La folie annuelle des vacances en caravane (et camping car)… Alors qu’il est partout question de la dictature numérique à l’âge de l’immédiateté quand il faut une éternité pour faire l’histoire d’une heure (tout ça pour camoufler sans aucun bonheur que nous avons été dupés sur la réalité du monde), la mélancolie est prégnante, les gens du peuple, lorsqu’ils ne sont pas obsédés par leurs congés-payés, se souviennent avec mélancolie de ce qu’ils étaient dans leur jeunesse, l’époque de l’innocence perdue qui se raccorde à celle du monde actuel dans un rapport tragique à l’histoire et ses images réminiscentes.
C’est comme un deuil qui s’accompagne encore de l’espoir d’un à-venir, où l’on remettrait à plat d’essentielles questions : “Qu’est-ce que l’homme ? Qu’est-ce qu’une cité ? Qu’est-ce que la guerre ? Qu’est-ce qu’on fait ici ? Quand est-ce qu’on mange ?…
Pourtant, les gens, souvent beaufs crétins, quoique moutons bêlants, après avoir manifesté devant leur écran TV à crédit pour conserver leurs acquits sociaux en se moquant éperdument que d’autres n’en ont même pas autant, ni boulot de merde, ni chom’du, ni alloc’s, ni rien du tout pas même de la dignité, cèdent invariablement au plaisir masochiste de leurs congés payés à rien f… d’utile d’autre que s’aplatir comme des merguez huilés pour frire au soleil… dans le total inconfort de serviettes de plage déguelassements kitchs posées sur du sable ou des cailloux importés chaque année, ou de fauteuils de vacances en toile rugueuse collées sur des armatures pliables de tubes alu…
Passe encore que toute cette faune d’abrutis dépense en France ce qu’ils ne possèdent pas vraiment (maintenant certains empruntent en sus de leurs congés payés pour aller 15 jours au soleil), mais ce cirque annuel est l’occasion pour eux qui pleurent sur les délocalisations d’entreprises (la leur), la fuite des capitaux (comment va-t-on combler le déficit de la Sécu), l’exode des riches (ceux qui ont plus d’argent qu’eux), d’aller creuser massivement le déficit général en allant dépenser ainsi 15 à 20% de leur budget… à l’étranger, même pas dans des pays de la zone euro…, généralement ceux dont sont originaires les “immigrés” qui “viennent manger le pain des Français”…
J’en viendrais presque à comprendre Nicolas Sarkozy et son équipe d’opportunistes qui ont préféré s’en mettre plein les poches plutôt que véritablement s’atteler à un redressement de la nation, et à verser une larme sincère sur la lente noyade politique de François Hollande et son staff d’éboueurs de la république… Un Hollande n’est pas l’autre, son nom me fait toutefois penser aux Hollandais qui eux, même en vacances en France font vivre leur pays, en effet ils achètent toutes leurs provisions chez eux avant de partir…
L’ordre et la sécurité sont aujourd’hui une des préoccupations majeures de nos sociétés, on nous a fait avaler ce concept en nous affirmant : “Qui n’a jamais rêvé de vivre dans un monde de paix et d’harmonie où la peur serait définitivement absente ?”… Du grand art…, utopie inconcevable ou réalité envisageable ?
L’homme, aidé par sa raison et par la science, arrivera-t-il un jour à chasser ses vieux démons qui gangrènent inéluctablement un monde vieux et décadent, un monde où la morale est bafouée dans l’indifférence la plus totale ? Tant de questions qui assaillent nos esprits embrumés par la peur et l’angoisse… et tant de questions qui ne trouveront jamais de réponses !
Y-a-t-il quelque part au fin fond du néant, au bord de l’âbime, un homme à l’œil vif et au profil aquilin capable de montrer le chemin de la rédemption à une humanité déjà perdue ? Mais qui est encore prêt à écouter ce type de message, à l’aube des congés-payés ?
Est-ce que, à l’instar de Nietzsche, ce n’est qu’au troisième millénaire que l’on pourra enfin comprendre ? Le moins que l’on puise dire c’est qu’on n’a pas été submergé par l’euphorie du renouveau ces derniers temps, voire assez rarement même avant.
