La Maison Poulaga…
ll fallait y penser … et oser !!! Y’a vraiment des mecs qui cherchent les ennuis…, ce n’est plus de la ressemblance à ce niveau là ! La plaisanterie n’aura duré que quelques années : la Maison Poulaga a fermé ses portes en 2011, car la célèbre “rôtisserie nationale” qui avait fait grand bruit en s’installant au nez et à la barbe des policiers de Cannes, s’en est allée.
C’était un nouveau concept de livraison alimentaire à base de Poulet, mais “La Maison Poulaga” n’était pas une mini chaine de rôtisserie comme d’autres.
Le décor, avec un liseré bleu et une caisse installée derrière des barreaux, créait l’ambiance d’entrée… et les employés portaient l’uniforme presque parfait du policier.
Devant l’envolée de la restauration à domicile, Pierre Constance avait modélisé un concept après avoir mûri son projet pendant plus d’une année, puis, assisté de ses deux enfants et de son épouse, il va ouvrir en nom propre, en juin 2008, un premier établissement pilote à Cannes en face d’un commissariat.
L’enseigne va ensuite être développée en licence de marque S.a.s. Maison Poulaga…, à Mulhouse, puis à Nîmes, ensuite à Lyon, Toulon et encore Bordeaux.
L’identité visuelle et la communication pouvaient faire sourire (plus ou moins), mais avaient le mérite d’attirer l’attention et de ne pas laisser indifférent.
L’argot ne manque pas de formules colorées pour parler des policiers…, c’est vers 1899 qu’apparu celle de “poulet” pour désigner l’agent de police parisien en civil.
D’abord utilisée par les initiés, malfrats en tête, l’expression est entrée dans le langage courant au siècle suivant, gagnant la littérature et le cinéma, s’enrichissant de variantes associant la police (la maison Poulaga ou chez Royco) à la gent volatile…
Une tradition attribue ce surnom au fait que l’aile nord de la caserne de la Cité, où s’installèrent en 1871 la préfecture de police et ses brigades de recherches…, a été construite sur l’emplacement d’un marché à la volaille (aujourd’hui encore, un marché aux volailles et oiseaux se tient le dimanche aux abords de la caserne, côté place Lépine).
Le bâtiment fut construit entre 1875 et 1880 sur les plans des architectes Émile Jacques Gilbert et son gendre Arthur-Stanislas Diet, à l’emplacement de l’ancien hôtel du premier président de la Cour d’appel de Paris, qui fut détruit par un incendie volontaire survenu lors de la Commune, le 24 mai 1871… et qui détruisit également une bonne part du Palais de justice mitoyen.
La Préfecture de Police de Paris a donc dû quitter son ancien emplacement et fût installée dans de nouveaux locaux par Jules Ferry, dans une partie des bâtiments du Palais de Justice qui venait d’être reconstruit au 36 quai des Orfèvres… et comme sur le quai de cet hôtel se tenait un marché aux volailles et des rôtisseries, le sobriquet de “poulet” fut donné à tout policier.
Éclos à grand renfort de couverture médiatique, les rotisseries “La Maison Poulaga” n’auront pas longtemps déployé leurs ailes…, quelques années après le lancement de ce concept racoleur, son fondateur a déposé le bilan, faisant le malheur de tous les franchisés qui avaient chacun payés 17.000 euros pour faire partie des “élus”…
Un nom racoleur, des tenues et une décoration directement empruntées à la police et la gendarmerie… et ce fut le “buzz”…, en juillet 2008, juste en face du commissariat de Cannes, Pierre Constance, ouvre un restaurant baptisé “La Maison Poulaga”, lequel se spécialise dans la vente sur place et à emporter de poulets rôtis…, point de départ d’une machine médiatique qui s’emballe.
Presse écrite, télévision, radio relatent en boucle cette ouverture…, mais les forces de l’ordre sont plus mesurées et le syndicat de police Alliance se fend même d’un communiqué pour dénoncer “la banalisation inacceptable de l’image des services de police sur le théâtre de la bouffe”.
