La caverne d’Ali Baba de Lee Roy Hartung…
Lee Roy Hartung, est décédé en mai 2011 à Glenview, une petite municipalité située à 30 km de Chicago, en Illinois, USA…, c’est là qu’il était né…, c’est là qu’il a vécu.
A la fin de l’histoire on finit tous par mourir, c’est comme ça, même si certains se croient immortels ou cherchent à le devenir…, il était vieux, il est mort.
Mais…, au cours des cinq dernières décennies, c’est à dire durant toute la seconde moitié de sa vie, ce passionné d’automobiles et de motos a rassemblé plus de 2.500 objets de toutes sortes.
Je ne sais pas ce qu’il a fait de la première moitié, ce n’est indiqué nulle part, quoique sans doute, quelque part, on devrait trouver…
Mais ça n’intéresse personne.
A dire vrai, il n’aurait lui-même intéressé personne s’il n’avait constitué un amoncellement d’objets hétéroclites, qu’il a baptisé “Collection”, parce qu’il avait sans doute besoin de reconnaissance…, c’est humain.
Bêtement humain, car l’homme est stupide, même lorsqu’on le dit génial…
Il a peut-être vécu bêtement aussi, je n’en sais rien, peut-être que non, ou oui…, je ne pense pas sinon il aurait eu droit à un mausolée, son nom aurait été donné à une avenue, un boulevard, voire un aéroport, comme De Gaulle et Kennedy…, mais ils sont morts bêtement eux aussi…
Donc il est mort bêtement, on meurt tous ainsi : bêtement, c’est la condition animalement humaine…
On pense à eux, mais qui se déplace pour pleurer quelqu’un qui est mort bêtement sauf si ce geste bête lui permettrait d’être photographié, filmé… pour les actualités que tout le monde oublie après trois jours…
Toujours est-il, donc, qu’avant de mourir bêtement…, Lee Roy Hartung avait amassé une centaine d’automobiles et de motos, mais aussi un tas et même des tas de pièces mécaniques et de carrosseries de voitures anciennes, tout particulièrement pour les Ford modèle T et A, ainsi que pour les Ford V8. Beaucoup de ces pièces, il les a marchandé neuves !
Il y a aussi collecté une foule de petits et de gros artefacts : des centaines de plaques d’immatriculations, des mascottes de radiateur, des pompes à essence anciennes et des enseignes de stations services, des jouets miniatures, etc.
Toutes ces choses, Lee Roy Hartung les avait déniché un peu partout autour de chez lui, dans un rayon d’à peine 25 kilomètres !
Apparemment, la région où il vivait foisonnait en automobiles rares puisqu’il a réuni au fil des ans, entre autres, une Fiat Spider 1959, une BMW-Veritas 1949 carrossée par Spohn, une très rare Hertz 1926 (construite par la même entreprise qui s’est spécialisée dans la location de voitures) et une Edwards 1950 décapotable…
C’était l’année où cet événement a été présenté pour la première fois !
Regardez les photos de cette collection…, tout est empilé l’un sur l’autre dans un entrepôt gigantesque où règne un fouillis magistral…, une collection qu’on pouvait d’ailleurs visiter, mais seulement sur rendez-vous.
Les proches de Lee Roy Hartung affirment cependant qu’il savait où se trouvait tous les objets de sa collection, si petits soient-ils.
Certaines mauvaises langues ont affirmé un jour que Lee Roy Hartung leur aurait dit qu’avant sa mort il jetterait toute sa collection dans un immense trou, qu’il recouvrirait ensuite de terre à l’aide d’un bulldozer.
Heureusement, il s’agissait d’une légende urbaine niée par le principal intéressé !
Qui est mort…
J’ai quel âge déjà…, ah, oui, bientôt 68 ans…, ben…, j’ai toujours mes premiers Mickeys, Tintin, Buck Danny, et autres en version d’époque des années ’50…
Tout cela m’a fait froid dans le dos (c’est une expression)…, parce que j’ai aussi amassé quantités d’objets, des vieilles pompes à essence, des jouets anciens, des maquettes au 1/8 introuvables depuis plus de 40 ans, des anciennes bagnoles dont certaines rarissimes et même des Hot-Rods…, sans oublier des meubles art-déco en tirage limité (5 pièces) et des bandes dessinées collectées depuis…, euhhhh !
Tout est là, mais bien rangé, pas comme Lee Roy Hartung…
Je ne sais pas si un autre Quelqu’un, ou une Quelqu’une, écrira plus tard les mêmes choses que moi ici, pour narrer ma collection, mais je ne le saurais jamais…
Mais en finale, c’est pareil, la fin de l’histoire c’est qu’on va tous mourir…
Et Lee Roy Hartung ne saura jamais que Quelqu’un en Europe s’est intéressé à lui et à sa collection…, c’est dommage, j’aurais aimé lui serrer la pince et m’asseoir sur un fauteuil pliable avec ses deux copains pour se raconter des histoires ou personne ne meurt à la fin…
Ils ont contacté RM-Auctions, qui sont venus voir avec des semelles de plomb…, mais quand ils ont bien tout regardé avec des $ au fond des yeux, ils ont eu le pressentiment que ce bric-à-brac allait être une des ventes aux enchères les plus courues de l’année aux États-Unis !
Les héritiers de Lee Roy Hartung n’ont eu aucun scrupule à préférer faire des dollars de la montagne de ferraille, plutôt que perpétuer sa mémoire en ouvrant le “musée” les week-ends…, mais comme ses deux seuls vieux copains sont morts eux aussi, l’un de chagrin, l’autre de savoir qu’il allait mourir…, il n’y aurait eu que des fantômes…
De sorte que tout a été vendu pour une somme totale dépassant 4.000.000 de US$ !
