La Camaro 2011 de Mila Kunis…
C’est dingue le nombre de dingues qui prennent plaisir à s’abrutir de bazars américains dont l’impact sur leur développement est non négligeable, ils se trimballent dans de la poudre aux yeux et des échappées faciles…, tout y est plastique !
La différence entre une Mustang et une Camaro tient dans l’usage immodéré du plastique et au fait que les vieux ont 30 ans et ne se souviennent pas des vraies “Muscle-Cars” des sixties…
Depuis que j’ai passé ce cap, je me méfie, maudissant en moi même les vieux-jeunes cons qui s’obstinent à sortir systématiquement aux heures où on veut pas les voir avec leur cabas remplis de haché pur veau pour chien (ou chat) délicat…, ainsi que les jeunes merdeuses qui roulent en Chevrolet Camaro nouveau modèle et ne savent rien faire d’autre que de piler à fond au lieu de faire un écart de conduite en manquant d’emplafonner une camionnette, mais en pliant une jante sur le trottoir.
J’ai un exemple, photos à l’appui !
Arrive la dépanneuse.
Le dépaneur a un regard tout à fait indifférent, il charge la bagnole et la conduit à moins de 500 mètres de l’accident.
Comme il lui a fallu une heure et demi pour venir, la jeune merdeuse pense qu’elle aurait pu pousser sa bagnole, ça lui aurait fait un quart d’heure de pénitence.
Dans la dépanneuse, il lui demande : Quel âge à la voiture.
– Euh, quelques mois !
– Aaaah !
Il remet son cigarillo qui pue le cigarillo…, en bouche, le suceotte comme Clinton regardait Monica Lewinsky, le retire et dit : Perte totale !
– Pardon ?
– Perte totale.
– Sûr ?
– Oui, on croit que ce n’est qu’une jante et un pneu, mais tout en dessous a bougé, les tirants, les renforts, les rotules, les cardans, surtout les soupapes de direction et la télémétrie électronique, d’ailleurs l’ordinateur a explosé, on n’en retrouve plus la trace… Elle ne vaut plus rien… Mais j’ai bon coeur, je vous en offre 5.000 $.
– L’expert décidera, non ?
Il resuceotte son cigarillo qui même froid remplit la cabine d’une abominable odeur de cambouis et de tabac froid que seules les pétasses de pub airwick devraient trouver intéressante.
Arrivé chez le carrossier, il fait signe pour qu’on lui ouvre la porte.
Le rideau se lève à moitié.
Arrive un gommeux qui fait de grands signes.
La dépanneuse s’arrête.
Il regarde la voiture deux minutes et pose la question suivante à la jeune merdeuse : Quel âge a-t-elle ?
– Ben, euh, moins d’un an.
– Ah !
– Oui, pourquoi ?
– Parce qu’on va pas pouvoir la réparer vous savez, non non non non, même un concessionnaire Chevrolet n’en voudra plus, c’est le châssis qui s’est plié, l’air bag de suspension a explosé entrainant l’éclatement des soupapes de sécurité, ce qui a entrainé une salade de bielles, le bris du moteur et la torsion des suspensions…, c’est irrécupérable !
Et le carrossier de lui remettre un papier avec indiqué en grand : “perte totale”.
– Parce que vous voyez, même un expert ne pourra que certifier cette perte, lui dit-il avec un aplomb qui révèle en lui le vendeur de bagnole à des aveugles unijambistes.
– Mais…, le lecteur de CD fonctionne encore ! Et vous m’aviez dit que ce n’était qu’une jante !
A cette obsolescence facile et cette obligation du tout, tout de suite, elle attrape mal à la tête.
– J’ai mal au genou, dit-elle…
– Zavez oublié de me dire qui vous êtes, que j’ai déjà vu votre tête dans un magazine…
– Mila Kunis.
– Ah oui, c’est vous, zêtes une brune “Hot” et chaude, que j’ai lu…
Il a le regard fiévreux et ses mains se mettent à trembler…
Une curieuse bosse pointe entre les jambes de son pantalon…
– Outre le fait bizarre que vous avez été l’amante de Macaulay Culkin, vous vous identifiez vice-verça avec Meg Griffin, non ? c’est du vice recto verso ! Il est jeune Macaulay Culkin, c’est immoral !
– Possible ! Mais ce n’est plus le jeune garçon du film “Maman j’ai raté l’avion”…, il a grandit !
