La Mercedes SLR customizée d’Anamary Da Miguel Saavedra…
De soirées en nouvelles soirées, d’alcool à flots en lignes de coke, de pipes en vitesse en sodomies brutales, Anamary s’affirme depuis peu en conquérante depuis qu’elle possède un Coupé Mercedes SLR customizé, sur lequel elle a flashé grave, prête à beaucoup (à trop) pour le conserver malgré les coûts liés à son utilisation et son entretien. C’est dans ces moments d’égarements physiques et émotionnels que la bétise humaine frappe fort et touche là au plus profond…
Après s’être fait avilir maintes fois (les photos d’une partouze où elle joue la chienne à quatre pattes sur le capot, ont été censurées), elle se retrouve toujours seule et désemparée, a priori consciente de l’indignité de son comportement.
Elle croit pourtant à un moment que l’amour est vraiment possible, elle semble alors plus réceptive, plus attentionnée et plus câline…, puis finalement tout s’écroule dès qu’elle déballe ses sentiments et se montre vulnérable.
Les rapports à l’amour, au sexe et à l’automobile, loin de toute sensualité, sont souvent dénaturés, viciés jusqu’à l’os. Les rengaines qui résonnent, déversent ad nauseam leurs paroles niaises où la femme n’est qu’un simple objet de désir condamnée à être toujours au top, disponible, parfaite, experte, excitante, languissante et si possible pas chiante…, modèle truqué par lequel les mâles pensent leurs relations, imaginant plaire, séduire, taper dans l’œil et taper dans le mille, sans en saisir la cruelle tyrannie.
Les mecs jouent les caïds et veulent des filles genre salopes qui allument et qui sucent bien. Les filles croient aux sentiments et que donner son cul, c’est se faire aimer et respecter, de son mec et puis aussi des autres filles, pour crâner (les photos de la scène où Anamary, réduite à pomper un géant noir dans les toilettes d’un resto-route, ont également été censurées).
Ce sujet a déjà été maintes fois abordé ailleurs, malgré qu’invariablement il force la dose sur l’éducation zéro des partenaires d’un soir que choisit Anamary, des branleurs qui vivent généralement un malaise familial dans une décrépitude sociale.
Pas moraliste, pas complaisant, frontal et direct sans vouloir dresser un portrait absolument abouti ou aimable, tout gentil (bien au contraire), je ne cherche ni la convenance ni le compromis en écrivant tout ceci (tant pis pour ceux qui trouveront cet article facile et déplacé). Témoin volontaire de toute l’histoire d’Anamary, je lui ai collé de nouveau collé aux basques dans sa folle détermination béhavioriste et son besoin incessant de s’exhiber.
À l’âge des possibles, tout est incertain, intangible, mais qu’importe puisqu’il faut vivre.
Première chose : Anamary n’est franchement plus à ça près, depuis longtemps elle s’est faite à l’idée de pomper puis de palper, pas de révolutionner.
Deuxième chose : Tout ce mélo est assez ringard. Troisième chose, enfin : Elle déguste grave et aime carrément ça, pour peu que ses partenaires soient amateurs du genre, la loi du marché et la règle institutionnelle déterminant en elle une aliénation absolue. Au reste, ses états d’âme s’arrangent depuis toujours du profond désœuvrement de l’environnement… et la débauche ici contée reste relativement pudique.
Anamary est une sorte de furie hardcore, apôtre acharnée de la masturbation anale, lancée dès l’âge adulte à l’assaut des quartiers déshérités de Montpellier, armée d’un vaporisateur d’eau bénite et d’un godemichet dernier-cri, oeuvrant dans l’intimité de ce qu’il conviendrait d’appeler une chambre de torture, petit cabinet seulement décoré d’un crucifix et d’une icône où la mystique conserve cilices et disciplines et s’adonne consciencieusement à toutes les dérives sexuelles imaginables. A l’époque ou fréquentant cette icone du web, dans le décor de son donjon, minutieusement composé de sa foi barbare, des photographies de Benoit XVI côtoyaient une trancheuse à jambon dans une sorte de liturgie de la déchéance.
Le cours drastiquement réglé de l’existence d’Annamary n’a connu qu’un accroc avec le retour inopiné d’une de ses amantes, une Égyptienne musulmanne paraplégique nommée Nabila…, ce qui fut pour elle une mise à l’épreuve. Ironiquement, c’est à une époque où l’Occident était plus enclin à assimiler le sectarisme (sinon le terrorisme) à l’islam.
Mais là encore, toute la psychologie d’Anamary s’est résumée à moi, un jour ou, j’ai été témoin d’une scène particulièrement cruelle : Nabila, serrée dans son cilice et parcourant les pièces de la maison d’Anamary, sur les genoux, contrainte de se traîner sur ses coudes alors qu’Anamary lui avait subtilisé son fauteuil roulant.
Mais tout a basculé lorsque j’ai décidé de survivre de ses territoires poétiques pour dériver sans trop me mouiller. J’ai gardé diverses photos confirmant la véracité des faits et expliquant cette invraisemblable aventure, qui s’est terminée au détriment de l’élégance de mon imaginaire.