La bourse ou la vie…
Le “message” que je fais passer ci-après, est que je pense (j’aurais 71 ans en mai 2020) avoir accumulé en 50 ans une foutue expérience d’au moins 1 bagnole par semaine au minimum… négociée, achetée, payée, réparée, parfois restaurée, ensuite utilisée, re-réparée, re-re-réparée, re-re-re-retouchée, vendue, re-re-re-re-réparée… et ainsi de suite… parce que j’aimais ça… pas que pour “Les Automobiles Extraordinaires”… ce n’est pas pareil qu’un connard de journaleux qui vient chier dans mes bottes, qui dégueule sur mon magazine Chromes&Flammes et vomit sur GatsbyOnline… qui me critique perso également, tout ça pour tenter de sauver son gagne petit pain et ses piges… un cloporte qui n’achète réellement aucune bagnole si ce n’est une merde basique semi offerte en tarif presse en contrepartie d’articles élogieux pré-écrits via les communiqués de presse… des abrutis comme ça n’ont aucune expérience d’y mettre l’argent qu’ils n’auront jamais… où alors une en passant, genre guimbarde d’origine…, les autres il doit lécher le cul des proprios pour seulement les regarder et promettre de se faire sodomiser pour en réaliser des photos…
J’ai ainsi appris à me méfier des imbéciles qui vénèrent les bagnoles qu’ils ne possèderont jamais… et des proprios libidineux qui ont besoin qu’on dise du bien de leurs bricoles pour pouvoir les revendre… je connasse tout, les bourses d’ancêtres, les foires, les shows, les ventes aux enchères et aussi les marchands, en chambre ou d’opérette… pas besoin d’être universitaire, il suffit d’acheter le moins cher possible, puis vendre le plus cher possible avec des baratins pas croyables… un monde de putes… ou certains n’hésitent pas à monter les pires escroqueries imaginables, incluant le vol, le recel et les “re-gravages” de numéros de châssis…
J’aimais toutefois assez la tradition des shows de voitures anciennes venant suppléer à une “désactualité” automobile anémique et perpétuant à leur façon les rendez-vous entre amateurs…, mais, c’est une vue de l’esprit de ce qu’est l’angélisme mécanique, la réalité est toute autre… une digue vient de lâcher, à mon sens, de par l’expérience et les avatars que j’y ai vécu, les voitures hors normes n’ayant plus vraiment leur place dans les “Oldtimers-shows“, de plus en plus envahis par des beaufs en quête de prix écrasés, de remises importantes, de super discounts et autres braderies…
Ils n’ont plus de respect pour l’art de la recherche et de la restauration de voitures rares…, ils ne sont plus intéressé que par l’enculade profonde qu’ils peuvent jouir de faire… à la longue (et c’est plus qu’un double sens), le système périclite… tout comme certaines peinturlurations qui donnent le vertige du pas de trop au bord du puits sans fond de l’insondable bêtise inhumaine…, le goût du rare et du beau se perd, les beaufs cherchent simplement à réaliser des “affaires” sur le dos des autres… et en matière d’affaires, ils sont pourtant loin de les connaître.
Aujourd’hui que “le fric” sert de seul viatique, il ne leur est plus besoin de choses à apprendre, ils vivent pour réaliser un investissement dans les mêmes marques que les autres, les mêmes aussi qui symbolisent à leurs yeux, ce qu’est une vraie voiture “politiquement” convenable et collectionnable, ce dernier mot étant là pour marquer le fait que leur investissement doit générer un profit plutôt qu’un plaisir…
Une caste de privilégiés, très souvent des fonctionnaires retraités disposant d’une rente, s’instaurent en référents indiscutables du goût et en étalon de la vie idéale selon la vie qu’ils auraient voulu avoir… mais, arrivés sur mon stand, ils mesuraient d’un coup l’écart entre leur rêve d’une vieille merco et la folie d’un Prowler, entre leur Citroën CX achetée neuve par leur patron et rachetée par eux en fin de carrière… et l’extravagance d’une GT40… bref entre la richesse toute relative d’une fin de vie ordinaire et la débauche orgiaque….
