La Pontiac Firebird fantôme…
Mon G bipe-bipe : Dring… Dring… Dring… Dring…
-Allo, qui me cause que j’ai l’honneur de répondre à qui me sonne ? Quoi me voulez-vous alors que je suis allongé à dorer du soleil Tropézien en bord de piscine avec Valérie et notre Cocker Blacky ?
– C’est moi, Serge Romeira de USA Performance : 89 Grolleau, 17220 Salles Sur Mer. Spécialiste en plein de choses automobiles. J’avais fait une page de pub dans ton magazine Chromes&Flammes N°4, il y a un an d’ici, en juillet 2019, page 106… avec comme visuel une Mustang en drift !
– Hello, je me souviens, ouaihhhhh ! Cool ! Quel bon vent, que puis-je pour toi ? Tu me commandes une nouvelle page de pub ? Ca tombe bien, je publie un nouveau magazine en évolution de C&F, Gatsby… il fonctionne en synergie avec mon web-site www.GatsbyOnline.com ou tu as une vignette à clicker !
– Patrice, pour la pub, j’ai des contacts aux plus hauts niveaux avec divers groupes américains, Texaco, Chips Foose… Voilà, j’ai une Pontiac Firebird fabuleuse, une exclusivité que je te réserve, un engin démoniaque, une carrosserie design d’enfer, je te la réserve pour GatsbyOnline et aussi pour ton nouveau magazine “papier” GATSBY… Saute illico dans ton Lear-Jet et viens me voir, c’est un scoop d’enfer ! Elle est totalement refaite ! Un design extra-Top-d’enfer !
Intermezzo… Un intermezzo est un terme repris de l’italien signifiant intermède… qui est à l’origine une pièce musicale, instrumentale ou chantée, agrémentée parfois de danses ou de pantomimes, insérée dans une œuvre dramatique, lyrique ou chorégraphique. Puis, à partir du xixe siècle, l’intermezzo devient une composition instrumentale, sans forme particulière, de caractère, le plus souvent, mais pas toujours, intercalée entre deux parties d’une œuvre plus considérable. Suivant les époques, les pays et les compositeurs, l’intermezzo peut être intitulé : entr’acte, intermedio, entremés, zwischenspiel, divertimento, interlude… ou tout simplement intermède.
En France, dans les années’50 posséder une “Américaine” était signe d’opulence et la vulgate d’après guerre, majoritairement incapable d’acquérir une Pigeot, une Citron voire une Reno, ne se lassait pas d’admirer les rares et imposantes carrosseries lourdement chromées déambulant mollement, conduites par des vieux-beaux-beaufs, des messieurs “à chapeau” accompagnés de belles mâdâââmes chics avec chiens permanentés… et, lorsque garées au long des trottoirs des beaux quartiers, elles attiraient comme les étrons les mouches à merdes.
Aujourd’hui, à moins qu’elles ne sortent en bandes désorganisées et s’alignent pour un show-barbecue-campagnard dans les parkings non surveillés des villages pour aider les petits commerces en déconfiture à attirer des clients potentiels afin de contribuer au bonheur commerçant (sic !) avec flonflons, fanfares et Rock’n’roll plein pot… les temps ont bien changé…
En effet, les automobiles européennes, construites de plus en plus souvent dans les pays en devenir (les anciens pays de l’Est, pays du Maghreb, Inde, Chine, etc… ou le cout de la main-d’œuvre est 75% moindre qu’en Franchouille)… tentent de fleurir commercialement au rabais, crédit sans apport payable plus tard… avec la volonté de repousser dans l’ombre la plupart des productions de Détroit.
Dans ce charivari, la seule américaine qui compte aux yeux des lecteurs de magazines d’américaines (sic !) c’est la Ford Mustang, et pour sortir de cette masse (de cette nasse) les Chevy Camaro et Pontiac Firebird ont bien du mal à faire valoir leurs imperfections… les autres telles les AMC étant des ovnis, les Cadillac faisant bande-à-part en cause de leur connotation “mariages”...
Dès son lancement en 1967, au sein de la gamme General Motors, la Pontiac Firebird (appartenant à la toute puissante General-Motors) voulait représenter à destination des américains blancs, natifs, bénéficiaires du génocide des populations amérindiennes autochtones…, l’interprétation américaine type de la puissante voiture de grand tourisme européenne (laquelle ?) et, la considérant comme une sorte de Ferrari Berlinette de grande taille (sic !), les américains pouvaient (devaient) la considérer comme plus valorisante qu’une Mustang qui n’était que la version sportive de la Ford Falcon…
En 2020, pour apprécier ces subtilités du marketing de Pontiac/GM des années’60, on s’esclaffe tellement c’était grotesque, mais pour les américains de la fin de ces années “Vintage” c’était LA vérité… aucun américain n’a d’ailleurs poussé le souci de vouloir connaître la réalité sous ces affirmations dantesques, qui serait allé jusqu’au vice de foncer vérifier en Europe si la Pontiac Firebird, longue de 4,86m, large de 1,86m et pesant presque 2 tonnes… était vraiment une Berlinette Ferrari améliorée aux standards de vie américains (En Dieu nous croyons) en se promenant à son bord non seulement sur les autoroutes françaises, mais aussi dans les pires encombrements parisiens et même sur le plus paradoxal des terrains : Saint-Tropez en pleine saison des suceurs de glaces, sur la voie sans-issue (en double-sens) qui passe devant Senequier et n’aboutit qu’à un ersatz de rond-point !
