La Bugatti Royale Rébus #4 Tout à la poubelle !
Que sont nos rêves de jeunesse devenus ?
Début de cette année 2011, nous en étions restés à l’épisode G.Cote qui m’avait proposé une réplique terminée de la Bugatti Royale Napoléon, alors que ce qu’il me présentait était une carrosserie non terminée, non assemblée, très loin d’être terminée, avec des pièces détachées et de l’accastillage qui n’avaient aucun rapport l’objet présenté, dans le sens ou rien n’était utilisable parce que c’était une arnaque…
Après que les trois articles de cette Saga ont été publiés, j’ai reçu divers émails avec photos jointes d’un bonhomme m’expliquant sans aucun discours ni baratin, qu’il possédait les Masters, les moules, qui avaient servi à dupliquer la réplique que j’ai examiné chez G.Cote, pour en faire la Bugatti Royale Réplica du film “Rébus” qui est exposée au musée Allemand de Sinscheim… et que j’avais raté de peu avant que ce musée l’achète, d’ou l’épisode des moteurs d’autorail Bugatti…
Tout est ici expliqué, avez-vous lu les parties #1, #2 et #3… de cette saga épique ?
#1 Juin 1987 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-1-la-replique-352907/
#2 Mai 1999 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-2-madagascarade-352936/
#3 Février 2011 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-3-la-replique-fantome-352967/
#4 Juin 2011 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-4-tout-a-la-poubelle-354377/
C’est indispensable avant d’attaquer cette nouvelle suite…
Je n’ose pas écrire “ultime suite” puisque si j’ai retrouvé les masters-moules du kit, il est possible de les acquérir pour obtenir les pièces principales de la carrosserie…
Mais QUI va s’aventurer dans une telle aventure ?
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De : Maurice
Date : 03/06/2011 16:23:45
A : Patrice
Sujet : Bugatti #4
Bonjour
J’ai les moules de la Bugatti Royale Coupe Napoléon Réplica du film Rébus (ailes avant + bloc arrière).
Si vous êtes intéressé, je suis vendeur…
Maurice
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Le 3 juin 2011 à 22:51, “Patrice” a écrit :
Ecrivez-moi-en plus, parce que là, après m’être bousillé le cerveau avec les racontars et lubbies de Georges Cote, je ne sais que penser…
Vous n’avez que les ailes avant et le bloc arrière ?
Ca correspond à quoi ?
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De : Maurice
Date : 04/06/2011 14:20:55
A : Patrice
Sujet : Re: Réf. : Bugatti #4
Bonjour Patrice ,
Je comprends vos doutes…
Aussi je vais être clair, j’ai récupéré ces moules lors de la démolition d’un garage à villepinte ou ils étaient abandonnés, l’ancien garage G.Cote .
Il y a les moules des ailes avant + ailes arrières + l’habitacle arrière avec les portes de l’habitacle.
Le reste : capot moteur, le bloc chauffeur…etc, je ne les ai pas, ils étaient en tôle fabriqués et adaptés lorsque les ailes AV & AR étaient montées sur un châssis (à construire).
Pour plus de clarté, je vais passer dans mon dépôt en début de semaine et faire quelques photos des Masters-moules, que je vous enverrai.
Bon week end
Maurice
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Le 4 juin 2011 à 17:57, “Patrice” a écrit :
Ok, j’attends vos photos.
Quel prix voulez-vous ?
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De : Maurice
Date : 09/06/2011 18:50:54
A : Patrice
Sujet : Re: Réf. : Re: Réf. : Bugatti #4
Voilà…
Je dois avoir aussi quelques photos d’époque prises lors du moulage sur la Bugatti Royale originale au musée de l’époque, ainsi que quelques feuilles manuscrites avec l’adresse de différents fournisseurs pour les accastillages, comme la toile utilisée pour le revêtement intérieur…
Je vais essayer de remettre la main dessus….