– Vous faites le buzz depuis une apparition dans le magazine bi-mensuel douloureusement hip nommé BlackBook que peu connassent !
– Ce qui vous rend assurément perplexe !
– Les esprits curieux veulent savoir !
– A-t-elle été si longtemps connue qu’elle est à nouveau inconnue mais mérite d’être reconnue, vous demandez-vous ? Est-elle si sexy et douce et amicale et tout et tout que tout les dépaneurs de la planète seraient ravis de l’avoir dans leurs bras ?
– Y a de ça, oui…
– Plus que la plupart des industries, la beauté repose sur le battage médiatique afin de créer une vie pour les produits et services.
– Il y a quelques jours, Miss, j’ai été consterné de lire que vous faisiez la promotion d’un soin de beauté de 7000 $ pour le visage, grâce à des diamants et des rubis qui sablent le visage…, un traitement de crise inventé pour les stars-paillettes et les opulentes madames fortunées !
– Oui, bien vu, un traitement inventé par Scott-Vincent Borba. Le nom officiel de ce traitement hors norme est le “Diamond HD Ruby Peel”, et il utilise les pierres précieuses comme des antioxydants pour la peau afin de créer un “lustre brillant”. Après avoir obtenu un visage lavé avec ces pierres concassées, il applique un acide lactique d’écorces rares qui stimulent le renouvellement cellulaire, suivi par des ultra-sons via des baguettes chaudes et froides qui permettent une explosion de lumière LED rouge.
Et Mila Kunis d’expliquer que durant ce bombardement, Scott-Vincent Borba lui a donné un cube de glace à sucer (on peut supposer qu’il était inclus dans le prix du traitement) afin de contrer les poches qui apparaissent ensuite sur les joues…, que la séance dure 20 minutes durant lesquelles, les baguettes froides galvaniques alternent avec les chaudes non galvaniques…, offrant (le mot est mal choisi) une impression incroyable… et qu’un professeur dermatologue oeuvrant au Mount Sinai Medical Center, invité à donner son avis a affirmé que les les baguettes chauffées puis refroidies à des températures particulières, ne brûlent pas la peau et aident le drainage lymphatique et la circulation : Lorsque le LED est rouge la lumière est bonne pour la production de collagène ! Les pierres précieuses sont plus efficaces que n’importe quel autre type d’exfoliation de la peau…
Et le dépaneur de s’endormir, écoeuré…
– Donnez-moi 7000$ c’est le prix du traitement… et la Camaro est à vous…
Le dépaneur se réveille en nage, bredouille, extrait un porte-feuille graisseux de sa poche et, compte 7.000$ en billets de 100
– Voilà, c’est fait !
Le lendemain, passant par hasard face au Lindon-Garage, une magnifique Camaro blanche me fait de l’oeil…
Je stoppe, m’approche, un libidineux me dit : 25.000$ c’est une affaire, elle a moins d’un an !
Je propose 15.000, on cloture à 19.000, avec reprise de mon vieux Pick-Up Toyota pour 4.000…
Je donne 15.000 et je repars…
Lorsque la Chevrolet Camaro a été lancée en 1966, s’attaquant directement à la Ford Mustang, on avait le sentiment qu’une nouvelle icône de l’automobile venait de naître.
La campagne de marketing de GM allait d’ailleurs dans ce sens : 14 villes américaines participaient ensemble à la première conférence de presse en temps réel au monde.
D’obscurs télégrammes étaient envoyés tous donnant un faux nom pour la voiture, jusqu’au revirement surprise pendant lequel la compagnie a dévoilé le véritable nom du modèle !
Une aura de mystère enveloppait la Camaro, la rendant encore plus désirable.
Au cours des années 1960, Chevrolet la décrivait comme “un petit animal vicieux qui bouffe des Mustang”.
Si ce genre de déclaration fait sourire maintenant, sachez qu’après une semaine au volant de la Camaro, on est difficilement en accord et le sourire se crispe.
Tout d’abord, je suis (malheureusement) trop vieux pour ne pas me rappeler les trois premières générations de la Camaro.
Et quand la quatrième a vu le jour, j’étais trop obsédé par les voitures développées en Europe pour me laisser séduire par le muscle américain.
De toute façon, avouez que le look de la Camaro entre 1993 et 2002 laissait à désirer.
J’ai conduit la Camaro originale et c’est ce qui fausse mon jugement de la nouvelle, dont le plus grand attrait me semble être son aspect nostalgique.