Qu’importe les divergences d’appréciation, en moins de dix-huit mois d’autres “Maison Poulaga” prennent pinion sur rue dans près d’une dizaine de villes…, ascension fulgurante…, une belle histoire partie d’une boutade : “Persuadé du potentiel de la marque Maison Poulaga, je l’ai déposée début 2008, voulant développer un concept de livraison de poulets rôtis à domicile, car ce service n’existait pas”…, me retrace le fondateur : Pierre Constance.
Tout juste rentré des Etats-Unis le quinquagénaire, qui a déjà créé et revendu une quinzaine d’entreprises de la téléphonie à la location de voitures sans permis, s’établit à Cannes : “Je pensais faire les marchés, mais comme j’avais loué un pas-de-porte, j’y ai ouvert mon premier restaurant. Le succès et la médiatisation de la Maison Poulaga de Cannes a de suite dépassé toutes mes espérances. Mon objectif était d’avoir une activité originale dans un esprit ludique, rien de plus. Je n’ai rien demandé, les médias sont arrivés tout seuls et j’ai rapidement couplé la restauration en salle avec un service de livraison à domicile, nommé : “Allo mon poulet”. De quoi renforcer plus encore l’appétit des médias et des franchisés potentiels. Dans les entreprises que j’avais montées, le plus difficile a toujours été la gestion du personnel ; la perspective de travailler avec des chefs d’entreprise capables de gérer et de développer leur propre activité m’a donc enthousiasmé. Moins de six mois après avoir ouvert un premier restaurant en nom propre, j’ai créé une société S.A.S. et ouvert une première franchise à Mulhouse, puis Nîmes, Bordeaux et Lyon en 2010, toujours avec le même engouement médiatique. J’ai toutefois fait le mauvais choix de la franchise, car dès le début de l’année 2010, ma belle machine a commencé à montrer des signes de faiblesse”…
Il y a d’abord le restaurant de Cannes qui va fermer fin 2009, faute d’avoir pu trouver un accord avec le propriétaire des locaux pour le renouvellement du bail…, dépourvu d’enseigne pilote, le franchiseur établit sa société à Lyon et poursuit le développement de ses points de vente uniquement en franchise…, jusqu’au jour où l’un des franchisés ne s’acquitte plus des redevances :
“Après avoir payé le droit d’entrée, le franchisé de Mulhouse a refusé de verser les sommes correspondantes à la mise à disposition des kits de communication et de l’équipement des vendeurs”, affirme Pierre Constance qui dit avoir commis une première erreur de recrutement lorsqu’il a signé un contrat avec ce franchisé qui a selon lui “confondu assistance et assistanat”… et une deuxième en lui venant en aide, en dépit des défauts de paiements qui portent alors en plus sur la redevance mensuelle (5 % du chiffre d’affaires).
“J’ai multiplié les déplacements à Mulhouse pour l’aider. Cela m’a couté beaucoup d’argent, sans aucun retour. D’autant qu’à l’époque, je devais aussi suivre l’installation des franchisés dans les autres villes, j’ai donc empilé les frais sans engranger suffisamment pour les couvrir”, affirme Pierre Constance… qui fait reporter la responsabilité de sa faillite sur un autre évènement : “Pensant créer du lien entre mes actuels et futurs franchisés, je les ai réunis mi 2010. Au lieu d’échanger sur leur façon de faire, ils se sont ligués contre moi, et dès lors plus personne n’a voulu payer les redevances”, raconte le dirigeant qui a alors décidé de déposer le bilan.
Pourtant, Pierre Constance affirme avoir compté lui-même des recettes de 12.000 à 18.000 euros de chiffre d’affaires le premier mois : “Le concept était formidable, il générait de l’argent tout de suite. Mais gérer un restaurant impose des règles en matière d’hygiène, de gestion et d’accueil des clients que nos franchisés n’ont pas su respecter”.
Injoignables ou retranchés dans le mutisme, lesdits franchisés déclinent les propositions d’interview d’acteurs de l’économie…, l’un d’eux, qui devait ouvrir un restaurant au Mans, estime aujourd’hui avoir tout perdu : “J’ai payé mon droit d’entrée de 17.000 euros, mais je n’ai pas trouvé de local et entre temps le franchiseur à fait faillite”, se désole-t-il.
