Le Néo-Rétro…
Au cours du 20ème siècle, les pays développés vivent un essor considérable dans de
nombreux domaines, principalement automobile et vestimentaire.
L’Europe et les Etats-Unis connaissent une période de croissance au long de cette période.
De plus, les conflits demandant un effort de guerre important, ont permis d’accroitre l’offre et la
demande.
Afin de répondre à cet accroissement, les industriels ont dut rapidement changer leur mode de production afin de devenir plus productif et cela à moindre coût, afin de pouvoir cibler et sensibiliser un maximum de gens parmi la population.
C’est l’avènement de la société de consommation.
Le secteur de l’automobile est un exemple flagrant où les constructeurs se livrent une concurrence acharnée sur les innovations, les prix, les capacités de production…
La plupart des pays ont un ou plusieurs constructeurs automobiles… et de 1945 à 1980 environ, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Grande Bretagne, les USA ont tous créés une ou plusieurs voitures mythiques qui ont révolutionné la manière de conduire, de vivre et de créer.
Au cours des années, ces voitures ont évolué, se sont transformées peu à peu.
Peu à peu, la nostalgie des années folles, du bon temps d’avant, a amèné divers créatifs, designers et industriels, à s’inspirer du design de ces années de soi-disant insouciances…
C’est Brook Stevens qui, aux Etats-Unis, est le premier qui invente le “Néo-Rétro”, nommé plus vulgairement “Réplique”, en crèant une sorte de résurrection de la mythique Mercedes SSK des années ’20, qu’il nomme Mercebacker, une contraction de Mercedes (pour le design) et de Studebacker (pour le châssis et la mécanique)…
C’est à la demande de la direction de Studebacker qui voit le spectre de la faillite étendre ses ailes sur l’entreprise, que Brook Stevens a été chargé d’imaginer et concevoir la future Studebacker qui sauvera la marque…
La Mercebacker est refusée, c’estRaymond Loewy, un autre designer qui est chargé de ce travail…, il crèrera l’Avanti qui n’eut pas grand succès.
Par contre Brook Stevens va débuter la fabrication artisanale de la Mercebacker sous le nom d’Excalibur qui va rapidement devenir la voiture des Stars du cinéma, devenant en une année une automobile mythique.
Peu après c’est le carrossier Italien Zagato qui exploite ce filon en ressucitant l’Alfa Roméo 1750 Zagato des années trente.
Le style néo-rétro est lançé.
La mode elle aussi change, s’inspirant de divers styles anciens mâtinés de nouvelles idées.
Le néo-rétro est donc une alliance entre ancien et moderne, entre technologies et styles repris postérieurement et améliorés.
Dans un premier temps, le néo-rétro sera du néo-classique, c’est-à-dire la copie “améliorée” de voitures anciennes que le public va caricaturer sou le vocable de “répliques” et “réplica’s”…
Plutôt que de recopier encore la Mercedes SSK, c’est l’Excalibur qui va être copiée, jusqu’à la caricature de la caricature en modifiant les proportions et en y plaçant un moteur VW à l’arrière…
C’est de là que les châssis plate-formes de VW Cox d’occasion (avec leur moteur 4 cylindres Boxer) vont être mis à toutes les sauces, pour recréer tout et n’importe quoi, de la Bugatti 35 jusqu’à la Porsche 356 !
Dans le même temps, on recrèe des répliques de tout ce qui a existé et qui est “vendable”, l’ère du plastique triomphant permettant de dupliquer des copies sur bases des voitures authentiques.
C’est la Shelby Cobra qui aura le plus grand succès et qui reste à ce jour la voiture qui a été la plus répliquée au monde, suivie de la Porsche 356 dans sa version Speedster.
Fin des années ’70 un dessinateur Français venu tenter sa chance en Californie, imagine de créer une sorte de super-Excalibur, plus adaptée à la modernité qui ne cesse de rendre les répliques de plus en plus archaîques : Alain Clénet invente la Clénet !
Le “génie” de cette affaire, consiste en l’utilisation du châssis et du moteur (avec sa boîte automatique et les trains roulants) d’une Lincoln MKIV habillé d’une carrosserie arrière de MG Midget (avec les portes, coffre, pare-brise, capote, etc.etc.), tandis que l’avant s’avère être un ensemble de tôles droites, pliées à angles simples, qui relient la carrosserie MG à la calandre de la Lincoln réutilisée…
Sans rire, le résultat est beau, c’est uniquement cela qui va assurer un succès immédiat (quoique relatif), 300 voitures seront fabriquées et vendues toutes plus cher qu’une Rolls-Royce (à l’époque la voiture la plus coûteuse du monde).