Puisqu’une voiture de grand tourisme est faite a priori pour pratiquer le tourisme, c’était pour elle un cadre inusité, prometteur de photographies originales c’était donc là qu’il fallait amener la Firebird… mais, Serge Romeira voulait que “je monte en Bretagne” voir “SA” Pontiac Firebird et refusait obstinément de l’amener plein sud pour un “Twist à Saint-Tropez”… et, j’étais donc obligé de foncer en Bretagne pour voir, examiner, shooter, essayer et discutailler de cette Pontiac Firebird fantôme… Voire !… Etrange et bizarre ! Un doute m’a alors envahit…
Fin de l’intermezzo… Retour à la narration de l’histoire concernant les photos de la Pontiac Firebird qui illustrent cette narration Gonzoïde…
Il est vrai que les îles Bretonnes sont touristiquement attirante, elles possèdent chacune leur auréole, parfois tragique, comme en témoignent les dictons ancestraux que des générations de marins ont répétés, les dents serrées : “Qui voit Ouessant, voit son sang” “Qui voit Sein, voit sa fin”… et puis, si l’on s’enfonce vers l’Est, le golfe de Gascogne, pourtant redoutable à ses heures, dissimule ses crocs derrière un sourire et les îles deviennent plus humaines, même si leurs falaises demeurent aussi dominatrices : “Qui voit Groix, voit sa joie”... c’est donc là qu’il fallait amener la Firebird, cette voiture de vacances/de plaisance, sorte de bateau à roues, juste assez petite pour ne pas rester coincé dans Port-Lay… et pour cela, il fallait “monter”...
Je me suis d’abord documenté, j’ai lu qu’aujourd’hui, Groix avait perdu sa majesté… (tout comme Lohéac va finir par perdre la sienne) que les grands Dundees à deux mâts avaient disparu et que les hommes naviguaient en face, à Lorient, sur des chalutiers en fer, l’île demeurant simplement une terre secrète, toute verte au centre de ses falaises grises, avec un entrelacs de routes sinueuses dessinant un monde magnifique… pour qui hésite entre la marche à pied, le vélo et l’automobile c’est selon les brochures touristiques : “Un monde où il est permis (que l’on possède une Firebird ou une 2CV) d’aller passer quelques jours durant l’été”… Devais-je quitter Saint-Tropez pour me rendre en terres Bretonnes et en profiter pour saluer (pré-mortem) l’éditeur qui vit dans un Manoir ?
J’imaginais par avance Serge Romeira, vêtu comme un marin, l’air mi-distingué mi-placide (ce qui caractérise l’âme sereine)… me présentant sa Pontiac Firebird… qui devait avoir un lien avec Chips Foose qu’il vénère… et allait être peinte aux couleurs de Texaco avec qui il possèderait des liens… je me suis alors dit que malgré son allure particulièrement détendue, c’était un garagiste d’un genre un peu particulier… qui, si on parvenait à l’y inciter avec gentillesse, devait pouvoir me chanter à la guitare un merveilleux choix de chansons de mer ou d’ailleurs, de Bruant à Brassens… et, n’ayant jamais entendu “Le temps des cerises” interprété de cette manière, cela devait presque valoir la peine de ce voyage au bout de la France…
Dans cette vision de mon esprit, je l’ai rappelé !
– Dis-moi, Serge, la Pontiac Firebird, le moteur, c’est un truc dément ou c’est le bloc originel ?
– Originel, Patrice, 100% d’origine. Je n’aime que l’origine… Le moteur est typique de la technique américaine, il s’agit d’un V8, 104 x 95, de 6547cc, la puissance atteint 253 chevaux DIN à 4400 t/min, avec un rapport volumétrique de 8,2. L’alimentation est assurée par un gros carburateur inversé quadruple corps Rochester. La boîte est une Turbo-Hydramatic automatique à trois rapports, le différentiel étant muni d’un dispositif autobloquant. La direction est à recirculation de billes, assistée, à démultiplication variable, la position du volant étant réglable en hauteur. Les freins sont à disques, ventilés.
– Et les performances ?