Pourtant, le sage (et je ne sais plus de quel sage il s’agit, sinon je n’aurais pas manqué de me faire mousser en le citant) a dit, grosso modo : Il faut s’intéresser à tout, sinon qu’est-ce qu’on se fait chier !…
Cette société de beaufs endormis par leurs rêves ou surtout frustrés de n’être pas si puissants qu’ils le pensaient au point de collectionner les miniatures plutôt qu’acquérir ne fut-ce qu’une MGB…, ne donne pas très envie d’être fiers de notre société qui les a engendrés…
George Courteline, fonctionnaire et auteur comique de son état, avait élevé le je-m’en-foutisme au rang d’art, et la phrase “Et après ?” faisait partie des armoiries qu’il s’était créées… mais comme je ne suis pas aussi sage ni aussi drôle, il y a certaines choses dont je me moque royalement, voire certains sujets qui m’insupportent, surtout lorsqu’ils ne m’affectent pas directement et ce sans que cela m’amuse forcément… pire, non seulement peu m’en chaut, mais lorsqu’on m’en entretient, cela m’ennuie et m’agace… quoique tout de même, pour parler/écrire franchement, il y a “des choses” qu’il ne me fait ni chaud ni froid de connaître alors que c’est ce qui remplit de tout son sel la vie entière d’autres personnes !
C’est dès lors à chaque fois un monologue plutôt qu’un dialogue, dont les thèmes sont souvent les mêmes, d’un beauf à l’autre… tous, lorsqu’ils regardent une automobile qui les fait vibrer, se croient obligés de raconter leur vie à la personne qui est devant eux, il n’y a personne qui cherche simplement un client pour l’acheter… la disparition des espèces est un thème abordé assez souvent, en suite des discussions sur le cuir des sièges…, suffisamment amplement pour ne pas avoir à redire combien je m’en fiche et combien cela m’insupporte que ce sujet revienne sur le tapis, d’autant qu’on me blâme souvent de m’en foutre à ce point…
Les vies de gens inconnus et peu remarquables, tels les amis des amis qui ont vu passer la même auto que la mienne dans un passé lointain… est le second sujet abordé… ils m’indiffèrent au plus haut point également… et le thème des amis fonctionnaires déprimés bronzés qui leur ont dit au bureau qu’ils s’achèteraient la même voiture que j’expose…, m’énerve aussi, et je ne veux pas en entendre parler…, ces gens ont quasi tout pour eux, ils ne sont ni vraiment laids, ni vraiment bêtes, ni vraiment incompétents, ni pauvres, ni malades… et pourtant ils sont toujours en pleine dépression entre le gin et le tennis… oui… ben voyons… qu’ils aillent se faire voir !
S’il y a un truc qui a sur moi un effet comparable à celui de regarder un gravier parmi d’autres sur le sol, c’est le fait de regarder le mini album de photos de leurs voitures de collection, parfois ça n’est même pas la leur… et les enfants qui rient autour de “l’ancètre“, c’est pire… vous savez, des aventures qu’ils croient extraordinaires, mais qui se résument à : “j’ai mangé des frites pendant mes vacances en regardant la même voiture que vous qui était parquée devant le restaurant“… en suite de tout cela, qu’on me rajoute une histoire qui n’en finit plus d’être racontée, ça m’énerve grââââve, c’est prodigieux ce que les gens peuvent se croire intéressants…
Peu me chaut de connaître la vie des beaufs qui de toute façon se moquent de ma vie à moi…, l’état de leur chat, les soucis de leurs enfants, leurs maladies, leurs bizarreries… les salaires des ministres et des élus, ceux des hauts fonctionnaires, ainsi que les frais de bouche de tout ce beau monde, voilà encore un thème abordé en suite d’une discussion sur les taxes et la consommation en essence…, c’est pourtant sans aucune espèce d’importance à mes yeux, j’ai toujours l’impression que si je les écoute trop, je vais me faire lobotomiser d’ennui… ce doit être à force d’entendre toujours les mêmes phrases hypocrites… ce n’est pas pour ça qu’ils sont célèbres, ces gens-là !
