“La Ligue des Gentlemen Extraordinaires” Némobile et Nemo-Nautilus
Steampunk et Cyberpunk
Si les “Steampunk-Lego” avaient existé il y a 65 ans, je crois que dans ma prime enfance, je me serais amusé à jouer avec ces cubes plastique…, mais les mécontents de l’avenir proche, grands amateurs de science-fiction ésotérique et de techno-dystopie, n’avaient pas encore accaparé ces innocentes briquettes…
De toutes façons, du haut de mes 70 ans…, je peux affirmer qu’à mes 5 ans d’alors, tout comme durant les 65 ans qui ont suivi et formé ma destinée…, je me moquais bien de la société et des différences entre les nantis technologiques et les démunis non-technologiques…
Je n’ai donc pas suivi le courant de pensées déviantes qui a finalement conduit à la création du “steampunk”, du “what-if”, des “hashtag”, “Cyberpunk” et autres… où des gens “pré-punk”, “punk”, “new-punk”, “post-punk” et “new-pré-punk”… recréent l’éthique victorienne de manière “futuristico-punk” à grand renfort de machines à vapeur (steam) et se retrouvent à porter des chapeaux haut de forme et des lunettes de soudure en s’affirmant “techno-fétichistes” tout en glorifiant l’impérialisme masturbatoire…
Pour vous éclairer et vous aider à comprendre l’incompréhensible…, sachez que le “cyberpunk” (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction…, il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l’information et la cybernétique)…, le courant cyberpunk provenant d’un univers où le dingue d’informatique et le rocker frapa-dingue en pire-mieux… se rejoignent dans un bouillon de culture où les tortillements des chaînes génétiques s’imbriquent…
Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme, ils sont souvent lugubres, parfois ironiquement grinçants, les personnages sont des antihéros désabusés, cyniques et cupides…, c’est en ce sens que l’on qualifie les univers cyberpunk de dystopies…, ils ont depuis essaimé leurs thématiques dans de nombreux médias, notamment dans la bande dessinée, le cinéma, la musique, les jeux vidéo et les jeux de rôle.
En opposition avec les récits de science-fiction se déroulant dans une perspective plus large : voyages dans l’espace, découverte de nouveaux espaces, conflits mettant en jeu l’univers connu et inconnu…, le cyberpunk est un confluent des thématiques du hacker, de l’intelligence artificielle et des multinationales…
Ce “mic-mac” se déroule la plupart du temps dans un futur proche sur Terre…, le lieu où l’histoire se déroule possède des caractères dystopiques, “punk”, en ce sens que les personnages, faisant leur possible pour se débrouiller dans un univers désorganisé où le futur est déjà passé, se retrouvant dans la zone d’incertitude séparant une presque-apocalypse et l’univers post-apocalyptique…, voient leurs actions se heurter à des intérêts inamovibles, impalpables.
L’assimilation du terme “punk” est aussi induite par le slogan de ce mouvement : “No Future”… et par son esthétique à la fois familière et particulièrement agressive (en particulier celle de la branche dite “néo-punk” comprenant notamment le “mohawk” (la coupe iroquois)…, l’implication politique anarchiste vaut surtout par son opposition à l’organisation des pouvoirs, totalement dépourvue d’éthique, très fortement dénoncée et la plupart du temps combattue.
Les écrivains cyberpunk empruntent divers éléments aux romans noirs, policiers et récits post-modernistes pour exprimer un coté underground, chaotique et nihiliste d’une société entièrement informatisée voire robotisée…, cette vision trouble et tourmentée du futur est souvent à l’antipode de ce qu’elle fut dans les années 1940.
Dans son livre “The Gernsback Continuum”, William Gibson exprime avec sarcasme le mépris de la culture cyberpunk envers le roman utopique…, dans les œuvres cyberpunk, l’action prend le plus souvent place en ligne, dans le cyberespace, ce qui a tendance à souvent brouiller les frontières entre virtuel et réalité…, il constitue fréquemment une vision plutôt pessimiste de notre avenir…, ainsi y sont décrits des problèmes tels que la pollution, l’essor de la criminalité, la surpopulation, le décalage de plus en plus grand entre une minorité de riches et une majorité de pauvres.
Le cyberpunk dresse un portrait sinistre et noir du monde qui serait alors entièrement dominé par des programmes informatiques et où les multinationales ont, pour la plupart, remplacé toute forme de gouvernement…, l’état économique et technologique du Japon dans les années 1980 a largement inspiré et contribué à cette littérature où sont décrits des paysages artificiels, sur-urbanisés où les néons et autres enseignes lumineuses caractérisent le visuel cyberpunk.