En ces temps de folie, près de 20 fabriques de “néo-classiques” vont singer les Clénet’s, ce qui va créer trop d’offres dans un marché, somme toute, assez restreint…
Clénet va malgré-tout pousser le bouchon plus avant en utilisant la même recette pour une Clénet II, mais avec une carrosserie arrière de VW Cox cabriolet…
C’est ce montage qui va être décrété par le Président des USA d’alors, Ronald Reagan, comme la plus fabuleuse voiture de tous les temps, obtenant le titre de “voiture du centenaire de l’automobile américaine” !
Après ce miracle…, la totalité des voitures de ce type va se raréfier… et même disparaître milieu des années 2000.
Par contre, le concept de voitures anciennes-modernes va être repris par les grands constructeurs automobiles… : VW va ré-inventer la Cox, BMW va commercialiser une Mini re-actualisée nommée Mini, et Fiat va re-créer la fameuse Fiat 500…
La Fiat 500 originale fut produite en masse en Italie entre les années 1957 et 1975.
Dante Giacosa en était le concepteur, il recevra d’ailleurs le “Compas d’or” 1959 pour sa création (c’est l’une des récompenses les plus importantes et les plus prestigieuses dans le monde du design).
Elle fut d’emblée surnommée le “pot de yaourt” (en français), à cause de sa forme caractéristique.
L’ancètre la 500 était la Fiat 500 Topolino, censée être la première mini voiture au monde.
C’est en juillet 2007 que Fiat sortit son modèle néo-rétro, la nouvelle 500, réservée en priorité au marché européen.
Fiat misait sur une vente de 70.000 exemplaires pour 2007… et de 120.000 exemplaires pour les années suivantes.
Mais, la voiture eut tellement de succès dès les premiers jours, que plus de 75.000 réservations furent signées en l’espace de quatre mois.
Fiat a alors “bbosté” la production des 500 jusqu’à 210.000 exemplaires/an, envisageant simultanément d’installer un second site de production.
La VW Käfer, Beetle ou Coccinelle, c’est la voiture du peuple créée par Ferdinand Porsche selon la vision du Fürher nazi Adolf Hitler.
Elle avait pour slogan : “Er läuft und läuft und läuft und läuft und läuft”…, c’est à dire une description enfantine destinée à des gens simples, obligatoirement membres du parti nazi et acceptant de cotiser chaque mois en achetant des timbres spéciaux qu’on devait coller dans un carnet… qui, une fois rempli, donnait droit à une VW…
La VW Käfer, Beetle ou Coccinelle est donc le plus grand succès du nazisme et lui a survécu, devenant très curieusement par la suite le symbole du Peace and Love Hippie, qui n’avait strictement aucun rapport avec les vues nazies et les jeunesses hitlériennes…
Pour toutes ces raisons, elle représente un vrai triomphe de la bêtise humaine sur quoi que ce soit de logique de l’activité humaine.
Le génie allemand qui avait enfanté cette petite horreur et en sa suite imaginé une version sportive nommée Porsche, n’a pu se résoudre à voir cette nazification sociétale automobile se liquéfier peu à peu après avoir été la voiture la plus produite au monde !
Ce même génie qui oblige à démonter-désolidariser le moteur d’une Porsche 930 Turbo pour changer “simplement” les bougies…, va donc créer la New-Beetle, une évocation de l’idée d’Adolphe, mais ici avec le moteur placé à l’avant (c’est la plate-forme et la mécanique de la Golf)…, c’est à dire un non-sens, exclusivement esthétique, pour peu qu’on puisse en trouver dans cette boule de suif qui n’aura en conséquence qu’un succès tout relatif…
La Mini Austin fut la conséquence d’une “vision”, en 1955, de Sir Leonard Lord, le plus haut responsable à l’époque de la British Motor Corporation (BMC).
Il a alors demandé à Alec Issigonis, et à Lam et Laurence Pomeroy, de concevoir une nouvelle voiture économique.
Le code du projet était ADO15 pour Austin Drawing Office project number 15.
Trois concepts, furent imaginés, le projet retenu sera celui d’Alec Issigonis.
Le prototype sera produit seulement au bout de huit mois d’études et verra le jour en octobre 1957.
Ce premier véhicule avait un moteur de 948 cc, et atteignait la vitesse de 145 km/h.
À l’époque la concurrence avait adopté des choix très différent, à savoir le “tout à l’arrière”, tels que les trois véhicules les plus vendus : la Volkswagen Coccinelle, la Fiat 500 et la Renault Dauphine.
Pourtant, Alec Issigonis, qui appréciait les Citroën et leurs idées, choisit une orientation “tout à l’avant”.
Le choix d’utiliser le moteur de la vieille Morris Minor, fut fait pour ne pas avoir à reconcevoir celui-ci.
