P’tit coup d’œil dans le rétroviseur de mon ex-Rod B’34 !
Il ne faut jamais se fier aux apparences : malgré l’esthétique flashy de certains Hot-Rods et l’allure trash des Rat-Rods…, qu’ils coûtent des fortunes ou qu’ils soient fait de bric et de broc…, ils représentent le coté rebelle de toute une frange de la société américaine, n’aimant rien tant que flirter avec la ligne rouge séparant les politiquement corrects et les hors-la-loi…
Ils sont tous des ex-kid’s qui ont écumé les travées insanes de l’Amérique, investissant le rock’n’roll, la culture pop, le new-âge…, se construisant chacun une bombe roulante destinée à choquer les beaufs ahuris, les familles pépères, les flics, les bien-pensants…, irradiant ainsi le sentiment d’une époque, où les filles, considérées comme des trophées de leur savoir-faire et savoir-être…, se devaient être stéréotypées en pin-ups sages mais sexy’s…, des adolescentes en réalité, qui voulaient être, elles aussi, un peu rebelles, le temps de fonder une famille traditionnelle américaine, priant Dieu et se référant à lui pour tout et rien, saluant le drapeau chaque matin, la main sur le cœur, allant à l’église tous les dimanches… et croyant aux valeurs de l’Amérique qui ne sont que consommer jusqu’à l’indigestion et trucider ceux qui sont différents…
Ces ex-kid’s, fantasmant, à rebours de leur vie gâchée par l’amertume adulte, voulaient simplement exister…, vision adolescente d’un monde repensé, sauf qu’à la quête lyrique d’un espace libre, s’est substituée une course collective à la jouissance et à l’argent, dont le principe n’est ni plus ni moins qu’orgiaque, l’assouvissement de tous les désirs, le creuset qui formule la teneur d’une affirmation contre la rigueur du monde…, lassés par l’indécrottable crasse d’un monde ravagé, peuplé de nihilistes parés de masques de vieillards, ces ex-kids ont élaboré une poétique de l’ingrat destinée à soulever du fin fond des terres de l’Amérique, un monde de freaks à la vision sens dessus dessous, déglinguant jusqu’à l’emblématique cellule familiale américaine.
Contre toute demi-mesure, présenter ce monde sans peur et sans garde-fous s’est avéré jouissif, quantité de nouveaux écrivains ont surgi comme de nulle-part, publiant textes, histoires, romans, inventant le Gonzo-journalisme, une autre manière d’exploser la grille de lecture de l’univers au fond de tout regard, comme un surmoi brisant le visible et foulant aux pieds, le politiquement-correct…, c’est littéralement poussés au cœur de la chair débordante et des tôles souvent rouillées que les lecteurs de Chromes&Flammes ont été cueillis, dans une pure et immédiate torsion du regard qu’accompagnaient les circonvolutions bombastiques de textes hallucinés…, aspirant le public dans ce mouvement, avec une sorte d’extralucidité, de mise en relief monstrueuse qui remettait à plat tout binarisme.