Outre le fait que seuls les vacanciers-caravaniers aiment les caravanes, ce qui est un désavantage de taille, rares sont les camioneurs (surtout les routiers en semi-remorques) qui les apprécient… Ils s’amusent souvent à les dépasser en regardant l’effet immédiat du déplacement d’air sur les caravanes pré-louvoyantes car tractées au maximum de leurs possibilités… Effet garanti…
Il existe des irréductibles mateurs qui regardent les vidéos-YouTube de ce genre de gags, la larme à l’oeil et l’oeil au fond d’un verre pour vérifier si on ne leur à pas fait ingérer des hallucinogènes dans leur bière pour des canards sauvages parce que là tout de même c’est un peu fort, il s’en remettent en se disant : “Waouwww, je m’en remettrais bien un autre derrière la cravate moi” !
En effet, ce sont les meilleurs moments de leur vie, c’est comme une nouvelle drogue à la mode. Comme tout le monde je crois j’ai été estomaqué par les nouveaux épisodes de ce genre de bataille… Cool les routiers !
Dans mon rêve y avait l’chant d’une vieille dame qu’avait du en voir de triste bohème…
Un grand feu qui réchauffait nos âmes, une lueur d’espoir comme dans un poème…
Parti en cendres mon rêve a levé l’camp, nomadisant sur les routes du destin…
Les rêves ca n’dure jamais longtemps, petite houle poursuit son chemin…
La caravane passe, la caravane passe, la caravane passe, elle est pas prète de s’arrêter et les chiens n’ont pas fini d’aboyer…
Dans mon rêve elle passait juste en bas d’chez moi, la route des épices parfumait la rue…
Elle venant d’ailleurs et partant par la bas, chaque tribu portant sa nouvelle…
Le ronron des balayeuses a eu raison de mes songes et mes rêves s’évanouissent dans l’impasse…
Derriere les murs des murmures la solitude nous ronge, les rues vidents nourrissent nos angoisses…
La caravane passe, la caravane passe, la caravane passe, elle est pas prète de s’arrêter et les chiens n’ont pas fini d’aboyer…
Dans mon rêve y avait des chameaux qui portaient l’monde entier sur leur dos…
On se pressait pour entrer sous les tentes, écouter des histoires fascinantes…
J’me suis cogné la tête contre une barrière douanière internée sur une terre inhospitalière…
Les gardes frontière ratissent la cote, voila la maniere d’acceuillir ses hôtes…
La caravane passe et c’est pas celle du moine ou celle des vacances…
La caravane passe partout, la caravane passe derrière les palissades sous le pont d’l’autre côté d’la rocaille…
La caravane passe, passe la caravane passe, la caravane passe, passe la caravane passe…
La caravane passe, elle est pas prète de s’arrêter et les chiens n’ont pas fini d’aboyer…
Dans mon rêve y avait l’chant d’une vieille dame qu’avait du en voir de triste bohème…
Un grand feu qui réchauffait nos âmes, une lueur d’espoir comme dans un poème…
Une lueur d’espoir….
La caravane passe, la caravane passe, la caravane passe, elle est pas prète de s’arrêter et les chiens n’ont pas fini d’aboyer…
Tout cela m’a donné l’idée d’une semaine de reportage-vacances en caravane… Etant un peu snob, j’ai choisi non pas d’atteler une Eriba au cul d’une Pigeot, mais une Airstream full-alu à l’arrière princier d’une Range Rover…
Non mais…, de quoi j’me mèle ? Les températures vont lentement monter, les jonquilles et les primevères se réveillent et se réchauffent au soleil… Je sais que le retour des beaux jours c’est pour bientôt et donc les vacances !
Ah ! je vais retrouver ma caravane, tracer les mêmes routes, braver des encombrements comme aux aller/retour des jours de semaine pour travailler en esclavage… Je vais fréquenter les mêmes voisins de camping que l’année dernière avec qui je ferai des barbecues…, je mangerai du melon, je serai importuné par les guèpes (qui elles aussi veulent du melon)…, comme l’année dernière et les autres aussi !
Je ne dormirai pas avant 2 heures du matin à cause de la chaleur dans la caravane et je ne pourrai pas ouvrir les fenêtres à cause des moustiques !Comme l’année dernière… et les autres aussi !
Ah les vacances, la plage, les tomates, les chips…….. Nooooooonnnnnnnnnnnnnn, assez !!!!!!!!
Pourquoi le caravaning en vacances est fait pour les beaufs français ? Ceci est un petit billet coup de gueule contre ce type de vacances qui semble remporter de plus en plus de succès (10% de croissance des ventes en France pendant les 10 dernières années), sans que j’arrive à en comprendre les raisons logiques.