Dites moi ce que vous en pensez
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Le 10 juin 2011 à 09:04, “Patrice” a écrit :
J’en pense que c’est un “foutu bazar”…
Quel est le prix que vous demandez ?
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De : Maurice
Date : 10/06/2011 16:43:49
A : Patrice
Sujet : Re: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Bugatti #4
Qu’entendez-vous par “foutu bazar ” ?
Que ce n’est pas bien rangé ?
L’idéale aurait été de disposer les éléments à leur place, je sais.
Mais le lieu de stockage est trop petit et je ne peux faire la manutention seul.
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De : Maurice
Date : 19/09/2011 17:27:55
A : Patrice
Sujet : Re: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Bugatti #4
Bonjour Patrice,
Le prix des moules Bugatti Royale Coupe Napoléon est de 30.000 euros.
Bien a vous
Maurice
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En Belgique, un homme “normal”, d’allure “normale”, s’ingénie depuis des dizaines d’années à vouloir construire une Bugatti Royale sur base d’une 2CV Citroën, à force de rêver et tourner en rond à en devenir fou, il s’est fabriqué une copie de rien évoquant une Bugatti 55…, mais il est incapable de se départir de son besoin de fabriquer une Royale Napoléon sur base 2CV… et sans craindre le ridicule absolu, il vient de réaliser des “cartons-matriciels”…
C’est dommage qu’il n’a pas découvert ou reçu les “masters” qui ont servi à “mouler” les pièces de la Royale Rébus…, quoique…
Un autre a réalisé une “Royale-sculpture” statique, dont on se demande le but, la fonction et même la forme…
Deux des concepts les plus importants et les plus fondamentaux de la science économique sont : “la subjectivité de la valeur” et “le bénéfice mutuel de l’échange” qui en découle.
C’est la réalité fondamentale à laquelle se sont toujours heurtés les systèmes planifiés qui prétendent nous rendre égaux : nous ne le sommes pas et n’avons pas vraiment envie de l’être.
Chacun d’entre nous a sa propre individualité, ses expériences, sa culture, ses objectifs, ses goûts, ses passions qui font de nous ce que nous sommes : des êtres uniques.
Et c’est cette part d’humanité qui fait qu’une personne qui n’aime pas les répliques en plastique d’automobiles de collection, sait que d’autres les aiment…, faut-il encore que l’une et l’autre de ces personnes aient les moyens de leurs amours et envies…, car là aussi, la valeur d’une chose est liée à ce que les gens acceptent de la payer…
La subjectivité de la valeur n’a rien d’évident au premier abord.
Pendant très longtemps, la source de la valeur a divisé philosophes et économistes ; certains comme les classiques anglais (Adam Smith, David Ricardo) puis Karl Marx, défendaient l’idée selon laquelle il existe une source objective de la valeur des choses tandis que Démocrite, St Thomas d’Aquin, les scolastiques espagnols (et notamment Martín d’Azpilcueta) et les classiques français (Condillac, Jean-Baptiste Say, Turgot…) pensaient que la source de la valeur résidait dans l’utilité, le bien-être qu’elles nous procuraient, c’est-à-dire qu’elle était subjective.
C’est probablement Smith, avec son “paradoxe de l’eau et des diamants” qui posa le plus grand problème conceptuel aux tenants de la subjectivité de la valeur en observant que l’eau, qui nous est extrêmement utile, ne vaut presque rien, tandis que les diamants, qui ne servent pas à grand-chose, valent très cher.
L’histoire de la pensée retiendra que c’est vers 1870 que trois économistes : William Jevons, Léon Walras et Carl Menger…, ont résolu chacun de leur coté le fameux paradoxe : si l’eau est si bon marché c’est que dans l’Angleterre de Smith elle est tout simplement très abondante ; si ce dernier avait vécu au milieu du désert, il aurait su qu’un premier verre d’eau peut avoir une grande valeur et que c’est en augmentant le nombre de verres d’eau disponibles que la valeur baisse…
C’est la “révolution marginaliste” et la naissance de deux grands courants de pensée : les néoclassiques qui suivent Walras et Jevons… et les autrichiens successeurs de Menger.