Dans cette ouverture psychotrope, tel un œil dans toute sa disproportion, il ne s’agissait plus seulement de ce qu’on néglige de voir mais d’un trop-plein qui assaille, excède…, pour y faire appréhender une ambivalence… et, avec une telle ouverture, proprement tordante, l’idée d’une limite du visible a trouvé une fulgurante nouvelle occurrence…, mais, ces débuts ont été récupérés par des écrivallions et journaleux plus soucieux de se remplir les poches en vendant leurs lecteurs aux hyènes de la pub et de la promo…, la difformité et la fange laissant place à une dé-culture passant d’un pan pseudo culturel capable de raccorder au plus vil de l’époque, à ce qui est immonde…, les héroïnes que ces gens vous ont jeté en pâture, avaient les visages des stars de l’écurie Disney : Selena Gomez (l’ex-petite copine de Justin Bieber), Vanessa Hudgens (star des High School Musical)…, ou de poupées Barbie : Ashley Benson, Rachel Korine, abreuvées à la trivialité de MTV et au clinquant des clips de rap West Coast, Skrillex, jusqu’au gros rap qui tache de Rick Ross, en passant par Britney Spears…
Ce déploiement de fausse culture tourbillonnante a agit comme un incessant appel à une vaste foire qui se hissait au-delà de cette dialectique devenue norme…, la voie la plus commune pour parvenir à un sentiment de vie extatique…, l’idéal lancé par la fièvre de l’évasion (par peur ou par défaillance)…, dans ce joyeux bordel, typiquement “white”, s’est opposé la démesure de la gangsta attitude, typiquement “black”…, dont le but était de s’affirmer plus fort que tous les autres, soit la logique du swag… et qui surgissait le plus souvent en 4X4 démesurés ou en Bugatti Veyron, avec des caïds, des gros-bras à tresses, avec 4 montres hors de prix à chaque poignet…, des mecs/macs pathétiques et dangereux…
Ces absurdités n’étaient rien d’autre qu’un élan poussant les gens non plus sur les routes de Kerouac ou d’Easy-Rider, mais dans des boites de nuit dont la puissance c’était d’être, non pas un crescendo dramatique artificiellement extatique, mais une sorte de mise en selle permanente, d’insatiable exhortation…, suivant la trame spiralique d’une relance perpétuelle d’une sorte d’envoûtement…, mais, en cause de son horizon fiévreux, tout cela s’est avéré plus fragile qu’il n’en avait l’air et peu à peu s’est enlisé tout entier tendu vers l’explosion d’une fin…, tel un flux de conscience, je ne cesse de remettre en jeu les images, relançant à tout instant les dés pour tout réévaluer à l’aune du climax…, ad nauseam, comme un chant mortifère d’un général paré pour son ultime assaut…, retourner ainsi le monde, est une expérience perceptive, inédite d’ambivalence, d’un monde mené à son point de non-retour.
Recréer Chromes&Flammes après tant d’années d’abandon, ce n’est non pas seulement vous embarquer dans un mouvement à l’immanence insoluble pour renverser vos regards ; non pas seulement pour vous pousser à dépasser vos anciens fantasmes adolescents…, mais bien pour extraire de vos cerveaux un regain de subversion, une remise en mouvement, comme s’il fallait extraire des images qui illustrent mes chroniques, le désir perdu dans la norme, la fronde sauvage qui les impulsait.
J’avoue publiquement m’être lâchement saoulé de quelques Mousses alcoolisées à plus de 20°, pour aider mes neurones à ce que mes doigts puissent tapoter un texte avant-tout destiné à me faire mousser moi-même, c’est assez jouissif parce que j’aime la mousse en certaines occasions…, je pouvais difficilement passer à côté de ce qui fut un des retours les moins attendus… et même le moins annoncé de la scène internationale : non pas le Grand Retour de Chromes&Flammes…, mais celui de l’icône glacée des années ’80, la sculpturale Grace Jones, pour illustrer musicalement les propos qui suivront cette mise en bouche gustative…, cette ancienne top-modèle, reconvertie d’abord comme comédienne, puis comme chanteuse disco, avant de trouver son style musical définitif en 1980, n’avait pas sorti d’album depuis 1989… et il y avait peu d’espoir que l’on n’entende jamais parler à nouveau d’elle…, pourtant, il y a quelques années d’ici, à 60 ans et quelques, ce qui lui en fait 70 actuellement, comme moi…, à peine altérée par l’âge, Grace Jones avait effectué un retour remarqué sur le fameux label électronique Wall Of Sound.
Grace Jones, c’était avant tout un physique et un look, celui que peaufina son compagnon d’alors, le français Jean-Paul Goude, qui fit de cette grande noire masculine, une femme-robot aussi inquiétante qu’attirante, qui laissa aux années ’80 quelques grands titres, comme la reprise glacée du “Love Is The Drug” du Roxy Music, celle de “La Vie en Rose” d’Edith Piaf, et surtout les deux tubes planétaires “Libertango (I’ve Seen That Face Before)” et “Slave To The Rhythm”.