– Pour impressionner les foules, voiture bien lancée et pneus bien gonflés, je pense pouvoir atteindre facilement 216,8 km/h, le moteur étant manifestement loin de ses possibilités. Sur un terrain de qualité comparable et avec deux personnes à bord, les 400m DA ont été couverts par une Firebird “d’usine” en 15s 2/5 et les 1000m en 28s. D’après la littérature d’époque que j’ai amassée, la Firebird “pousse” en toutes circonstances. La boîte automatique fonctionne sans défaillance, le compteur est à peu près exact et l’on demeure longtemps surpris de la rapidité des mises en vitesse, 180 km/h étant une allure de croisière atteinte pour un oui ou pour un non. Grâce au pont autobloquant, la puissance étant assez bien transmise aux imposants pneumatiques !
– Serge, je sais d’expérience que même pourvus d’une jolie fortune, les aspirants propriétaires d’une Pontiac Firebird doivent noter une consommation globale de 33,5 litres aux 100 km !
– Pour amener la Pontiac Firebird à près de 220 km/h alors qu’elle pèse plus de 1600 kg, il faut bien trouver la puissance quelque part…
– De toutes façons, le grand problème des Pontiac Firebird réside dans les freins : si on se fie à eux sans réserve et si le pied droit est vraiment lourd sur l’accélérateur, on ne s’arrête pratiquement plus après le troisième coup de pédale. Il faut donc aider les freins avec la boîte.
– C’est vrai qu’en dessous de 140 km/h, j’ai lu qu’il était nécessaire de rétrograder à peu près automatiquement et, qu’en cas de nécessité, il ne fallait pas hésiter à passer en première en dessous de 70, tout au moins si le sol est sec.
– Ayant quand même conscience de galéger, je dirai suite à mes expériences que tout conducteur de Pontiac Firebird a le choix : perdre ses dents ou les chapes de ses pneus, la fermeté de la suspension jointe à la dureté des pneus, soumet à l’organisme un traitement sévère. Je me souviens que mon ex- Pontiac Firebird disposait de quelques équipements amusants, par exemple, les essuie-glace extrêmement ferraillant et inopérants au-dessus de 180 km/h, dissimulés au repos sous le capot, ce qui a priori éliminait pour moi tout risque de contravention pour stationnement abusif… l’encadrement des portières n’était protégé par aucune gouttière, solution extrêmement agréable pour le regard, mais dont les inconvénients apparaissaient clairement lorsque j’ouvrais ma portière sous la pluie. Bien et qu’en est-il de l’intérieur ?
– Sur les photos que j’ai reçues, je vois que L’habitacle est celui d’une classique 2 + 2, ce qui peut paraître peu par rapport aux dimensions hors tout… les sièges avant ont l’air bien dessinés mais les dossiers ne sont pas réglables en inclinaison… bien entendu, peu de place à l’arrière… mais toutes les critiques ne constituent quand même, reconnait-le, Patrice, que des détails secondaires, face à l’étonnante personnalité de ce monstre à demi-sauvage, extrêmement sophistiqué sous certains angles, que l’on croirait issu d’une hypothétique civilisation barbare et magnifique… c’est impressionnant.
– Tu viens de me dire “Sur les photos”… Pourquoi “sur les photos” ? Et peu avant tu me causais de ce que tu avais lu en général sur la Pontiac Firebird ! J’ai soudain un doute ! As-tu la voiture ? Ne me dit pas que tu voudrais me faire venir de Saint-Tropez jusque chez toi en Bretagne en fin juillet pour me donner des photos !!!! De plus ça n’existe plus les photos “papier”, maintenant tout est numérique… Alors, qu’en est-il vraiment, Serge ?
– Oui, mais non, quoique, bon, c’est-à-dire que… Voilà, la Pontiac Firebird n’est pas là, mais j’ai des photos… Je voulais… Enfin je pensais… que ce serait plus sympa de te les donner en mains propres… Quoique c’est vrai que ce sont des fichiers numériques que j’ai imprimé… Tu es pire que Sherlock Holmes et Hercule Poirot réunis en un seul homme ! Note mes coordonnées pour ma pub gratuite. On est amis… J’ai des frais. Je sais plus ou donner de la tête. C’est important . OK ? Allo ! Tu es toujours là ? Pas fâché ? J’espère ! Bien, voilà :
Serge Romeira – Tel : 05 46 35 97 96 – émail : usa.performance@orange.fr – https://fr-fr.facebook.com/USA-Performance-1431230750470997/
– OK, envoies-moi le tout par WeTransfert, je vais publier sans devoir me déplacer… Ahhhh ! Au fait ! Mon mag’ GATSBY sera en vente fin juillet. 148 pages, couverture en 250gr vernie, dos carré, intérieur en 150gr. Il est super luxueux et fort évolutif comparé à Chromes&Flammes qui se trouvait limité aux américaines. Commande-moi-en 100 exemplaires pour offrir à tes clients, merci d’avance pour ce geste amical !