Si vous y regardez de près, cette subjectivité est partout ; elle est au cœur de notre perception de la valeur des choses.
L’erreur de Smith, Ricardo et Marx s’apparente en fait à un sophisme involontaire : ils observaient, comme vous et moi, que la plupart des prix sont supérieurs aux coûts de production et en déduisaient que le prix, la valeur marchande des choses, découlait de ces derniers.
En réalité, si nous observons des prix supérieurs aux coûts de production, c’est tout simplement que les biens ou les services qui ne peuvent être produits pour un coût inférieur à leur valeur ne sont tout simplement pas produits : personne n’a intérêt à le faire.
Imaginez par exemple qu’une équipe d’ingénieurs et de techniciens très qualifiés se mettent en tête de construire une machine à couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur.
La “valeur-travail” de cet appareil serait sans doute très élevée mais quelle serait sa véritable valeur ?
Qui achèterait cet engin et à quel prix ?
Subjectivement, nous n’accordons aucune valeur à une machine à couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur parce qu’elle ne nous est d’aucun intérêt et c’est pour cela que vous n’en avez jamais trouvé dans les rayons de votre supermarché.
Cette notion de valeur, de richesse est un produit de notre esprit, de notre perception individuelle des choses et c’est la rencontre de ces appréciations subjectives qui donne lieu à des échanges, des marchés et des prix.
Le marché n’est rien d’autre que le lieu physique ou dématérialisé où nos différences se rencontrent et donnent lieu à des échanges ; vous n’y trouverez jamais rien d’autre que ce que nous, homo sapiens, être vivants, pensants et agissants y apportons.
L’économie, le marché sont un produit de notre nature humaine et n’ont jamais cessé, ne serait-ce qu’un instant, de refléter fidèlement et de servir cette nature.
Pour en revenir au prix demandé (30.000 euros) pour un ensemble de pièces plastique détériorées laissées à l’abandon à l’air libre et aux intempéries dans une casse automobile, des pièces dont on ne sait même pas si elles sont complètes et ajustables avec facilité, il est évident que leur valeur est 100% subjective à destination d’un amateur de réplique, qui plus est de Bugatti Royale Coupé Napoléon, ayant les moyens d’aboutir à en fabriquer une… ou à s’en servir pour une fabrication en petite série…
Le coût final de tout cela sera indubitablement énorme et les possibilités de revente très limité, d’autant plus qu’en nos temps de crise, d’écologie, de coûts pétroliers et d’usage…, une telle voiture n’a plus sa place…
Quid du châssis et des trains roulants, du moteur, des accessoires…
Et en finale, que de soucis pour obtenir une homologation !
N’est-il pas plus simple d’acquérir directement une voiture extravagante mais prête à rouler, homologuée, garantie… et clés en mains…
Reste qu’un milliardaire extraverti, fanatique de la Bugatti Royale Coupé Napoléon, qui se contenterait d’en avoir une réplique dans son garage-salon…, pourrait acheter…
Mais…, ne préfèrerait-il pas, après réflexion, acquérir une “VRAIE” Duesenberg pour le même prix, qu’une réplique plastique qui n’est plus dans l’air du temps ?
Wait and see…
Il est dans la nature humaine de poursuivre toujours les choses qui s’évanouissent et de les apprécier à leur valeur dès qu’elles sont sur le point de disparaître.
#1 Juin 1987 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-1-la-replique-352907/
#2 Mai 1999 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-2-madagascarade-352936/
#3 Février 2011 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-3-la-replique-fantome-352967/
#4 Juin 2011 https://www.gatsbyonline.com/automobile/la-bugatti-royale-rebus-4-tout-a-la-poubelle-354377/l est