Ce qui aurait pu être un come-back désespéré ou opportuniste s’est avéré être tout simplement un des meilleurs albums de Grace Jones, toutes époques confondues, si ce n’est le meilleur, la diva avait su récupérer à la fois l’héritage trip-hop des années ’90 (et notamment le son du « Mezzanine » de Massive Attack) en y ajoutant un côté lounge-rock particulièrement aérien qui donne à l’ensemble de l’album un caractère mélancolique très touchant, que vient contrarier en contrepoint son chant glacé et désincarné…, aussi, je ne peux que vous inviter à redécouvrir ce magnifique album passé un peu trop inaperçu et qui consacre la carrière d’une artiste qui a toujours eu le souci de repousser les limites de la création artistique, en dépit de sa renommée et du nivelage par le bas du monde de la pop.
Je suis con-textuel, je l’avoue, un masturbateur texticulaire d’écrits-vains, qui n’a toutefois aucune peine à jouir de mes propres relectures…, aussi ai-je décidé un matin, à la lecture hallucinante de divers magazines, de me transcender via une réadaptation personnelle… qui prend de surprenantes proportions dans le monde des Hot-Rods et Custom-Cars, l’avantage certain de ma façon de fonctionner, est de ne brider absolument aucune créativité, aussi improbable soit-elle… et de permettre à certains illuminés particulièrement scotchés, de sortir parfois une œuvre de pur génie, rattachable à aucun style, et dont malgré tout on se délecte comme d’un jouet tout neuf…, c’est le cas d’un Steampunk-Rod, engin indéfinissable entre tous, apparu dans un esprit entre hardcore et post-rock.
Il y a ainsi une bonne dizaine d’autres Hot-Rods et Custom-Cars dont je pourrais ainsi vous gratifier dans GatsbyOnline.com et Chromes&Flammes, un magazine qui ne ressemble à pratiquement rien de connu… et marque donc un changement de direction assez net dans la mouvance du Gonzo-journalisme mêlant un style déphasé totalement expérimental et surréaliste, créativement à mi-chemin entre psychédélique post-avant-gardisme-rétro et dégénérescence gothico-punkoïde expérimentale… et pourtant, au plus mes articles malmènent, torturent, concassent les cerveaux les plus endurcis, au plus www.GatsbyOnline.com et Chromes&Flammes magazine deviennent fascinants, addictifs, d’une créativité unique et insaisissable, rendant les membres turgescents (les visiteurs) perpétuellement déconcertés…, car ils (et elles) adorent ça, en demandent encore.
Chaque article est comme un mouvement d’une symphonie virtuelle qui allie dissonance structurée et structuration dissonante… et malgré tout, ça coule dans l’œil avec une déconcertante facilité, tant chaque élément est en place… et conduit logiquement au suivant avec une maîtrise et une créativité totales…, seul véritable défaut, chaque article est bien trop court pour tant d’extases !
A recommander absolument à tous les ceusses avides d’expériences nouvelles !
Que reste-t-il du mythe de la Country-music à travers les États-Unis, une musique synonyme d’aventures, de révélations et de toutes les libertés ?
C’est une voie sans horizon, comme on le constate chez divers auteurs américains contemporains de road novels, au moment où, justement, l’avenir de la nation américaine semble de plus en plus incertain.
Ce revirement n’est pas anodin : après tout, la Country est indissociable de l’American way, la voie royale de la poursuite du bonheur (droit garanti par la Déclaration d’indépendance) et de l’American dream, ou, tôt ou tard, le cow-boy finit par abandonner maison, conjointe et progéniture pour reprendre la route, car elle seule lui est familière.
Personne ne se revendiquant du mythe du cow-boy, aux USA, n’est vraiment capable de se fixer quelque part, parce que les américains sont fondamentalement des déracinés… et leur nostalgie d’une amérique idéalisée, celle des grands espaces et des grandes familles unies, les empêche de se fondre dans le melting-pot américain.