Imaginez apercevoir une version moderne de la toute première voiture que vous avez possédée ; vous vous sentirez un peu fébrile et excité à l’intérieur, même si le design tape à l’oeil et la qualité d’assemblage déçoit.
Indubitablement, la Chevrolet Camaro dégage beaucoup de prestance sur la route.
Grâce à Bumblebee des Transformers, tout le monde la reconnaît au premier regard.
Je ne crois pas avoir eu autant de jeunes admiratrices dans ma vie que durant cette semaine d’essai.
Des gamins brandissaient leurs robots jouets en direction de la Camaro, les yeux écarquillés et brillants, attendant qu’elle se transforme comme dans les films.
Dommage pour eux, je ne pouvais que les saluer et leur envoyer un sourire.
Bumblebee aurait eu honte de moi…
En tout cas, si vous voulez de la force brute, ne cherchez pas plus loin que sous le capot bombé.
Le V8 de 6,2 litres de la Camaro SS 2011 génère 400 chevaux avec la boîte automatique et 426 avec la manuelle.
Fidèle à l’esprit des “muscle cars”, le moteur déchaîne sa furie sur les roues arrière.
Voilà le bolide qu’il vous faut si vous aimez vivre à la limite.
Il y a quelque chose de terriblement attirant dans la nature ô combien sauvage de cette bête en pleine accélération.
On peut faire valser le train arrière si facilement que c’en est presque ridicule, tout comme il est facile de le ramener sur les rails.
Ce plaisir fou et débridé m’a séduit plus que tout autre aspect de la conduite de la Camaro.
On glisse la boîte automatique en mode manuel (très agressif et sans doute l’un des meilleurs attributs de la voiture, en passant) et la fête commence !
Le moteur s’emballe et rugit, l’échappement se réveille (finalement) et l’adrénaline coule à l’approche des 7000 tours/minute.
Pas de panique puisque les jantes de 20 pouces cachent des freins Brembo capables de refroidir complètement les ardeurs du pilote et de la machine une fois le besoin de puissance comblé…, ou lorsque les pneus ont laissé suffisamment de traces !
Je m’attendais à ce que le redoutable V8 défonce mes tympans chaque fois qu’il démarre, mais ce ne fut pas le cas.
Au contraire, je l’ai trouvé presque civilisé, pas du tout ce qu’on souhaite d’une Camaro.
Le son d’échappement fait même bien pâle figure comparé à d’autres moteurs semblables !
Quand une Mustang s’arrêtait à mes côtés, je n’essayais même pas de lui faire la guerre de décibels, car je savais que je n’avais aucune chance.
La Camaro a bien du style et de la gueule, mais c’est à peu près tout.
Étrange sensation que celle de prendre place au volant de la Camaro 2011.
D’un côté, j’avais l’impression d’enfourcher des décennies d’histoire automobile ; de l’autre, j’avais l’air de quelqu’un qui ne pense qu’à épater la galerie.
En regardant le tableau de bord minimaliste, qui reproduit le modèle classique avec sa simple radio ainsi que ses indicateurs de température et de pression d’huile dissimulés au bas du bloc central, sans oublier le bloc de cadrans d’allure rétro, il est clair que cette voiture a été conçue avec un seul but précis en tête : celui de raviver une flamme nostalgique.
À mon avis, les concepteurs de Chevrolet ont réussi, bien que la qualité des matériaux employés ne soit pas à la hauteur.
Et puis il y a le volant.
Ah, ce damné volant !
Rétro à l’os, sa forme et son angle en font possiblement le pire que j’ai essayé dans ma vie.
Je devais plier les mains à l’envers afin de saisir le volant correctement ; sinon, je ne faisais qu’agripper le rebord.
En outre, les boutons qui se trouvent au centre du volant sont tellement mal dessinés et disposés que leur manipulation s’avère ardue.
J’aime les angles prononcés autant que n’importe quel amateur de voitures, mais sur le volant ?
Come on!
Sans contredit, rouler en Camaro SS se veut une expérience sensationnelle, surtout sur les routes lisses et désertes qui permettent de bien rincer le V8.
Toutefois, dans la vie de tous les jours, la Camaro m’a déçu comme j’aurais aimé qu’elle ne le fasse pas.
Il y a près de 50 ans, la Camaro a déclaré la guerre à la Mustang…, aujourd’hui, j’ai raison de croire que la Mustang de cinquième génération fait mordre la poussière et avaler les gaz d’échappement à la nouvelle Camaro grâce à son glorieux V8 rugissant !
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