L’American Way of Life pourrit Saint-Tropez et tout le Golfe du même nom…
Il pourrit tout, rien n’a plus de sens, c’est contaminé partout…
On rêve du sud de la France pour la “Dolce-Vita” franchouille, on croit encore à la Nationale 7 de Trenet, malgré que Bécaud chantait les louanges de septembre…, ils sont morts depuis longtemps, survivent avec YouTube et Radio Nostalgie, mais les clichés sont enracinés profond, on imagine encore que la Provence c’est Pagnolesque et que les pêcheurs de St-Tropez recousent leurs filets en chantant sur le port à coté de leurs barques multicolores…
C’est bidon, c’est encombré de ploucs et de beaufs qui vont et viennent sans savoir ou ?, comment ?, pourquoi ?, qui trainassent devant et dans les boutiques dont les extensions provisoirement définitives sont d’une laideur infâme (ca se remarque surtout en hiver et aux aubes des “hautes-saisons” quand c’est vide de gens… et de sens)… des moments ou on se rend enfin compte que toute l’âme et la poésie des lieux n’est que du consumérisme destructeur !
Le consumérisme est une forme de capitalisme né de la rencontre du fordisme avec le keynésianisme de Roosevelt… et qui a donné naissance à “l’American Way of Life”…, le triomphe du marketing : vendre n’importe quoi à n’importe qui…, un modèle qui détourne tous les désirs des consommateurs vers les objets de consommation (gag !), un “addictif” fondé sur la satisfaction immédiate des pulsions.
Le résultat est que la société de consommation qui est déjà négative, n’est plus productrice de désirs, mais de dépendances, c’est un modèle pervers, dangereux : le consommateur y devient malheureux comme peut l’être le toxicomane qui dépend de ce qu’il consomme mais déteste ce dont il dépend…, d’où une frustration grandissante et des comportements qui inquiètent comme la destruction de la structure familiale, la peur des adultes à l’égard de leurs propres enfants, une déprime généralisée…
Alors qu’on s’attend à ce que nos “Zélus” disposent d’une vision de bien-être général, on s’aperçoit (du moins les esprits critiques) qu’ils ont une vision du bien être commerçant…
Comme ce “bien être commerçant” arrose dru pour récolter plus que semé, innombrables sont les minables cadeaux qui bétonnent les bords de merde : les pots-de-vin, les retours d’ascenseurs, les dessous de table et enveloppes diverses, assurant le bonheur bourgeois, la pérennité artisanale des petites mains sous-payées, la volupté d’alcôves et quelques cylindrées de promenades-escapades en mer, terre, ciel…
Le filon s’use, tragédie quasi Grecque, il faut sauver le petit-commerce pour perpétuer l’espèce…
Là ou “les Voiles” (de St-Tropez) sont un bonheur de vue dans le calme du vent et des clapotis…, le rassemblement des Porscheries est grotesque, d’une laideur affligeante, constitué d’imbéciles arrogants endimanchés, sans scrupules ni amabilités, venant se montrer entre eux avec des bagnoles quasi toutes pareilles…, mais il y a pire avec les Harley’s…
Ce besoin de parader, d’en f… plein la tronche des beaufs et ploucs, c’est pitre, l’inverse de la liberté de mouvement d’un cow-boy dans l’immensité du Far-West et de l’équipage d’un voilier entre ciel et mer, sous le vent…
C’est comme les abrutissants qui s’ancrent le cul au port devant “chez Séneq'” et jouissent de voir qu’on les regarde quasi copuler à l’air libre et se bâfrer entre amis des mêmes bords.
Dans cette soif, le maire de Grimaud, Alain Benedetto, a convié tous ses homologues du Golfe de St-Tropez à une réunion dont l’enjeu est : “Si un effort financier n’est pas fait par les communes, l’événement qu’est le “rassemblement Harley” pourrait quitter le Golfe”…
Moi, paisible, j’ai lu ça dans “Var-Matin”, le journal de la défonce du petit commerce du Var et au delà… et je me suis dit : “Mais putain, qu’ils se barrent, les cong’s”…
Mais non : “Mettre vraiment la main à la poche”…, c’est le message très clair que le maire de Grimaud Alain Benedetto a lancé à toutes les communes du Golfe, un ultimatum.
