La ferme du bonheur…
Samedi 4 octobre 2008, 11h15… Je viens de me lever et de prendre un Nescafé Cappucino…
Hier soir, j’étais quasi mort de fatigue…, la journée du vendredi 3 octobre ayant été très chargée !
Vous comprendrez qu’arrive un moment où j’ai envie, soit de tout balancer et de partir ailleur, ou de tout exploser…, des moments où l’écœurement devient indicible…, où je me sens impuissant et découragé de cette impuissance devant la connerie humaine…, où à chaque pallier descendu vers les enfers je me dis que j’ai sans nul doute atteint le fond…
Conjoncture économique excécrable, bruit de faillite de Fortis et Dexia pour le lundi matin suivant, refus du Congrès américain de débloquer 700 milliards de dollars pour relancer la machine économique pourrie…, rien de bon, les gens font la gueule des pires mauvais jours…
Mon père Antoine, né en 1919, incinéré l’avant veille, décédé 6 jours auparavant au solde d’une agonie de 6 années d’enfer pour lui et ma mère…, tristesse…
J’admets tous les credo et tous les délires…, pourvu qu’ils ne me soient pas imposés.
Ce sont mes propres douleurs, au fond, qui me protègent le mieux contre les pièges de la vie, contre mes ambitions de bonheur, ma triste et déraisonnable envie de durer plus longtemps.
Durer, d’ailleurs, c’est seulement ma viande qui le veut, l’âme il y a bien longtemps déjà qu’elle a décroché, qu’elle a dévalé en pente douce, sur la pointe des pieds, le mince chemin de la vie, qu’elle s’est perdue de trop de souffrance et d’amertume, de trop de clairvoyance, surtout.
Mon âme, je l’ai paumée à force de trop de conneries vécues, en cause de lobotomisés par la société, de nuits blanches à écrire mes vécus sur GatsbyOnline… et de Nescafé Cappucino…
Elle en a eu assez, mon âme, de ce que je lui faisais voir.
Elle est partie de son côté et moi du mien.
Je ne peux pas lui en vouloir.
C’était pas une vie pour elle, dans le fond.
C’est infiniment plus vulnérable et fragile qu’on le croit, une âme.
C’est seulement quand on ne l’a plus qu’on s’en rend compte…, quand il n’y a plus rien à faire que verser dans le fossé et attendre qu’on ferme
Il y a le monde que l’on pense et celui que l’on heurte, ce qu’on rêve et ce que l’on fait, entre ce qu’on désire et ce que l’on obtient.
Le ciel est gris, immense, étincelant comme un bol de porcelaine renversé, mais il ne va pas tarder à devenir noir comme l’enfer.
Entre tout ça…, désabusé d’amertumes…, il me faut un moral d’acier, blindé anti-missiles, avec un arsenal de ripostes graduées selon de degré de conneries vécues !…
Comprenez, qu’en de tels cas, écrire mes aventures dans GatsbyOnline, est une réelle thérapie psychologique !
Et je ne dois pas m’en priver, sous peine du pire qui n’est jamais loin…
Eviter le pire, fait accepter le moins pire, puisqu’il n’y a pas de “mieux” dans ce fourbi !
Il fait froid et encore clair… et on y voit toujours loin, mais pas jusqu’où on était parti !
Après la vision de 3 arcs-en-ciel comme en file-indienne…, c’est la tempète, il pleut des trombes d’eau… J’arrive vers 20h après avoir tourné et retourné, détourné, dans plein de détournements en cause de travaux…
Je me suis forgé avec le temps, une sorte de religion à usage intime.
Il est difficile de la décrire, car elle est composée de dieux qui n’existent que sur le coup.
Pas d’autels, pas de sacrements.
Pas de cloches qui sonnent à la volée, pas d’adeptes, pas de muezzin.
Mais au crépuscule parfois, ou tard dans la nuit quand je m’en retourne chez moi d’un pas troublé, le vernis ancien d’une porte devant laquelle se tient une femme en cuissardes rouges, des géraniums à un balcon, le regard du boulanger que ma silhouette rassure, ou d’un vagabond à qui j’offre une piécette…, voire le passage d’un chat blanc, inconnu dans mon quartier, me rappellent que le monde est peuplé de divinités éphémères.
En de tels moments métaphysiques où je tutoie la gloire de n’être rien, tandis que mes doigts se referment sur le tintement de mon porte-clés, je me dis que mes dieux, inexistants, ne craignent pas de laisser partout des traces de leur passage… et qu’avant de se perdre dans l’univers, ils sont prêts à me faire le don d’un instant, d’un désir, d’une impression forte ou d’un souvenir retrouvé…
La tempète augmente, éclairs, trombes d’eau, tout est mouillé, partout, insidieusement… Je me rappelle d’avant…
Un avant, d’avant qui vient souvent hanter mes nuits.
