Chromes&Flammes California/Ohio (1982)
Tout commence à Orange County (Los Angeles) à un Swap-meet organisé par le club de Hot-Rods de l’éditeur des magazines Street-Rodders, Tom Mc Mullen, qui décèdera avec son épouse peu après dans un accident d’avion…
Puis le voyage continue en Ohio, au Cuyahoga County Fairgrounds Berea, ou se déroulait les 11/12/13 juin 1982, le Hot-Rod Super Nationals organisé par le magazine Hot-Rod…
Pour en savoir plus :
Chromes&Flammes California/Ohio 1 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 2 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 3 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 4 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 5 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 6 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 7 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes&Flammes California/Ohio 8 (1982) from Patrice De Bruyne on Vimeo.
L’histoire du Hot-Rodding…
Un Hot-Rod (bielle chaude), est une appellation venant des États-Unis désignant une voiture ancienne (jusque 1949 inclus), largement modifiée, tant au niveau du moteur que de l’aspect extérieur.
Les premiers Hot-Rods apparurent vers 1935, à un moment où l’automobile devint une chose bien plus courante et répandue qu’auparavant.
Dès cette époque certains possesseurs d’automobiles, déçus par le manque de puissance et de sportivité de leur voiture, décidèrent d’en modifier les caractéristiques.
Ce phénomène s’amplifia au cours de la seconde guerre mondiale, lorsque les soldats démobilisés rentraient aux États-Unis, avec encore en tête, les petites voitures de sport anglaises MG, qui n’existaient pas aux USA.
A peine rentrés “au pays“, ces jeunes démobilisés recevaient immédiatement une formation à leur choix, notamment en mécanique, pour leur permettre de retrouver plus facilement un emploi… et leurs pensions d’anciens militaires ne leur permettaient d’acheter que des voitures d’occasions d’avant guerre et d’y apporter quelques modifications, principalement en y adaptant des moteurs V8 modernes de l’époque, provenant de voitures récentes et accidentées… ou volées !
Ce phénomène s’inscrivit profondément dans la culture de la jeunesse américaine.
La base d’un Hot-Rod, est donc, au sens premier du terme, essentiellement une voiture de marque américaine datant d’avant 1949 inclus, le plus souvent de marque Ford, couramment des Ford T, des Ford A, des Ford B datant de 1932 à 1934, quasi toutes équipées d’origine de 4 et 6 cylindres ou de V8 Flathead pour les B’32, ’33 et ’34, véhicules largement disponibles d’occasion à très faible prix, après la “dernière guerre“…
Leur structure avec châssis séparé, étant relativement simple à modifier, ces “jeunes” y greffaient les moteurs plus puissants des nouveaux véhicules fabriqués à Détroit, ou se contentaient d’augmenter la puissance des moteurs d’origine.
La plupart du temps, les modifications apportées, entraînaient la nécessité d’autres modifications, comme les freins et les amortisseurs.
De plus, les jantes étaient généralement élargies pour accepter des pneus plus larges, du moins à l’arrière, pour mieux transmettre la puissance du moteur au sol.
D’autres modifications pouvaient être apportées sur les parties mécaniques, comme le changement du rapport de pont, de la boîte de vitesses et du système de direction, toutes choses qui devaient supporter la puissance supplémentaire.
L’aspect extérieur de la voiture était souvent modifié lui aussi.
Toutes les parties inutiles au bon fonctionnement du véhicule étaient démontées : le toit, le capot, les portières, la banquette arrière, le pare-brise et les essuie-glace, les pare-boue, les phares, les pare-chocs et une bonne partie du pot d’échappement.
Ces modifications étaient fréquentes pour gagner du poids sur le véhicule, donc pour améliorer le rapport poids/puissance.
Les Hot-Rods étaient souvent recarrossés aux exigences des propriétaires (le capot était percé de “louvers“, le toit abaissé et les garde-boues enlevés ou réduits à deux fine bande de métal style moto).