Les œuvres cyberpunks popularisent l’idée de la fusion de l’humain et du spirituel avec la machine, donnant ainsi naissance à des êtres hybrides, constitués de chair et de métal…, la notion de membres artificiels, c’est-à-dire de prothèses intelligentes, plus résistantes et plus sensibles que des membres naturels, a été introduite avec le cyberpunk…
De manière générale, nombre de personnages de romans cyberpunk possèdent un corps dont les facultés ont été augmentées artificiellement, que ce soient par des nanomachines ou des drogues (on peut supposer qu’une telle fascination pour les machines vient de la découverte par le grand public, à la fin des années 1970, de la puissance de calcul des ordinateurs émergents et des possibilités que l’informatique promettait alors).
Le steampunk est au départ un genre littéraire dont l’intitulé a été forgé par allusion au cyberpunk par l’auteur K. W. Jeter à titre de boutade…, pour cette raison, il est parfois plus approprié de parler de “rétrofuturisme” pour désigner le mouvement “steampunk”, qui signifie littéralement “punk à vapeur”, un terme inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du XXe siècle, dont l’action se déroule dans l’atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle…, le terme fait référence à l’utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l’époque victorienne.
Aujourd’hui le steampunk est considéré comme un esthétisme pouvant intéresser à la fois des œuvres littéraire fantastique, de fantasy, d’anticipation et certains sous-genres de la science-fiction…, mais le style steampunk quitta rapidement la seule sphère de la littérature pour s’étendre à d’autres domaines de création et d’expression et devenir un fandom autonome.
À l’origine, le steampunk est un genre littéraire dont Jules Verne, Albert Robida ou H. G. Wells fournissent les caractéristiques et l’esthétique de l’univers d’expression à travers leurs romans ou les adaptations cinématographiques qui en ont été faites : Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), L’Invention diabolique (Vynález Zkázy) de Karel Zeman (1958) ou La Machine à explorer le temps de George Pal (1960)…, l’univers des époques Victorienne et Edouardienne (Édouard VII ayant été qualifié de last victorian king par l’historien britannique Christopher Hibbert) d’avant la Première Guerre mondiale reste l’un des décors favoris du genre.
Par extension sont assimilés au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans le futur, soit dans un présent uchronique alternatif où apparaissent des personnages historiques ayant réellement existé…, quand leur décor rappelle le design de l’environnement industriel du XIXe siècle ou que la société qu’ils décrivent ressemble à celle de l’époque Edouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans Les Chemins de l’espace de Colin Greenland (1993)…
Sous-genre de la Science-Fiction, les œuvres steampunks relèvent aussi de l’aventure et du roman policier, voire du western comme Wild Wild West…, pour les distinguer du récit où interviennent des éléments relevant du fantastique, les critiques utilisent le terme de “gaslamp fantasy”, genre dans lequel s’illustrent notamment Anne Rice et le Français Fabrice Bourland.
Le steampunk recoupe fréquemment d’autres genres référentiels de la SF comme le voyage temporel, l’uchronie (décalage temporel et histoire alternative) et les univers parallèles…, cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SF steampunks les labels de “chroniques du futur antérieur” ou de “rétrofutur” chez les fans du genre.
Située dans une version alternative de la fin du 19e siècle, l’histoire Steampunkienne qu’est “La Ligue des Gentlemen Extraordinaires” est unique…, avec un étrange assortiment de personnages de fiction Victorienne légendaires qui se joignent à déjouer “Le Fantôme” qui essaie de démarrer une guerre mondiale…, la Ligue se compose d’Allan Quatermaine (Sean Connery), le capitaine Nemo (Maseeruddin Shah), Mina Harker (Peta Wilson), Dorian Gray (Stuart Townsend), Tom Sawyer (Shane West), Dr Jekyll (Jason Flemyng) et Rodney Skinner alias Invisible Man (Tony Curran)…
Cette aventure incroyable est venue de l’esprit créatif d’Alan Moore qui est responsable de certains des romans graphiques de renom de ces dernières années, y compris V pour Vendetta, Watchmen et From Hell…, devenus immortels…, Murray et Quatermain continuent le rôle de sauveurs du monde dans les différents cycles de la La Ligue des Gentleman Extraordinaires…., les 2 premiers volumes se déroulent dans le Londres Victorien et les opposent à Fu Manchu et à l’invasion martienne de La guerre des Mondes de Wells.