Un autre se risque à dénoncer l’attitude de Pierre Constance qui selon lui : “était injoignable, une fois que les ouvertures étaient faites à grand renfort de publicité”.
Au-delà de sa propre expérience, Pierre Constance stigmatise le modèle de la franchise et la façon dont il l’a appréhendé : “Je suis allé trop vite. Par ailleurs je n’ai pas été assez vigilant sur le recrutement des franchisés, or lorsque l’on confie à d’autres les clés d’un concept qui vous appartient, il est primordial de bien choisir ses franchisés. Enfin, la franchise impose d’être sans état d’âme. J’ai voulu faire de l’assistanat, mais j’aurais dû très vite assigner mes franchisés en défaut de paiement. Ce que je vais faire maintenant”.
Reste que cette expérience malheureuse ne remet pas en cause le concept qu’il qualifie de “génial” et qu’il tente de redévelopper en 2012 sous le nom de “Allo Mon Poulet”… “Je redémarre avec les remorques “Maison Poulaga” que j’ai exfiltrées de la faillite, elles sont équipées d’un système de rôtisserie de poulet au feu de bois. Je suis en train de signer des partenariats avec des boulangers pour installer mes équipements sur les parkings de leurs établissements. Et cette fois, j’aurai des salariés pour assurer la vente”, dévoile-t-il…
Tout ce qu’il reste de cette aventure, est un “message” que Pierre Constance a adressé à ses franchisés au lendemain de son dépot de bilan de 2011 :
“Ma réussite passait d’abord par la vôtre. Vous avez réussi une chose : détruire votre outil de travail et votre projet professionnel, vos objectifs, et donc vous vous êtes tous retrouvez au point de départ avec des dettes en plus.
Sans trouver la solution et travailler à la réussite de la construction d’un réseau, vous avez fait le choix naïf de le détruire et vous ne pouviez pas faire autrement faute d’expérience, d’imagination, de motivation et surtout de confiance envers moi. Votre ego vous a joué un mauvais tour. C’est l’union qui fait la force d’un réseau et qui est le moyen de créer une dynamique, une équipe. Vous avez commis l’erreur de réfléchir entre vous sur des bases fausses. Vous avez commis l’erreur de vous unir pour détruire. Vous avez commis l’erreur de vous unir pour ne pas payer les redevances sur les conseils du premier licencié (Mulhouse). J’étais le point de départ de l’édifice et de la réussite de votre projet et du mien par la suite : une marque, un concept, une image, de la médiatisation, une publicité nationale que vous n’auriez jamais pu vous offrir, de l’imagination, une méthode, un vrai savoir faire, de la motivation… Relisez le D.I.P. et notamment mon parcours depuis 198, je ne suis ni un escroc, pas plus un arnaqueur ni un menteur, je n’ai pas d’antécédent de tromperie, d’escroquerie, j’ai construit des entreprises rentables, je suis un bosseur, imaginatif, créatif, constructif, volontaire, passionné. La vraie raison de votre échec : vous n’avez pas accepté d’avoir un pilote pour vous emmener, vous vous êtes influencés entre vous, et vous avez confondu assistance et assistanat. Vous vous êtes entraidés dans la destruction, alors que c’est le contraire qu’il fallait faire. Vous avez choisi la facilité, surtout quand vos clients ou des journalistes vous découvraient : “c’est génial ce truc, c’est vous qui avez eu l’idée ?… Et là, c’était trop dur de dire : “heu !!! Non !!!” Il restait à travailler ensemble le goût, une sauce, une particularité, car le concept est trop fort (personne ne peut dire le contraire, sauf vous peut-être)… et la subtilité, le truc en plus, le clou enfoncé, je viens de le trouver encore seul ! Je connais les erreurs de chacun et aussi les miennes, juger n’apporte rien, mais reconnaître ses erreurs peut beaucoup et surtout éviter de les reproduire. Vous êtes vous interrogé sur le C.A. du premier mois ? Puis la descente aux enfers des suivants ? Allez, un petit effort ! Ce n’est ni un problème de marque, de curiosité, de produits, de savoir faire, de menus, de couleurs, de formation, comme vous aimiez à faire courir le bruit faute de mieux. C’est un problème de volonté, de développement, d’hommes, et d’emplacement principalement. Au lieu de compenser en pub et en animation, vous avez cru que j’allais vous offrir un budget pour compenser vos pertes. Voyant que ça n’arrivait pas vous avez construit la rébellion et donc tout dénigré, en espérant me mettre au pied du mur pour obtenir une aide financière. Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage…, c’est un comportement irresponsable quand on est chef d’entreprise, c’était donc bien la preuve que vous n’étiez pas conscient de votre vôtre statut. Croyez vous que si j’avais construit la Maison Poulaga dans un de vos emplacements nous aurions fait connaissance ? En clair : Croyez vous que si vous aviez monté une rôtisserie ordinaire sur votre emplacement vous auriez eu plus de chances de réussite ? Evidemment non ! Est-ce que cela vous aurait coûté moins cher ? Evidemment non ! Aviez-vous les moyens de vous offrir un emplacement type Subway, McDo, etc ? Evidemment non ! Aviez vous les budgets de communication dont vous avez bénéficiez gratuitement ? Evidemment non ! Avez-vous été capables de générer un buzz d’une telle ampleur ? Evidemment non ! Connaissiez-vous un quart de ce que je vous ai appris ? Evidemment non ! C’est là que vous avez commis l’erreur, il fallait respecter vos engagements, acquitter vos redevances et construire chaque étage, au lieu de faire la grève générale du développement de votre enseigne, comploter et rêver de vous faire rembourser vos investissements en continuant à faire du poulet, parce que vous ne savez pas faire autre chose que ce que je vous ai appris, sinon vous ne seriez pas venu me voir. Et moi, la grosse erreur que j’ai commis, est de ne pas avoir fait animer le réseau par un animateur sans état d’âme, me faire comprendre, car le concept plait et fonctionne quoi que vous en dites (la preuve en est le C.A. du premier mois toujours), de vous écouter, d’être trop tolérant et trop attentif à votre bien être. On ne fait pas du C.A. par hasard en 2011. Vous êtes venus me voir en étant motivés, enthousiastes, euphoriques, optimistes, courageux, (tous)…, vous attendiez après moi que je vous trouve l’emplacement miracle ! Allez, soyons honnêtes ! Il fallait construire le réseau avec des hommes de bonne volonté et se retrousser les manches et communiquer, et s’entraider (vous avez fait le contraire). Mais alors, qui a eu cette mauvaise idée de boycotter les redevances ? C’est lui le responsable de votre situation. Comment voulez vous faire rouler une voiture sans essence ? Quel gâchis. Voilà, je n’ai rien à me reprocher, et ne peut pas avoir honte de ce que j’ai construit, mon cerveau continue de fonctionner malgré moi, on appelle ça l’inconscient, la créativité, la passion, le mérite, la détermination, pour un jour espérer une réussite (conditions a réunir). C’est la vie ! Certains construisent d’autres détruisent. Merci de m’avoir déçu, car je vais encore être plus fort demain. On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs. On ne construit pas un concept, un logo, une marque par hasard ! Je tiens à votre disposition les preuves de te tout ce que j’ai écris naturellement. (les mails d’avertissements de chacun), ils sont à disposition. Chacun a donc mis de coté ses documents, ses costumes, son savoir faire ? Moi sur une étagère bien en vue près à les ressortir pour les développer plus fort ! Vous dans une poubelle. Tout ce qui ne tue pas renforce, j’ai la hargne pour réussir, pour vous prouver que c’est possible de se relever même quand on est tombé”…
Une magnifique aventure qui me rappelle l’odyssée Chromes&Flammes et la dérive des clubs-Custom qui se chamaillaient pour des bétises au lieu d’oeuvrer pour l’édification d’un style automobile…
Je souhaite à “Allo mon poulet” de finalement réussir…
Chromes&Flammes, le début d’une légende… Première partie
Chromes&Flammes, le début d’une légende… Deuxième partie
Chromes&Flammes, le début d’une légende… Troisième partie
Chromes&Flammes, le début d’une légende… Quatrième partie
Toute une vie… Chapitre 4
Toute une vie… Chapitre 5
Toute une vie… Chapitre 6
Toute une vie… Chapitre 7
Toute une vie… Chapitre 8