Entre ces potins se trouve le chapitre particulièrement inintéressant des coucheries de célébrités…, c’est ennuyeux à mourir… on se fiche de savoir avec qui ça couche, comme de savoir s’ils font leur jogging à sept heure ou à huit.. et dire qu’il y a des gens pour s’intéresser même à ce genre de racontars obsessionnels… aussi ce ne sera pas une surprise si je vous dis que les discussions sur les sports me paraissent futile à un point cosmique… “ceusses” qui me connassent savent que le sport m’a toujours insupporté, TOUS les sports, TOUTES les disciplines… je me fiche de savoir qui joue mieux à la baballe ou qui sautille le mieux dans telle position…, si c’est une voiture rouge ou argent qui a gagné à Monaco ou à Dubaï… on devrait interdire de regarder ça plus de dix minutes à ceux qui ne pratiquent pas le sport en question.
Enfin, la dernière chose qui m’indiffère, ce sont les beaufs qui ont lu mes articles sur www.GatsbyOnline.com et viennent me dire qu’ils n’aiment pas mes billets, non pas parce qu’ils sont imparfaits dans leur genre ou qu’ils ne sont pas bien exprimés, bien tournés (ce qui mènerait à une critique positive que j’apprécie) mais parce qu’ils n’en aiment pas le sujet, le genre, ou le ton… étant donné que c’est encore moi qui décide de ce que j’écris ou pas, je leur répète chaudement et avec passion qu’ils peuvent aller pratiquer un coït furtif et brutal dans les ruelles stambouliotes… sans blague, si ça ne leur plait pas, ils n’ont qu’à pas me lire.
Ce genre de choses m’agace vraiment parce que cela paraît évident et que je n’arrête pas de le répéter, c’est bien entendu une liste non exhaustive, mais c’est déjà pas mal… voilà… il m’a été également raconté des conneries plus personnelles, par exemple, un grand loustic tout de noir vêtu, une valisette à la main, s’est extasié devant mon Prowler en disant : “Franchement, c’est extraordinaire ce que TU as fait, oser prendre l’arrière d’une VW Coccinelle et l’a greffé sur un avant de Lotus Seven, c’est du grand art, bravo… et je suppose que TU as conservé le moteur de la cox à l’arrière ?“…
Que répondre ?
Dans le même style, mais plus général en ce qui concerne les voitures exposées, je suis souvent scié devant les voitures décorées de pots de fleurs sur leur capot… les cartes de visites étant disposées impeccablement en suivant la ligne de capot… plus kitch, c’est quasi pas possible… en me replaçant dans ce cadre problématique, je suisse ainsi amené à substituer l’alternative épistémologique/ontologique, à la perspective d’une nécessaire fiction métapsychologique dont je fixe la valeur heuristique à l’ampan spéculatif qu’elle offre, m’amenant à introduire un apport psychanalytique à l’interrogation philosophique sur la notion de représentation, depuis l’ombilic de la philosophie et de la pensée rationnelle en général, que me semble constituer l’écriture, lieu et processus inassignable de la scène inconsciente de la pensée.
L’espace proprement philosophique de ma démarche s’enracinant ici dans ce chiasme révèle ma propre inscription dans le surplomb de déterminations métaphysiques déconstructives d’un phonologocentrisme inscrit dans la scène de l’inconscient des fantasmes dans la représentation (frayages neuroniques et investissement hallucinatoire des traces mnésiques), des scansions rythmiques de l’altérité du “dehors” !
Voilà… c’est moi en personne ci-dessus… songeur devant ma Delachapelle… et c’est fini pour aujourd’hui !