Dans les cycles suivants, Murray et Quatermain régénèrent la Ligue, en recrutant d’autres personnages issus d’autres univers romanesques…, The Black Dossier (non traduit en français pour des raisons de droits d’auteur), se situe juste après l’agitation provoquée par la publication, en 1948, du roman 1984 de George Orwell…, mélangeant textes, illustrations et bandes dessinées, ce livre révèle l’histoire secrète d’une LGE désormais dissoute, avec des allusions subtiles à James Bond et Emma Peel…, Century, le troisième volume, traverse cent ans de la vie londonienne, en 3 périodes : 1910, 1969 et 2009…, à chaque fois, Moore et O’Neill mettent en scène les événements-phares et les forces culturelles de chaque époque.
Kevin O’Neill est un artiste hors-normes, dessinateur de Marshal Law et de Nemesis the Warlock, deux séries scénarisées par Pat Mills, ou Kevin O’Neill atteint son niveau optimal en terme de narration graphique…, ses planches baroques combinent le goût du détail des illustrateurs du 19e siècle à une sensualité extravagante, son dessin détaillé génère, à chaque lecture, de nouvelles découvertes…
Le film par contre est d’un tout autre tonneau…, le XIXème siècle touche à sa fin et avec lui se meurt l’âme de l’ancien monde, écrasé par l’implacable ère industrielle…, au tournant de l’histoire, de grands périls sont tapis dans l’ombre et un mystérieux bandit nommé “le Fantôme”, ourdit quelques machiavéliques complots…, au nom de la reine, le mythique Alan Quatermain sort de sa retraite, chargé de recruter une équipe de gentlemen aux talents réellement extraordinaires, afin d’enrayer les plans du coquin.
“La Ligue des Gentlemen Extraordinaires” fait partie de ces films qui souffrent d’une dichotomie gênante entre choses d’excellentes factures et d’autres beaucoup moins intéressantes…, basé sur l’œuvre récente et déjà culte d’Alan Moore (qui fut déjà adapté via le raté mais curieux From Hell, spéculant sur l’identité de Jack l’éventreur), toute la force du film réside dans une puissante identité visuelle (parfois gâchée par l’insuffisant budget alloué au département effets spéciaux).
L’histoire raconte les aventures de personnages hors du commun tirés de la littérature d’aventure de la fin du XIXème siècle…, ainsi, nous retrouvons Sean Connery en Alan Quatermain ou Stuart Townsend en Dorian Gray…, d’autres protagonistes répondent à l’appel, tels qu’un Dr Jeckyll mal accompagné, un Tom Sawyer loin de l’Amérique et des bords du Mississippi, ou une Mina Harker vampirique, rescapée de ses affaires “draculéennes”.
A priori, adapter le roman graphique de Moore pouvait relever de la gageure…, œuvre particulièrement sombre et adulte, mêlant mythologie moderne et audaces visuelles, le récit se distingue par un romantisme amer, une violence outrée et un lyrisme propre à l’Angleterre Victorienne… et à posteriori, le pari semble gagné, du moins en partie…, toutefois, si une édulcoration du récit était inévitable, les extrapolations et les rajouts que le scénariste a semé dans le terreau d’origine, se justifient plus difficilement…, de l’ajout douteux de personnages à la modification du rôle et de la psyché de certains autres, les trahisons ne manquent pas.
Mina Harker ou le capitaine Nemo deviennent de pâles figures réduites à la simple fonction de leur originalité…, la femme n’est plus qu’une créature de la nuit et se voit destituée de son rôle de leader de la Ligue au profit de Quatermain, alors que le trouble et étrange indien Nemo perd son imposante carrure, son mystère et sa cruauté…, il est aussi difficile de pardonner l’ajout impromptu d’un Tom Sawyer totalement inutile, ne servant qu’à fédérer un public américain supposé rétif aux charmes de la vieille Europe…, sans oublier Dorian Gray…, absent de l’œuvre de Moore, mais dont le charme, la stature et les talents apportent une certaine classe supplémentaire.
Cependant l’échec majeur du film se situe dans la structure même de la narration.., les péripéties, pour être excitantes, n’en demeurent pas moins convenues et mal amenées…, le film passe de rebondissements en déconvenues sans prendre le temps de soigner les transitions, transformant le cachet bis de l’aventure en fouillis dramatique…, les rares thèmes sont réduits à l’état d’ébauches malhabiles et caricaturales (particulièrement dans la relation père/fils spirituel, vue et revue entre Quatermain et Tom Sawyer).