En voyant les publicités, en lisant les articles dithyrambiques sur cet “évènement”, certains ont comparé l’entrepôt de feu Lee Roy Hartung, à la caverne d’Ali Baba !
Organisée par Auctions America by RM, cette vente a eu lieu entre le 3 et le 5 novembre 2011 à Glenview, la petite municipalité située à 30 km de Chicago, en Illinois, USA, ou est né, à vécu et est mort Lee Roy Hartung.
Pour préparer cette vente aux enchères, il aura fallu près de deux mois aux spécialistes d’Auctions America by RM, pour classer tous les articles et constituer environ 1.600 lots, qui ont tous été vendus sans réserve.
Une des automobiles parmi les deux plus convoitées, était la Edwards R26 1950.
Stirling H. Edwards, un riche homme d’affaire américain, souhaitait se lancer dans la production d’automobiles de luxe.
En 1950, il a fait fabriquer celle-ci (qui était le prototype de la marque).
Edwards ne fabriquera finalement qu’une demi-douzaine de décapotables portant son nom, entre 1950 et 1954 !
Or, celle-ci s’est envolée pour la somme de 143.750 US$.
Une automobile au pedigree impressionnant, puisqu’il s’agit aussi de la première voiture à laquelle les juges de Pebble Beach ont attribué leur premier prix (Best of Show) en 1950, l’année inaugurale de ce prestigieux concours d’élégance !
Cette automobile unique, qui était “dans son jus”, magnifique en l’état, parfaite, complète, a été annoncée comme “exigeant une restauration intégrale” !
Pas d’accord, c’était justement dans l’état qu’elle était que se situait sa vraie valeur…
La seconde automobile qui a suscité beaucoup d’intérêt de la part des acheteurs est une Veritas BMW 1950 carrossée par Spohn (un carrossier allemand).
Malgré tout, un collectionneur se l’est accaparée pour la somme de 195.500 US$.
Une somme dérisoire compte tenu de sa rareté.
Cette collection comprenait aussi une foule de pièces et d’artefacts : plus de 5 000 plaques d’immatriculation, des tas de pièces mécaniques et de carrosserie pour voitures anciennes, entre autres pour les Ford modèles T et A, et les Ford V8. Plusieurs de ces pièces étaient neuves, rangées dans leurs emballages d’origine !
Le lot qui a été vendu pour la plus forte somme est une moto Flying Merkel 1911 à entraînement à doubles courroies, une motocyclette très rare pour laquelle un collectionneur a versé 201.250 US$.
Deux autres raretés, qui étaient particulièrement prisées, ont trouvé preneurs pour 5.175 US$ chacune, une Schwinn Aero Cycle et une Elgin.
Il y avait aussi des mascottes de radiateur, des pompes à essence anciennes, des enseignes de stations services, des jouets miniatures et un lot impressionnant de vélos anciens !
Certains lots de plaques d’immatriculations ont toutefois suscité énormément d’intérêt de la part des acheteurs.
L’un d’entre eux a déboursé 10.350 US$ pour une collection complète de plaques d’Alabama, dont la plus vieille datait de 1911 !
Un autre, a payé 20.125 US$ pour une collection de plaques d’Alaska, alors qu’un troisième a poussé l’audace jusqu’à verser 29.900 US$ pour une collection de plaques d’Arizona !
Pour ce prix-là, on peut avoir une Hyundai Veloster toute neuve et l’immatriculer de surcroît !
On pourrait à juste titre, déclarer que la vente de la collection de Lee Roy Hartung a été l’un des événements attendus de l’automne 2011… des soumissionnaires venant de neuf pays et de 46 Etats des États-unis, se sont abattus (tels des vautours), sur Glenview pour la vente de trois jours qui est résumée ci-dssous en vidéos.
Quelques exemples : vente autos :
Lot 7525 – 1932 Ford Model B Tudor berline, $ 18,400
Lot 7526 – 1931 Ford Model A Cabriolet, $ 12,075
Lot 7530 – 1940 Ford Deluxe convertible, $ 31.050
Lot 7532 – 1909 Ford Model T, $ 15.525
Lot 7538 – 1931 Ford Model A Roadster de luxe, $ 25,300
Lot 7547 – 1929 Ford Model A Pickup Roadster, $ 12,075
Lot 7554 – 1925 Modèle Hertz D-1 Touring, $ 12,650
Lot 7557 – 1959 Bentley Saloon, $ 18,400
Lot 7562 – 1934 Ford Phaeton, $ 25,300
Quelques exemples : vente motos :
Lot 6469 – 1904 F-N, $ 55,200
Lot 6470 – 1915 Harley-Davidson deux vitesses mono-cylindre, $ 57,500
Lot 6472 – 1909 Sears, $ 66,125
Lot 6476 – 1928 Henderson 4 cylindres, $ 54.625
Lot 6485 – 1911 Harley-Davidson, $ 83,375 $
Lot 6487 – 1913 Indian Twin, $ 55,200
Lot 6488 – 1926 Henderson Deluxe Fire Department, $ 63,250
Lot 6489 – 1912 Harley-Davidson, $ 115,000
Lot 6490 – 1938 Indian 4 cylindres cadre rigide, $ 64,400
Voulez-vous voir plus de résultats, y compris les lots de pièces ?
Je vous suggére de vous versez une boisson agréable et ensuite de consulter la liste complète ICI…
http://www.auctionsamerica.com/events/all-lots.cfm?SaleCode=LH11