La révolution sera de mettre une boîte de vitesses sous le moteur et de placer le tout en position transversale pour gagner de la place.
La mini était née !
Les années 1960 seront la période glorieuse de la Mini avec des achats bien mis en scène par des vedettes… et des victoires en rallyes.
La production totale montera même jusqu’à plus de 5,3 millions d’exemplaires.
En 2000, BMW Group va rachèter la marque Mini et va créer une “New-Mini”.
C’est l’exemple le plus réussi de la nouvelle tendance Néo-Rétro : plus de 60.000 ventes en France la première année, soit 4 fois plus que la New-Beetle !
Malgré des lignes assez ressemblantes, la New-Mini n’a plus grand-chose à voir avec son ancêtre : elle est plus grande, plus chère mais grâce à son nom et a son look elle a su re-conquérir les puristes de la marque et une nouvelle génération de fans.
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La 2CV est une voiture française qui fut imaginée en 1939 par André Citroën.
A cause des mauvaises ventes des Citroën Traction, Citroën s’est fait racheter par le leader mondial et français du pneu : Michelin.
Celui-ci, afin de toucher une plus large clientèle en matière de pneumatique, va demander à Citroën de concevoir une voiture peu lourde, à bas prix et fiable.
Cependant, la seconde guerre mondiale va perturber ce projet qui ne va se concrétiser par une commercialisation qu’en 1949, soit dix ans après le début du projet !
Débute alors une production lente (876 unités en 1949) en raison des faibles réserves de matières premières dues à la guerre.
Très vite, la 2CV connait le succès et la cadence de production va sans cesse augmenterau, pour atteindre jusqu’à 232.551 véhicules produits en 1961 !
Au fur et à mesure de sa carrière, la 2CV sera commercialisée en plusieurs déclinaisons tel un break, une fourgonnette, ou encore une version luxe.
Sa production s’est arrêtée en 1990 après avoir vendu 5.114.961 exemplaires.
Autrement écrit, la 2CV de Citroën a provoqué un véritable phénomène de masse et a aussi permis de démocratiser la voiture jusque dans les campagnes.
En début d’année 2010, Citroën a annoncé la commercialisation en 2012 d’une réadaptation de l’ancienne et mythique Citroën 2CV : la DS2.
En effet, la marque française veut, comme Mini, Fiat et VW…, commercialiser une voiture du même style que celle ayant eu un passé glorieux au sein de la marque.
Citroën a par contre commercialisé une voiture “anti-rétro”, la DS3, version trois portes de la C3… et rivale de la Mini.
Prochainement une DS4 (sur la base de la C4) lui emboitera le pas, et une DS5 viendra coiffer la famille C5.
La DS2, donnerait à la marque l’occasion de disposer d’une entrée de gamme à même de concurrencer la Fiat 500.
Cette petite auto luxueuse renforcerait l’image de dynamisme des Chevrons, leur permettant ainsi de capter une clientèle jeune qui ne pense pas forcément à Citroën lors de l’achat d’une première auto.
La Ford Mustang va, elle aussi, servir à un “renouveau” de Ford…
Le 17 avril 1964 marque un tournant dans l’histoire de l’industrie automobile, en effet, ce jour-là, Ford, second constructeur mondial, présente à la foire mondiale de New York sa Mustang.
Ford a, en quelque sorte, réinventé l’automobile pour les jeunes américains issus du baby-boom et blasés par les “grosses caisses” lourdes et massives.
Ford met alors sur roues le concept de “Pony-car”.
Créée au départ comme un coupé deux places dans la plus pure tradition européenne, Lee Iacocca alors directeur général de Ford, réalise que le succès dépend en grande partie du volume des ventes…, ainsi, pour économiser les coûts de développement, les premières versions seront directement basées sur la Ford Falcon familiale.
Les New-Mustang, produites depuis septembre 2004, sont la renaissance des Mustang’s des années soixantes, relookées dans un style fluide mais proche de l’origine (1964-67), elles sont rapidement devenues attractives pour les nouvelles générations grace à un battage médiatique monstre, Ford n’hésitant pas à payer le reconditionnement de vieux films, et leur re-programmation en salles : Bullit, Gone in sixties seconds, étant des productions Hollywoodiènnes ayant utilisé des Mustang’s en co-starring !
Elles ont retrouvé ce qui a fait leur succès d’antan, un gros moteur fort en couple, un pont arrière rigide et une belle ligne.
La Ford Mustang nouvelle-génération est donc une actualisation du modèle d’origine gardant son style ainsi que les caractéristiques qui l’ont rendu célèbre, épousant ainsi le concept du néo-rétro.
A SUIVRE…