Une fois passée la désagréable et brouillonne impression laissée par l’intrigue trop plate, “La Ligue des Gentlemen Extraordinaire” peut séduire grâce au soin particulier apporté au design d’inspiration Art Déco…, conséquence directe de la première révolution industrielle, les objets, les costumes et décors du film sont issus de l’heureux mariage du fer forgé et du bois…., mélange rustique d’ancien et de moderne, aspiration au futurisme, c’est l’esprit de H.G. Wells et de Jules Verne qui pulse dans ces veines…, alors, malgré son aspect épisodiquement cheap, le film devient la plus belle illustration des délires du dessinateur de l’œuvre : Kevin O’Neil.
Et si, à l’instar d’X-Men 2, certains personnages sont sous-traités, d’autres, dont le Dr Jeckyll (employant le numéro en vogue des miroirs schizophrènes), apportent au film la touche salvatrice de valeur ajoutée qui l’empêche définitivement de sombrer dans l’oubli…, si un héros ne suffit plus à attirer le public, on en prend une poignée et on les met dans le même sac de nœuds, bien sûr…, tout le monde s’en fout d’Allan Quatermain, pas grave…, personne ne s’intéresse à Dr Jeckyl et Mr Hyde, pas grave.., on y a le droit aussi… et je vous passe l’homme invisible, les vampires et un Highlander dandy proche du grotesque.
Ce n’est pas un film c’est une partie de jeux de rôle, chacun devant utiliser son pouvoir ultime au dernier moment pour rendre le suspens entier…, que néni…, de suspens il n’y a pas, le méchant est vite identifié, sa destruction programmée par nos super zéro n’est qu’une formalité…, vous l’aurez compris, les personnages et le scénario sont proches de l’inintéressant.
Coté image, si le style gothique est prédominant… et non sans élégance, les jeux de caméra ne sont pas tout à fait à la hauteur : plans trop rapprochés sur les combats de face à face, manque d’ombres sur les images de synthèse…, mais l’idée gothique est plaisante entre un Londres pluvieux et une Venise décadente…, l’intérêt de ce film réside dans son anachronisme, une connaissance des sciences hors du commun, une batmobile à six essieux en 1899… et le sous-marin argenté de Némo qui tourne au nucléaire…, sans oublier les combinaisons des scaphandriers et les missiles balistiques.
Qu’est ce que j’en ai pensé : ça détend mais étant entouré d’incohérences j’ai eu du mal à me laisser berner par l’aventure…, ne faites pas l’erreur d’emmener quelqu’un, à visionner le DVD de cette bêtise hallucinatoire, il ou elle vous en voudrait…, quoique…, bien que le film est une étoile cloutée… réalisé avec un budget très élevé !
C’est l’immense voiture “steampunk” du capitaine Nemo qui a capté l’imagination des réalisateurs, au point de ne pas se satisfaire de trucages virtuels pour la faire vivre…, elle a été re-imaginée, créée, fabriquée pour être utilisée pour un certain nombre de scènes, puis comme engin promotionnel…
La “Nemo-Nautilus”… est un véhicule à couper le souffle que les fous de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires lancent à des vitesses élevées, audacieusement à travers les rues de Venise…, Eddie Perez, la doublure technique de Shane West, a fait beaucoup de route pour les séquences de cascades frénétiques ou le bestiau rugit dans les chemins de halage étroits, entre les colonnades : “La voiture est incroyable”…, a dit West…, “il devient même ridicule de chercher une Batmobile”…
La “Némo-Nautilus” a été conçue par Carol Spier… et a été construite à Prague par la société Retromotoring sur la base d’un châssis très largement modifié provenant d’une camionnette 4X4 d’incendie Land Rover, sur lequel une carrosserie en fibre de verre a été créée…, elle est “consolidée” par un sous-cadre en acier dans le compartiment moteur pour accueillir un moteur Rover V8 3L5 tout pourrave… et deux trains avant directionnels (faits de brics et de brocs) selon les plans de la fameuse Panther-Six (les 6 roues sont des 28 pouces (72 cm) de diamètre)…, notez encore que l’ensemble de la voiture se soulève et s’abaisse de façon spectaculaire grâce à un système hydraulique récupéré d’une Buick Low-Ridder.