Autre modification extérieure, le châssis était généralement abaissé, en jouant sur les amortisseurs, la taille des roues avant et la hauteur du toit (ou même sa présence), afin de diminuer la résistance au vent et d’abaisser le centre de gravité.
De plus, dans un souci de se faire remarquer, la plupart des Hot-Rods étaient peints de couleurs vives (les plus courantes étaient le jaune et le rouge) et de décorations en forme de flammes.
Le phénomène du Hot-Rodding atteignit son point culminant vers 1955, avant de décliner lentement jusqu’au milieu des années 1960.
Néanmoins, les Hot-Rods déjà construits continuèrent à circuler pendant quelques années encore.
Les raisons de ce phénomènes sont multiples…, mais la principale d’entre-elles est la disponibilité de nombreux véhicules d’occasion récents, ainsi que la mise en fabrication aux USA de modèles “sport” (Corvette, Thunderbird), plus ou moins calqués sur les tendances Européennes.
À cela s’ajoute le prix élevé des nouvelles voitures de sport, et au relatif manque de puissance de leurs moteurs d’origine, ce qui les rendait peu attrayants pour les jeunes plus ou moins désargentés mais très bons mécaniciens et bricoleurs, à la recherche de vitesse et de sensations fortes.
Mais, au plus bas de ce mouvement, en 1965, assez rapidement, un phénomène de nostalgie envers les Hot-Rods a lentement repris le dessus et s’est transmis à la plus jeune génération montante…
Comme il était relativement aisé à cette époque de trouver des endroits pour organiser des courses de vitesse sauvages, les premières pistes improvisées furent les lacs asséchés des environs de San Francisco et Los Angeles, dont la surface était parfaitement plane, ainsi que les portions presque rectilignes de routes, soit en fin de construction, soit quasi inutilisées.
Il existait également de nombreux aérodromes militaires secondaires abandonnés, dont les pistes furent alors utilisées pour des courses consistant à parcourir en ligne droite une distance d’1/4 de miles le plus vite possible.
Ces courses, à leurs débuts, permettaient de faire partir de front jusqu’à quatre ou cinq voitures, à la différence des portions de route où il n’était possible de courir qu’à deux.
Ce renouveau du Hot-Rodding, coïncida avec l’apparition de véhicules de série aux moteurs d’origine bien plus puissants que ceux disponibles auparavant… et à des prix relativement abordables (les Mustang’s).
De plus en plus, les constructeurs n’ont plus hésités à construire des voitures bien plus puissantes qu’au cours des périodes précédentes, qu’ils ont nommées : “muscle cars“…
Le fait que des voitures aux moteurs très puissants montés de série soient disponibles à des prix abordables, rendit les automobiles puissantes de plus en plus populaires.
Seul bémol à l’enthousiasme, c’est également à partir de cette époque, que les contraintes légales appliquées aux véhicules furent plus strictes, ainsi que les contrôles de police, ce qui rendit plus difficile les travaux de modification des véhicules de base en restant dans la légalité.
Ces difficultés ne dissuadèrent pourtant pas de nombreuses personnes de construire un Hot-Rod, d’autant que les règles dans certains États restaient plus permissives.
Toutefois, les voitures à partir desquelles les Hot-Rods étaient couramment construits, se firent plus rares.
Les véhicules de base avaient alors généralement plus de trente ans pour les plus récents…, leur état était plus précaire… et ceux qui étaient encore en bon état devenaient souvent recherchés par les collectionneurs, ce qui provoqua une augmentation des prix, qui fit du Hot-Rodding un passe temps pour personnes plus aisées qu’à l’origine…
C’est, en conséquence, qu’à cette époque, apparurent les premières carrosseries en fibre de verre, reprenant les formes des Ford T et B d’avant guerre, mais comportant déjà toute une série de modifications…
Ces carrosseries entrainèrent la création de châssis, de trains roulants et de multiples accessoires destinés à recréer le look des Hot-Rods qui étaient devenus partie intégrante du mythe automobile américain…
En 1980, le mouvement du Hot-Rodding explosa aux États-Unis et dans le reste du monde, grâce aux quelques irréductibles qui avaient continué envers et contre tout (et tous), de construre et modifier des engins pour en faire des Hot-Rods !