Pour souligner leur marginalité ces gens cherchent désespérément les cailloux blancs qui les aideront à retrouver le chemin vers leurs origines.
Selon la fameuse théorie de la Frontière, l’ouverture de la route vers l’Ouest aurait été à l’origine de l’exceptionnalisme américain, le contexte qui aurait permis l’apprentissage de la liberté, le rejet des hiérarchies et le développement des institutions démocratiques.
On peut bien sûr objecter que cette route a aussi favorisé un individualisme à outrance, une mentalité de hors-la-loi et une confiance aveugle en la force des armes.
Selon une logique qui rappelle étrangement celle de G.W. Bush à l’égard de l’Irak, les américains d’alors se préoccupaient moins de trouver les vrais coupables de quoi que ce soit… que de suivre la route menant aux comptoirs à whisky qui se trouvaient derrière la Ligne Médecine (la frontière avec le Canada).
Ils pouvaient ainsi faire d’une pierre deux coups : boire tout leur soûl et assouvir leur soif de vengeance en scalpant la première tribu d’innocents qu’ils croisaient.
Ironie du sort, les westerns ont servi à réécrire l’histoire…
Malgré ces accidents de parcours, la route reste un des premiers signes de la civilisation… et c’en sera sans doute le dernier.
La Country music, est un mythe mité associé maintenant à la Route 66…
C’est en réalité une musique de bouseux !
Les clichés sont tenaces, particulièrement auprès des français qui rêvent encore d’Amérique et s’imaginent qu’il y a là-bas des drapeaux sudistes partout, des pick-up garés sur le bord des routes et des cow-boys dans les drugstore’s, colt à la hanche qui fredonnent de la Country !!!….
L’Amérique profonde, en fait, c’est bien plus les lois anti-avortement et l’interdiction d’enseigner les théories évolutionnistes à l’école… chantés sur des airs de Country…
Lorsqu’on gratte le mythe et pas la guitare et le banjo… la réalité se dévoile de suite sur les chapeaux de roue : Jerry Lee Lewis, complètement défoncé, un Derringer calibre 38 à la main, surveillant la maison d’Elvis….
Jerry Lee, psychotique, rongé par des pulsions homicides et suicidaires : flinguer le King et régner définitivement sur le royaume du Rock’N’roll…, flinguer Elvis le pelvis…, ce Blanc se déhanchant comme un Noir qui n’était pourtant pas un mauvais garçon, seulement un jeune américain débordant d’énergie hormonale….
La réalité des petites villes provinciales aux USA…
Il fut un temps (pas si éloigné) où vous pouviez y apercevoir des pancartes lugubres à la sortie des comtés : Nègre, quitte la ville avant que le jour se lève, si tu tiens à la vie.
Elvis, soupçonné d’avoir volé le rock aux Noirs fut même recherché un certain temps, mort ou vif, par un Jerry Lee Lewis au bout du rouleau….
Le méchant rocker, accroc à la came, à la gnole et à la baise contre le sympathique freluquet à la brosse aérodynamique.
La Country, c’est une accumulation vertigineuse et paranoïaque d’anecdotes.
L’histoire sacrée et béatifiée de la Country a été délicieusement sabotée…, c’est un mythe qui plonge dans les chiottes du rock…, là où la vraie et sale histoire s’est écrite.
Pas de hagiographie ici, certains chanteurs de Country n’ont pas volé leur sticker : “AVIS PARENTAL SOUHAITE-PAROLES EXPLICITES“.
Sceptiques comme les fosses du même nom, écoutez Tommy Duncan qui chantonne : “Je peux te vendre de la morphine, de la coke ou de la neige“…, pour vous rendre compte que la vraie Country n’a rien à voir avec Lucky-Luke et les feuilletons : “Shériff, fais-moi peur !“…
Les chanteurs Country louent en effet les vertus du speed et de la benzédrine dans des morceaux comme “Benzedrine Blues“.
Comme Charlie Parker qui attendait désespérément sa dose au coin de Lennox….