Ce sont les décors ultra-kitch de la carrosserie qui font que la Nautilus-Car se différencie vraiment de tout autre véhicule jamais vu dans un film du genre… et comme le capitaine Nemo, aussi connu comme le prince Dakkar, a été créé par Jules Verne en 1870 comme étant le fils du Raja de Bundelkund… et que la version de cette histoire revisitée en bande dessinée par Moore, suggère qu’il pourrait être un Sikh…, la voiture créée pour le film reprend quantités de décors inspirés du patrimoine hindou.
À l’avant, de chaque côté de la calandre, ornant la grande grille de radiateur, se trouvent deux représentations de Ganesh, le dieu hindou…, le motif de l’éléphant est répété sur les poignées de porte, tandis que sur divers autres éléments de la carrosserie se trouvent des sculptures représentant divers autres dieux et symboles…, ces fioritures spectaculaires sont finies dans une couleur imitant l’or semblant âgé et patiné…, le même niveau d’attention dans les détails décoratifs continue dans “le poste de pilotage” (sic !), avec des moulures complexes fixées un peu partout, tandis que la sellerie est réalisée en faux cuir marron clair avec une bande argentée.
Le travail de peinture blanc cassé semblant écaillé et fissuré a été peaufiné via quelques fausses réparations mineures et des changements volontaires de couleur qui parsèment la carrosserie, pour donner l’illusion que la voiture est régulièrement utilisée par le capitaine Nemo et qu’elle a subi diverses réparations en cause de ses aventures déjantées (le hard-top d’origine qui n’a jamais servi pour le film a finalement été perdu).
Il y a eu deux voitures construites pour le film, celle illustrant cet article est la seule version complète qui roule et fonctionne comme une vraie voiture (sic !)…, l’autre n’étant qu’une carcasse bâtie sur un échafaudage fixé en permanence autour des sièges pour accueillir les caméras pour des gros plans sur les acteurs.
Cette voiture spectaculaire mesure 9m25 de long et 2m50 de large, elle n’est pas adaptée à la circulation et n’est pas légale pour une utilisation sur route, mais elle fonctionne encore très bien et conserve la plupart de ses fonctionnalités d’origine…, je n’ai pas résisté à la conduire sur une départementale déserte et ai réussi l’exploit d’atteindre 120 km/h à l’heure en accaparant superbement toute la route !
La voiture a été présentée dans quelques salons automobiles : Essen en Allemagne et à Londres au Royaume-Uni d’Angleterre…, elle a également participé à quelques défilés dont la célèbre Parade du “Seigneur-Maire” à Londres.
Aussi incroyable et extraordinaire que la “Nemo-Nautilus” du film “La Ligue des Gentlemen extraordinaires”, une réplique nommée “Némobile” a été construite “à l’identique” par Ken Freeman propriétaire d’un atelier de carrosserie du West End, en Caroline du Nord, USA., un travail qui lui a demandé près de cinq ans soit environ 6.500 heures de travail.
La voiture originale du film (en fait il y en a eu 2 de fabriquée) avait été conçue et fabriquée par Carol Spier, cette “Nemo-Nautilus” cabriolet quatre-portes à six roues et carrosserie en fibre de verre utilisait le châssis d’un Land Rover à l’avant duquel avait été placé un essieu supplémentaire et un moteur V-8 de berline Rover 3L5, un toit rigide amovible (hard-top) avait été réalisé mais il n’a jamais été utilisé dans le film…, la décoration hindoue étant élaborée sur base de moulages polyester de statues dénichées en Inde.
Plutôt que de copier “à l’identique” sur base Land Rover, Ken Freeman a utilisé une paire de limousines Cadillac Fleetwood 1979 qu’il a combiné en un seul châssis, le moteur V8 425ci et la boîte automatique Turbo-Hydramatic 400 provenant de “la meilleure” de ces 2 Cadillac.
Comme pour la “Nemo-Nautilus” originale, la carrosserie que Freeman a construit pour sa voiture “Némobile” a été réalisée en polyester, toutefois pour des raisons techniques l’ensemble mesure 9m65 en longueur, soit 40 cms de plus… et 2M30 de large soit 20cm de moins que la “Nemo-Nautilus”..., le travail décoratif façon “trésors de l’Inde mystérieuse” étant créé par lui même au départ de ses sculptures en argile desquelles il a réalisé des moules qui ont servi à couler des pièces en aluminium et cold-cast plaqué aluminium, étain, laiton et bronze, avec quelques éléments plaqués or 18 k…, un exploit dans la fabrication et l’attention aux détails d’un énorme projet très bien maîtrisé et exécuté !