Le Baja-Boot de Steve McQueen revient avec une nouvelle version de 300.000 $ créée par Jim Glickenhaus !
La “SCG” (Scuderia Cameron Glickenhaus) prépare la prochaine Baja 1000 pour y concourir avec un SCG-Boot fonctionnant avec une pile à combustible à hydrogène cryogénique, une technologie si avancée que tout le monde s’en inquiète ! En obtenir est autant un défi que le développement du système… L’hydrogène liquéfié est stocké à -423 degrés Fahrenheit, ce qui signifie cet engin est construit pour traverser non-stop d’une traite, les 1.000 miles de la Baja qui n’est qu’un terrain désertique d’une extrême brutalité.
Lorsque Jim Glickenhaus a révélé pour la première fois les plans de son SCG-Boot, il a mis au défi d’autres constructeurs de prendre part à cette ambitieuse tournée en disant : “J’adresse une invitation officielle à Ferrari, Lamborghini, Bentley, Land Rover, Volvo, Jaguar, Ford, GM, Dodge, Audi, Porsche, Alfa, Maserati, Jeep, Mercedes et tous les autres constructeurs, à se joindre à moi avec leurs SUV, en conduisant leurs véhicules vers l’ouest depuis New-York, en traversant de façon amphibie la mer de Béring, en empruntant la route des os, en traversant la route transsibérienne à travers Pékin, Moscou, Saint-Pétersbourg et ensuite à Paris, pour un agréable dîner à mes frais. Il s’agira également, ensuite, pour moi, d’aller établir un record du monde de conduite en altitude sur le volcan Ojos del Salado au Chili avec la version Expédition du SCG-Boot. Mais si vous voulez également participer, bienvenue aux réjouissances. Ca va être chaud. Très chaud.”.
Le collectionneur automobile multimilliardaire Jim Glickenhaus (photo en fin de cet article) est derrière tout cela, il a déjà prouvé la capacité de sa société “SCG” à réaliser réellement ce qu’il dit qu’il fera avec ses voitures de course, qui ont terminé premières de leur catégorie aux 24 heures du Nürburgring en 2012, 2015, 2017 et 2018… En 2019, “SCG” a construit cinq exemplaires de la SCG-003S et trois de la SCG-004, dont deux pour usage routier, une SCG-GT3 pour les 24 heures du Nürburgring et un prototype SCG-007 destiné à participer aux 24 heures du Mans !
L’histoire de la Baja-Boot originale de Steve McQueen, a commencé dans le département de la “Skunkworks” de Général-Motors au milieu des années ’60, sous l’impulsion du gourou du tout-terrain et inventeur : Vic Hickey, avant que la direction de GM ne l’interdise de continuer, en raison de la politique de non-course de GM. Le prototype a donc rapidement été déplacé dans les ateliers du spécialiste des pièces de performance Hurst et a été terminé à temps pour l’inauguration de la Baja 1000 de 1967, “LA” course tout-terrain de 1000 miles le long des côtes du Mexique.
Le Baja-Boot était motorisé par un V8 Chevy placé directement derrière le conducteur accouplé à une transmission GM-400 Hydramatic utilisant des différentiels Corvette avec Positraction, une boîte de transfert Dana 18, une direction assistée à rapports rapprochés et une suspension à barres de torsion. L’engin utilisait d’énormes pneus Goodyear Baja Special de 36 pouces de diamètre et des freins à disque. La plupart des coureurs de l’époque utilisaient des VW Beetle “Buggy” comme base. Le Baja-Boot était donc un grand pas en avant. Deux ont été réalisés : l’un se trouve au musée Louwman et Jim Glickenhaus a acheté l’autre en 2010 dans le but de re-créer un nouveau “Baja-Boot” renommé “SCG-Boot”…
Cinquante-cinq ans après que Steve McQueen ait couru en Baja-Boot (l’originale) dans l’épuisante Baja-1000, la nouvelle version de la Baja-SCG-Boot est de retour. Le constructeur de voitures de course et de supercars “SCG” (Scuderia Cameron Glickenhaus) a d’ailleurs directement confirmé qu’il fabriquait cinq Baja-SCG-Boot dont deux destinés à la célèbre course tout-terrain le long des côtes du Mexique.