Le dealer s’amenait en chaise roulante.
Bird lui a dédicacé un set…
La musique Country est indissociable du cauchemar américain, indissociable de la psyché américaine, ce bolide-suicide lancé a toute allure sur une express way.
Une culture de défonce et de destruction.
En 1964, Johnny Cash s’est fait serrer à El Paso avec 688 capsules de Dexedrine et 475 cachets d’Equanil…, de quoi métamorphoser un accord de guitare en soliloque de démon.
Johnny Cash a voyagé dans les bas fonds de la vallée de l’ombre de la mort dans une version qu’il a balancée aux flics.
Son fils fut interné dans une institution spécialisée avec une accusation de meurtre.
Jerry Lee Lewis a foncé dans la rue, manquant de tuer un groupe d’écoliers et a déglingué sa Rolls à 46.000 dollars à l’intérieur d’un bar à putes….
Deux épouses de Jerry Lee sont mortes dans des conditions suspectes….
C’est pas cette tapette d’Elvis qui aurait pu faire ça !
L’homo agrestis americanus ultimus.
Durs à cuire de la Western, petites frappes de la Honky Tonk, Jerry Lee les enterre tous vivants.
Son swing Country dégénèré a fait hurler les sillons, les vinyles flambaient, l’artiste chantait hors beat.
La luxure, l’orgueil et la gourmandise explosaient dans un vacarme capital.
La vie d’Elvis fut moins chaotique, mais sa mort fut pathétique…
Un cadavre boursouflé et bourré de plus de treize drogues différentes gisant sur le carrelage d’une salle de bain…
Le sourire angélique d’Elvis cachait des rictus morbides !
Ce jeune camionneur qui faisait danser votre grand mère arrosait sa “graine de violence” (Titre français du film Blackboard Jungle réalisé par Richard Brooks), qui montrait des ados blancs middle-class faisant régner la terreur dans une high school.
Violence gratuite et actes barbares perpétrés par de jeunes rebelles sans cause…, la face cachée du Rock…, le rock du bagne…, des hors-la-loi mélomanes déchiffrant le blues du pénitencier.
Le rockabilly a offert un exutoire aux blancs-becs des nulle-part provinciaux.
Les jeunes blancs de l’Amérique profonde s’ennuyaient sévèrement, il leur fallai du sexe et de la violence.
Dans la nuit américaine scintillaient les feux de la démence.
Le rock d’Elvis a encore maintenant des vertus thérapeutiques.
Drugstore, Drive In, Dr Pepper (célèbre marque de soda), tout ça peut vous rendre dingue si vous en abusez.
Elvis le pelvis a opéré une razzia sur la soul…, le casse du siècle.
Les rockers noirs étaient souvent interdits de concert.
Les majors de l’époque multipliaient les clauses restrictives dans des contrats bidons.
Elvis usurpateur ou éclaireur ?
La question reste en suspens.
Pour narrer la réalité américaine j’ai travaillé comme un entomologiste.
Au microscope.
J’ai retrouvé les histoires de plusieurs musiciens placés sur le devant de la scène, j’ai étudié les ramifications de la musique Country, les connexions avec le jazz, le blues, le R’N’B…
Comme un égyptologue questionnant un message abscons, j’ai aussi analysé l’origine des mots.
Ainsi le mot juke aurait la même origine que le mot “wolof dzug”, qui veut dire : mener une vie dissolue. Certains noirs appelaient “Tonk” les bars de la Nouvelle-Orléans, d’où le mot “Honky-Tonk“.
L’expression “rock” est polysémique et schizo : elle signifie baiser et louer dieu… !!!
La plupart de ces mots sont nés dans des bouges, des bordels, des parties de cartes entre charlatans prédicateurs à la Elmer Gantry.
L’argot du rock empruntait autant à la bible qu’aux arrières cours d’hôtels de passe.
Les redneck, ces paquebots dévots, se trémoussaient sur des rythmes endiablés.
Dans les églises, les fidèles continuent d’entrer en transe et communiquent avec l’au-delà, soutenus par l’implacable tempo hypnotique du piano.