Il a invité ses homologues du Golfe et la directrice générale des services au sein de la communauté de communes : Martine Canapa à assister à une réunion, en présence du “Manager Général France du HOG” (Harley Owner Group) : Stéphane Sahakian.
Une invitation à laquelle un seul maire a répondu : Jean-Jacques Courchet de la Garde-Freinet, les sept autres communes participantes étant représentées par des adjoints et des directeurs de cabinet (Étaient représentées les communes de Gassin, Cavalaire, Cogolin, Sainte-Maxime, Ramatuelle, Saint-Tropez, La Garde-Freinet. Étaient absentes les communes de la Môle (le maire a été excusé), de La Croix-Valmer, du Plan-de-la-Tour et du Rayol-Canadel)…
À grand renfort de chiffres, Alain Benedetto a rappelé les enjeux du rassemblement Harley qui “irradie” dans tout le Golfe : “Plus de 10.000 participants, 85.000 nuitées dont 90% dans le Golfe et 8,3 M € de retombées économiques”.
Je vous l’écrivais, c’est le bonheur du petit commerce local qui est en jeu… et dans ce jeu de dupes, on a fait venir un “Général-HOG”…, sûrement tout médaillé façon Hells-Angel’s du dimanche matin pour aller chercher les petits pains au chocolat…
A Roquebrune S/Argens, on a déjà donné lourd et grâââve avec l’ancien maire destitué…, pour que ‘l’évènement” fasse une incursion près du Rocher, histoire que la buvette fasse le plein et débite un max…, tellement que la commune organise sa “Hells-Week” perso qui emmerde toute la population… faisant remarquer que les retombées sont illusoires sauf pour la buvette, les Hells ne visitent pas les ruines, ni le Rocher, ne font pas de ski nautique ni de kayak et ne louent pas même un avion pour un baptême de jambes en l’air…, rien, nada…, par contre, quel boucan, quel barnum… pitrerie consumériste encore, mais en vase clos, le cirque vient avec son matos, ses loups, ses gens, ses petits commerçants, qui de surcroit se plaignent que “ça ne marche plus comme avant”…
Mais à Grimaud, pour Mr Benedetto, “Il faut garder l’événement dans le Golfe”…
“Je vous ai réunis pour faire le point sur cette manifestation car je suis surpris par les réactions de certaines communes qui disent participer puis se désistent. Je rappelle que c’est l’un des plus gros événements du Var en terme de retombées économiques et de fréquentation. Il faut que le rassemblement perdure dans le Golfe. C’est tout ce que j’ai à dire”.
Il faut nuancer, c’est le maire qui le dit, mais c’est un message qui vient d’ailleurs…, l’enjeu serait bien là, ailleurs…, il suffit d’écouter…
Selon “le Général-HOG”, Stéphane Sahakian, l’organisateur : “Le budget de l’événement est considérable : 1,4M € juste pour les Prairies de la mer. Chaque année, on met 300.000 € sur la table. C’est une situation qui ne peut plus durer. On a l’œil de Moscou qui nous surveille : le siège de Milwaukee accuse un déficit de 3 M € chaque année. Un jour, ils risquent de trancher et de nous demander d’organiser l’événement ailleurs que dans le Golfe. Là où on nous donnera plus de moyens”.
Et Alain Benedetto de brandir le spectre du Roc d’Azur : “Auparavant organisé à Ramatuelle, nous avons laissé partir cet événement à portée internationale. Il a été récupéré par Fréjus qui a su se donner les moyens. Ne faisons pas la même erreur avec les Harley. C’est pour cette raison que j’ai invité Mme Canapa, DGS de la Comm’comm. Pour qu’elle en prenne conscience”.
Une remarque bien évidement approuvée (car pré-écrite et téléguidée) par “le Général-HOG” Sahakian qui a annoncé avoir été approché par Fréjus, avant de faire un comparatif : “Pour le rallye bi-annuel organisé à Morzine, on nous donne 180.000 € de subvention. Dans le Golfe, c’est 39.000 €…, 20.000 € pour Grimaud, 10.000 € pour Sainte-Maxime, 4.500 € pour Saint-Tropez, 800 € pour La Garde-Freinet et 4.000 € pour Ramatuelle”…
C’est plus qu’un appel du pied qui semble avoir été entendu hier par trois communes qui n’ont rien donné l’an dernier : Gassin, Cogolin et Cavalaire qui par crainte de représailles ont annoncé leur intention de monter un dossier de demande de subvention.