L’entreprise a soumis des études techniques complètes pour l’homologation routière aux États-Unis et au Royaume-Uni et a formalisé des accords avec des fabricants pour les principaux composants nécessaires, à savoir un V8 de 5 litres, une transmission automatique, des systèmes commutables à deux et quatre roues motrices, une suspension permettant un débattement de 20 pouces, et des systèmes de chauffage et de climatisation. Disponibles en version trois et cinq places avec un poste de conduite central à partir de 250.000 $, la version quatre portes grimpant à 275.000 $.
James “Jim” Glickenhaus, constructeur de super voitures fabuleusement rapides, a acheté la célèbre et inique originale Baja-Boot directement à Steve McQueen, elle était l’intersection de la conception d’un Hot-Rod tout-terrain, d’une Jeep, et de la fanfaronnade pure de Steve. Et ce qu’il a réussi à faire n’est rien de moins qu’un miracle ! Jim Glickenhaus m’a demandé de préciser qu’il a décidé d’en créer non pas des copies mais des extrapolation contemporaines !
Objectif imposé à toute son équipe : d’abord concevoir, construire et tester une nouvelle version moderne de la voiture de McQueen puis de la fabriquer en petite série pour, entre-autres usages, de la piloter dans la Baja-1000 ! L’objectif final étant de créer une voiture homologuée pour la route qui peut être pilotée du box-garage de son propriétaire, direct au désert Mexicain, concourir sur les parcours hors route et la ramener “at-Home” par la suite.
Ce serait une monumentale réussite s’il pouvait l’accomplir ! Avec l’aide de divers constructeurs de voitures de course californiens locaux d’Armada Engineering, Jim Glickenhaus a réussi sa vision, après tout, la légende raconte que la Baja-Boot originale a été mise au point en 30 jours ! Cela s’est produit lorsqu’en 1967, la nouvelle National Off-Road Racing Association (NORRA) a annoncé la première course hors route officielle mexicaine, la Baja-1000.
Le Hot-Rodder passionné de course : Vic Hickey, en a pris note et a demandé l’aide d’un brillant innovateur et pionnier de la course : Drino Miller. Ils ont dû construire leur “Baja” en secret, les nuits et les week-ends, en raison des liens de Vick avec General Motors, qui avait une politique stricte de “No Racing” à l’époque. La voiture a été réalisée en 26 jours chez Hurst-Fabrication ! Mais construire une voiture pour une course dans le désert sauvage de Baja sont deux choses différentes.
Lors de sa première course, “The-Boot” est tombé en panne, mais ce n’était pas la fin de l’aventure. L’acteur et coureur Steve McQueen a entendu parler de cette voiture et a convaincu Bud Ekins de l’acheter pour eux-deux : “Nous nous sentions bien en phase avec cette voiture et nos chances avec elle semblaient totales pour remporter cette foutue Baja-1000 ! Mais, gag, à fond dans les dunes de sable, une roue nous a dépassé après avoir roulé 100 mètres à côté de nous. C’était notre roue ! L’essieu avait éclaté ! Eh bien, ça l’a fait, pile, c’était gag, nous avons continué de foncer comme des inconscients car la voiture restait en bon équilibre sur 3 roues. Toutefois nous avons sauté de 5 mètres en haut d’une dune et c’était terminé… Nous nous sommes juste assis sur nos queues en érection dans le désert jusqu’à ce que l’aide vienne. On espérait voir arriver des jeunes femmes mexicaines nues, mais non. On a du attendre d’être à l’hôtel pour en ramener… Dans la course Mexican-1000 de 1969, on a remis ça et affronté des concurrents redoutables comme Rod Hall, Parnelli Jones et James Garner. Ma Baja-Boot n’a pas terminé la course, la transmission a cassé. Un sort lancé par une sorcière locale ! Une sorcière qui l’a laissé désactiver 237 miles dans la compétition. Finalement, ma Boot a réussi à gagner une autre course avec Bud Ekins au volant lors de la Baja-500 en 1969 ! Cool ! Quant à la voiture, ben, oui, elle a fonctionné jusque dans les années 1970. Mais j’en ai eu marre et je l’ai vendue. Elle a changé de propriétaire à plusieurs reprises et a disparu finalement dans l’obscurité. Fin de sa vie avec moi”…
Le Baja-Boot a redéfini la signification d’une voiture de course hors route et bon nombre de ses innovations ont été développées avec de futurs buggies et SUV, y compris le HUMMER. Les sièges “Baja-Bucket” ont été conçus et brevetés par Steve McQueen pour aider à prévenir les blessures en cas de retournement. McQueen a transmis le virus de la course à son fils unique Chad, l’amenant même sur le tournage du film “Le Mans”.