Tirez sur le pianiste, car les “Holly Rollers” comme on les appelle, ont définitivement intégré la musique profane.
Le rock était et est encore une énorme plaisanterie de mauvais goût.
Jerry Lee était ce qu’on pourrait appeler : l’ancêtre de l’artiste gangsta, une racaille qui réglait ses problèmes existentiels à coup de flingue et de substances chimiques.
Il a tiré dans la poitrine d’un de ses musiciens avec un 357 Magnum !
Aux flics qui l’interrogeaient, il répondit : “Je pensais que le flingue n’était pas chargé“…
Sale hérédité aussi, son père lui a appris à tirer quand il avait sept ans.
Un père perpétuellement sous le coup de la loi, qui quittait l’état après chaque mauvais coup.
Un serial killer nommé Charlie Starkweather traversait les États-Unis en laissant des montagnes de machabées derrière lui, brûlant la route 666 à une vitesse effroyable, l’auto radio crachant : “Great balls of fire” de Jerry Lee, Starkweather exultait.
Tandis que Jerry Lee agonisait, l’amérique continuait de swinguer sur des sons de plus en plus déjantés…
Les chanteurs de Country vivent des existences grotesques et absurdes.
Les cow-boys débonnaires ont tourné la page.
Nouveau chapitre et nouvelles malédictions.
Prenez un musicien comme Spade Cooley…, il a construit un gigantesque parc d’attraction dans le désert du Mojave.
Ce mec a connu son heure de gloire dans les années quarante avec son orchestre de western-swing.
En 1961, il ne supportait plus que sa femme le trompe : il lui a brûlé les tétons avec sa cigarette…, puis il la tabassé jusqu’à que mort s’ensuive…, tout ça sous les yeux de sa fille de quatorze ans.
Ce business-man minable a même dit à sa fille : “Tu vas me regarder la tuer” !!!
Pitoyable.
Pendant de très longues années, Spade Cooley égrènera sa mélodie en sous sol, dans la prison de Vacaville, au nord d’Oakland.
Il mourra d’une crise cardiaque en plein concert sponsorisé par… l’association du shérif adjoint du comté d’Alameda !
Les artistes Country collectionnent les fins tragiques, certains finissent en taule, d’autres à Lexington, en cure de désintoxication.
La Country aurait pu être une musique asèptisée pour garçons vachers lobotomisés, mais elle a viré au cauchemar, devenant une routine de tocards et de meurtriers, une catharsis pour psychopathes en fin de carrière.
Les valeurs américaines de la liberté et de la poursuite du bonheur que devait véhiculer la Country ont été totalement altérées.
C’est peut-être le sens de la musique country : la perdition, l’absence de repères.
Le chanteur de Country baigne en pleine aliénation.., Johnny Cash en étant un autre exemple…
En Country, on pouvait trouver des morceaux comme : “Move them niggers north” (chassez les Négros vers le nord), hymne à la gloire du Ku-Klux-Klan…, et d’autres choses encore plus étonnantes.
Les types étaient malades : dans la chanson “I was born in a One nigger town” (Je suis né dans une ville ou il y a qu’un seul Negro), Tom T.Hall déclare : “Nous les bouseux haïssons les négros parce qu’ils ont des grosses queues” et quelques mesures plus loin il dit : “Quelle putain de déception quand tu te pointes en cours et que tu dois haïr ton camarade de classe à cause de la couleur de son cul“…
Essayez seulement d’imaginer la souffrance cosmique de ce type !
Reste Emmet Miller, un illustre crétin qui a révolutionné la Country de façon souterraine.
Miller par-ci, Miller par-là, il squatte nos neurones comme des pubs subliminales.
La Country affecte notre perception du monde…
Vous pourriez bien faire ce cauchemar la nuit prochaine : Jerry Lee Lewis, en bas de votre immeuble, complètement raide, un smith et wesson dans chaque main, l’écume aux lèvres, le regard hagard….
Et vous êtes Elvis !