On croit cauchemarder !!!
Ramatuelle, La Garde-Freinet et Sainte-Maxime affichent même clairement leur soutien à la manifestation, mais Sylvie Siri, adjointe au maire de Saint-Tropez s’interroge sur des solutions alternatives : “En ces temps difficiles et avec les coûts supplémentaires engendrés par les contraintes sécuritaires, pourquoi ne pas solliciter l’aide des acteurs économiques comme les commerçants?”
Logique, on fait cela pour le bonheur du petit commerce local, mais le petit commerçant local qui lui sait que de ce barnum il n’en aura rien que le bruit, les fureurs, les odeurs et les emmerdes…, il n’a pas chaud pour sortir des billets… et même si c’est peu : 10.000 € par commune…, c’est déjà trop…
Une proposition qualifiée “d’ingérable” par Charles Pierrugues, conseiller municipal et commerçant maximois : “C’est toujours très aléatoire de solliciter les commerçants. Ce qui est en revanche contestable, ce sont les retombées économiques de l’événement. Alors soit on le soutient, soit on arrête”.
Du côté de la communauté de communes, Martine Canapa a répondu “avoir conscience de la situation. Reste à déterminer le montant à attribuer, sachant qu’il faut que ce soit rattaché à une compétence”…
Là est le problème puisque le petit commerçant, lui, habitué aux coups tordus, il les voit venir, il les renifle, il sait que ça pue l’embrouille… et devant cette réaction, le “Général-Hog” a décidé seul une alternative : “Il vaut mieux prendre peu que rien du tout”…
En conclusion, et à la demande d’Alain Benedetto, Stéphane Sahakian a avancé un chiffre : “Si chaque commune donne 10.000 €, ce serait pas mal”…
Grandiose arnaque…; pour peu on revit un film de motards avec Brando, plus un autre avec Fonda, qui pillent les “braves” commerçants…
“La balle est désormais dans le camp des maires et de la communauté de communes qui doit nous soutenir” a lancé le maire de Grimaud.
Les réponses devraient arriver en début d’année 2017…
Pour aider les décideurs et décideuses à contribuer à plumer tout le monde, je signale que le petit commerce ne dessert que sa propre élévation financière sous couvert de l’accession au choix et la diversité des biens, du confort et du bien-être payant… mais qu’il est à remarquer que cette façon de vivre laisse une partie de la population sur le carreau (la fracture sociale ).
Ainsi, en 2006, 7,9 millions de français, soit 13,2 % de la population vivaient sous le seuil de pauvreté. 3,7 millions de travailleurs pauvres en France et 3,5 millions de personnes sont mal ou non logées (dont 100.000 SDF…) et plus de 6,6 millions sont en situation de réelle fragilité.
Les “bienfaits” de la société de consommation ne sont manifestement pas pour tous…
Parallèlement, cette société laisse à penser que nous ne consommons plus pour vivre mais que nous vivons pour consommer…, croire à cela, c’est passer de la consommation au consumérisme, qui est un style de vie.
Le consumérisme n’est pas que l’acte de surconsommation : c’est un état d’esprit caractérisé par la recherche de la consommation comme mode de vie, voire comme sens de l’existence : “Je suis né pour consommer ! La consommation n’est plus un moyen mais une fin en soi”.
Il constitue un des aspects les plus importants de notre culture ambiante…, il nous fournit des articles de divertissement pour tromper notre angoisse devant la perte de sens.
Il pousse à consommer des objets de façon vorace et frénétique, mais aussi des expériences, des émotions.
Il fonctionne comme une idéologie, comme une vision du monde, comme une mentalité qui imprègne peu à peu les moindres recoins des pensées, des désirs, du comportement et même des relations…, on y adhère peu à peu, sans douleur ni vraie réflexion.
Le consumérisme est une perversion sous bien des aspects :
• Il fait de la consommation une fin (au lieu d’un moyen) : vivre pour consommer.
• Il est sous-tendu par une vision matérialiste de la vie.