Chad en a éprouvé le besoin d’avoir des frissons de courir à des vitesses flirtant avec les 300km/h, assis sur les genoux de son père au volant d’une Porsche 917. Et il ne faisait aucun doute par la suite que le gène de course McQueen serait transmis à une autre génération. Chad est devenu un passionné inconditionnel de course automobile et de moto.
Sa carrière de coureur professionnel a commencé dans la SCCA, où il est devenu champion national. Mais en 2006, au volant de sa Porsche GT3, il a heurté violemment le mur après que sa voiture ait subi une défaillance mécanique. Il a subi de graves blessures mettant sa vie en danger et son rétablissement a été ardu et douloureux. Son projet préféré a été de servir de mentor et d’entraîneur à son plus jeune fils, Chase, déjà un pilote de dirt-bike accompli. En 2009, à peu près au même âge que lorsque Chad a commencé sa carrière de pilote automobile, Chase McQueen a participé et remporté sa première course de kart. Et ainsi, une autre génération de McQueen continue à célébrer la joie et l’amour de la course !
Bien, on en revient au Baja-Boot de Steve McQueen qui est affublé d’un nom comme une farce cruelle avec le visage (la face) d’un arachnide, mais le V8 de 450 chevaux et les quatre roues motrices de son Baja-Boot en ont fait une machine de pointe compétitive lors de son introduction. Ses performances n’étaient cependant pas toutes jolies et roses, car ses premières sorties étaient en proie à des défaillances mécaniques, dont l’une impliquait la perte d’une roue à pleine inclinaison avec Steve McQueen au volant. Néanmoins, elle a été rendue suffisamment fiable non seulement pour terminer les courses, mais aussi pour remporter la Baja-500.
Environ quatre décennies plus tard, la voiture est “tombée” entre les mains du célèbre collectionneur de Ferrari et propriétaire de SCG, Jim Glickenhaus, dont la société a manifestement modernisé le monstre. Son petit bloc GM de 350ci a été mis à niveau vers le V8 LT1 de 6,2 litres et 460 chevaux de la Chevrolet Camaro SS jumelé à une boîte automatique à quatre vitesses 4L80E. Ses quatre roues motrices “intelligentes” font tourner des roues Method Race de 17 pouces enveloppées de pneus BFGoodrich. Enfin, la suspension fournie par Fox offre au SCG-Boot 19 pouces de débattement.
Plus important encore, il ne s’agit que de la version “tout-public”, et non de la version prête pour la course conçue pour affronter la Baja-1000 qui reçoit trois pouces supplémentaires de débattement de suspension, des bras de commande inférieurs spéciaux, deux amortisseurs sur les deux essieux et un élargissement des voies , passant de 84 à 88 pouces. En conséquence, le V8 LT4 suralimenté de la Corvette Z06 de dernière génération disposant de 650 chevaux a été installé…