du héros viennent se décrotter… Le robot pour sa part essaye de bien jouer et ce serait assez facile de dire qu’il s’en sort mieux que les autres, il mériterait honnêtement de se faire déconnecter… et pas que pour la cohérence du film dont tout le monde se branle, je pense ! Comme ils sont nombreux et que ces maudits machins se ressemblent tous, on sent que les décideurs ont du se dire :
– Merde, déjà que notre truc est complètement con, mais si en plus on y pige que dalle, les gens risquent fort de se dire que Converse en fait c’est de la merde… Bon quelqu’un à une idée ?
– Oui ! répondit le scénariste, j’ai pensé à tout ! Les méchants auront une lumière rouge, les gentils une lumière bleue…
Passons sur la symbolique des couleurs pour s’arrêter rire un instant de ce procédé particulièrement débile qui ferait décrocher des gens qui retourneraient au cinéma après 30 ans d’isolement et qui n’auraient pas encore décroché du film à ce moment là ! Se foutre de la gueule du monde est un art… et ceux qui ont voulu ce film sont dans ce domaine des génies. D’années en années, le cynisme de merdes de cette envergure qui ne tiennent que sur un acteur reproduisant des mimiques de show TV enrobées d’une soupe visuelle boostée aux croûtons numériques atteint des sommets. Ces sommets auraient pu être ébouriffants si on ne s’était pas arraché les cheveux devant la scène finale où on assiste consterné au spectacle du robot Sonny se dressant face à tous ses congénères dans un plan très pompier censé exalter le sentiment de liberté… Oooooh que voilà le noble sentiment… Libère toi, libère le peuple… Bref fait la révolution contre l’oppresseur humain et ne t’inquiète pas, on est pas à une contradiction prêt si c’est pour démouler une belle image qui impressionnera le gogo qui ne se demandera pas où diable allait donc ce machin ! (Rappelons que dans le plan d’avant ce sont les avions de chasses américains qui font une jolie figure devant Will Smith qui représentent l’idéal de Liberté) On a même pas besoin de penser à Blade Runner pour haïr les exécutifs qui ont décidé de ce truc là, on serait tenté de dire qu’à côté Minority Report est un chef d’œuvre et A.I. une œuvre philosophique intense, mais ce ne serait pas très fair-play de comparer des films (même bourrés de défauts) à cette publicité de deux heures.
Financé probablement par des banquiers qui ont finement calculé leur retour sur investissement, il ne me reste qu’à espérer qu’un jour on dressera un Nuremberg pour ces ordures ! J’m’en vais rêver du jour où on envahira militairement Hollywood. A mort les exécutifs de la Fox ! Et qu’on tonde Proyas pour avoir conduit le train de cette infamie…