Et puis c’est une spécificité plutôt française qui représente à elle seule, 30% du parc européen. Voici en tout cas mes raisons qui justifient que je ne passerai jamais de vacances dans ce genre de bouse roulante…
Liberté, nature, indépendance… et foutaises de ce type sont les arguments rabâchés pour vanter les mérites du caravaning. Et pourtant y regardant de plus près, ce n’est pas vraiment convaincant…
Raison n° 1 : Prix d’une caravane “acceptable” : 10 ans de vacances de luxe !
Raison n° 2 : S’entasser à 4,5 voire 6 personnes dans 10 m2, jamais ! Il y a pour moi quelque chose d’absolument antonymique avec le principe même des vacances. Cela me fait plus penser à un clapier où on entasse les lapins,…et ce n’est vraiment pas un endroit où j’ai envie de passer mes vacances. Mais s’il fait beau, je pourrai sortir la table en plastique sur l’emplacement où elle est garée…, pour manger dehors en profitant du bitume et des gaz d’échappement des véhicules qui passent à proximité.
Raison n°3 : Dormir sur une sorte de parking, j’en rêve ! Tout autour, en dehors du linge des voisins qui pendouille…, poubelles, eaux grises (douches, vaisselle), eaux noires (vous avez compris), … qu’il convient de ne pas balancer n’importe où (enfin surtout on n’a pas le droit, même si certains ne se gênent pas). Donc, il y a un concept génial qui s’appelle l’aire de services : c’est en fait un endroit monstrueux où s’agglutinent tous les beaufs pour vidanger leurs cochonneries…
Raison n°4 : Toute caravane est un boulet qui cumule tous les défauts : c’est gros, impossible à garer en ville ou à utiliser en dehors des routes balisées, c’est pas du tout écologique (ça crèe une consommation démente) et cela fait chier tout le monde en roulant à 30km/h sur les routes des vacances…, c’est minuscule, mal isolé, mal insonorisé, avec un confort pour des pseudos-babas cools qui se la jouent aventuriers mais qui en fait sont terrorisés à l’idée de sortir de leur petit confort et de leur bulle.
Vous l’avez compris, je n’aime pas le caravaning… et je ne vois aucun contre-arguments qui pourraient me faire changer d’avis. D’ailleurs dans la mauvaise foi évidente de mon article, je ne me suis même pas embêté à faire une contre-argumentation… Waouh j’hallucine !
Le scénario de mon périple tient pour une fois sur un timbre poste, enfin pour autant que vous pouvez en juger, parce que les subtilités m’ont sans doute échappé, rapport à la couleur locale du pays choisi pour mon périple : le Maroc (on y cause un dialecte quasi extraterrestre pour qui n’a pas de notion grammaticale d’Arabe, ce qui est mon cas…) ça n’aide pas à la compréhension des dîtes subtilités locale.
C’est l’histoire fort complexe d’un gentlemen-baroudeur-chic qui vient humer les senteurs locales d’une poignée de pauvres hères, espérant déguster de pleines rations de belles jeunes femmes au sourire étincelant ! Oui je sais, écriiiiiiiit comme ça, celà n’a pas l’air bien folichon…
Non à la maltraitance automatisée des caravaniers !
Encore que les vices humains peuvent prendre des formes insoupçonnées, je ne voudrais pas priver ceux qui aiment ça.
En revanche à peine au Maroc, je me suis dit que mon reportage ne pouvait pas laisser mes lecteurs de marbre, je ne me suis donc pas accordé une seule seconde de répit. Même lors d’un moment de joie…, dans une oasis, ou je suis laissé sensuellement envouter, bien que mes tempes sont grisonnantes (ce qui est l’apanage du “vieux beauf” pour beaucoup d’entre vous : jeunes loups aux dents longues avides de séduction et de décapotables tunées et de piscines remplies d’euros)… je m’emballe…
Ou j’ai fait montre d’un sens du dévouement indicible, laissant de coté une jeune mère éplorée (nul doute que je n’aurais pas usé de mon charme si la paysanne n’avait pas été veuve), ne ménageant pas ma peine pour autant !
J’en viens maintenant à la problématique annexe de cette chronique : pourquoi j’aime les conneries ?
D’abord, et il ne faut pas vous leurrer, il y a un côté narcissique dans une telle passion. N’est-il pas agréable de se sentir quelque peu omniscient face aux œuvres que nous décortiquons ? En effet, dans une connerie automobilistique…, le lecteur maîtrise en quelque sorte la globalité de l’action, il ne se trouve pas perdu, dérouté comme il peut l’être en lisant un article du Moniteur de l’Automobile ou du mag’Nitro ni trop peu…, il ne laisse pas ses émotions en pâture à un journaleux qui le mène par le bout du nez sans qu’il ait son mot à dire.