• Si on n’y prend garde, nous finirons par croire que la véritable pauvreté est dans le manque de superflu ! Suprême insulte des vrais pauvres.
• La joie, est-ce vraiment l’un des aspects du fruit de l’Esprit ? La joie, n’est ce pas BMW, HARLEY ? La joie n’a-t-elle pas une adresse ?
Le consumérisme est une idolâtrie majeure : le royaume du vide. Faut voir aussi de l’intérieur qu’est-ce-que c’est que ce cirque…
Une “Bikeuse” raconte ses émois, et ça fait peur sur l’âge mental…
– “Pour l’Eurosfestival de Harley-Davidson, j’ai parcouru 800 km en moto pour rejoindre Port-Grimaud, à l’instar de milliers d’Harléistes. Néophyte, c’était une grande première pour moi de chevaucher une Harley, installée dans un véritable salon tout confort à l’arrière d’une Tourer, le haut de gamme de Harley”….
– “Quel plaisir que de descendre dans le sud en bande sur des Harley-Davidson ?”…
– “Le plaisir de se voir rouler mutuellement, de croquer le paysage ensemble sous le soleil ou sous la pluie, de se faire des signes pour indiquer de beaux monuments ou des flics cachés derrière un bosquet, nous avons surtout partagé de grands instants fraternels avec la vie à fleur de cuirasse”.
– “C’est débile, non ? Se voir rouler mutuellement…, se faire des signes pour indiquer des beaux monuments ! Vous les avez visités au moins ?
– “Non, pas le temps? Faut rouler pour faire l’Eurofestival et parader à St-Trop”…
– “C’est tout ?”…
– “Oui, c’est que ça ! J’ai aussi découvert que la météo fait partie intégrante de la vie des bikers. Impossible de partir sans savoir si la foudre risque de nous tomber sur le casque”…
– “Vous êtes sure que c’est ça l’American Way of Life” ?”…
– “L’essentiel c’est d’aimer la vie sans se la compliquer. De se débarrasser de tout ce qui pèse et de prendre le large”…
– “La philosophie Harléiste ! Mais l’esprit Harley demande plus de tenue et de savoir vivre”…
– “La philosophie Harley c’est un mélange de coolitude, de plaisir de vivre, de saucisses et de bière au petit déjeuner, de musique embarquée et de sourire caché derrière la barbe. Pour les femmes, c’est le droit d’être farouchement sexy et de prendre sans complexe le guidon. L’essentiel c’est de se débarrasser de tout ce qui pèse et de prendre le large. De s’arrêter tous les 200 km pour remettre de l’essence, fumer une cigarette, enlever le casque et discuter. A moto, on ne voit pas le paysage. On est dans le paysage. On le ressent autrement. Dans le casque qui vibre et dans les reins”….
– “C’est pitre !”…
– “Après une centaine de kilomètre, j’ai débranché le système : le cerveau plein du stress sollicité par une société moderne qui nous presse comme des citrons.
– ‘Quelque chose en vous s’est régénèré ?”….
– “Une réelle vertu du road trip à moto. Vézelay, Bourbon L’Archambault, Clermont-Ferrand, Corbès. Ces lieux défilaient, savoureux et épicés, à travers nos visières rabattues”…
– “Mais vous n’en avez rien vu” !…
– “Non, j’ai reçu un gravillon sur le tibia. Il m’a rappelé qu’à moto nous ne sommes pas grand chose.
– “Juste un souffle chaud sous un casque, suspendu au destin… Et, une fois arrivé ?…
– “Rien… On était au coeur du golfe de Saint-Tropez, à Port Grimaud, la “Venise provençale” où se déroule chaque année l’Eurofestival Harley-Davidson, du coup on a baisé… et on s’est dit après “A nous la grande parade mythique qui rassemble des milliers de bikers chaque année”…
– “Et ?”…
– “C’est tout. On a paradé et on est ensuite remonté”…
– “Waouwww ! Quel panard d’enfer ! Pas de doute après ce road-trip : une nouvelle Harléiste est née ! Quid du commerce local ? Je demande ça parce que les maires sont sollicités pour financer”…
– “Va chier avec eux ! Rien à foutre des connards de p’tits commerçants à-la-con”…
– “Merci”…
– “Va te faire foutre”…
@ Pluche…
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