C’est cette même année que furent lançés les magazines Chromes&Flammes, qui diffusèrent partout en Europe, particulièrement en France et en Belgique, (mais aussi aux USA avec Top-Wheels), l’esprit du Hot-Rodding et du Customizing…
Néanmoins, de grosses différences subsistaient entre les Hot-Rods des années 1940 à 1965 et celles qui apparurent en 1980.
En effet, alors que les premiers Hot-Rods étaient construits à partir de véritables automobiles anciennes et courantes comme la Ford T et la Ford B, les Hot-Rods de la seconde génération sont devenus des répliques de Hot-Rods…
De plus, des carrossiers se sont mis à proposer des Hot-Rods clé en main, full-équipés, avec de gros V8 neufs, alors qu’auparavant les Hot-Rodders préféraient (principalement pour des raisons financières) monter un moteur d’occasion sur un châssis (roulant) de récupération… de part eux-même…
Au fil du temps, ces carrossiers d’un nouveau type, rivalisant entre-eux dans des concours, ont poussé l’audace et la finition de plus en plus loin…, rendant les Hot-Rods totalement inaccessibles aux Hot-Rodders des débuts…, tant sur la technique, que sur la finition, que sur les accessoires sophistiqués, que sur les mécaniques… et que sur le prix final !
En effet un créateur carrossier comme Boydd Coddington (décédé en 2008), ne fabriquait plus, dans ses dernières années, que des Hot-Rods à 150.000 voire 350.000 US$… qui se revendaient jusqu’à 500.000 US$ dans certaines ventes aux enchères…
Par réaction, un style de Hot-Rods plus conformes à la manière originelle de construire ces véhicules, a repris le dessus, de nombreuses personnes reconstruisant leur Hot-Rod “à l’ancienne“.
Mais, une nouvelle tendance, totalement en réaction aux Hot-Rods hyper-coûteux à fait son apparition, consistant en l’utilisation de vraies voitures anciennes d’avant-guerre… mais sans aucune préparation ni aucune finition…, des Hot-Rods à l’état brut qui se surnomment les Rat-Rods…
On distingue aujourd’hui plusieurs types de Hot-Rods.
Il y a plusieurs classifications de Hot-Rods…, malgré que par essence, un vrai Hot-Rodder n’accepte aucune loi ni contrainte, puisque chaque Hot-Rodder est un “Outlaw”, un hors-la-loi…
Il y a tout d’abord le Traditional Rod, qui désigne un Hot-Rod construit selon les méthodes de la première époque, sur une base ancienne et avec des matériaux et des techniques anciennes.
À ceci s’oppose le Street-Rod, construit exclusivement à partir de pièces neuves, mais qui, malgré une caisse en polyester, respecte globalement l’aspect extérieur du Traditional-Rod.
On distingue de ceux-ci le Show-Rod qui est un Hot-Rod construit principalement pour être exposé dans des rassemblements ou des salons… et non pour circuler couramment.
Une autre tendance est encore le Drag-Rod qui consiste à monter un moteur surpuissant sur une structure de type Ford T (bien évidemment renforcée et adaptée) pour participer à des courses de dragster (là encore la voiture n’est pas conçue pour circuler sur route, même si cela est possible mais dangereux).
Sans oublier la toute dernière tendance, le Rat-Rod, dont il est fait état ci-avant, un Hot-Rod dont on a laissé rouiller certaines parties métalliques pour donner au véhicule une patine et un aspect négligé (paradoxalement cela peut représenter davantage de travail qu’un Hot-Rod peint de manière classique)… et qui est généralement hyper surbaissé.
Les Volks-Rods, construits sur une base de VW Coccinelle modifiée, ont le mérite d’exister…, mais n’ont strictement plus rien en commun avec les véritables Hot-Rods, c’est une “mode” typiquement Franchouillarde qui dénature complètement l’esprit des pionniers.
No substitute for Cubic inches…, V8 for ever !
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