J’éprouve malgré moi, alors, un sentiment de souffrance et d’amertume presque intolérable.
De toute mon existence, je garde la conviction intime que si, à chaque instant de même intensité, me sentant floué, trahi par la confiance et l’amitié que je donne, comme au “boss” de ce garage-ferme…, si j’avais pu ressentir tant de douleur impuissante, une telle intensité de tristesse et de désolation…, c’était bien là une preuve qu’il s’en était fallu de bien peu que je fusse “Quelqu’un” de bien, fréquentable… et pour qui même j’aurais pu éprouver affection et respect.
Ce qui fait notre propre malheur, c’est sûr, ce sont les petits bonheurs qu’on aurait aimé se passer, les petites douceurs…
L’odeur du jasmin, la mer au crépuscule.
C’est de là que vient tout le mal.
Il faudrait n’avoir jamais connu d’espoir.
C’est comme ça que tout aurait pu être, peut être, tenable.
Pas d’espoir pour soi-même, je veux dire.
Les autres, ils ont le droit d’essayer.
Chaque homme est muré dans sa nuit.
On a beau se faire des signes d’amitié, de chaque côté des voies, le train n’en passe pas moins inexorablement avec son cortège de morts et de vivants effarés…
Pourquoi m’en faire pour de la pluie qui mouille… ?
Pourquoi m’en faire ?
Alors que demain il y aura grand ciel bleu, mer immense, soleil écrasant…
Pensez donc…
Certains soirs, on ne doit se souvenir que des sourires, que des bonheurs…
Mais à quoi ça mène ?
C’est bien tout fini… allez !
Cet article pourrait être sans fin, il m’a bien fallu en écrire une, même si ce dimanche matin, il me paraissait impossible de passer sous silence une affaire de plus qui s’ajoute à toutes les autres.
Quoi donc ?
Ahhhhhh !
Après la pluie, le beau temps…
Pas question de se lamenter, il faut aller de l’avant (sauf si on est au bord du gouffre)…
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh…
Quelqu’un (d’autre) se tient debout sur le bord d’une route déserte par une très sombre nuit, en faisant du stop.
Un terrible orage se déchaîne.
Les rares voitures qui passent ne s’arrêtent pas.
L’orage est si fort qu’il est impossible de voir à plus de 3 mètres devant soi.
Tout à coup, il voit une voiture qui s’approche lentement et qui s’arrête.
Sans se poser de questions, il monte dans la voiture et ferme la portière.
Lorsqu’il se retourne, il se rend compte qu’il n’y a personne à la place du conducteur…
Pourtant la voiture démarre doucement et roule lentement.
Tout à coup…, il voit un virage qui approche…
Effrayé, il commence à prier.
Juste avant d’arriver au virage, la porte du conducteur s’entrouvre… et une main entre pour faire tourner le volant dans le virage !
Paralysé par la peur, il s’accroche de toutes ses forces à son siège.
Terrorisé, il voit que la même chose arrive à chaque fois qu’il y un virage sur la route.
Deux, trois, quatre, cinq, six, sept virages…
Toujours la même main…
La tempête augmente encore en force… un huitième virage…
De nouveau la main… et…
Complètement paniqué, il finit par descendre de la voiture et il s’enfuit en courant jusqu’au village le plus proche.
Il entre dans un bar, demande deux doubles whiskies et, en tremblant, commence à raconter à tous, ce qui lui est arrivé.
Environ une demi-heure plus tard arrivent deux hommes complètement trempés, l’air exténués… et l’un dit à l’autre : Regarde, là-bas, c’est le con…nard qui est monté dans la voiture pendant qu’on la poussait !
Shalala, shalala…
J’entends l’argent qui tinte
A la ferme du bonheur
Shalala, shalala…
Soyez les bienvenus
A la ferme du bonheur
Ce n’est qu’une ferme chancelante
Un hangar trop vieux
Un bout de terre
En pente
Et quelques voitures au milieu
Mais il suffit parfois
Pour être heureux et comblé
D’un peu de bonne terre
Et d’une bonne idée
Shalala, shalala…
J’entends l’argent qui tinte
A la ferme du bonheur
Shalala, shalala…
J’entends l’argent qui tinte
A la ferme du bonheur
Et quand le soir, on compte
Les gnous qu’on a plumé
On exhulte dans le silence
La paix et le bonheur
Shalala, shalala…
Soyez les bienvenus
A la ferme du bonheur
Shalala, shalala…
La porte est grande ouverte
A la ferme du bonheur !
Shalala, shalala…
Soyez les bienvenus
A la ferme du bonheur…
La ferme du bonheur