Cela ne veut pas dire que leurs conneries ne surprennent pas, mais que, quand elles surprennent, c’est qu’y sont écrit généralement des textes pire que ceux auxquels on s’attendait. Cela explique en partie pourquoi, GatsbyOnline, en suite de Chromes&Flammes, est devenu culte : quel sentiment jouissif, en effet !
Certes, il convient cependant de garder à l’esprit que ce genre de sentiment facile a quelque chose d’un peu méprisable… et que si la critique est aisée, l’art est difficile…
Ce n’est heureusement pas tout, loin s’en faut. Je dirais même que ce sentiment est complètement secondaire.
Je crois que dans le fond, ce qui me fait aimer les conneries automobiles, relève d’un autre sentiment, plus noble. Je crois que, si vous y regardez de plus près, vous verrez et lirez également de la tendresse. En effet, comment ne pas éprouver de sympathie pour ces gens qui s’évertuent à faire des conneries envers et contre tout ?
Je pense que de tous temps, une partie du public a connu une affection particulière pour ce qui ne rentrait pas dans les cases, pour les marginaux et les hors normes. C’est la fameuse problématique des comics américain : sont-ce les Super Héros où les Super Vilains qui engendrent l’admiration ? Que serait Batman sans la horde de méchants qui s’évertuent à le combattre ?
Je pense qu’il en va de même dans le monde de l’automobile : les grands auront toujours besoin des petits qui s’évertuent dans l’ombre à assouvir leur passion, ne serait-ce que pour se situer stylistiquement et qualitativement ! Comment, sans le très mauvais, juger le très bon ?
Une tendresse donc, pour tout ce qui ne rentre pas dans les cases, tout ce qui interpelle ou dérange par ses défauts, ses manques, ses aberrations. Comment dès lors ne pas éprouver un forme d’admiration pour ces losers magnifiques qui finalement auront toujours une leçon à nous donner ?
Comment, de fait, ne pas admirer ces gens qui, quoi qu’on en dise, ont le courage de vivre leur passion ? Combien de personnes se retrouvent-elles coincées dans une situation, un métier qui ne leur plaît pas, alors qu’elles avaient des aspirations autres ? Combien d’adolescents ont-ils dû remiser leurs doux rêves au placard, car ils n’avaient pas la force de lutter contre un establishment castrateur qui leur commandait d’être réaliste ? Combien d’apprentis chanteurs, acteurs, peintres, danseurs, sportifs se sont-ils vu conseillés de trouver une vraie profession, avant de pratiquer leur passion ?
Quoique…, être passionné de caravaning, amène plus de questions que de réponses…
En conclusion, je dirais que si je me moque souvent, je ne méprise pas, c’est le plus souvent un mélange de tendresse, mêlé à un poil de narcissisme, qui alimente ma soif de conneries en tous genres. C’est beaucoup plus l’envie d’explorer les contrées les plus mystérieuses et méconnues de l’humain, de découvrir des œuvres positivement abracadabrantes et jouir de la différence salvatrice qu’elles apportent par rapport à la masse informe des produits ultra-formatés dont nous sommes inondés, qu’une méchanceté gratuite de sale gosse qui memotive.
Evidemment il s’agit de ne pas être binaire : le caravaning est réellement bien souvent amusant aussi par sa pompière simplicité et la crédulité dont emplis ceux qui le pratique en congés-payés… Dans ce cas là, c’est effectivement plus un mépris plein d’amusement goguenard qui me pousse à regarder ces engins et surtout leurs utilisateurs, qui à force de croire en leur prétendue passion, en deviennent complètement ridicules, et par là même totalement risibles, n’attirant aucune tendresse, car le caravaning est un produit sans aucune personnalité qui ne provoque que l’ennui et au sujet duquel on n’a guère de scrupules à être méchant.
J’ai toutefois osé me jeter dans ce monde à part, et j’y ai découvert un véritable univers parallèle totalement déconnecté des réalités…, enterrant haut la main toutes les expériences bricolo-kitch vécues dans l’univers du kustomizing… Ceci n’est pas une histoire, c’est une synthèse, une sorte d’article terminal sans retour en arrière possible, à la gloire des crâmés du bulbe.
C’est quasiment insurpassable…, de la folie furieuse du début à la fin… et bien que la pratique du caravaning abusif grève malheureusement d’entrée toute possibilité d’exploitation autre que dans un circuit légal et baliséen occident, cet article qui circulera bientôt également dans le milieu underground des déviationnistes est à conserver pour qui s’intéresse de près ou de loin à l’univers des caravanes et camping-cars…